IVRAF GO 0059 : Keur Cheikhou Lô (maison de Cheikhou Lô) : Différence entre versions
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− | + | L’actuelle maison de Cheikou Lô avait été achetée par Massar Lô qui fut un grand agriculteur et commerçant à Gossas. Massar Lô est alors le père de Cheikhou Lô, l’héritier de la maison. Massar avait payé la maison à l’époque à 400 000 FCFA (environs 600 €). Il avait acheté la maison à un français au nom de Jean Izaure. Ce dernier avait lui acheté le terrain nu à monsieur Armand Verger. Monsieur Izaure avait construit la maison en 1927 de façon à pouvoir y habiter et y exercer son activité de commerce. Izaure est né en Ariège en France et vivait seul à Gossas. Il était un commerçant très influent dans l’industrie arachidière de l’ancienne région du Sine-Saloum (actuelles région de Fatick et Kaolack). Il avait ses agriculteurs avec qui il négociait afin de bénéficier des meilleures graines. Ces agriculteurs lui transportaient l’arachide jusque dans sa cour qui lui servait de « secco », entrepôt d’arachide. En plus de son commerce d’arachide, Izaure faisait également la commercialisation de produits venant d’Europe. Il faisait partie de ces privés qui géraient l’industrie arachidière comme cela se fait aujourd’hui après l’échec des « seccos » (entrepôts d’arachides). | |
===Description=== | ===Description=== | ||
− | + | La maison Keur Cheikhou Lô est située dans le centre historique de Gossas au quartier Escale. Etendue sur une superficie d’environ 2000 mètres carrés, la maison abrite une bâtisse de style colonial. Elle est clôturée de tôles ondulées. La façade symétrique est composée d’une véranda en colonnes de fer forgé. La toiture du bâtiment, en tuiles mécaniques rouges, témoigne de son époque. Sa peinture en badigeon ocre et rouge ainsi que la véranda fissurée presque dans tous les côtés nous disent long sur l’ancienneté de la bâtisse. Les deux portes du coté de la façade sont en bois plein. Deux margousiers plantés de part et d’autre de la façade font le décor. | |
− | + | En effet, le côté droit de la façade qui était à l’origine en bois est aujourd’hui remplacé par des parpaings afin d’assurer une plus grande sécurité. Le plafond est formé de poutres en bois de sapin comme nous l’a signalé Fallou, un habitant de la maison. | |
− | + | Même si le plafond ne connaît pas de détériorations majeures à l’intérieur des pièces, la partie gauche de la véranda, côté cour est largement abîmé. Cependant cette détérioration nous a permis de voir la partie de la toiture composée de briques rouges et de tuiles mécaniques. Elle nous a également renseigné sur l’origine des briques et tuiles ayant servi à la construction du bâtiment. En effet, ces tuiles et briques viennent de France plus exactement de la cité phocéenne (Marseille). Elles ont été fabriquées par l’entreprise Arnaud Etienne & Cie dont le siège se trouvait au quartier Saint Henry du seizième arrondissement de Marseille. | |
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+ | Du côté de la cours, le bâtiment est presque en état de délabrement. Les fenêtres et les portes ne présentent aucune harmonie. En face de l’ancienne cuisine, les fenêtres sont en persienne. Quant aux fenêtres et portes en face de la grande cour, on y trouve deux portes en fer forgée de couleur rouge et largement rouillées, des fenêtres en tôles ondulées, une porte bâtarde à deux ventaux dont un ventail est en bois plein et l’autre en tôle ondulée | ||
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+ | Par ailleurs, quand Izaure a construit la maison en 1927, il y avait aménagé deux chambres, des toilettes une cuisine, un bureau et une boutique. La cour de la maison formait le hangar de stockage de l’arachide de Jean Izaure. La cour abritait également la cuisine sans doute pour favoriser une séparation entre le lieu d’habitation du blanc et cette pièce qui était occupée par la servante noire. | ||
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+ | Jusqu’en 1949, date à laquelle Massar Lô avait acheté la maison, il n’y avait pas de modifications. En 1957 l’ONCAD (Office National de Coopération et D’Assistance au Développement) a effectué des transformations au niveau de la boutique dont il était locataire. En effet, l’office avait divisé la boutique en deux parties pour les besoins de sa structure . L’ONCAD était un service public chargé entre autres de la commercialisation des récoltes d’arachides. | ||
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+ | Aujourd’hui, l’ONCAD a quitté les lieux et Keur Cheikhou Lô est strictement réservé à l’utilisation de la famille. Mise à part les modifications de L’ONCAD et celles de la façade, d’autres transformations n’ont pas été apportées. Le bâtiment a donc gardé son allure coloniale. La maison compte trois chambres et un séjours. Des toilettes ont été rajoutées dans la cour de la maison. En outre, les chambres ont été peintes en bleu en 2008. Seul le séjour a gardé sa peinture jaune d’origine. | ||
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+ | Marseille, lieu d’importations de certains matériaux de construction | ||
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''== | =='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''== |
Version du 1 décembre 2012 à 01:23
Sommaire
Références du dossier documentaire
Numéro du dossier
IVRF_GO_0059
Date d'enquête
08/11/2012
Nom et prénom de l'enquêteur
FAYE Selbé
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
Maison
Appellations successives
Keur Issor (maison d’Izaure), Keur Cheikhou Lô (maison de Cheikhou Lô)
Type de patrimoine
Patrimoine matériel
Thématique
Colonialisme
Localisation
Département
Gossas
Commune
Gossas
Quartier
Escale
Adresse
Keur Cheikhou Lô, quartier Escale, Gossas
Références cadastrales (le cas échéant)
Section :Titre foncier n° 900 N° parcelle(s) :68
Géolocalisation
Latitude :
Longitude :
Historique et description
Acteur(s)
Armand VERGER
Date/période de réalisation
XXe siècle
Historique
L’actuelle maison de Cheikou Lô avait été achetée par Massar Lô qui fut un grand agriculteur et commerçant à Gossas. Massar Lô est alors le père de Cheikhou Lô, l’héritier de la maison. Massar avait payé la maison à l’époque à 400 000 FCFA (environs 600 €). Il avait acheté la maison à un français au nom de Jean Izaure. Ce dernier avait lui acheté le terrain nu à monsieur Armand Verger. Monsieur Izaure avait construit la maison en 1927 de façon à pouvoir y habiter et y exercer son activité de commerce. Izaure est né en Ariège en France et vivait seul à Gossas. Il était un commerçant très influent dans l’industrie arachidière de l’ancienne région du Sine-Saloum (actuelles région de Fatick et Kaolack). Il avait ses agriculteurs avec qui il négociait afin de bénéficier des meilleures graines. Ces agriculteurs lui transportaient l’arachide jusque dans sa cour qui lui servait de « secco », entrepôt d’arachide. En plus de son commerce d’arachide, Izaure faisait également la commercialisation de produits venant d’Europe. Il faisait partie de ces privés qui géraient l’industrie arachidière comme cela se fait aujourd’hui après l’échec des « seccos » (entrepôts d’arachides).
Description
La maison Keur Cheikhou Lô est située dans le centre historique de Gossas au quartier Escale. Etendue sur une superficie d’environ 2000 mètres carrés, la maison abrite une bâtisse de style colonial. Elle est clôturée de tôles ondulées. La façade symétrique est composée d’une véranda en colonnes de fer forgé. La toiture du bâtiment, en tuiles mécaniques rouges, témoigne de son époque. Sa peinture en badigeon ocre et rouge ainsi que la véranda fissurée presque dans tous les côtés nous disent long sur l’ancienneté de la bâtisse. Les deux portes du coté de la façade sont en bois plein. Deux margousiers plantés de part et d’autre de la façade font le décor.
En effet, le côté droit de la façade qui était à l’origine en bois est aujourd’hui remplacé par des parpaings afin d’assurer une plus grande sécurité. Le plafond est formé de poutres en bois de sapin comme nous l’a signalé Fallou, un habitant de la maison.
Même si le plafond ne connaît pas de détériorations majeures à l’intérieur des pièces, la partie gauche de la véranda, côté cour est largement abîmé. Cependant cette détérioration nous a permis de voir la partie de la toiture composée de briques rouges et de tuiles mécaniques. Elle nous a également renseigné sur l’origine des briques et tuiles ayant servi à la construction du bâtiment. En effet, ces tuiles et briques viennent de France plus exactement de la cité phocéenne (Marseille). Elles ont été fabriquées par l’entreprise Arnaud Etienne & Cie dont le siège se trouvait au quartier Saint Henry du seizième arrondissement de Marseille.
Du côté de la cours, le bâtiment est presque en état de délabrement. Les fenêtres et les portes ne présentent aucune harmonie. En face de l’ancienne cuisine, les fenêtres sont en persienne. Quant aux fenêtres et portes en face de la grande cour, on y trouve deux portes en fer forgée de couleur rouge et largement rouillées, des fenêtres en tôles ondulées, une porte bâtarde à deux ventaux dont un ventail est en bois plein et l’autre en tôle ondulée
Par ailleurs, quand Izaure a construit la maison en 1927, il y avait aménagé deux chambres, des toilettes une cuisine, un bureau et une boutique. La cour de la maison formait le hangar de stockage de l’arachide de Jean Izaure. La cour abritait également la cuisine sans doute pour favoriser une séparation entre le lieu d’habitation du blanc et cette pièce qui était occupée par la servante noire.
Jusqu’en 1949, date à laquelle Massar Lô avait acheté la maison, il n’y avait pas de modifications. En 1957 l’ONCAD (Office National de Coopération et D’Assistance au Développement) a effectué des transformations au niveau de la boutique dont il était locataire. En effet, l’office avait divisé la boutique en deux parties pour les besoins de sa structure . L’ONCAD était un service public chargé entre autres de la commercialisation des récoltes d’arachides.
Aujourd’hui, l’ONCAD a quitté les lieux et Keur Cheikhou Lô est strictement réservé à l’utilisation de la famille. Mise à part les modifications de L’ONCAD et celles de la façade, d’autres transformations n’ont pas été apportées. Le bâtiment a donc gardé son allure coloniale. La maison compte trois chambres et un séjours. Des toilettes ont été rajoutées dans la cour de la maison. En outre, les chambres ont été peintes en bleu en 2008. Seul le séjour a gardé sa peinture jaune d’origine.
Croquis (le cas échéant)
État sanitaire
Passable
Valeur patrimoniale :
Lieux associés (autour de la même thématique)
Ariège en France, Izaure y était originaire
Marseille, lieu d’importations de certains matériaux de construction
Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial
Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial
Utilisation de l’espace, gestes associés
Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial
Propriété publique, propriété privée, classé monument historique, à classer, représentation (lieu de mémoire ou non)
Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial
Sources
Bibliographie
Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré
Tradition orale
Indiquer le vecteur de transmission (griot, historien…)
Sources écrites
Archives, édition de textes
Illustrations
Photographies actuelles
Sous plusieurs angles, si justifié
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Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)
Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles