IVRAF FO 156: Kankourang, le masque mythique : Différence entre versions

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Le rituel du kankourang marque le temps fort de la vie culturelle mandingue. Ce masque aurait été introduit au Sénégal et en Gambie aux environs du XXe siècle.
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Son histoire est étroitement liée à celle des rites d’initiation en pays ''Sosé''. Il est associé le plus souvent à la circoncision, étape essentielle de la constitution de l'identité que tout garçon doit franchir, et qui s'accompagne de cérémonies complexes et variées. A chaque cérémonie de circoncision, il y avait des cas de décès inexpliqués. Alors, les Vieux, symboles de sagesse, se sont réunis pour trouver une explication et le cas échéant, apporter une solution. Chacun apporta son savoir et des prières furent faites.  Mais, les décès persistèrent. Aussi une nouvelle réunion fut-elle tenue, regroupant toutes les sous-ethnies du Gabou. Les socés proposèrent le kankourang, qui est une tradition mandingue.
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A l’invocation des ancêtres mandingues, c’est le ''nganranko'' (le rugisseur) qui a répondu en premier. Le remous qui accompagna cette réponse fut tellement effrayant que les gens, même cachés sous les lits, étaient secoués. De cette agitation est né le fils du ''nganranko'' appelé ''kankourang''. Ce dernier étant moins étrange que le ngaranko, les populations ont cru pouvoir l’apprivoiser davantage ; ils en ont fait leur compagnon et leur protecteur. Jadis, avant chaque apparition, le nganranko se remuait pour annoncer la sortie du kankourang. Personne ne peut voir le nganranko, il n’est pas à la porté de l’humain.
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A chaque sortie du kankourang, toutes personnes aux pouvoirs maléfiques et esprits pernicieux avaient des réactions étranges et pouvaient ainsi être identifiés comme tel. Ils étaient, ensuite, neutralisés par le kankourang. Ce dernier identifie ceux qui troublent l’ordre social et leur inflige une punition.
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A l’occasion de ses sorties, lors de la cérémonie de clôture de la circoncision par exemple, le kankourang est escorté aux rythmes de sérouba, aux pas du ''jambadon'' (danse des feuilles). ¬ L'intervention du masque dans l'initiation des adolescents favorise une inscription sur leurs corps, réel ou symbolique, des codes et valeurs culturelles mandingues.
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Le kankourang se fait plus en Gambie et de moins en moins au Sénégal. A Toubacouta, il donne une dimension impressionnante à la cérémonie. Il agit comme un élément mobilisateur des forces. Le kankourang donnait une bonne leçon de préservation de l'environnement en facilitant la levée des populations lors des travaux publics qui rentraient dans le cadre de la lutte contre les calamités naturelles, la déforestation, l'exploitation anarchique des ressources halieutiques. Il assure la protection des récoltes par ses apparitions et surtout par ses interdits. Il veille, ainsi, à l'harmonie de la communauté et punit ceux qui apportent le désordre et l'insécurité. Il assure la pérennité de l'initiation et garantit la hiérarchie sociale.
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Le kankourang peut apparaître dans d’autres localités qu’à Toubacouta.
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===Description===
 
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  ''Texte libre''
 
  ''Texte libre''

Version du 25 décembre 2013 à 19:21

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

numéroter chaque dossier selon la règle adoptée (IVRF_GO ou FA ou FO_0001 à 9999)

IVRF_FO_0156

Date d'enquête

année de l'enquête

2013

Nom et prénom de l'enquêteur

Nom, prénom


MBENGUE Bodiel

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

masque kankourang

Appellations successives

Kankurang (celui qui crie), Fambondi (celui que personne ne guide), Thior Mama (grand thior)

Type de patrimoine

Patrimoine matériel, immatériel ou autre

Patrimoine immatériel

Thématique

Localisation

Commune

Commune de Foundiougne

Lieu-dit/quartier/autre

Communauté rurale: Toubacouta

Village: Toubakouta

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 13°46’58 Nord

Longitude : 16°28’26 Ouest

Historique et description

Acteur(s)

Masque

Date/période de réalisation

XXe Siècle

Historique

Le rituel du kankourang marque le temps fort de la vie culturelle mandingue. Ce masque aurait été introduit au Sénégal et en Gambie aux environs du XXe siècle.

Son histoire est étroitement liée à celle des rites d’initiation en pays Sosé. Il est associé le plus souvent à la circoncision, étape essentielle de la constitution de l'identité que tout garçon doit franchir, et qui s'accompagne de cérémonies complexes et variées. A chaque cérémonie de circoncision, il y avait des cas de décès inexpliqués. Alors, les Vieux, symboles de sagesse, se sont réunis pour trouver une explication et le cas échéant, apporter une solution. Chacun apporta son savoir et des prières furent faites. Mais, les décès persistèrent. Aussi une nouvelle réunion fut-elle tenue, regroupant toutes les sous-ethnies du Gabou. Les socés proposèrent le kankourang, qui est une tradition mandingue.

A l’invocation des ancêtres mandingues, c’est le nganranko (le rugisseur) qui a répondu en premier. Le remous qui accompagna cette réponse fut tellement effrayant que les gens, même cachés sous les lits, étaient secoués. De cette agitation est né le fils du nganranko appelé kankourang. Ce dernier étant moins étrange que le ngaranko, les populations ont cru pouvoir l’apprivoiser davantage ; ils en ont fait leur compagnon et leur protecteur. Jadis, avant chaque apparition, le nganranko se remuait pour annoncer la sortie du kankourang. Personne ne peut voir le nganranko, il n’est pas à la porté de l’humain.

A chaque sortie du kankourang, toutes personnes aux pouvoirs maléfiques et esprits pernicieux avaient des réactions étranges et pouvaient ainsi être identifiés comme tel. Ils étaient, ensuite, neutralisés par le kankourang. Ce dernier identifie ceux qui troublent l’ordre social et leur inflige une punition.

A l’occasion de ses sorties, lors de la cérémonie de clôture de la circoncision par exemple, le kankourang est escorté aux rythmes de sérouba, aux pas du jambadon (danse des feuilles). ¬ L'intervention du masque dans l'initiation des adolescents favorise une inscription sur leurs corps, réel ou symbolique, des codes et valeurs culturelles mandingues.

Le kankourang se fait plus en Gambie et de moins en moins au Sénégal. A Toubacouta, il donne une dimension impressionnante à la cérémonie. Il agit comme un élément mobilisateur des forces. Le kankourang donnait une bonne leçon de préservation de l'environnement en facilitant la levée des populations lors des travaux publics qui rentraient dans le cadre de la lutte contre les calamités naturelles, la déforestation, l'exploitation anarchique des ressources halieutiques. Il assure la protection des récoltes par ses apparitions et surtout par ses interdits. Il veille, ainsi, à l'harmonie de la communauté et punit ceux qui apportent le désordre et l'insécurité. Il assure la pérennité de l'initiation et garantit la hiérarchie sociale. Le kankourang peut apparaître dans d’autres localités qu’à Toubacouta.

Description

Texte libre

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Très bon, bon, passable, mauvais.
Valeur patrimoniale :

Lieux associés (autour de la même thématique)

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Anecdote(s), discours, impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Utilisation de l’espace, gestes associés

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Propriété publique, propriété privée, classé monument historique, à classer, représentation (lieu de mémoire ou non)

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Bibliographie

Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de 
conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré

Tradition orale

Indiquer le vecteur de transmission (griot, historien…)

Sources écrites

Archives, édition de textes

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis