IVRAF FA 0162 : Les baobabs cimetières dans la culture Sérère

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Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRAF_FA_0147

Date d'enquête

Le 02/09/2013

Nom et prénom de l'enquêteur

Badé SECK

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Ancien nécropole

Appellations successives

Bak ngaoul (baobab cimetière)

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Localisation

Commune

Fatick

Village

Sanghaie

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude :
Longitude :

Historique et description

Acteur(s)

Ancêtres des sérères

Date/période de réalisation

Non déterminée

Historique

De son nom scientifique « Adansonia digitata », le baobab est un arbre fortement attaché à la culture sérère eu égards à ses nombreuses facettes. En effet, en plus des vertus nutritionnelles et thérapeutiques de ses fruits et feuilles, le baobab a aussi une valeur mystique extrêmement profonde chez les sérères. Le sérère entretient des rapports étroits avec le baobab et bon nombre des pratiques et rites traditionnels se font sous le baobab. L’une des matérialisations les plus parfaites de ces rapports est sans doute les « baobabs cimetières » communément dénommés « bak ngaoul » (baobab des griots). Le baobab cimetière, comme son nom l’indique, est un baobab dans lequel étaient inhumés les griots sérères. En effet, dans la société sérère traditionnelle, les griots n’enterraient pas leurs morts ; ils les inhumaient plutôt dans les trous des baobabs. Ainsi, chaque village avait son baobab qui faisait office de sépulture.

Mais, d’où vient une telle pratique ? Deux versions principales se sont dégagées pour expliquer l’origine historique de la pratique des baobabs cimetières.

D’abord, une version majoritaire selon laquelle, l’origine des baobabs cimetières serait liée à une forme de superstition. En effet, dans la société sérère, on a toujours considéré qu’enterrer un griot serait synonyme de sécheresse. Autrement dit, selon une vielle croyance païenne, inhumer un griot sous terre entrainerait de mauvaises récoltes consécutives à une baisse considérable de la pluviométrie.

S’agissant de la seconde version, elle serait liée à une légende. En effet, dans le village de Senghor où cette version nous a été contée, l’on raconte que l’histoire des baobabs cimetières remonterait au temps de la royauté où la guerre faisait rage dans tout le sine. Un jour, alors qu’un village griot était en proie à une violente guerre, un habitant décide de se cacher dans le tronc creux d’un baobab pour échapper aux hostilités. Apeuré, il resta tellement longtemps dans le baobab qu’il finit par y rendre l’âme par manque de nourriture. Des mois après, un homme du même village entra par hasard dans le même baobab, y découvrit le corps du disparu et informa les autres habitants qui rallièrent aussitôt les lieux. Mais, à la surprise générale, le corps du défunt ne s’était pas décomposé. Ils se dirent ainsi qu’il y avait, dans les substances du baobab, quelque chose qui agissait sur le corps humain de sorte qu’il se momifie. Dès lors, les habitants découvrirent une nouvelle manière d’inhumation de leurs défunts qu’ils perpétuèrent en raison de son caractère très pratique.

Toutefois, quelle que soit la version historique, ce qu’il faudrait juste retenir c’est que la pratique des baobabs cimetières est devenue, au fil du temps, une partie intégrante de la culture sérère.

Aujourd’hui, la pratique est unanimement abandonnée dans le sine pour diverses raisons. Si pour certains c’est pour des raisons religieuses qu’ils ont abandonné la pratique, pour d’autres comme au village de Sanghaïe l’abandon des baobabs cimetières est plutôt lié à des préoccupations sanitaires. En effet, pour le chef de village de Sanghaïe, l’inhumation dans les baobabs comportait d’importants risques sanitaires auxquels tout le monde était devenu conscient. Selon lui, « le fait de s’introduire dans un endroit aussi empesté, sans se munir d’un masque et y rester des minutes pour inhumer un mort, était suicidaire ». Mais, parvenir à bannir une pratique fortement ancrée dans les réflexes de la population locale n’a pas était facile pour le chef de village de Sanghaïe. Pour cela, il a dû recourir au commandant de subdivision de l’époque (l’interdiction date du temps de Senghor). Ce dernier, convaincu par le plaidoyer du chef de village a, par un arrêté, interdit l’inhumation dans les baobabs aux habitants de Sanghaïe. C’est ainsi que progressivement l’inhumation dans les baobabs a été abandonnée par les sérères.

Description

Texte libre

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Très bon, bon, passable, mauvais.
Valeur patrimoniale :

Lieux associés (autour de la même thématique)

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Anecdote(s), discours, impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Utilisation de l’espace, gestes associés

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Propriété publique, propriété privée, classé monument historique, à classer, représentation (lieu de mémoire ou non)

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Bibliographie

Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de 
conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré

Tradition orale

Indiquer le vecteur de transmission (griot, historien…)

Sources écrites

Archives, édition de textes

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis