IVRAF FA 0051 : Secco nè Maroutte (Le secco de Maroutte)

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Le secco de Maroutte

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRAF_FA_0051

Date d'enquête

30/10/2012

Nom et prénom de l'enquêteur

FAYE Selbé

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Entrepôt d’arachides

Appellations successives

Secco nè Maroutte (Le secco de Maroutte)

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Colonisation

Localisation

Département

Fatick

Communauté rurale

Diaoulé

Village

Maroutte

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 14°22'50.38 Nord

Longitude : 16°16'05.87 Ouest

Historique et description

Acteur(s)

Non identifié

Date/période de réalisation

Non définie

Historique

Le secco de Maroutte date du colonialisme. Pendant son installation à Maroutte, c’est alors le commandant Labordeau qui gouvernait Fatick. Mahécor Diouf (dernier roi du Sine) était lui chef de province à Diakhao. Les gouverneurs avaient ainsi des représentants chargés de la gestion des seccos. Pendant que Labordeau était à Fatick, Cheikhou Nar, un natif de Diakhao avait la charge de le représenter à Maroutte afin de veiller à la bonne marche du secco.

Le commandant Labordeau fut remplacé par le commandant Rock à Fatick et ce fut Latsouckabé Fall, le gestionnaire du Secco. Mahécor Diouf régnait toujours à Diakhao et Farba Ballé Khodia Faye le représentait à Maroutte.

Au temps de Rock, les arachides étaient entassés sous le baobab qui fait face à l’actuel marché de du quartier Maroutte-centre. Ils étaient triés par catégorie et chaque famille devrait participer de gré ou de force au triage qui devait être impeccable, ce qui donna l’expression sérère « khoolaam tène kathie nène akh kè Maroutte » qui laisse comprendre que les habitants devraient trier les arachides de sorte que l’on ne puisse pas y apercevoir le moindre défaut.

Après sa gestion du secco auprès de Rock, Latsouckabé fut transféré à Thiakhar dans la région de Diourbel comme chef de canton en remplacement de monsieur Eli Manel.

En effet, le gestionnaire du secco avait la charge des prêts et des remboursements des arachides. C’est à l’approche de l’hivernage que l’on procédait aux prêts. Chaque famille qui le désirait, venait emprunter le nombre de sacs d’arachides nécessaire pour ses semences . Celui qui empruntait un sac de cent kilos remboursait vingt cinq kilos de plus.

Cependant avant de rembourser, il fallait attendre la fin du triage qui se faisait après l’hivernage car les gestionnaires n’acceptaient que les meilleurs graines.

Après les prêts, le reste des arachides stockés au secco était vendu. En effet, les emprunts devaient obligatoirement être payés que l’hivernage soit prometteur ou non.

Les non payeurs subissaient des punitions exigées par le commandant et que le gestionnaire était tenu de les appliquer. Certains étaient attachés aux pieds et laissés sous un soleil ardent et ne quittaient les lieux que lorsque leurs familles venaient s’acquitter de leurs dettes. D’autres étaient enfermés dans le secco en présence de poudres toxiques servant à protéger les arachide des insectes. Le saupoudrage avait eu lieu une seule fois à Maroutte et c’était Ama Laobé Fall qui avait la charge de la gestion du secco pendant ce temps. L’acte était commandité par le sous-préfet Moustapha Ndaw.

D’autre part, après l’indépendance, Senghor avait équipé le secco en trieuse afin d’enlever aux villageois la lourde tâche qu’on leur infligeait dans le cadre du triage manuel.

Description

Construit pendant l’époque coloniale, le secco de Maroutte est situé au quartier Maroutte-centre.

C'est un hangar de forme rectangulaire composé principalement de tôles ondulées et agrémenté de fer forgé. L'entrepôt est caractérisé par sa toiture pentue. Il représente une superficie d’environ mille mètres carrés.

Le secco avait pour fonction de stocker les arachides. Des machines sont disposées à côté du hangar; elles servaient à trier l'arachide avant le stockage dans le secco.

Croquis (le cas échéant)

État sanitaire

bon

Valeur patrimoniale :

Lieux associés (autour de la même thématique)

Gossas, Sakhao, Diaoulé, Mbella Kadiao… s’approvisionnaient au secco de Maroutte

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Les pouvoirs mystiques de certains habitants du village de Maroutte auraient fait fuir Ama Laobé Fall, qui avait été à l’origine du saupoudrage.

Certains gestionnaires du secco seraient morts mystérieusement puisqu’ils trichaient pendant la pesée.

Pendant le saupoudrage des non payeurs, alors même que le secco était fermé à clé et sous haute surveillance, des personnes ont réussi à échapper on ne sait de quelle façon.

Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Le lieu où l’on attachait les pieds des mauvais payeurs fut le centre de détention de Maroutte pendant la royauté. Aujourd’hui c’est une maison dans le quartier Marroutte-centre en face de la boutique du groupement des femmes du village.

Fonction(s) initiale(s)et utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Fonction initiale : entrepôt d’arachides

Utilisation actuelle : entrepôt pour engrais et autres produits agricoles des habitants

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Statut : Propriété de la communauté rurale de Diaoulé

Signification actuelle : le secco de Maroutte est reconnu patrimoine historique très important chez les anciens tout comme chez les jeunes qui avaient tous participé à l’entretien. On sentait une certaine fierté de leur part et ce parce que disent-ils, leur secco était le plus important à l’époque dans cette partie du département de Fatick.

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

C’est le président de la communauté rurale qui a la charge du secco en délégation du chef de village de Maroutte qui s’occupe de son ouverture et de sa fermeture.

Sources

Bibliographie

Tradition orale

DOG Oumar, étudiant en droit à l’Université de Dakar

FAYE Mamadou, chef du village de Maroutte

SARR Pape Moussa, cultivateur, Maroutte

SENE Moussa, tambour major, Maroutte

Sources écrites

CASSWELL N., Autopsie de L’ONCAD : La politique arachidière au Sénégal, 1966-1980, In Politique Africaine, N°14, S.L., 1984, 35 p.

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis