IVRAF FO 170: Les savoirs-faire locaux et le village artisanal
Sommaire
- 1 Références du dossier documentaire
- 2 Désignation
- 3 Localisation
- 4 Historique et description :
- 5 Culture(s) orale(s) en lien avec l’élément patrimonial
- 5.1 Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s) :
- 5.2 Anecdote(s), discours, impression(s) sur l’élément patrimonial :
- 5.3 Fonction(s) initiale(s) et utilisation(s) actuelle(s) de l’élément patrimonial :
- 5.4 Statut et signification actuelle de l’élément patrimonial :
- 5.5 Informations complémentaires sur l’élément patrimonial :
- 6 Sources
- 7 Illustrations
Références du dossier documentaire
N° de dossier
IVRAF_FO_170
Date d’enquête
08/01/2013
Nom et prénom de l’enquêteur
MBENGUE BODIEL
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
Arts et cultures, métiers traditionnels, artisanat
Appellations successives
Sculpture, maroquinerie, bijoutier etc.
Type de patrimoine
Patrimoine immatériel
Thématique :
Localisation
Commune
Département : Foundiougne
Communauté rurale : Toubacouta
Lieux-dits
Quartier : Escale
Village : Toubacouta
Adresse
Références cadastrales (le cas échéant)
Section :........N° parcelle(s) :........
Géolocalisation
Latitude : …………………………………………….
Longitude : …………...…………………………….
Historique et description :
Acteur(s) :
Artisans de Toubacouta
Date/période de réalisation :
Les années 90 à nos jours
Historique :
Les savoirs locaux à Toubacouta comprennent les connaissances, savoir-faire et philosophies développés par les communautés qui y résident et qui ont une longue histoire d’interaction avec leur environnement naturel. Pour ces populations rurales, le savoir traditionnel est à la base des décisions prises sur des aspects fondamentaux de leur vie quotidienne. Ceci se vérifie au niveau de l’artisanat. Les artisans à Toubacouta, on les croise plus au quartier escale, aux abords des infrastructures hôtelières. Ils y sont présents depuis le début des années 90. Ce sont des habitants du village ou des étrangers qui essaient, tant bien que mal, de tirer profit des retombées du tourisme au travers de leur héritage culturel.
Différents corps d’artisans sont présents à Toubacouta. Les forgerons, les tailleurs/couturiers, les tisserands, les coiffeuses, les sculpteurs, les transformateurs de produits locaux notamment la filière anacardière. Les sculpteurs sont de loin les plus nombreux et la plupart d’entre eux ont hérité leur art de leurs parents. En effet, traditionnellement au Sénégal, le travail du bois est réservé à la caste des Laobés selon la division sociale du travail. Or, à Toubacouta, il n’est pas rare de croiser un sculpteur n’appartenant pas à cette caste. Pour la plupart, l’histoire est la même : ayant abandonné très tôt l’école, il n’y avait d’autre alternative que l’art, la mécanique ou la menuiserie. Alors le métier s’apprend sur le tas. Ce commerce a connu son âge d’or mais la crise est passée par là. La concurrence est de plus en plus rude, le touriste se fait rare. De plus, à cause de la désertification et de la classification des forêts de la zone, il est de plus en plus difficile de trouver du bois. La coupe étant interdite, certains ramassent du bois mort dans la forêt, d’autres en achètent chez les Laobés.
Pour, d’une part, remédier à ces problèmes et aider les artisans du village dans leur encadrement et d’autre part, pour permettre une liberté de circulation et éviter la fuite des touristes, un village artisanal a été construit à l’entrée du village qui a couté la modique somme de trois cent millions (300 000 000) financés par la coopération espagnole. Cependant, la construction n’a pas eu le succès escompté. D’abord, il a été construit sur un site qui n’arrange pas tous ces dépositaires d’un savoir-faire traditionnel car éloigné des zones de concentration des touristes. Ensuite, le site est trop petit pour l’ensemble des artisans. En effet, le centre artisanal est construit pour 52 villages pour 20 magasins répartis comme suit : 12 pour les sculpteurs, 2 pour les cordonniers, 2 pour les tailleurs/couturiers, 2 pour les bijoutiers. Or, rien que pour les sculpteurs, la totalité des cantines ne suffit. De plus ces dernières sont plus étroites que les emplacements actuels. Ceux qui ont accepté de rejoindre le nouveau site sont ceux-là qui ont les moyens de tenir deux magasins, un aux abords des hôtels plus fréquentés par les touristes, premiers clients, et un autre sur ledit site. Ce qui n’est pas le cas de la majorité. Un GIE avait proposé de prêter de l’argent pour aider les sculpteurs dans l’achat d’intrants mais le projet a été classé sans suite.
Description :
Pour découvrir le savoir faire local à Toubacouta, c’est au quartier Escale qu’il faut aller. Il est constitué essentiellement d’hôtels et de campements touristiques. Les différentes allées sont bordées d’achoppes, occupées par les artisans. Ils proposent différents objets, réalisés avec des produits tels que le bois, les perles, le cuir ou d’autres matériaux d’origine locale. Les objets sculptés comptent parmi les pièces les plus nombreuses. Ils représentent souvent des scènes de la vie quotidienne et sont fabriqués à partir de matériaux locaux, tels que le bois d’ébène qui se fait de plus en plus rare et qui leur vient du Fouta ou de Tambacounda, de tek ou de manguier sauvage. D’autres utilisent le santang (Daniella olivieri) ou le ngouydiéry (Adenium obesum) ou encore du bois de fromager. Il ya ceux qui font tout par eux-mêmes, la coupe de bois et la sculpture. Et ceux qui sous-traitent une partie du travail notamment l’achat du bois déjà préparé et la sculpture et s’occupent de vendre le produit final à la clientèle.
Cependant, les produits qui marchent le plus sont les bijoux à base de perles et la maroquinerie. C’est essentiellement à partir de peau de chèvre et de vache que les maroquiniers réalisent divers accessoires, tels que des sandales, des portefeuilles, des sacs, etc. Ils proposent différents modèles, formes et couleurs, mais savent également travailler sur mesure. On y rencontre, en outre, des fabricants de Djembé et des couturiers. Thioup malien, wax sénégalais, voile, nylon, coton, les couturiers travaillent différentes matières selon les demandes des clients. Qu’il s’agisse d’une tenue quotidienne avec boubou et pagne, ou de tenues de fête avec broderies et paillettes, chaque vêtement est travaillé sur mesure pour chaque client, suivant un modèle ou l’inspiration du tailleur.
Les prix varient en fonction du client selon qu’il est autochtone ou touriste. Le produit le moins cher vendu est une petite pirogue pour servir des cacahuètes ou des bracelets en perles. Le plus cher vendu est une pièce de sculpture à 35000F. Il peut arriver, mais rarement, qu’un artisan vende un article à 70 000F.
Croquis (le cas échéant) :
De l’élément patrimonial et/ou de sa position dans son environnement.
État sanitaire
Très bon, Bon, Passable, Mauvais
Valeur patrimoniale : ……………….
Lieux associés (autour de la même thématique) :
Village artisanal de Soumbédioune : premier village artisanal du Sénégal et qui connait aujourd’hui les mêmes difficultés que celui de Toubacouta.
Tambacounda, Fouta : Lieu de provenance de certains bois utilisés par les artisans
Belgique et Espagne : pays de la coopération ayant financé le centre d’interprétation devant accueillir certains artisans
France, Belgique, USA, Allemagne : lieux d’origine de la plupart des clients d’artisan
Culture(s) orale(s) en lien avec l’élément patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s) :
Les Laobés et la coupe de bois : ………………………
Anecdote(s), discours, impression(s) sur l’élément patrimonial :
Fonction(s) initiale(s) et utilisation(s) actuelle(s) de l’élément patrimonial :
Fonction initiale : Passion, métier, moyen de subsistance de la population
Fonction actuelle : moyen de subsistance de la population, métier.
Statut et signification actuelle de l’élément patrimonial :
Statut actuel : patrimoine en voie de disparition à cause de l’émigration clandestine.
Signification actuelle : sauvegarde de la culture et mémoire des ancêtres car il ya une histoire derrière chaque pièce.
Informations complémentaires sur l’élément patrimonial :
Sources
Bibliographie
Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de conservation, n° éventuel, année, pages ... à …
Dans le cas d’un témoignage oral : NOM, Prénom et fonction de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré.
Tradition orale
DIOP Abdou Khafor Mbakhane, sculpteur, Toubacouta
SENGHOR Ass, Gérant campement, Toubacouta
DIOUF Amadou Mahécor, Agent Ministère de la Culture, Toubacouta
Sources écrites
N'Diaye Corréard, Geneviève (dir.), 2006. Les mots du patrimoine ; le Sénégal. Paris, Editions des Archives Contemporaines. 602 p.
Sébire, Albert, 1899. Les Plantes utiles du Sénégal, plantes indigènes, plantes exotiques. Paris, J.-B. Baillière et fils. LXX-342 p., fig. et pl. en ligne sur Gallica.
Diaw, A.A., 1981. Un vocabulaire wolof de la flore au Sénégal. Dakar, CLAD
Illustrations
Photographies actuelles
Sous plusieurs angles, si justifié
- Nom de l'image.JPG
Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)
Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles