IVRAF FO 0181 : Le "Téré" d'El Hadji Amadou Dème : Différence entre versions

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Après son installation à Sokone en 1916, El hadji Amadou Dème, se rendit compte que de grands religieux sénégalais avaient contribué à promouvoir la pensée islamique dans différents domaines de connaissances (Sira ou la vie du prophète). Ainsi, il décida d’apporter sa pierre à l’édifice en s’orientant vers un commentaire exhaustif du saint coran jusque là réservé aux Arabes et aux Perses. Par conséquent, El Hadji Amadou implora la bénédiction de Dieu et de son prophète avant de  démarrer ses travaux en 1938 par une revue de la littérature de tous les commentaires qui ont précédé son œuvre y compris plusieurs ouvrages de soufisme.
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Peu de temps après le début de sa rédaction, des rumeurs commencèrent à se propager. Mis au courant, le gouverneur français à l’époque, envoya un nommé Thierno Seydou Nourou Tall chez El hadji Amadou Dème. Cet émissaire avait pour mission de vérifier les écrits et s’assurer qu’ils ne pourront pas porter atteinte à la stabilité du Sénégal. 
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Arrivé à Sokone,  Thierno Seydou Nourou Tall, fut bien accueilli et la famille Dème lui réserva une hospitalité digne d’une grande personnalité. Mais, malgré tout ce qui lui était décerné, Thierno Seydou Nourou  ne s’attendait qu’à une chose ; remplir sa mission et rentrer.  Ainsi, il  interrogea El Hadji Amadou Dème en lui disant : « Je veux savoir, ce que tu fais et que tout le monde ignore ». Le marabout ne lui répondit pas mais il l’invita dans une petite chambre et le montra ce qu’il avait déjà commencé à rédiger.
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Impressionné par la dimension et la richesse du début de l’œuvre, Thierno Seydou poussa un cri de la chambre et dit au marabout qu’il n’est pas surpris de trouver un travail bien fait, mais il ne s’attendait pas à une production cette hauteur.
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Toujours ébahi, il proposa à El Hadji Amadou de prendre en charge les frais de rédaction de l’œuvre et toutes ses dépenses familiales jusqu’à la fin de ses écrits.  Mais, El Hadji Amadou en bon musulman refusa son offre car l’entretien de sa famille est une obligation que lui incombe Dieu. Il lui demanda juste de prier pour lui  afin qu’il puisse  subvenir aux besoins de sa famille et continuer son œuvre en toute quiétude.
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Après avoir raccompagné  son hôte, le marabout continua tranquillement son œuvre  qui ne l’empêcha pas de vaquer à ses occupations, et s’adonner à ses diverses activités économiques comme l’agriculture.
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En 1959, El Hadji Amadou termina son œuvre qu’il intitula « Diyaou Nayirayni », la lumière des deux lumières ou l’éclat du soleil et de la lune. Ainsi, il organisa une  cérémonie solennelle de validation  au cours de laquelle il soumit le document à des Oulémas, chefs religieux, érudits et chercheurs du Sénégal et de la sous région. Tous apprécièrent et confirmèrent qu’il n’y avait  aucune virgule à changer.
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Cette même année, il organisa une grande cérémonie pour rendre grâce à Allah et à son prophète Mohamed (psl) qui lui ont donné la force de terminer son travail. Cette cérémonie est perpétuée jusqu’à aujourd’hui par la famille Dème de Sokone.
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Le 4 avril 1960, l’œuvre fut exposée par deux amis d’El Hadji Amadou : Ibou Diop Sandicoly et El hadji Ousseynou Seck. A partir de cette date  les différents gouvernements du Sénégal ont tant bien que mal entreprit des démarches pour son  impression car l’œuvre est considérée porte- bonheur car sa fin a coïncidé avec la célébration de l’indépendance du Sénégal.
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En effet, le premier gouvernement du Sénégal prit l’engagement d’imprimer le document  dans sa totalité  mais El Hadji Amadou  refusa car il voulait le faire  avec l’aide de ses disciples. Malgré son intention, Mamadou Dia chef du gouvernement à l’époque réussit à le convaincre et envoya le livre en 1960 à Tanger  au Maroc pour son impression. L’imprimeur, trouvant  l’œuvre colossale, renonça à l’impression et le livre fut transféré  au Caire en 1962.  Dans ce pays, le livre fut soumis à une assemblée de douze érudits  par le recteur de l’université AL Azar du caire, M. Mahmoud Saltoute. Aucune erreur décelée, les gens étaient étonnés de la richesse du document jusqu’au point qu’ils renoncèrent à la prime de vérification qu’ils réclamaient.
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Dans ce pays, après  quatre tomes imprimés, le travail fut arrêté par les autorités égyptiennes à cause de l’arrestation de Mamadou Dia en 1973.
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Le président Abdou Diouf quant à lui,  a repris les deux premiers des tomes imprimés sous le régime de son prédécesseur, Léopold Sédar Senghor.
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En 2000, le Président  Abdoulaye Wade lors de sa campagne électorale,  promit au Khalife de la famille, Thierno Mamadou Amadou Dème, qu'il allait entreprendre la recherche des exemplaires disparus et imprimer l’œuvre dans sa totalité. Après sa victoire aux élections, le président Wade entama les démarches en envoya  trois missions en Egypte. Ces missions étaient composées du professeur Iba Der Thiam, des membres de la famille Dème de Sokone, de l'ambassadeur Mamadou Sow et du ministre conseiller Pape Ousmane Sèye. Toutefois, leurs  démarches permirent de retrouver les 16 manuscrits restants. Comme promis,  le Président Wade s'est pleinement investi et a parachevé le travail avec l'impression des 16 tomes restants et la reproduction des quatre premiers déjà imprimés par ces prédécesseurs.
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En 2006, le président Wade profita de la 47ème ziarra annuelle de la famille Dème pour remettre  les 20 tomes  de l'œuvre complète de El hadji Amadou Dème en 550 exemplaires au khalife de la famille, El hadji Mamadou Amadou Dème. Un acte hautement apprécié par la famille religieuse car elle estime que le Président Wade a honoré le Saint Coran et El Hadji Amadou Dème.
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qui avait à cœur la réalisation et  la multiplication de cette œuvre pour que tout un chacun puisse en profiter.
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100 exemplaires du livre ont été distribués dans les grandes universités du monde  et en 2008, lors du sommet de l’OCI, une demande de 20 exemplaires avait été sollicitée par les organisateurs.
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Aujourd’hui le principal souhait de la famille d’El Hadji Amadou Dème c’est la multiplication des exemplaires afin que l’œuvre soit accessible à tous musulmans.
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Version du 5 septembre 2014 à 13:52

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRAF_FO_0181

Date d'enquête

12/03/2014

13/03/2014

Nom et prénom de l'enquêteur

WADE Mame Coumba

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Livre

Appellations successives

« Téré » (livre), « diyaou nayirayni » (lumière des deux lumières), « diyaou nayirayni al jaami ou baynal ouloumi taa ifatayni » (« Eclat du Soleil et de la Lune »).

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Localisation

Département

Foundiougne

Commune

Sokone

Quartier

Médine

Adresse

Place El Hadji Amadou Dème

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 13°52’51

Longitude : 16°22’13

Historique et description

Acteur(s)

El hadji Amadou Dème

Date/période de réalisation

1959

Historique

Après son installation à Sokone en 1916, El hadji Amadou Dème, se rendit compte que de grands religieux sénégalais avaient contribué à promouvoir la pensée islamique dans différents domaines de connaissances (Sira ou la vie du prophète). Ainsi, il décida d’apporter sa pierre à l’édifice en s’orientant vers un commentaire exhaustif du saint coran jusque là réservé aux Arabes et aux Perses. Par conséquent, El Hadji Amadou implora la bénédiction de Dieu et de son prophète avant de démarrer ses travaux en 1938 par une revue de la littérature de tous les commentaires qui ont précédé son œuvre y compris plusieurs ouvrages de soufisme.

Peu de temps après le début de sa rédaction, des rumeurs commencèrent à se propager. Mis au courant, le gouverneur français à l’époque, envoya un nommé Thierno Seydou Nourou Tall chez El hadji Amadou Dème. Cet émissaire avait pour mission de vérifier les écrits et s’assurer qu’ils ne pourront pas porter atteinte à la stabilité du Sénégal.

Arrivé à Sokone, Thierno Seydou Nourou Tall, fut bien accueilli et la famille Dème lui réserva une hospitalité digne d’une grande personnalité. Mais, malgré tout ce qui lui était décerné, Thierno Seydou Nourou ne s’attendait qu’à une chose ; remplir sa mission et rentrer. Ainsi, il interrogea El Hadji Amadou Dème en lui disant : « Je veux savoir, ce que tu fais et que tout le monde ignore ». Le marabout ne lui répondit pas mais il l’invita dans une petite chambre et le montra ce qu’il avait déjà commencé à rédiger.

Impressionné par la dimension et la richesse du début de l’œuvre, Thierno Seydou poussa un cri de la chambre et dit au marabout qu’il n’est pas surpris de trouver un travail bien fait, mais il ne s’attendait pas à une production cette hauteur.

Toujours ébahi, il proposa à El Hadji Amadou de prendre en charge les frais de rédaction de l’œuvre et toutes ses dépenses familiales jusqu’à la fin de ses écrits. Mais, El Hadji Amadou en bon musulman refusa son offre car l’entretien de sa famille est une obligation que lui incombe Dieu. Il lui demanda juste de prier pour lui afin qu’il puisse subvenir aux besoins de sa famille et continuer son œuvre en toute quiétude.

Après avoir raccompagné son hôte, le marabout continua tranquillement son œuvre qui ne l’empêcha pas de vaquer à ses occupations, et s’adonner à ses diverses activités économiques comme l’agriculture.

En 1959, El Hadji Amadou termina son œuvre qu’il intitula « Diyaou Nayirayni », la lumière des deux lumières ou l’éclat du soleil et de la lune. Ainsi, il organisa une cérémonie solennelle de validation au cours de laquelle il soumit le document à des Oulémas, chefs religieux, érudits et chercheurs du Sénégal et de la sous région. Tous apprécièrent et confirmèrent qu’il n’y avait aucune virgule à changer.

Cette même année, il organisa une grande cérémonie pour rendre grâce à Allah et à son prophète Mohamed (psl) qui lui ont donné la force de terminer son travail. Cette cérémonie est perpétuée jusqu’à aujourd’hui par la famille Dème de Sokone.

Le 4 avril 1960, l’œuvre fut exposée par deux amis d’El Hadji Amadou : Ibou Diop Sandicoly et El hadji Ousseynou Seck. A partir de cette date les différents gouvernements du Sénégal ont tant bien que mal entreprit des démarches pour son impression car l’œuvre est considérée porte- bonheur car sa fin a coïncidé avec la célébration de l’indépendance du Sénégal.

En effet, le premier gouvernement du Sénégal prit l’engagement d’imprimer le document dans sa totalité mais El Hadji Amadou refusa car il voulait le faire avec l’aide de ses disciples. Malgré son intention, Mamadou Dia chef du gouvernement à l’époque réussit à le convaincre et envoya le livre en 1960 à Tanger au Maroc pour son impression. L’imprimeur, trouvant l’œuvre colossale, renonça à l’impression et le livre fut transféré au Caire en 1962. Dans ce pays, le livre fut soumis à une assemblée de douze érudits par le recteur de l’université AL Azar du caire, M. Mahmoud Saltoute. Aucune erreur décelée, les gens étaient étonnés de la richesse du document jusqu’au point qu’ils renoncèrent à la prime de vérification qu’ils réclamaient.

Dans ce pays, après quatre tomes imprimés, le travail fut arrêté par les autorités égyptiennes à cause de l’arrestation de Mamadou Dia en 1973.

Le président Abdou Diouf quant à lui, a repris les deux premiers des tomes imprimés sous le régime de son prédécesseur, Léopold Sédar Senghor.

En 2000, le Président Abdoulaye Wade lors de sa campagne électorale, promit au Khalife de la famille, Thierno Mamadou Amadou Dème, qu'il allait entreprendre la recherche des exemplaires disparus et imprimer l’œuvre dans sa totalité. Après sa victoire aux élections, le président Wade entama les démarches en envoya trois missions en Egypte. Ces missions étaient composées du professeur Iba Der Thiam, des membres de la famille Dème de Sokone, de l'ambassadeur Mamadou Sow et du ministre conseiller Pape Ousmane Sèye. Toutefois, leurs démarches permirent de retrouver les 16 manuscrits restants. Comme promis, le Président Wade s'est pleinement investi et a parachevé le travail avec l'impression des 16 tomes restants et la reproduction des quatre premiers déjà imprimés par ces prédécesseurs.

En 2006, le président Wade profita de la 47ème ziarra annuelle de la famille Dème pour remettre les 20 tomes de l'œuvre complète de El hadji Amadou Dème en 550 exemplaires au khalife de la famille, El hadji Mamadou Amadou Dème. Un acte hautement apprécié par la famille religieuse car elle estime que le Président Wade a honoré le Saint Coran et El Hadji Amadou Dème.

qui avait à cœur la réalisation et la multiplication de cette œuvre pour que tout un chacun puisse en profiter.

100 exemplaires du livre ont été distribués dans les grandes universités du monde et en 2008, lors du sommet de l’OCI, une demande de 20 exemplaires avait été sollicitée par les organisateurs.

Aujourd’hui le principal souhait de la famille d’El Hadji Amadou Dème c’est la multiplication des exemplaires afin que l’œuvre soit accessible à tous musulmans.

Description

Texte libre

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Très bon, bon, passable, mauvais.
Valeur patrimoniale :

Lieux associés (autour de la même thématique)

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Anecdote(s), discours, impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Utilisation de l’espace, gestes associés

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Propriété publique, propriété privée, classé monument historique, à classer, représentation (lieu de mémoire ou non)

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Bibliographie

Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de 
conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré

Tradition orale

Indiquer le vecteur de transmission (griot, historien…)

Sources écrites

Archives, édition de textes

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis