IVRAF FO 174: Village de Médina Sangako

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Références du dossier documentaire

N° de dossier

IVRAF_FO_0174

Date d’enquête

07/01/2014

Nom et prénom de l’enquêteur

WADE Mame Coumba

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Village

Appellations successives

Al Madina, Médina Sangako

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Localisation

Communauté Rurale

Toubacouta

Village

Médina Sangako

Références cadastrales (le cas échéant)

Section : ………… N° parcelle(s) : ……...……….

Géolocalisation

Latitude:

Longitude:


Historique et description

Acteur(s)

Ancêtres Sérères

Date/période de réalisation :

Vers 1790

Historique

Le mouvement d’islamisation déclenché par l’Almamy du Rip, Maba Diakhou Ba, contre les non musulmans des îles entraina différentes guerres religieuses. Cette situation sera à l’origine de la fondation de plusieurs villages du Niombato dont Médina Sangako.

En effet, les habitants de l’actuel village de Médina Sangako étaient parmi les premiers à s’islamiser au niveau des îles du Saloum, précisément à Djirnda; leur village d’origine. Suite à leur nouveau statut, leur cohabitation était devenue difficile avec les non-convertis. C’est ainsi qu‘en 1787, les différents chefs de familles musulmanes décidèrent de quitter leur terroir d’origine et de s’exiler quelque part où ils pourraient pratiquer librement leur religion et s’adonner à diverses activités économiques.

Dans cette dynamique, ils passèrent par l’île de Diogane où ils trouvèrent Jamé Ba (originaire de Djirnda) et en fit leur guide du fait de son âge. Après Diogane, ils s’installèrent à Bétenty chez Marone Ba (frère maternel de Jamé Ba de la lignée des Coofan) mais il n’y avait pas assez de terres pour la culture et leurs enfants gâchaient les récoltes des populations autochtones. Suite à cela, Marone Ba leur demanda de rejoindre son frère Mané Ba à Sangako (village du Niombato). En quittant Bétenty, ils passèrent par Missirah, chez Senghor Ba (frère maternel de Jamé Ba). Ce dernier voulait les héberger mais une communauté de cette taille devait former son propre village, ce qui n’était pas possible entre Missirah et Néma-Baa. Senghor leur proposa alors de suivre le bolong pour rejoindre Sangako.

A cause de la nuit, ils dépassèrent Sangako et arrivèrent à Sandikoly. Finalement, ils se rendirent compte de leur méprise et firent demi-tour. Ils arrivèrent tard dans la nuit à proximité du bolong de Sangako où ils allumèrent du feu en attendant la levée du soleil.

Quelques instants après, le plus âgé de la famille Dianko les aperçut et en informa aussitôt Mané Ba. Ce dernier se déplaça et discuta tranquillement avec eux. Après leur avoir prêté oreille attentive, il demanda à la famille Dianko de leur fournir des terres cultivables, juste derrière leurs champs.

Après trois ans de pérégrination, les habitants s’installèrent définitivement en 1790 et nomma le village Médine en hommage à la deuxième ville sainte de l’islam où s’était installé, en 622, le prophète Mohamed (PSL) après treize années de mission à la Mecque durant lesquelles il fit face à toutes sortes de persécution et d’offenses. Leur départ de Djirnda étant assimilé aux épreuves endurées par le prophète à la Mecque, les populations trouvèrent enfin un lieu où ils pourraient vivre en sécurité et en toute quiétude.

Peu de temps après leur installation, la famille Dianko s’étant rendu compte de la proximité des deux villages, demanda aux habitants de Médina Sangako de se déplacer un peu plus loin. Ces derniers refusèrent car ils commençaient déjà à se familiariser avec le milieu.

Par ailleurs, le fondateur du village, Jame Ba, qui à eu à participer à plusieurs guerres religieuses, fut tué à Mbassis (dans le Log), où il se battait contre les Sereer païens, à côté des troupes musulmanes. Le village faisant partie de l’ancien canton de Sangako connut deux Jaraf dont le premier fut Babacar Ndane Fall et dix chefs de village dont le premier fut Ansou Kangou Senghor. Ainsi, les premiers à s’installer à Médina Sangako sont les familles Sarr, Jamé, Senghor (Mbind Ngor), Fall, Thior, Senghor.

Description

Situé dans le département de Foundiougne, le village de Médina Sangako fait partie des différents villages qui constituent la communauté rurale de Toubacouta.

Avec une superficie habitable d’environs deux (2) kilomètres carrées, le village est limité au nord par le bolong de Sangako, au sud par le village de Soukouta et la forêt de Sangako, à l’est par le village de Sandikoly et à l’ouest par le village de Toubacouta.

La zone se caractérise par un climat de type soudano-sahéliens et une diversité végétative dominée par les arbres fruitiers (manguiers, anacardiers, ditax…).

Médina Sangako, est le deuxième plus grand village du Niombato après Missirah, avec une population d’environ 1677 habitants répartis entre 133 ménages. Le village est constitué de sept quartiers qui sont Sasaar, Mbalème, Thiorthior, Dirkème, Sindianlé, Mbayène et Mbind Ngor. D’un point de vue architectural, Médina Sangako offre un décor mixte constitué à la fois de maisons en matériaux traditionnels (paille, feuilles de rônier, bois etc.) et de constructions modernes (bâtiments en ciment, fer et béton).

Par ailleurs, Médina Sangako dispose de deux instituts islamiques : l’institut islamique Imam Malick et l’institut islamique Alfa la. Le village compte également une seule école élémentaire datant de 1996, un collège d’enseignement moyen (CEM) en 2009 et une case de santé. Faiblement électrifié, le village peine également à s’approvisionner en eau potable; les puits constituent les principales sources d’eau du fait de la coloration saumâtre de l’eau du robinet.

Village à cent pour cent (100%) sérère et à cent pour cent (100%) musulman, Madina Sangako compte une mosquée et une zawiya.

Elle est également un pole de développement grâce à la diversité de ses activités économiques. L’agriculture (mil, riz, haricot local, arachide), la pêche, l’élevage (de bovins, ovins, caprin…) sont d’importantes sources de revenus.

Partie intégrante de la Réserve de la biosphère du Delta de Saloum (RBDS) et de la forêt de Sangako, le village polarise diverses ONG et programmes intervenant en son sein (JICA, Nébéday, PEPAM…). Ces derniers, intervenants dans la production de miel, la régénération de la mangrove, la promotion de la culture du moringa, l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à un assainissement de qualité …, viennent en appui aux différentes associations et GIE du village (Dioubo, Kogne Bou Leer, Léona, Gie Mboga yiif, GIE Dahar Rocky Niasse…).

Du point de vue ludique, les habitants de Médina Sangako organisent annuellement un Gamou appelé Gamou Ana Barham vers le mois de Mai. Les différents groupements de femmes organisent chaque année des conférences dans le village et une série de manifestations à l’occasion de la semaine de l’école de base.

État sanitaire

Bon

Lieux associés (autour de la même thématique)

Djirnda: Village d’origine des habitants de Médina Sangako

Diogane: village où ils ont trouvé Jamé Ba

Bettenty: village où ils résidèrent en premier

Missirah: Village où ils ont trouvé Senghor Ba qui leur a indiqué le bolong de Sangako

Sangako: Dernier village d’accueil des populations

Sandicoly : village où ils sont descendus quand ils étaient perdus dans la nuit

Médine: Ville sainte d’Arabie saoudite et homonyme du village

Kaolack: l’institut islamique du village appartient à la famille El hadj Ibrahima Niass de Kaolack

Culture(s) orale(s) en lien avec l’élément patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Anecdote(s), discours, impression(s) sur l’élément patrimonial

Anecdote 1: En 1957, les anciens du village s’opposèrent farouchement à l’établissement de l’école française dans le village. Ce qui fait que Sangako compte parmi les villages récemment scolarisés. Omar Gueye Fall

Anecdote 2: Avec le classement de la forêt de Sangako, les habitants de Madina Sangako avaient prêté des périmètres cultivables aux habitants du village de Sangako. Omar Gueye Fall

Fonction(s) initiale(s) et utilisation(s) actuelle(s) de l’élément patrimonial

Fonction initiale: Lieu de refuge

Fonction actuelle: lieu d’habitation et d’activité économique

Statut et signification actuelle de l’élément patrimonial

Statut: village de la Communauté Rurale de Toubacouta

Signification actuelle: Madina-Sangako est leur refuge, leur terre d’accueil après un périple qui a duré plus de trois ans. C’est pour cette raison que l’attachement est très fort avec les habitants.

Informations complémentaires sur l’élément patrimonial

Sources

Bibliographie

Tradition orale

Omar Gueye Fall, chef de Village, Médina Sangako

Sources écrites

Communauté rurale de Toubacouta, Plan local de développement de la communauté rurale de Toubacouta 2009-2014, élaboré en partenariat avec l’appui du PNDL de CADDEL CONSULTING et de l’ARD de Fatick, décembre 2009

Journal officiel du Sénégal et dépendances, 1892, page 185

Khaled Ridha, Le prophète de l'islam et ses califes: religion, classes sociales et pouvoir ..., Publibook, 2011, 495 pages

Maulana Muhammad Ali, Le Prophète de L'Islam, Ahmadiyya Isha’ at Islam, Lahore, USA, 2012, 12 pages

ONUDI, Rapport d’études : cartographie territoriale delta du Saloum, Août 2009, 115 pages

R. Van Chi Bonnardel, Exemple de migrations multiformes intégrées : les migrations de Nyominka (îles du Bas-Saloum sénégalais), Bulletin de l'IFAN, série B, 1977, vol. 39, n° 4, p. 837-889

Sagne Mohamadou, Sénégal: La Jica équipe les organisations transformatrices de produits locaux, Journal le soleil, 22 Février 2012

V. Martin et C. Becker, Documents pour servir à l’histoire des îles du Saalum, Publié dans le Bulletin de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire, Tome 41, Série B, n° 4, octobre 1979, p. 722-772

Zewde Bahru, Society, State, and Identity in African History, African books collective, Association of African Historians, 2008 ,430pages

R. Van Chi Bonnardel, Exemple de migrations multiformes intégrées : les migrations de Nyominka (îles du Bas-Saloum sénégalais), Bulletin de l'IFAN, série B, 1977, vol. 39, n° 4, p. 837-889

Sitographie

http://ropem.org/listeOCB.html

http://univi.net/faydha/iihank/presentation.htm

http://www.lesoleil.sn/index.php/index.php?option=com_content&view=article&id=32488:a-toubacouta-le-combat-des-populations-pour-preserver-les-forets-et-les-bolongs-&catid=78:a-la-une&Itemid=255

http://www.nebeday.org/2012_11_01_archive.html

http://www.pepam.gouv.sn/acces.php?idloc=09234027

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis