IVRAF FO 159: Soukouta, le refuge des déplacés : Différence entre versions

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'''Légende  de la fondation de Péthiala''' : suite à une dispute avec les gens de Dassilamé, village voisin, Séni Diamé, le fondateur de Soukouta, à la recherche d’un endroit où habiter aurait croisé un chasseur dans la foret de Sangako. Le chasseur, après s’être informé des motivations du vieillard, lui aurait désigné l’emplacement de pecalaa et lui dit les sacrifices à faire pour que les esprits du lieu acceptent leur installation.  D’après les gens du village, ce chasseur serait un génie qui a pris l’apparence d’un homme. C’est plus tard que le marabout Saraba Sarr découvrit la mosquée invisible du site.
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===Anecdote(s), discours, impression(s)sur l'ensemble patrimonial===
 
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'''Anecdote de la bagarre''' : le chef de village a eu un accrochage avec les gens de Toubacouta, des socés, qui voulaient creuser pour récupérer les coquillages sur l’ancien site sacré de Soukouta et aller ensuite les revendre. Le commandant de brigade et le commissaire de police ont du intervenir pour les départager et donner raison aux gens de Soukouta.  
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'''Anecdote de la bagarre''' : le chef de village a eu un accrochage avec les gens de Toubacouta, des socés, qui voulaient creuser pour récupérer les coquillages sur l’ancien site sacré de Soukouta et aller ensuite les revendre. Le commandant de brigade et le commissaire de police ont du intervenir pour les départager et donner raison aux gens de Soukouta.
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'''Anecdote des étrangers têtus''' : durant la deuxième guerre mondiale,  il y avait une pénurie de bois à partir duquel étaient faites les armes. Alors pour fabriquer des lassos, des gens sont venus jusqu’à Soukouta, plus précisément à Pétiala pour les fabriquer. La population les a informés du caractère sacré du site mais ils se sont entêté et ont abattu des arbres pour fabriquer les lassos.  Leurs maisons ont entièrement brulé et beaucoup d’entre eux y ont perdu la vie
  
 
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Statut : Village de la Communauté Rurale de Toubacouta, Propriété privée des villageois  
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===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===
 
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  ''Sous plusieurs angles, si justifié''
 
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===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===
 
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===

Version actuelle en date du 19 juin 2014 à 18:43

Village de Soucouta

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRF_FO_0159

Date d'enquête

2013

Nom et prénom de l'enquêteur

MBENGUE Bodiel

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Village

Appellations successives

Soukouta, Soucouta

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Localisation

Commune

Département: Foundiougne

Communauté rurale: Toubacouta

Village: Soukouta

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 13°46’58 Nord

Longitude : 16°28’26 Ouest

Historique et description

Acteur(s)

Séni Diamé

Date/période de réalisation

Après 1867

Historique

Les gens de Soukouta viennent des îles. Leur ancien village était divisé en deux parties : d’une part Ndioundiou où se regroupaient les familles spécialisées dans le travail du métal (forge, coupe-coupe), et d’autre part Gouk (Guuk) qui réunissait les imams. Ce sont ces deux populations qui furent réunies dans l’actuel Soukouta. La fondation du village coïncide avec l’arrivée des premier colons dans le Delta du Saloum, suite aux bombardements du bateau le « Crocodile » qui datent de l’année 1867. C’est toute une population qui a été déplacée. Séni Diamé, fondateur et plus âgé, fut désigné chef de village. Depuis lors, ce sont les gens de Ndioundiou qui se succèdent à la tête du village et ceux de Gouk en sont les imams. Le premier imam fut Saraba Saar (grand-père de l’actuel imam, Lako Sarr).

Les gens de Soukouta furent déplacés à nouveau, en 1961 à quelques encablures. En effet, la forêt avait gagné du terrain : il n’y avait plus assez de terres pour la culture, il fallait marcher environ sept kilomètres pour rejoindre les champs. L’ancien site fut nommé Pétiala (pecalaa : terme sérère signifiant ancienne demeure ou habitat déserté) et l’actuel, Soukouta qui veut dire nouvelle maison en français (sou : maison ; kouta : nouvelle). Une bonne partie de la superficie actuelle du village a été absorbée par la forêt de Sangako qui est aujourd’hui classée.

Soukouta dépendait du canton du Niombato (Soukouta, Toubacouta la capitale, Missirah, Sokone, Karang etc.). Les colons y prélevaient l’impôt sur la base de 1cts et demi (3 pieds). Pour recenser la population, ils distribuaient des noix de pain de singe à chaque personne présente dans le village ; qu’ils récupéraient ensuite. Le total de noix récupérées leur donnait le nombre d‘habitants. Ils fixaient, en outre, le prix du baril d’arachide (2 sacs) qui était vendu à 2000f de l’époque.

Description

Soukouta est limité au nord par Médina Sangako et la forêt de Sangako, au sud par Toubakouta à environ huit cents mètres,, à l’est par keur Maamma et keur Aliou Guèye et enfin, à l’ouest par les bolongs, chenaux d’eau salée. Les Sérères niominka furent les premiers à peupler le village, suivis des Sosés qui sont venus par le biais du mariage. Les principales activités de ces populations, au début, étaient la riziculture et la pêche et la transformation des fruits de mer. Ensuite les colons ont introduit la culture de l’arachide, du mil, du manioc et de la citrouille. Elles vivaient, en outre, de la vente des coquillages qu’elles trouvaient dans les amas coquilliers de Pétiala, l’ancien Soukouta. Maintenant, les populations s’adonnent aussi à l’élevage caprin.

Aujourd’hui, vingt familles autochtones peuplent le village, en plus des maisons habitées par des touristes sédentarisés. Le village compte un camp militaire, une école élémentaire (Ecole II), une école coranique et une mosquée (depuis 1963). Le village n’est peuplé que de musulmans. Deux groupements de femmes se partagent les activités économiques : l’un s’occupe du ramassage puis de la vente des fruits de mer à Dakar (Mboga yiiff) ; l’autre vend du poisson et ses produits dérivés. Il et noté la présence de deux ONG : Wamé qui a construit des latrines pour les villageois et Nébéday, une ONG écologique qui s’occupe de la préservation de la forêt et du reboisement. Un club de vacances, Kairaba, constitue l’unique structure d’accueil des touristes à Soukouta malgré l’importance du tourisme dans cette zone.

Située entre les isohyètes 400 et 1000 mm, le village de Soucouta a un climat sub-canarien doux qui est caractérisé par l’alternance de deux saisons très contrastées : Une saison sèche d’Octobre à Juin (9 mois) sous l’influence d’un vent chaud et sec (Alizé continental ou Harmattan). Ce dernier souffle du Nord vers le Sud-Ouest avec des températures fluctuant entre 20 et 35°C. Une saison pluvieuse ou hivernage de trois mois (Juillet à Septembre) durant laquelle un vent maritime chaud et humide : la Mousson, se fait sentir (avec une température moyenne de 25°C). On peut distinguer quatre types de sols à Soukouta : mes sols Dior, les sols deck-dior, les sols Deck et enfin les tanns.

Concernant l’habitat, au début, il n’y avait que des cases en paille. Mais aujourd’hui, l’habitation s’est modernisée. Les cases ont cédé la place à des constructions en ciment mais avec des clôtures, toujours en paille. Chaque année, des compétitions de luttes sont organisées et le vainqueur remporte un bœuf.

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Très bon, bon, passable, mauvais.
Valeur patrimoniale :

Lieux associés (autour de la même thématique)

Gouk, Ndioundiou : îles d’origine des habitants de Soukouta

Pétiala : ancien Soukouta, le site est devenu sacré

Toubacouta : village voisin, communauté rurale dont dépend Soukouta village

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Légende de la fondation de Péthiala : suite à une dispute avec les gens de Dassilamé, village voisin, Séni Diamé, le fondateur de Soukouta, à la recherche d’un endroit où habiter aurait croisé un chasseur dans la foret de Sangako. Le chasseur, après s’être informé des motivations du vieillard, lui aurait désigné l’emplacement de pecalaa et lui dit les sacrifices à faire pour que les esprits du lieu acceptent leur installation. D’après les gens du village, ce chasseur serait un génie qui a pris l’apparence d’un homme. C’est plus tard que le marabout Saraba Sarr découvrit la mosquée invisible du site.

Anecdote(s), discours, impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Anecdote de la bagarre : le chef de village a eu un accrochage avec les gens de Toubacouta, des socés, qui voulaient creuser pour récupérer les coquillages sur l’ancien site sacré de Soukouta et aller ensuite les revendre. Le commandant de brigade et le commissaire de police ont du intervenir pour les départager et donner raison aux gens de Soukouta.

Anecdote des étrangers têtus : durant la deuxième guerre mondiale, il y avait une pénurie de bois à partir duquel étaient faites les armes. Alors pour fabriquer des lassos, des gens sont venus jusqu’à Soukouta, plus précisément à Pétiala pour les fabriquer. La population les a informés du caractère sacré du site mais ils se sont entêté et ont abattu des arbres pour fabriquer les lassos. Leurs maisons ont entièrement brulé et beaucoup d’entre eux y ont perdu la vie

Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Fonction initiale : lieu d’habitation et d’activités économique

Fonction actuelle : lieu d’habitation, zone économique, zone touristique

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Statut: Village de la Communauté Rurale de Toubacouta, Propriété privée des villageois

Signification actuelle: un lien très fort lie ce village à ses habitants. Ceux qui ont émigrés reviennent souvent y faire des prières ou pour un simple pèlerinage

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Bibliographie

Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de 
conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré

Tradition orale

MANE Mamadou ; chef de village, Soukouta

NDIAYE Adama , Président du cadre de concertation du tourisme, Soukouta

Sources écrites

V. Martin et C. Becker, Documents pour servir à l’histoire des îles du Saalum, Bulletin de l’IFAN, Tome 41, Série B, n°4, octobre 1979, p.722-772

« les Niominkas. Des origines à nos jours : dans les méandres des iles » (dossier de plusieurs articles réunis par Birame Diaw d’après les travaux d’Assane Niane et publiés dans le Quotidien le 22 août 2005)

R. Van Chi Bonnardel, « Exemple de migrations multiformes intégrées : les migrations de Nyominka (îles du Bas-Saloum sénégalais) », Bulletin de l'IFAN, série B, 1977, vol. 39, n° 4, p. 837-889

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis