IVRAF FA 0140 : Ville de Fatick : Différence entre versions

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===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===
 
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Version actuelle en date du 7 août 2013 à 13:13

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRAF_FA_0140

Date d'enquête

04/06 /2013

Nom et prénom de l'enquêteur

FAYE Selbé

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

commune

Appellations successives

Lewna

Fatick

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Culture

Localisation

Département

Fatick

Commune

Fatick

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 14° 19’ 00.12 Nord

Longitude : 16° 25’ 00. 12 Ouest

Historique et description

Acteur(s)

Waal Paal

Date/période de réalisation

Vers 1300

Historique

Le mythe du toponyme de Fatick a donné naissance à deux versions de la tradition orale dont l’une est tragique et l’autre romantique.

L’histoire de Fatick est liée à trois personnages principaux que sont Waal Paal (Waal est le diminutif sérère du prénom Waly et Paal signifie forgeron), Waal Waathie (Waly le cordonnier) et Sangoulé Ndiaye, déformé par le parler sérère en Sanglé.

Vers 1300, Pendant la saison d’avant hivernage, le chasseur Waal Paal Ndiaye avait l’habitude de fréquenter un lieu très giboyeux qui sera appelé plus tard Dièthie Mindiss (la forêt de Mindiss) par les futurs habitants. Un jour, il reçut la visite d’un prince cavalier venu de Yang Yang, la capitale du royaume du Djolof. Waal Paal lui demanda alors l’objet de sa visite et Sanglé lui répondit qu’il était à la recherche de lieu d’habitation pouvant accueillir sa communauté qu’il comptait déplacer du Djolof sans expliquer les raisons de sa volonté d’exil.

Waal Paal comprit que ce ne devrait pas être de gaieté de cœur qu’une personne de toute évidence noble quitter sa patrie d’origine pour une autre. Surtout qu’en effet, Sanglé était connu dans l’histoire du Djolof comme un guerrier émérite, présent dans plusieurs batailles dont le Djolof était engagé.

Pour s’installer dans le Sine, Sanglé dut rendre visite au roi du Sine de l’époque, Waassila Faye qui lui aussi était confronté dans son propre royaume à des menaces de déstabilisation et des rivalités au trône du Sine par le dénommé Boucar Siga Diouf qui lui disputait sa couronne. Et lorsque Sangoulé, le combattant vint le trouver, Waassila voulut en faire un allié, l’encourageant à venir s’installer dans son fief. Sanglé lui en fit alors la promesse.

Toutefois, il dut retourner au Djolof et pendant son séjour dans son royaume natal, Waassila subissait une forte menace des tièdo (animistes) du Sine. Il s’impatienta alors de voir revenir son ami combattant du Djolof. Cette impatience ne fut que de courte durée car Sanglé revint s’installer au bon moment amenant avec lui sa cohorte de frères combattants chevronnés et aguerris avec lesquels il conduisit l’armée du Sine dans une bataille mémorable au terme de laquelle il poursuivit Boucar Siga Diouf jusqu’à Loul Séssène. Au terme de cette bataille, le roi ayant vaincu ses ennemis, voulut que Sanglé s’installa à ses côtés à Diakhao. Ce ne put se faire pour des raisons familiales et de stratégies. De fil en aiguille, Sanglé finit par s’installer sur le site qu’il avait déjà eu l’occasion de visiter. Ce fut à Dièthie Mindiss où il avait rencontré Waal Paal.

En effet, il est important de noter qu’après la fameuse bataille qui finit à Loul Séssène Waassila n’appela plus désormais Sanglé que du nom de Khodar (celui qui ne trahit pas), du fait de toutes ses promesses tenues. Khodar sera le nom que Sanglé finira par porter à tout jamais.

Dans la période d’installation au niveau du site découvert par Waal Paal, se posa la question du toponyme. Evidemment, il ne faut pas oublier que lorsque Waal Paal obtint le droit de feu offert par le roi, il lui signifia en serère « o mbignonga lewa kham », c’est-à-dire que le lieu lui est favorable. Toutefois, Waal Paal ne choisit pas le nom du lieu et laissa le choix à son ami Sanglé devenu Khodar. Ce dernier, afin de rester dans la logique de Waal Paal opta pour le toponyme wolof (Khodar était de l’ethnie wolof) Lewna. Ce toponyme signifiait ici que le lieu était libre de toute occupation et que l’on pouvait y vivre convenablement.

Au fil des années, la communauté prit possession des lieux et organisa sa vie en accueillant d’autres communautés trouvant souvent intérêt à vivre dans l’agréable site que fut Lewna.

La première version de l’origine du toponyme de Fatick trouve son fondement dans l’histoire suivante. Un jour, une famille matrilinéaire du nom de Patick (Fatick est le pluriel de Patick) demanda à rejoindre la communauté. En ces temps parait-il, l’intégration de nouveaux venus ne se faisaient pas d’emblée, mais devait obéir à un rituel bien déterminé. Ainsi les fatick de la famille de Dounguit Mbidel (princesse) furent d’abord mis en quarantaine sur la rive gauche du Sine (le bras de mer) pour pouvoir s’enquérir de la provenance et des raisons de la migration de cette famille. Après des recherches, il s’est trouvé qu’ils venaient de Mbey dans le Saloum et faisaient partie de la famille royale. Ils auraient émigré suites à des altercations avec le roi en place. Ainsi leur installation fut acceptée et ils agrandirent la communauté de Lewna.

Quelque temps après leur installation, un heureux événement arriva, ce fut une naissance. Un patriarche de la communauté de Lewna partit rendre visite à famille Patick et s’assit malencontreusement sur l’enfant qui ne s’en remit pas. L’acte était assimilé au pire des crimes et le scandale, pour être étouffé, donna lieu à un marchandage dont le prix à payer serait de commuer le nom de Lewna en Fatick, pluriel du nom générique Patick attaché à la communauté d’origine du disparu. Ainsi naîtra le toponyme de Fatick.


La deuxième version du mythe de création de Fatick est beaucoup plus gaie que la précédente. En fait, Waal Paal, le fondateur mythique de la cité de Mindiss a vu arriver à côté de son village une famille de lignée Patick. Il en fit part au roi de l’époque (« Wagane Faye a Massa » pour certains et Waassila pour d’autres). Le roi lui autorisa de les accueillir à Lewna, ce que Waal Paal fit. Dans cette communauté, il eut à remarquer l’exceptionnelle beauté d’une des filles au nom de Dounguit Mbidel, qu’il fit savoir ses sentiments amoureux. La fille posa comme condition à Waal Paal, la mise à disposition de terres pour sa communauté Patick.

Waal Paal, en vrai gentleman, accorda à Ndouguit Mbidel un droit de feu sur ses terres, à la hauteur des besoins de sa communauté. Mieux encore il lui fit savoir que son amour était tellement fort et sincère qu’il va commuer le toponyme de Lewna en Fatick, nom de la lignée matrilinéaire de Ndounguit Mbidel.

En effet, même s’il existe deux versions sur l’origine du toponyme de la cité de Mindiss, elles sont concordantes sur le fait que le nom est issu de la lignée matrilinéaire Patick qui donne au pluriel Fatick.

Description

Fatick est une commune du département et de la région du même nom. La commune est située au nord par la communauté rurale de Niakhar, au sud et à l’ouest par la communauté rurale de Diouroup et à l’est par le bras de mer du Sine. Fatick compte onze quartiers parmi lesquels l’on peut noter Ndiaye Ndiaye, Darou Salam, Ndouck, Peulgha, Darel…

La population communale de Fatick est estimée à 34016 habitants avec une superficie de 1597,3 hectares. Même si elle est composée d’une majorité de musulmans, Fatick accueille une forte population catholique comme en témoignent les différents lieux de culte qui leur sont dédiés. C’est une commune à dominante agricole.

Fatick dispose d’électricité, d’eau courante et d’un réseau d’assainissement. Elle dispose d’infrastructures sanitaires, de neuf écoles maternelles, d’une case des tous petits, d’un lycée, de sept collèges dont trois privés, de quinze écoles primaires dont quatre privés et d’un village SOS.

En plus des services offerts par la commune, nombreuses sont les associations locales qui animent la commune. L’on peut noter 57 GIE (Groupements d’Intérêt Economique) 27 GPE, 27 ASC (Association Sportive et Culturelle), 5 mouvements de jeunes et 20 autres associations de développement.

Croquis (le cas échéant)

Lieux associés (autour de la même thématique)

Mbey, lieu d’origine de la mythique Dounguit Mbidel

Yang Yang, lieu d’origine de Sanglé ou Khodar

Mindiss, lieu de résidence du génie de Fatick

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Mame Mindiss, le génie religieux de la ville, protégerait la population et la préserverait de tout mal.

Si l’on est étranger de la ville, et que l’on se plaigne de s’y trouver, on risquerait d’y demeurer à vie.

Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Fonctions initiales et utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Fonction(s) initiale(s) : lieu d’habitation

Utilisation(s) actuelle(s) : lieu d’habitation, lieu de mémoire

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Statut : commune du département de Fatick

Signification actuelle : Fatick revêt une importante valeur patrimoniale du fait de son histoire mythique caractérisée par des personnages ayant marqué l’histoire de la cité de Mindiss.

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Bibliographie

Tradition orale

DIOUF Mbagnick, chef du quartier de Poukham

FAYE Cheikh, Satiour Mindiss Ndiaye Ndiaye 2

GOMAR Bouré, notable à Ndiaye Ndiaye

NDIAYE Boubacar Khalil, Secrétaire général de la mairie de Fatick

NDIAYE Thiagoune ancien inspecteur du travail, Ndiaye Ndiaye 2

NDOUR Waly Birame, président du Diobaye, Ndiaye Ndiaye 2

Sources écrites

GRAVRAND Henri, La civilisation sereer : Coosan, Abbeville, Les Nouvelles Editions Africaines, 1981, 361p.

Illustrations

Photographies actuelles

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

Dessins/croquis