IVRAF FA 0037 : Thiour de Yayème (Rituel) : Différence entre versions

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Organisées  au sud du village, les cérémonies de libations à Yayème se tenaient  autour d’un  arbre local plus connu  en wolof (langue local) sous le nom de «Nguiguis » (Piliostigma reticulatum).
 
Ainsi, sous la direction du Sathiour (responsable des libations du village),  les libations autour de  « Ngakh  Na » étaient  célébrées  aussi bien collectivement qu’à titre individuel.
 
 
Les libations collectives étaient organisées en deux grande périodes : La première cérémonie  à l’approche de la période pluvieuse (entre mai et juin) afin de promouvoir une bonne récolte  et  prévenir les calamités naturelles ; la seconde  au début  des récoltes et a pour vocation de prier pour une consommation saine et durable des produits agricoles.
 
 
Ces deux cérémonies étaient identiques du point de vue rituel et  organisationnel et il appartient au «Sathiour » de définir à chaque fois  le jour  et l’heure des libations.
 
  
En effet, pour marquer le début  de la cérémonie, un bœuf  blanc  est abattu au niveau de la place publique du village et des repas sont préparés en guise d’offrande. Mais si la cérémonie à pour but de prévenir les catastrophes naturelles c’est un bœuf  noir qui est sacrifié.
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Les cérémonies de libations à Yayème se déroulaient autour d’un arbre Nqayoox (Piliostigma reticulatum).
 
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Ainsi, sous la direction du Saacuur (desservant des cultes), le culte de «Ngaax  naa» était  célébré aussi bien collectivement qu’à titre individuel.  
A la suite de ce sacrifice, le Sathiour prépare un mélange appelé « O Gaf » (boules de mil mélangées avec  du lait caillé et du  sucre) en sérère (langue locale).
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Les libations collectives étaient organisées en deux grande périodes : La première cérémonie, à l’approche de l’hivernage (entre mai et juin) afin d’obtenir une bonne récolte et de prévenir  les calamités naturelles. La seconde, au début  des récoltes, pour une consommation saine et durable des produits agricoles.  
 
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Ces deux cérémonies étaient identiques du point de vue rituel et organisationnel. Il revenait au Saacuur de décider du jour et de l’heure des libations.
En récitant des incantations, elle verse le mélange sur «l’arbre sacré» en présence de toute la population villageoise.
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Cependant, les libations individuelles s’avèrent être plus simples que les libations collectives. Elles étaient célébrées en dehors des dates de libations prévues dans le village. En effet, au lieu d’abattre un bœuf, le Sathiour, en compagnie de l’intéressé, se contentait seulement de verser le mélange sur l’arbre en récitant des incantations en faveur des vœux de ce dernier.  
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Pour marquer le début  de la cérémonie, un bœuf  blanc est immolé à la place publique du village et des repas sont préparés en guise d’offrandes. Mais si la cérémonie avait pour but de prévenir  les catastrophes naturelles, c’est un bœuf  noir qui est immolé.
  
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A la suite de ce sacrifice, le Sathiour préparait des galettes de mil (xa kaf) arrosées de lait caillé sucré. 
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Tout en récitant des incantations, elle versait le mélange sur  «l’arbre sacré», en présence de toute la population du village.
  
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Les libations individuelles sont plus simples que les libations collectives. Elles  étaient  célébrées  en dehors des dates  de libations prévues dans le village. Au lieu d’immoler un bœuf, le Saacuur, se contentait, en compagnie de l’intéressé, de verser  les offrandes sur l’arbre en formulant des prières en faveur du patient.
  
 
===Croquis (le cas échéant)===
 
===Croquis (le cas échéant)===

Version du 10 octobre 2013 à 18:25

Le thiour de Yayème

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRAF_FA_00037

Date d'enquête

18/10/2012

Nom et prénom de l'enquêteur

WADE Mame Coumba

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Rituel de libation

Appellations successives

Libation de Yayème (a cuur ale Yaayeem)

Type de patrimoine

immatériel

Thématique

Senghor

Localisation

Département : Fatick

Communauté Rurale : Fimela

Village : Yayème

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 14° 07’22.57 Nord

Longitude : 16°40’56.42 Ouest

Historique et description

Acteur(s)

Les villageois

Date/période de réalisation

Non déterminée

Historique

La cérémonie des libations du village de Yayème se déroule autour d’un arbre appelé «Ngaax naa».Cet arbre local appelé Ngayoox ou ngaax (en sérère) était aussi l’arbre à palabre où ils buvaient et échangeaient. Le site était en même temps un lieu de rassemblement et de règlement de conflits sociaux. Sa vocation initiale lui a valu le nom de «Ngol Yarang Kaca» durant près de quarante ans.

Finalement, l’arbre devint mystérieux et commença à susciter la curiosité des villageois. Suite à une succession d’événements inexpliqués qui s’y produisaient, les sages du village décidèrent de le rebaptiser en le nommant l’«arbre fétiche» du village de Yayème.

Dès lors, les villageois, sous la direction du Sacuur (le desservant des cultes en sérère) commencèrent à y faire des libations individuelles et collectives.

L’impact positif de ces libations sur les habitants de Yayème attira l’attention de Léopold Sédar Senghor. Ce dernier, de temps en temps, envoyait une personne faire des libations. Mais, en cas de situation critique, il se déplaçait, lui-même, jusqu'au village pour y des libations.

Cependant, ces cérémonies de libations, jadis, inscrites dans l’agenda culturel du village ne sont plus organisées. Cela s’explique par le fait que le Sacuur a décidé d’abandonner cette pratique suite à des événements mystérieux qui ont entrainé la folie puis la disparition d’un de ses fils.

Description

Les cérémonies de libations à Yayème se déroulaient autour d’un arbre Nqayoox (Piliostigma reticulatum). Ainsi, sous la direction du Saacuur (desservant des cultes), le culte de «Ngaax naa» était célébré aussi bien collectivement qu’à titre individuel. Les libations collectives étaient organisées en deux grande périodes : La première cérémonie, à l’approche de l’hivernage (entre mai et juin) afin d’obtenir une bonne récolte et de prévenir les calamités naturelles. La seconde, au début des récoltes, pour une consommation saine et durable des produits agricoles. Ces deux cérémonies étaient identiques du point de vue rituel et organisationnel. Il revenait au Saacuur de décider du jour et de l’heure des libations.

Pour marquer le début de la cérémonie, un bœuf blanc est immolé à la place publique du village et des repas sont préparés en guise d’offrandes. Mais si la cérémonie avait pour but de prévenir les catastrophes naturelles, c’est un bœuf noir qui est immolé.

A la suite de ce sacrifice, le Sathiour préparait des galettes de mil (xa kaf) arrosées de lait caillé sucré. Tout en récitant des incantations, elle versait le mélange sur «l’arbre sacré», en présence de toute la population du village.

Les libations individuelles sont plus simples que les libations collectives. Elles étaient célébrées en dehors des dates de libations prévues dans le village. Au lieu d’immoler un bœuf, le Saacuur, se contentait, en compagnie de l’intéressé, de verser les offrandes sur l’arbre en formulant des prières en faveur du patient.

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Très bon, bon, passable, mauvais.
Valeur patrimoniale :

Lieux associés (autour de la même thématique)

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Mythe de l’arbre sacré du village : « les habitants du village voyaient un étranger se promener chaque jour dans les artères du village et rentré le soir dans l’arbre. Mais, si un habitant s’aventurait de lui demander ce qu’il faisait dans le village, il lui jetait du sel dans les yeux » . Omar Bass


Légende de la branche: «  En arrachant une branche de l’« arbre sacrée », un habitant du village était devenu fou avant de mourir par la suite » Omar Bass

Légende de l’ « arbre sacrée »: « En lançant sur un arbre à proximité de l’« arbre sacré » , mon père avait touché une de ses branches.Une fois arrivé devant la porte de la maison ,il rencontra un homme qui lui reprochait d’avoir cassé sa case. Le vieux tomba malade par la suite et il a fallu qu’on lui fasse des libations autour de l’arbre pour le libérer » .Omar Bass


Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Anecdote de la Sathiour : L’actuelle Sathiour(responsable des libations) du village de Yayème n’organise plus les cérémonies de libations car les esprits de l’arbre ont provoqué la folie et la disparition de son fils.

Fonction(s) initiale(s) et utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Fonction initiale : rituel de libation des villageois

Utilisation actuelle : rituel de libation des villageois

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

signification actuelle: Ces cérémonies de libation procurent une protection et une prospérité au village d’où l’importance avéré de sa valeur patrimoniale


Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Bibliographie

Tradition orale

BASS Omar ,adjoint au chef de village de Yayème.

Sources écrites

Archives, édition de textes


Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis