IVRAF FO 0189: Centre et quai de pêche de Missirah : Différence entre versions

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L’Etat du Sénégal et la Jica (Agence Japonaise de Coopération Internationale)
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1989
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Au Sénégal la pêche occupe une place de choix dans le développement économique du pays. Qu’elle soit artisanale ou moderne, elle fournit des résultats satisfaisants sur le plan économique par l’intermédiaire des exportations, sur le plan alimentaire grâce à la satisfaction des besoins nutritionnels des populations locales et enfin sur le plan social par la création d’emplois.
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Cependant, durant ces dernières décennies, la surexploitation des ressources, les mauvaises pratiques de pêche et les changements climatiques ont entrainé une tendance à la baisse des captures plongeant le secteur dans de nombreuses difficultés aussi bien internes qu’externes.
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En effet, pour mieux gérer ce secteur et lutter contre la malnutrition et le chômage dans les zones de pêche, le gouvernement du Sénégal avait envisagé la construction d’un centre de pêche à Missirah et trois autres dans le cadre du 7e programme de développement socio-économique (1985 à 1989) du Sénégal. En réponse à la requête du gouvernement du Sénégal, le gouvernement japonais apporta son soutien dans le cadre de la coopération. Toutefois, les aides concernant Missirah reposaient sur une coopération financière non remboursable ayant pour but de construire le centre de pêche (CPM) et une coopération technique dans plusieurs secteurs.
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Le choix de Missirah pour la construction du centre de pêche n’est pas fortuit. Missirah est un milieu potentiellement riche en ressource halieutique et représente géographiquement un carrefour pour plusieurs îles du Saloum. Malgré son potentiel, la population villageoise s’adonnait plus à l’agriculture et peu de gens faisaient de la pêche leur activité dominante. Ainsi les japonais décidèrent de  moderniser la pêche artisanale afin d’impliquer davantage les populations locales et les inciter à jouer leur partition dans l’autosuffisance alimentaire en produits halieutiques.
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C’est dans ce contexte que le centre de pêche, le quai de pêche et l’aire de transformation sont construits en 1989 mais leur  fonctionnement fut effectif en 1990.
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Au début, les locaux du centre de pêche abritaient le centre de formation des pêcheurs de Missirah et environs.  Quelques temps après le début de son  fonctionnement , la pêche au niveau de Missirah, Bossinkang, Betentty, Djinack… a connu un développement fulgurant  sur le plan de la distribution des produits de la mer dans la région , l’expédition de poissons frais vers les grands marchés et l’amélioration de la qualité des produits transformés par l’introduction de la table de séchage. Du coté de la population locale un impact positif est reconnu grâce à la création d’emplois et l’augmentation de leurs revenus.
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Par conséquent, on note une multiplication des GIE (Groupement d’Intérêt Economique) de mareyeurs, de pêcheurs, de transformatrices de produits halieutiques.
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Cependant, malgré  la subvention du gouvernement du Sénégal, le centre de pêche de Missirah a enregistré des années déficitaires. Cette situation s’explique le plus souvent par l’influence du tarissement de ressources halieutiques observée depuis les années 90 dans les côtes sénégalaises,  la diminution des captures,  l’augmentation des frais d’exploitation…
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Malgré ces difficultés observées, le centre et le quai de pêche ont continué leurs activités et le centre  a réussi à former 4 GIE de femmes transformatrices qui sont en train d’évoluer en union locale vu le nombre actuel. Toutefois, les moyens actuels du centre ne lui permettent plus d’allouer des crédits de roulement à ces groupements de femmes;  de ce fait il se contente juste de les appuyer en logistique.
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Depuis le début le centre gérait le quai de pêche en même temps l’aire de transformation jusqu’en  2004-2005. A partir de cette date, la population locale et le chef du poste de  contrôle de pêche ont mis en place un comité de gestion provisoire du quai de pêche en attendant la mise en place d’un comité de gestion avec des contrats de concession.
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===Description===
 
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Dans le cadre de la promotion de la pêche artisanale dans les îles du Saloum, un centre et un quai de pêche sont construits dans le village de Missirah (Communauté Rurale de Toubacouta).
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Ces infrastructures réalisées par la JICA se situent à l’ouest du village précisément à tefess (plage).
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Le quai de pêche s’étend sur une distance d’environ 300 m de long avec une largeur de quelques mètres. Sur cet espace de nombreux de pêcheurs Niominka et Mandingues se côtoient nuit et jour et leurs pirogues sont garées tout autour.  Aussi, une dizaine de tentes  établies par les mareyeurs se dressent à l’entrée du quai afin de faciliter les échanges avec les clients.
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Quant au centre, sa superficie avoisine près de 1000m². A l’intérieur du bâtiment, on y retrouve une fabrique de glace à deux machines, 3 groupes électrogènes, 3 chambres de conservation à froid positif 0°, un atelier de transformation amélioré, 45 boxes de stockage.  Toutefois, ces boxes sont mis à la disposition des pêcheurs soit gratuitement pour les anciens ou en raison de 1000 francs CFA par mois pour les autres.
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Le centre dispose aussi d’un parc de 12 pirogues dont 5 sont fonctionnelles, un camion citerne, 2 véhicules pick-up pour le transport des produits halieutiques.
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Ces pirogues effectuent chacune 4 sorties par mois et leur cible reste le plus souvent les poissons à haute valeurs marchandes comme les Barracuda, Capitaine, soles…dont le kilo ne fait pas moins de 1600 francs CFA. Chacune de ces pirogues peuvent apporter  60 à 200 kg de poisson par sortie. Toutefois les Soles sont achetées par l’usine de Mbour pour le compte de l’exportation et les autres variétés sont vendues dans les grands marchés comme Dakar.
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Au cours de leur sortie, les pirogues peuvent ramener des poissons intermédiaires comme les Sompate, Carangue vendu le plus souvent à Kaolack,  des poissons pélagiques comme les ethomatoses, sardinelles destinés directement  à la population locale et à la transformation.
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En cas de manque de poisson sur le marché local, les pirogues du centre effectuent des sorties pour avoir des espèces pélagiques à mettre à la disposition des populations locales. Dès fois, le centre loue aussi ces pirogues moyennant une part du butin.
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Par ailleurs, depuis l’avènement du centre on a noté une multiplication de GIE  (mareyeurs, transformatrices, de pêcheurs…). Ainsi, le centre a réussi à former 4 GIE de femmes transformatrices de produits halieutiques dont le nombre a augmenté  et évolue actuellement vers une union locale (285 membres au total en 2003).
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Cependant, la pêche à Missirah est confrontée à un problème de vétusté du matériel, de conservation, de  manque d’électricité, de  l’étroitesse du quai, de camion frigorifique (les mareyeurs transportent leurs produits par des transports en commun).
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L’hygiène du quai est assuré par le comité de gestion du quai  avec comme président Souleymane Sarr.
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===Croquis (le cas échéant)===
 
===Croquis (le cas échéant)===
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  ''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''
 
  ''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''
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===État sanitaire===
 
===État sanitaire===
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  ''Très bon, bon, passable, mauvais.''
 
  ''Très bon, bon, passable, mauvais.''
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  ''Valeur patrimoniale :''
 
  ''Valeur patrimoniale :''
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===Lieux associés (autour de la même thématique)===
 
===Lieux associés (autour de la même thématique)===
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'''Kaolack''': Ville où une bonne partie des poisons de Missirah est vendue.
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'''Mbour''': Les Soles sont achetés par l’usine de Mbour avant d’être exportées.
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'''Bossinkang, Betentty, Djinack''': Le centre et le quai ont été construits dans le cadre du développement de la pêche à Missirah et dans ces localités.
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=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==
 
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==
 
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===
 
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===

Version du 23 septembre 2014 à 18:15

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRAF_FO_0189

Date d'enquête

05/06/2014

06/06/2014

Nom et prénom de l'enquêteur

WADE Mame Coumba

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Centre et quai de pêche

Appellations successives

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Localisation

Département

Foundiougne

Communauté rurale

Toubacouta

Village

Missirah

Lieu-dit

Tefess

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 13°40’49 nord

Longitude : 16°30’15 ouest

Historique et description

Acteur(s)

L’Etat du Sénégal et la Jica (Agence Japonaise de Coopération Internationale)

Date/période de réalisation

1989

Historique

Au Sénégal la pêche occupe une place de choix dans le développement économique du pays. Qu’elle soit artisanale ou moderne, elle fournit des résultats satisfaisants sur le plan économique par l’intermédiaire des exportations, sur le plan alimentaire grâce à la satisfaction des besoins nutritionnels des populations locales et enfin sur le plan social par la création d’emplois.

Cependant, durant ces dernières décennies, la surexploitation des ressources, les mauvaises pratiques de pêche et les changements climatiques ont entrainé une tendance à la baisse des captures plongeant le secteur dans de nombreuses difficultés aussi bien internes qu’externes.

En effet, pour mieux gérer ce secteur et lutter contre la malnutrition et le chômage dans les zones de pêche, le gouvernement du Sénégal avait envisagé la construction d’un centre de pêche à Missirah et trois autres dans le cadre du 7e programme de développement socio-économique (1985 à 1989) du Sénégal. En réponse à la requête du gouvernement du Sénégal, le gouvernement japonais apporta son soutien dans le cadre de la coopération. Toutefois, les aides concernant Missirah reposaient sur une coopération financière non remboursable ayant pour but de construire le centre de pêche (CPM) et une coopération technique dans plusieurs secteurs.

Le choix de Missirah pour la construction du centre de pêche n’est pas fortuit. Missirah est un milieu potentiellement riche en ressource halieutique et représente géographiquement un carrefour pour plusieurs îles du Saloum. Malgré son potentiel, la population villageoise s’adonnait plus à l’agriculture et peu de gens faisaient de la pêche leur activité dominante. Ainsi les japonais décidèrent de moderniser la pêche artisanale afin d’impliquer davantage les populations locales et les inciter à jouer leur partition dans l’autosuffisance alimentaire en produits halieutiques.

C’est dans ce contexte que le centre de pêche, le quai de pêche et l’aire de transformation sont construits en 1989 mais leur fonctionnement fut effectif en 1990.

Au début, les locaux du centre de pêche abritaient le centre de formation des pêcheurs de Missirah et environs. Quelques temps après le début de son fonctionnement , la pêche au niveau de Missirah, Bossinkang, Betentty, Djinack… a connu un développement fulgurant sur le plan de la distribution des produits de la mer dans la région , l’expédition de poissons frais vers les grands marchés et l’amélioration de la qualité des produits transformés par l’introduction de la table de séchage. Du coté de la population locale un impact positif est reconnu grâce à la création d’emplois et l’augmentation de leurs revenus.

Par conséquent, on note une multiplication des GIE (Groupement d’Intérêt Economique) de mareyeurs, de pêcheurs, de transformatrices de produits halieutiques.

Cependant, malgré la subvention du gouvernement du Sénégal, le centre de pêche de Missirah a enregistré des années déficitaires. Cette situation s’explique le plus souvent par l’influence du tarissement de ressources halieutiques observée depuis les années 90 dans les côtes sénégalaises, la diminution des captures, l’augmentation des frais d’exploitation…

Malgré ces difficultés observées, le centre et le quai de pêche ont continué leurs activités et le centre a réussi à former 4 GIE de femmes transformatrices qui sont en train d’évoluer en union locale vu le nombre actuel. Toutefois, les moyens actuels du centre ne lui permettent plus d’allouer des crédits de roulement à ces groupements de femmes; de ce fait il se contente juste de les appuyer en logistique.

Depuis le début le centre gérait le quai de pêche en même temps l’aire de transformation jusqu’en 2004-2005. A partir de cette date, la population locale et le chef du poste de contrôle de pêche ont mis en place un comité de gestion provisoire du quai de pêche en attendant la mise en place d’un comité de gestion avec des contrats de concession.

Description

Dans le cadre de la promotion de la pêche artisanale dans les îles du Saloum, un centre et un quai de pêche sont construits dans le village de Missirah (Communauté Rurale de Toubacouta).

Ces infrastructures réalisées par la JICA se situent à l’ouest du village précisément à tefess (plage).

Le quai de pêche s’étend sur une distance d’environ 300 m de long avec une largeur de quelques mètres. Sur cet espace de nombreux de pêcheurs Niominka et Mandingues se côtoient nuit et jour et leurs pirogues sont garées tout autour. Aussi, une dizaine de tentes établies par les mareyeurs se dressent à l’entrée du quai afin de faciliter les échanges avec les clients.

Quant au centre, sa superficie avoisine près de 1000m². A l’intérieur du bâtiment, on y retrouve une fabrique de glace à deux machines, 3 groupes électrogènes, 3 chambres de conservation à froid positif 0°, un atelier de transformation amélioré, 45 boxes de stockage. Toutefois, ces boxes sont mis à la disposition des pêcheurs soit gratuitement pour les anciens ou en raison de 1000 francs CFA par mois pour les autres.

Le centre dispose aussi d’un parc de 12 pirogues dont 5 sont fonctionnelles, un camion citerne, 2 véhicules pick-up pour le transport des produits halieutiques.

Ces pirogues effectuent chacune 4 sorties par mois et leur cible reste le plus souvent les poissons à haute valeurs marchandes comme les Barracuda, Capitaine, soles…dont le kilo ne fait pas moins de 1600 francs CFA. Chacune de ces pirogues peuvent apporter 60 à 200 kg de poisson par sortie. Toutefois les Soles sont achetées par l’usine de Mbour pour le compte de l’exportation et les autres variétés sont vendues dans les grands marchés comme Dakar.

Au cours de leur sortie, les pirogues peuvent ramener des poissons intermédiaires comme les Sompate, Carangue vendu le plus souvent à Kaolack, des poissons pélagiques comme les ethomatoses, sardinelles destinés directement à la population locale et à la transformation.

En cas de manque de poisson sur le marché local, les pirogues du centre effectuent des sorties pour avoir des espèces pélagiques à mettre à la disposition des populations locales. Dès fois, le centre loue aussi ces pirogues moyennant une part du butin.

Par ailleurs, depuis l’avènement du centre on a noté une multiplication de GIE (mareyeurs, transformatrices, de pêcheurs…). Ainsi, le centre a réussi à former 4 GIE de femmes transformatrices de produits halieutiques dont le nombre a augmenté et évolue actuellement vers une union locale (285 membres au total en 2003).

Cependant, la pêche à Missirah est confrontée à un problème de vétusté du matériel, de conservation, de manque d’électricité, de l’étroitesse du quai, de camion frigorifique (les mareyeurs transportent leurs produits par des transports en commun).

L’hygiène du quai est assuré par le comité de gestion du quai avec comme président Souleymane Sarr.

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Très bon, bon, passable, mauvais.
Valeur patrimoniale :

Lieux associés (autour de la même thématique)

Kaolack: Ville où une bonne partie des poisons de Missirah est vendue.

Mbour: Les Soles sont achetés par l’usine de Mbour avant d’être exportées.

Bossinkang, Betentty, Djinack: Le centre et le quai ont été construits dans le cadre du développement de la pêche à Missirah et dans ces localités.

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Anecdote(s), discours, impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Utilisation de l’espace, gestes associés

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Propriété publique, propriété privée, classé monument historique, à classer, représentation (lieu de mémoire ou non)

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Bibliographie

Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de 
conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré

Tradition orale

Indiquer le vecteur de transmission (griot, historien…)

Sources écrites

Archives, édition de textes

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis