IVRAF FA 0044 : Village de Mbimor
Sommaire
Références du dossier documentaire
Numéro du dossier
IVRF_FA_0044
Date d'enquête
30/10/2012
Nom et prénom de l'enquêteur
FAYE Selbé
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
Hameau
Appellations successives
Mbimor
Type de patrimoine
Patrimoine matériel
Thématique
Royauté
Localisation
Département
Fatick
Communauté rurale
Thiaré Ndialgui
Village
Ndoffane
Hameau
Mbimor
Adresse
Références cadastrales (le cas échéant)
Section :.......... N° parcelle(s) :..........
Géolocalisation
Latitude :
Longitude :
Historique et description
Acteur(s)
Silmang Marone, 6eme roi du Sine au XIIIe siècle et Waaly Bandia Bâ, XXe siècle
Date/période de réalisation
XIIIe et XXe siècle
Historique
Le village de Mbimor fut la septième capitale du Sine avec le roi Silmang Marone venu de Koular dans l’actuelle région de Kaolack. Mbimor vient du mot sérère « pimb » signifiant élévation. Cette élévation constitue le plateau continental où Silmang avait élu domicile sous les conseils de son père. Le roi Silmang était issu d’une liaison entre son père venu du Gaabou (l’actuelle Guinée Bissau) et une Guelwar (dynastie noble royale) de Koular. Son père avait décidé de quitter Koular pour retourner dans son Gaabou natal. Il avait alors demandé à la guelwar qu’après son accouchement d’appeler son enfant par son propre prénom Silmang. Le père du jeune Silmang portait alors le même prénom que son fils. Il avait également légué un tambour à son futur enfant . C’est de là que sont issus les djoundjoungs (tambours royaux du Sine) et ce fut Silmang Marone le premier roi à en bénéficier. Fils de guelwar par sa mère, Silmang pouvait alors accéder au trône. Quand il avait été intronisé, Silmang avait fait de Mbimor sa capitale et fut le sixième maad a Sinig (roi du Sine). Dès son installation en tant que Maad a Sinig, Silmang s’était rendu au Gaabou chez son père afin que celui-ci lui procure des protections mystiques pour lui et son royaume. Ce que le père fit avec la plus grande générosité, d’où la richesse exceptionnelle de Mbimor au temps de Silmang.
Cependant, l’ingratitude de Silmang envers son père avait entraîné la pauvreté de Mbimor. Cette pauvreté avait été perpétrée de façon mystérieuse par le père du roi Silmang afin de lui faire payer son manque de reconnaissance. Une telle austérité avait conduit beaucoup d’habitants à quitter le village. De plus, à la fin du règne de Silmang, tout le monde avait déserté Mbimor qui était alors devenu un village fantôme.
Par ailleurs, le village connut une autre construction au XXe siècle. Venu de Ndiob (village à quelques kilomètres de Diakhao), c’est alors un peulh (dialecte et ethnie du Sénégal), au nom de Waly Bandia Bâ qui sera à l’origine de la « renaissance » de Mbimor. Waly Bandia recréa le village de Mbimor en 1919 et décida de garder le patronyme que Silmang lui avait donné. Il avait alors construit sa maison à côté du Fangool (génie religieux sérère) du roi Silmang, sans doute pour bénéficier d’une protection mystique de celui qui fut le sixième maad a Sinig.
En 1919, lors de la nouvelle création de Mbimor, Coumba Ndoffène Fandeb Diouf régnait au Sine (actuelle région de Fatick) et ce fut lui qui légua à Waly Bandia les terres de Mbimor.
Trois ans après l’installation, Waly avait été rejoint par deux autres peulh, Ambel Bâ et Denglé Bâ. En 1924, les trois familles peulh installées à côté du Fangool du roi Silmang juste en face du bras de mer avaient alors décidé de quitter leurs maisons pour aller s’installer à l’actuel centre du hameau, juste à côté de la mosquée. Mbimor qui fut un village sérère au temps du roi Silmang, est aujourd’hui un hameau peulh.
Les peulh de Mbimor sont tous issus de Ndiob, village non loin de Mbimor. Ils avaient un rôle important à jouer dans la royauté. En effet, ces peulhs avaient la charge de concocter le premier plat du roi lors de son intronisation. De ce fait, le respect entre la famille royale et les peulhs des villages de Mbimor et Ndiob était indéfectible. Ainsi est né un lien de cousinage à plaisanterie très solide entre sérères et peulhs. Les peulhs de Mbimor avaient un statut privilégié dans la royauté de sorte que, même en cas de litige, le roi trouvait toujours un moyen de leur donner raison.
Description
Mbimor est un hameau situé à l’est par le village de Diakhao, à l’ouest par le village de Ndos, au sud par les villages de Podom et Sroq et au nord par les villages de Diok et Ndiankanème. Le hameau fait partie du village de Ndoffane qui compte 534 habitants. Ndoffane est situé dans le département de Fatick. Il fait partie de la communauté rurale de Diakhao. Le hameau de Mbimor est habité par des peulhs à 100% et ils sont tous musulmans. L’habitat y est très dispersé du fait que les peulhs sont de grands éleveurs et ont alors besoin de beaucoup d’espace. L’habitat est composé majoritairement de cases en toiture de paille. Mbimor compte uniquement sept maisons et une centaine d’habitants. En terme de services, le hameau ne dispose que d’une mosquée mais le village de Ndoffane lui a une école primaire de cinq classes. Les principales activités sont l’agriculture et l’élevage. Ni le village de Ndoffane ni le hameau de Mbimor ne bénéficie d’eau courante et de raccordement électrique. C’est le hameau de Mbimor qui a donné naissance au village de Ndoffane car celui-ci ne date que de 1928.
Croquis (le cas échéant)
État sanitaire
Valeur patrimoniale :
Lieux associés (autour de la même thématique)
Gaabou (le père du roi Simang y était originaire)
Koular (le roi Simang y était né)
Diakhao et Diaadiel (lieux concernés par la randonnée royale)
Ndiob (les peulhs de Mbimor y sont originaire)
Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial
Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial
Utilisation de l’espace, gestes associés
Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial
Propriété publique, propriété privée, classé monument historique, à classer, représentation (lieu de mémoire ou non)
Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial
Sources
Bibliographie
Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré
Tradition orale
Indiquer le vecteur de transmission (griot, historien…)
Sources écrites
Archives, édition de textes
Illustrations
Photographies actuelles
Sous plusieurs angles, si justifié
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Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)
Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles