IVRAF FO 0177 : Commune de Sokone

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Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRAF_FO_0177

Date d'enquête

12/03/2014

Nom et prénom de l'enquêteur

WADE Mame Coumba

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Commune

Appellations successives

Sokono, Djiguili (terrain neutre), Sokone Diop, Sokone Diouf…

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Localisation

Département

Foundiougne

Commune

Sokone

Lieu-dit/quartier/autre

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 13°52’51

Longitude : 16°22’13

Historique et description

Acteur(s)

Ancêtres Socès

Date/période de réalisation

Vers 1860

Historique

Dans la seconde moitié du XIXème siècle, les guerres fratricides engendrées par la dislocation de l’empire du Mali entraînèrent la migration de plusieurs Socés vers le sud. En suivant le littoral, ces derniers se sont arrêtés sur un terroir inhabité qui appartenait à l’ancien royaume du Saloum. Ce terroir représentait l’arrière-pays du village de Ndiaffé Ndiaffé, village fondé au XIVème siècle. Le site était excentré et limité à l’est par le Ndiaffé, à l’ouest par la province Saloumoise du Gandoune, au nord par le djonick, au sud par le royaume de Niomi.

Arrivés à l’actuel Sokone vers 1860, les Socés s’installèrent sur le site actuel du marché car ils avaient trouvé dans la zone tout ce dont ils avaient besoin: la paix, la prospérité, l’agriculture, la pêche, l’élevage, la chasse au gibier… . Ainsi, les premières familles à s’installer portaient les patronymes : Sonko, Touré, Mané, Cissé, Camara, traoré, Sané…

Ces habitants travaillaient les champs non loin de leurs habitations et dès le coucher du soleil, ils disaient : « mbéta sokono » (rentrons à la maison). C’est alors, l’expression déformée par les sérères autochtones du Ndiaffé Ndiaffé qui donna le nom de « Sokone ». Une autre version souligne que le nom Sokone vient de la salutation en Mandingue soumolé et dont la réponse est souhokone. Ainsi, en répondant aux salutations, les sérères du Ndiaffé Ndiaffé déformèrent le mot ; ce qui donna Sokone.

Plus tard la situation géographique de Sokone (entre des provinces) qui s’est apparenté à un no man’s land (terrain neutre) donna le terme de Djiguili ou terrain neutre. D’où le slogan des Sokonois : « Djiguili arame boucar, dégu bagne guiss nangou ».

Après leur installation, les Socès fondateurs n’allaient pas demeurer seuls durant longtemps vu le développement rapide de la zone. Ainsi, les Sérères autochtones de Ndiaffé Ndiaffé se rapprochèrent et constituèrent la deuxième vague de peuplement du terroir. En 1867, les bombardements des îles du Saloum par le bateau des colons, le crocodile, entraina la troisième vague de peuplement. En effet, les populations locales, affolées et désespérés sortirent de l’eau pour rejoindre la terre ferme en fondant certains villages côtiers (Toubacouta, Bani…). Certains d’entre eux se refugièrent à Sokone et fondèrent le quartier Ndangane.

Aussi, les mouvements d’islamisation entrepris par Maba Diakhou Ba à partir de 1861-1862 déclenchèrent aussi une vague de peuplement à Sokone. Des non musulmans, durent fuir de leur localité pour se refugier vers le sud du royaume du Saloum. C’est ainsi que certains d’entre eux se fixèrent dans le djiguili plus précisément à Sokone.

Entre 1887 et 1892, on note un grand rush de migration vers le Djiguili à cause de la signature du processus de protectorat entre le roi du Saloum Gédal Coumba Daga Mbodji et le Président français Sady Carnot. En effet , suite à ces différentes vagues de peuplement, Sokone connut un accroissement rapide de sa population et un développement fulgurant des activités économiques (agriculture, élevage, pêche…) s’en suivit. Cette situation favorisa l’installation de grandes maisons de commerce (chavanel, Nosoko, Vezia…) vers les années 30 et l’établissement de traitants sénégalais venus de Saint-Louis, du Cap vert, du Baol, et du Saloum.

Par ailleurs, après la dislocation des royaumes, Sokone a subi l’effet de cantonisation du royaume du Saloum. Il changea de statut et devient en 1916 chef-lieu de canton avec comme premier chef de canton, Ndiogou Diama Ba, petit-fils de Maba Diakhou Ba. Avec l’avènement des arrondissements au début des indépendances, Sokone changea à nouveau de statut pour devenir chef -lieu d’arrondissement avec comme premier chef d’arrondissement Abdou Boury Ba, petit-fils de Maba Diakhou Ba qui joua un rôle très important sur le plan administratif, économique et culturel.

Toutefois, l’année 1969 reste une date repère. Sokone devient une commune de plein exercice suite au décret 69-444 du 14 Avril 1969 mais le fonctionnement effectif a démarré en 1970.

Description

Situé à l’Est de la région de Fatick et au Sud du département de Foundiougne, la commune de Sokone se trouve sur la route nationale no5, communément appelée trans-gambienne.

Avec une superficie d’environ 12 km², cette commune est limitée à l’Est par la Communauté Rurale de Nioro Alassane Tall, à l’Ouest par un affluent du Delta du Saloum, au Nord par la Communauté Rurale de Diossong et au Sud par la Communauté Rurale de Toubacouta.

Géographiquement, Sokone est aussi une ville carrefour entre la République de Gambie au Sud, les localités insulaires (delta du Saloum et océan atlantique) au niveau de sa face occidentale et le continent (Kaoloack).

Le climat au niveau de la commune est de type soudano-sahélien caractérisé par l’alternance de deux saisons : une saison sèche de huit (8) mois et une des pluies qui dure quatre (4) mois. En effet, elle est bien servie en ressource en eau avec une pluviométrie moyenne annuelle variant entre 500 et 700 mm, un bolong qui entoure 2/3 du périmètre communal et la présence de mares et marigots en saison pluvieuse. Le climat de la zone favorise une végétation luxuriante dominée la présence de mangrove et d’anacardier.

La Commune présente un relief relativement plat et homogène avec une légère pente de sens Est-Ouest (vers le quartier Ndangane) qui renseigne sur la direction des ruissellements.

Sur le plan social, Sokone occupe la première place des communes du département de Foundiougne avec une population qui est passée de 12597 habitants (PLD 2003) à 14450 habitants en 2012, soit un accroissement de 1853 âmes. Avec une densité moyenne de 1204 habitants/Km2, la population de Sokone est actuellement répartie au sein de six quartiers que sont Léona, Mboul NDiongone, Médine Santhiaba, Ndangane, Diamaguene Nord, Diamaguène Sud. Dans l’ensemble de ces quartiers on dénombre 1371 concessions dont 1673 ménages.

De plus la Commune est composée de 40% de Sérères; 30% de Wolofs; 12% « sudistes » (Diolas, Mancagnes, Balantes, Manjack); 10% de Poulars (Toucouleur, Peulhs, Laobé); 5% de Mandé (Socés, Bambaras, Soninkés); et 2% de Maures noirs. Cette diversité ethnique de son terroir lui confère la dénomination de Sokone, la ville «Arc-en-ciel». Toutefois, Sokone se caractérise aussi par la présence d’une forte communauté musulmane comme en atteste ces trois grandes mosquées (Mosquée Serigne Touba, mosquée El Hadj Amadou Dème et la grande mosquée). Les chrétiens ne représentent qu’un faible pourcentage mais dispose tout de même d’une église.

Sur le plan infrastructurel, la commune de Sokone dispose d’un important centre de santé de référence qui polarise toutes les collectivités locales de l’arrondissement de Toubacouta et quelques localités de Diossong.

L’alimentation en eau potable de Sokone est assurée par la SONEES et la SDE à partir de trois (3) forages équipés, localisés aux villages de Ndramé (CR Nioro A. Tall), de Ngayène (CR Diossong) et au quartier de Diamaguène Sud.

La Commune dispose également d’un réseau électrique alimenté par la SENELEC couvrant tous les quartiers et l’éclairage public de 80% des axes principaux de Sokone.

L’éducation est une vieille tradition (depuis 1924) et dispose d’un potentiel scolaire relativement satisfaisant en public et en privé. Au niveau de l’enseignement public, il est recensé une (01) case des tout-petits datant de 2003 ; six (06) écoles primaires; deux (02) CEM et un (01) lycée fonctionnel depuis 2001. L’enseignement privé compte trois (03) écoles maternelles ; une (01) école primaire ; un (01) lycée tandis que l’enseignement coranique, le plus souvent non structuré, connaitra un nouvel essor avec un Daara moderne en construction dans le quartier Diamaguène sud.

Sokone compte aussi un centre de formation des PVH (personne vivant avec un handicap) créé en 2005, une brigade de gendarmerie au quartier Léona, un service des eaux et forêts...

Sur le plan économique, les activités phares au niveau de Sokone tournent autour de l’agriculture, l’élevage, l’artisanat, le commerce, le transport, la pêche et le tourisme.

Plusieurs partenaires au développement (locaux et internationaux) interviennent au niveau de Sokone en appui aux actions de développement local. Il s’agit du PDIF (Projet de Développement intégré de la Région de Fatick); du PROMER (Projet d’appui aux micro-entreprises rurales) ; du PRODDEL (Programme d’appui à la décentralisation et au développement local) ; de l’ANCAR ; de l’ITA ; du CLUSA ; l’ACDEV ; L’ARD ; l’ADM ; la coopération Sénégalo-Belge…

Toutefois, la population Sokonoise semble très bien organisée à travers des associations de jeunes (14 associations sportives et culturelles), des cadres de concertations regroupant les comités de développement de quartier (CDQ) et le cadre de concertation de la commune de sokone(CCCS), des comités de gestion intervenant dans plusieurs domaines…

Aussi, les femmes ne sont pas en reste. Partant de groupements de promotion féminine, elles sont actuellement érigées en GIE avec l’appui du conseil municipal. Ainsi, on y retrouve la fédération régionale des GIE de Femmes transformatrices d’anacarde créée en 2007, la fédération des femmes transformatrices de céréales créée en 2004, l’association des femmes transformatrices de produits halieutiques dénommée «Niominka bi» créée en 2007.

Du point de vue festivité, il est organisé deux très grandes cérémonies au niveau de la commune. La première c’est le « Téré » ou « Ziara » de Sokone organisé par la famille d’El hadji Amadou Dème et qui se tient chaque année au premier week-end du mois de février sous la présence d’une forte communauté musulmane.

Les journées de Sokone organisées tous les deux ans au mois de décembre, représentent le second événement qui regroupe tous les fils du terroir.

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Très bon, bon, passable, mauvais.
Valeur patrimoniale :

Lieux associés (autour de la même thématique)

Sackhmack, Mbour, Keur Samba Dia: Parmi les socés fondateurs de Sokone y’en a qui ont poursuivi leur chemin jusque dans ces localités

Mbouloum: Sokone était une dépendance de Mbouloum.

Ndiaffé Ndiaffé: Les habitants sont à l’origine du nom Sokone par déformation. Aussi, ils ont constitué la deuxième vague de peuplement de Sokone.

Iles du Saloum: Certains habitants ont dû quitter ces lieux pour fonder le quartier Ndangane de Sokone.

Toubacouta, Sourou, Bani, Dassilamé : Certains habitants du quartier Ndangane sont apparentés aux habitants de ces différents villages car ils avaient quitté au même moment les îles du Saloum.

Rip, Laguème, Ndiaffé Ndiaffé, Diognique, le Log: Certains originaires de ces villages s’étaient refugiés à Sokone suite aux mouvements d’islamisation de Maba Diakhou BA.

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Légende des barriques: « Vers le marché, à côté de l’ancien bâtiment de la compagnie Nosoco ( nouvelle société de commerce), il était interdit de passer là-bas au-delà de minuit sous peine d’être pourchassé par deux grandes barriques ». Ablaye Mbaye

Anecdote(s), discours, impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Fonction(s) initiale(s) et utilisation(s) actuelle(s) de l’élément patrimonial

Fonction initiale : lieu de refuge des Socés

Utilisation actuelle : lieu d’habitation et d’activités économiques

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Statut : Commune

Signification actuelle: Sokone à une valeur patrimoniale du fait de la diversité culturelle et ethnique et des potentialités qu’offre le milieu

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Bibliographie

Tradition orale

BARRO Issa, président du syndicat d'initiatives du tourisme dans le Sine-Saloum, Sokone

MBAYE Ablaye, instituteur à la retraite et ancien maire, Sokone

NDAO Baba, acteur du tourisme, Sokone

Sources écrites

V. Martin et C. Becker, Documents pour servir à l’histoire des îles du Saalum, Bulletin de l’IFAN, Tome 41, Série B, n°4, octobre 1979, p.722-772

Commune de Sokone, Plan d’Investissement de la Commune de Sokone, 2013-2018,réalisé avec l’appui du PRODDEL/GIZ, Novembre 2012, 92 pages

Sitographie

http://fr.wikipedia.org/wiki/Sokone

http://cnsokone.blogspot.com/

http://www.riberac.fr/-Maires-sans-frontieres-.html

https://sites.google.com/site/tourisjokkoo1/a-propos

http://ucadao.s3.amazonaws.com/agorae/2009314181126/V.Martin_V3.pdf

https://sites.google.com/site/tourisjokkoo1/a-propos

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis