IVRAF FO 0180 : La mosquée d'El Hadji Amadou Dème
Sommaire
Références du dossier documentaire
Numéro du dossier
IVRAF_FO_0180
Date d'enquête
12/03/2014
Nom et prénom de l'enquêteur
WADE Mame Coumba
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
Mosquée
Appellations successives
Mosquée d’El Hadji Amadou Dème
Type de patrimoine
Patrimoine matériel
Thématique
Localisation
Département
Foundiougne
Commune
Sokone
Quartier
Médine
Adresse
Références cadastrales (le cas échéant)
Section :.......... N° parcelle(s) :..........
Géolocalisation
Latitude: 13°52’51
Longitude: 16°22’13
Historique et description
Acteur(s)
El Hadji Amadou Dème
Date/période de réalisation
Avant 1922
Historique
L’histoire de la mosquée de Sokone est indissociable de celle de feu El Hadji Amadou Dème. Ce dernier, originaire du Fouta, naquit vers 1890 à Sédiou (Casamance) précisément dans le village de Mancano. Fils de Mamadou Lamine Bara Dème (paysan et pasteur) et de Aminata Bana Diallo, il est issu d’une famille modeste.
Par ailleurs, sa vie fut rythmée par une pérégrination qui le conduisit vers différentes contrées. Ainsi, en 1891, il arriva avec ses parents à Ndobène Gallo, village où son père décéda après quelques temps. Suite à cet évènement, son grand-père maternel, Tafsir Ama Niébé, est venu les chercher (lui et sa mère) et ensemble, ils firent un long périple entre 1893 à 1895. Ils séjournèrent d’abord à Keur Ama Niébé au Sine-Saloum, puis à Sare Yoro Rata près de Keur Madiabel, et enfin à Bane Velor près de Ndiaffate.
Cependant, après la mort de son grand-père à Bane Velor, El hadji Amadou retourna avec sa mère à Guagué Chérif alors qu’il n’avait que cinq (5) ans. A l’âge de 6 ans, sa mère le conduisit à Wack Gouna chez Tafsir Massamba Sall qui l’initia au Tawid (purification de la foi).
Ainsi, conformément aux recommandations de son père, Mamadou Lamine Bara Dème, sa mère le conduisit jusqu’à Gouye Soukh (Cayor) chez son oncle (petit frère de son papa), Mame Mor Yacine Dème, pour l’apprentissage du coran. Six (6) ans plus tard, El Hadji Amadou termina ses études coraniques et son oncle le ramena à Gagué chérif près de sa maman.
Ayant une parfaite maitrise du coran, il entreprit durant 4 ans la recherche du savoir au sein d’un certain nombre de Dahara dans le Fouta. Il séjourna d’abord à Médina Ndiathibé chez Alpha Oumar Aw où il apprit la jurisprudence islamique (Fikh) tel que la rissalah. Après le décès du marabout, il poursuivit ses recherches à Walaldé chez Alpha Mamadou Aw (frère d’Alpha Oumar). Alpha Mamadou Aw l’initia à la Tariqa Tijaniya et l’enseigna le Tafsir al khourane, l’héritage, et l’astronomie. Après Walaldé, il séjourna à Nguidjilogne chez Ahmet Yéro Ball pour y apprendre la littérature ou la «Hamziya».
Devenu un soufi de la Tidiania, il se perfectionna plus tard chez Mahmoud A Alawi en la Tarikha Tidiania.
Après cette quête du savoir au Fouta, il rentra à Gagué Chérif et effectua un « Listikhar » afin d’avoir une idée sur l’endroit où il devrait implanter son Dahara.
Suite à ce retrait spirituel, il reçut des indications divines qui le menèrent jusqu’au village Bambougar où il rencontra un grand marabout, nommé, El Hadji Cheikhou Diouf. Ce dernier fut un grand enseignant de Dahlia et El Hadji Amadou ne manqua pas de le complimenter et de nouer une amitié avec lui la première fois qu’il a assisté à ses enseignements.
El Hadji Cheikhou Diouf lui donna en mariage sa fille, Naaba, très convoitée par les grandes familles religieuses du fait de sa bonne maitrise du coran. Mais elle décéda lors d’un accouchement.
Par ailleurs, le village de Banbougar étant un peu enclavé, El Hadji Amadou effectua un second Listikhar (retraite spirituelle) qui le conduisit jusqu’à Sokone.
Arrivée dans ce village en 1916, il suivit poliment et discrètement ses ainés dont l’imam, Alpha Salif Diallo. Il ouvrit, aussi, un Dahara. qui accueillait de jour en jour des talibés d’ethnies et de contrées différentes car il s’exprimait en sept (7) langues (Arabe, Sérère, Wolof, Poular, Socé, Diola…) et y traduisait le coran.
Cependant, lors d’un Ziarra, Alpha Salif Diallo demanda à El Hadji Amadou de l’accompagner à Tivaoune, chez le marabout El Hadji Malick Sy. Arrivés sur les lieux, le marabout demanda à Alpha Salif Diallo l’identité du jeune qui l’accompagnait. Alpha Salif Diallo lui répondit que c’est un de ses jeunes. Ainsi, le marabout lui recommanda de ne plus accepter que ce jeune prie derrière lui et qu’il fallait en faire un imam pour Sokone.
De retour au bercail, imam Diallo rassembla tout le monde et leur fit part des recommandations d’El Hadji Malick Sy. D’aucuns ont accepté et d’autres ont refusé. Mais malgré le refus de certains, la mesure fut appliquée. Depuis lors, l’imamat est resté entre les mains de la famille Dème.
En effet, El Hadj Amadou avait élargi la mosquée en achetant quelques parcelles environnantes avec son propre argent afin de mieux accueillir la population Sokonoise.
En 1922, il partit à la Mecque et à son retour, il fit de l’enseignement coranique, la recherche du savoir, et l’agriculture ses principaux métiers. Cependant, pour des raisons sanitaires, il avait un moment donné délégué ses fonctions à son demi-frère, El Hadji Bocar Dia, succédé par son frère El Hadji Abdoul Dia.
En outre, El Hadji Amadou fut élevé au rang de Mouhadam chez Mouhamed Diallo du Fouta Djallon et chez Thierno Ibrahima Diallo de cheikh Oumar Foutikhou Tall.
Ses enseignements lui permirent de décerner des diplômes et d’élever certains de ses talibés au rang de Mouhadam. Il s’agit de son demi-frère El hadji Bocar Dia, d’El hadji Ablaye Dia, de Bassirou Dia, d’El Hadji Ibrahima Kanté en Gambie, d’El Hadji Yaya Ba à Keur Madiabel, de Thierno Mouhamadou Lamine Kane Kaolack…
El Hadji Amadou est aussi l’auteur d’environs vingt ouvrages (jalaa ul fukhum,as ila wal ajuba ala tariqa attijaniya ,tamrinu tulab, diwanu khutb, kachifatul khijab …) dont le plus célèbre est «Dyaou Nayirayni» (la lumière des deux lumières) célébré chaque année à Sokone.
L’homme reçut toutes les distinctions honorifiques du Sénégal : Chevalier- Commandeur de l’Ordre National. Et la mosquée de Sokone qui porte son nom est classée monument historique du Sénégal.
El hadji Amadou Dème a rendu l’âme un 10 décembre 1973 à l’âge de quatre-vingts (80) ans, et fut enterré à l’ouest de la mosquée. Son fils ainé Mamadou Amadou Dème hérita la place de son défunt père et devint à la fois khalife de da famille et Imam de la mosquée. Ainsi, en raison de sa santé, il avait confié l’imamat de la mosquée de Sokone à son fils ainé, Amadou Mamadou Dème. Après le décès Mamadou Amadou Dème le 11 février 2014 (le lendemain du 56ème anniversaire du Ziarra de Sokone), le nouveau khalife et toute la famille Dème confient une seconde fois l’imamat à Amadou Mamadou Dème. Depuis cette date l’imam de Sokone conserve jalousement sa fonction qu’il mène avec fierté.
Description
Texte libre
Croquis (le cas échéant)
De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement
État sanitaire
Très bon, bon, passable, mauvais. Valeur patrimoniale :
Lieux associés (autour de la même thématique)
Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
Anecdote(s), discours, impression(s)sur l'ensemble patrimonial
Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial
Utilisation de l’espace, gestes associés
Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial
Propriété publique, propriété privée, classé monument historique, à classer, représentation (lieu de mémoire ou non)
Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial
Sources
Bibliographie
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Tradition orale
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Sources écrites
Archives, édition de textes
Illustrations
Photographies actuelles
Sous plusieurs angles, si justifié
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