IVRAF FO 0188 : Le village de Ndiaffé Ndiaffé : Différence entre versions

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Diaffé Sarr
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Vers XIVème siècle
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Le village de Ndiaffé Ndiaffé fut fondé vers le XIVème siècle par deux originaires du Gabou : Diaffé Sarr et Layti Senghor. Ces derniers, après avoir quitté leur Gabou natal, s’installèrent tout d’abord avec leurs sœurs maternelles dans le royaume du Sine où ils vécurent durant quelques temps. Après ce court séjour, les deux cousins quittèrent ce terroir et s’installèrent à nouveau dans le village de Diossong où ils quittaient tous les jours pour aller à la chasse à Dabou Ngaay.
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Prenant chaque matin deux chemins différents, les deux cousins traversaient tous l’actuel village de Ndiaffé Ndiaffé: Diaffé Sarr passait par le puits Sambame Sarr et Layti Senghor par l’actuel Nguel maack (place publique).
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Cependant,  dès sa première journée de chasse, Diaffé Sarr découvrit des traces de vie humaine par l’intermédiaire d’outils aratoires accrochés sur un jujubier. Les jours qui suivent, il choisit un arbre dit santan (arbre local: Daniella olivieri) à coté d’une termitière pour se reposer au beau milieu de la journée.
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Ainsi, au cours de sa sieste,  il remarqua à deux reprises un  oiseau du nom « thiik thior » qui chantait entre les branches de l’arbre et se cachait par la suite dans un petit trou de la termitière. En  ressortant, l’oiseau éclaboussait quelques gouttes d’eau sur le corps de Diaffé Sarr.
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Très curieux, ce dernier vint le lendemain avec une arme et agrandit le trou. Diaffé lança une pierre dedans et pointa son oreille sur le trou. Soudain, il entendit un bruit qui renseigne de la présence d’eau de cette termitière.
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Le jour suivant, Diaffé Sarr élargit encore le trou de la termitière et puisa de l’eau à l’aide d’un bac. De retour à la maison, il le  présenta à son cousin, Layti Senghor en le proposant de s’installer ensemble dans ce site car il a découvert un puits et les ressources naturelles étaient disponibles.
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Ainsi, Layti accepta et lui proposa de choisir comme place publique un grand arbre qu’il avait découvert sur le chemin. Ce site appelé « Ngel Maack » abrite jusqu’à présent la place publique du village et le puits nommé Sambame Sarr a durant plusieurs années fait le bonheur des populations de Ndiaffé.
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Par ailleurs, en quittant Diossong pour s’installer à l’actuel village de Ndiaffé Ndiaffé,  les deux cousins s’arretèrent sous un arbre dit Soto (Ficus capensis) pour se reposer et en profiter pour aborder ensemble la question du chef de village.  Au cours de la discussion, Layti Senghor proposa à Diaffé Sarr le fauteuil de chef de village car il était déjà chef de famille et de plus il avait découvert le puits Sambame Sarr. Mais cette proposition fut rejetée par Diaffé  qui voulait toujours faire valoir le droit d’aînesse. Se renvoyant la balle, Diaffé Sarr finit par accepter et devint le chef de village de Ndiaffé Ndiaffé.
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Des années durant, le village de Ndiaffé Ndiaffé s’agrandissait petit à petit.  Par conséquent, Layti Senghor et Diadié  Sarr (frère de Diaffé Sarr) décidèrent de fonder chacun son propre village. Dans cette dynamique, Diaffé Sarr délimita son terroir pour le droit de feu. Il  alluma un feu de part et d’autre du village de Ndiaffé Ndiaffé et chacun d’entre eux (Layti et Diadié) s’installa là où la flamme s’est éteinte.
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Layti Senghor fonda l’actuel village de Djinack et Diadié Sarr le village de Mboudaay
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En somme, plusieurs villages environnants et même de la Gambie sont originaires de Ndiaffé Ndiaffé.
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===Description===
 
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Ndiaffé Ndiaffé est un ancien village Sérère situé à environ cinq kilomètres (5Km) de la Commune de Sokone (département de Foundiougne). Le village est limité à l’Est par Mbowène et Ndiobène,  à l’Ouest par Sokone et Mbouloum, au Nord par Darou et Diameguene et au Sud par Thiamène et Ndiayène Ndiaffé.
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Ce village traditionnel, fondé au XIVème siècle, doit son toponyme à son fondateur et chef de village Diaffé Sarr.
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Sur une superficie d’environ plusieurs mètres carrés, le village compte 127 carrés et abrite en son sein une végétation essentiellement composée de khaya senegalensis (Khay),  de Cola cordifolia (Taba), de Rônier, de combrétum glutinosum (Rat), Ficus capensis (Soto), Guiera senegalensis (Nguer), Acacia albida (kadd),…
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Le village dispose aussi d’une forêt classée de 280 ha partagée entre les villages de Mbouloum, Ndiaffé Ndiaffé, Keur Aliou Gueye, Ndiayène Wolof, ….
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Avec une population d’environ 935 âmes,  le village est peuplé à 99% de  Sérères autochtones et 100% de musulmans comme en atteste la présence d’une grande et de trois petites mosquées.
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L’architecture de Ndiaffé Ndiaffé est largement dominée par des maisons tradi- moderne.  Ces dernières sont en général des cases en dur (ciment) avec des toitures en feuilles de rônier et des clôtures en palissages.
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En outre, le village reste très enclavé et souffre d’un manque  crucial d’infrastructures. Hormis l’existence d’une école primaire qui date de 1961 et d’une case de santé,  il ne dispose d’aucune route praticable et souffre d’absence d’électricité et d’eau courante. L’approvisionnement en eau potable se fait à partir des puits du village car le forage de Mbowène ne fournit pas une eau de très bonne qualité.
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Néanmoins, la population de Ndiaffé semble très organisée à travers deux associations de jeunes et des groupements d’intérêt économique.
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Les hommes s’activent en majorité dans l’agriculture, le transport, le commerce… et les femmes dans la transformation de noix d’acajou, le maraîchage. Ces dernières se sont en majorité regroupées au sein d’un GIE donné Natangué et  qui compte près 120 membres.
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Par ailleurs, le village de Ndiaffé Ndiaffé  abrite annuellement un gala de lutte traditionnelle organisé par les associations de jeunes. Cette manifestation par sa richesse et sa diversité  réunit l’ensemble des fils du terroir pendant plusieurs jours.
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===Croquis (le cas échéant)===
 
===Croquis (le cas échéant)===
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  ''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''
 
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===État sanitaire===
 
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  ''Très bon, bon, passable, mauvais.''
 
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  ''Valeur patrimoniale :''
 
  ''Valeur patrimoniale :''
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===Lieux associés (autour de la même thématique)===
 
===Lieux associés (autour de la même thématique)===
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'''Gabou''' : Pays d’origine des fondateurs du village.
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'''Le royaume du Sine''': terroir où les fondateurs se sont installés en  premier après avoir quitté le Gabou.
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'''Diossong''' : Village où Diaffé Sarr et Layti Senghor résidaient avant de découvrir Ndiaffé Ndiaffé.
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'''Djinack''' : Village fondé par Layti Senghor.
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'''Mboudaay''' : Village fondé par Diadié Sarr (frère de Diaffé Sarr).
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'''Ba doudou, Diaglé et Keur Aliou Gueye''' : sont tous originaires de Ndiaffé.
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'''Keur abdou Yacine''' : Village plus ancien que  Ndiaffé Ndiaffé.
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=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==
 
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==
 
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===
 
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===

Version du 10 septembre 2014 à 18:16

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRAF_FO_0188

Date d'enquête

11/03/2014

13/03/2014

Nom et prénom de l'enquêteur

WADE Mame Coumba

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Village

Appellations successives

Ndiaffé Ndiaffé

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Localisation

Département

Foundiougne

Commune

Sokone

Village

Ndiaffé Ndiaffé

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 13°53’29

Longitude :16°19’38

Historique et description

Acteur(s)

Diaffé Sarr

Date/période de réalisation

Vers XIVème siècle

Historique

Le village de Ndiaffé Ndiaffé fut fondé vers le XIVème siècle par deux originaires du Gabou : Diaffé Sarr et Layti Senghor. Ces derniers, après avoir quitté leur Gabou natal, s’installèrent tout d’abord avec leurs sœurs maternelles dans le royaume du Sine où ils vécurent durant quelques temps. Après ce court séjour, les deux cousins quittèrent ce terroir et s’installèrent à nouveau dans le village de Diossong où ils quittaient tous les jours pour aller à la chasse à Dabou Ngaay.

Prenant chaque matin deux chemins différents, les deux cousins traversaient tous l’actuel village de Ndiaffé Ndiaffé: Diaffé Sarr passait par le puits Sambame Sarr et Layti Senghor par l’actuel Nguel maack (place publique).

Cependant, dès sa première journée de chasse, Diaffé Sarr découvrit des traces de vie humaine par l’intermédiaire d’outils aratoires accrochés sur un jujubier. Les jours qui suivent, il choisit un arbre dit santan (arbre local: Daniella olivieri) à coté d’une termitière pour se reposer au beau milieu de la journée.

Ainsi, au cours de sa sieste, il remarqua à deux reprises un oiseau du nom « thiik thior » qui chantait entre les branches de l’arbre et se cachait par la suite dans un petit trou de la termitière. En ressortant, l’oiseau éclaboussait quelques gouttes d’eau sur le corps de Diaffé Sarr.

Très curieux, ce dernier vint le lendemain avec une arme et agrandit le trou. Diaffé lança une pierre dedans et pointa son oreille sur le trou. Soudain, il entendit un bruit qui renseigne de la présence d’eau de cette termitière.

Le jour suivant, Diaffé Sarr élargit encore le trou de la termitière et puisa de l’eau à l’aide d’un bac. De retour à la maison, il le présenta à son cousin, Layti Senghor en le proposant de s’installer ensemble dans ce site car il a découvert un puits et les ressources naturelles étaient disponibles. Ainsi, Layti accepta et lui proposa de choisir comme place publique un grand arbre qu’il avait découvert sur le chemin. Ce site appelé « Ngel Maack » abrite jusqu’à présent la place publique du village et le puits nommé Sambame Sarr a durant plusieurs années fait le bonheur des populations de Ndiaffé. Par ailleurs, en quittant Diossong pour s’installer à l’actuel village de Ndiaffé Ndiaffé, les deux cousins s’arretèrent sous un arbre dit Soto (Ficus capensis) pour se reposer et en profiter pour aborder ensemble la question du chef de village. Au cours de la discussion, Layti Senghor proposa à Diaffé Sarr le fauteuil de chef de village car il était déjà chef de famille et de plus il avait découvert le puits Sambame Sarr. Mais cette proposition fut rejetée par Diaffé qui voulait toujours faire valoir le droit d’aînesse. Se renvoyant la balle, Diaffé Sarr finit par accepter et devint le chef de village de Ndiaffé Ndiaffé.

Des années durant, le village de Ndiaffé Ndiaffé s’agrandissait petit à petit. Par conséquent, Layti Senghor et Diadié Sarr (frère de Diaffé Sarr) décidèrent de fonder chacun son propre village. Dans cette dynamique, Diaffé Sarr délimita son terroir pour le droit de feu. Il alluma un feu de part et d’autre du village de Ndiaffé Ndiaffé et chacun d’entre eux (Layti et Diadié) s’installa là où la flamme s’est éteinte.

Layti Senghor fonda l’actuel village de Djinack et Diadié Sarr le village de Mboudaay

En somme, plusieurs villages environnants et même de la Gambie sont originaires de Ndiaffé Ndiaffé.

Description

Ndiaffé Ndiaffé est un ancien village Sérère situé à environ cinq kilomètres (5Km) de la Commune de Sokone (département de Foundiougne). Le village est limité à l’Est par Mbowène et Ndiobène, à l’Ouest par Sokone et Mbouloum, au Nord par Darou et Diameguene et au Sud par Thiamène et Ndiayène Ndiaffé. Ce village traditionnel, fondé au XIVème siècle, doit son toponyme à son fondateur et chef de village Diaffé Sarr.

Sur une superficie d’environ plusieurs mètres carrés, le village compte 127 carrés et abrite en son sein une végétation essentiellement composée de khaya senegalensis (Khay), de Cola cordifolia (Taba), de Rônier, de combrétum glutinosum (Rat), Ficus capensis (Soto), Guiera senegalensis (Nguer), Acacia albida (kadd),…

Le village dispose aussi d’une forêt classée de 280 ha partagée entre les villages de Mbouloum, Ndiaffé Ndiaffé, Keur Aliou Gueye, Ndiayène Wolof, …. Avec une population d’environ 935 âmes, le village est peuplé à 99% de Sérères autochtones et 100% de musulmans comme en atteste la présence d’une grande et de trois petites mosquées.

L’architecture de Ndiaffé Ndiaffé est largement dominée par des maisons tradi- moderne. Ces dernières sont en général des cases en dur (ciment) avec des toitures en feuilles de rônier et des clôtures en palissages.

En outre, le village reste très enclavé et souffre d’un manque crucial d’infrastructures. Hormis l’existence d’une école primaire qui date de 1961 et d’une case de santé, il ne dispose d’aucune route praticable et souffre d’absence d’électricité et d’eau courante. L’approvisionnement en eau potable se fait à partir des puits du village car le forage de Mbowène ne fournit pas une eau de très bonne qualité.

Néanmoins, la population de Ndiaffé semble très organisée à travers deux associations de jeunes et des groupements d’intérêt économique.

Les hommes s’activent en majorité dans l’agriculture, le transport, le commerce… et les femmes dans la transformation de noix d’acajou, le maraîchage. Ces dernières se sont en majorité regroupées au sein d’un GIE donné Natangué et qui compte près 120 membres.

Par ailleurs, le village de Ndiaffé Ndiaffé abrite annuellement un gala de lutte traditionnelle organisé par les associations de jeunes. Cette manifestation par sa richesse et sa diversité réunit l’ensemble des fils du terroir pendant plusieurs jours.

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Très bon, bon, passable, mauvais.
Valeur patrimoniale :

Lieux associés (autour de la même thématique)

Gabou : Pays d’origine des fondateurs du village.

Le royaume du Sine: terroir où les fondateurs se sont installés en premier après avoir quitté le Gabou.

Diossong : Village où Diaffé Sarr et Layti Senghor résidaient avant de découvrir Ndiaffé Ndiaffé.

Djinack : Village fondé par Layti Senghor.

Mboudaay : Village fondé par Diadié Sarr (frère de Diaffé Sarr).

Ba doudou, Diaglé et Keur Aliou Gueye : sont tous originaires de Ndiaffé.

Keur abdou Yacine : Village plus ancien que Ndiaffé Ndiaffé.

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Anecdote(s), discours, impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Utilisation de l’espace, gestes associés

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Propriété publique, propriété privée, classé monument historique, à classer, représentation (lieu de mémoire ou non)

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Bibliographie

Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de 
conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré

Tradition orale

Indiquer le vecteur de transmission (griot, historien…)

Sources écrites

Archives, édition de textes

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis