IVRAF FA 0033 : Ndoute (Rituel d'initiation) : Différence entre versions

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===Historique===
 
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Le « Ndoute » défini comme une cérémonie traditionnelle d’initiation en pays Sérère (groupe  ethnique du Sénégal), le Ndoute est célébré depuis plusieurs siècles dans tout le royaume du Sine.
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Le « Ndoute » défini comme une cérémonie traditionnelle d’initiation en pays Sérère (groupe  ethnique du Sénégal)est célébré depuis plusieurs siècles dans tout le royaume du Sine.
  
Le village de Mbissel première capitale du Sine sous  le règne  Maïssa Waly Dione est pris à titre d’exemple afin d’illustrer  le Ndoute dans la royauté. Dans ce village le Ndoute est organisé aussi bien pour les garçons que pour les filles.
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les Ndoute de Mbissel et Diakhao furent considérés les plus strictes dans tout le royaume du Sine. Par conséquent, seul les initiés Diakhao étaient autorisés à participer au déroulement de l’initiation à Mbissel.
 
   
 
   
Chez les garçons, le Ndoute était  organisé par les sages du village et recevait la visite du roi du Sine.Il rassemblait tous les jeunes garçons circoncis ou en âge de l’être.  Ce rite marquant  le passage de l’enfance à l’âge adulte  avait pour objectif  d’inculquer  une bonne éducation aux jeunes, de faire  disparaitre leurs mauvaises habitudes et de  les enseigner la vertu, le courage et l’honneur. Cette redoutable épreuve soumis aux jeunes de Mbissel  fut assimilée par l’ensemble des villageois  à une formation militaire.
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Ce village (Mbissel) première capitale du Sine sous le règne Maïssa Waly Dione est pris à titre d’exemple afin d’illustrer le Ndoute dans la royauté. Dans ce village le Ndoute est organisé aussi bien chez les garçons que chez les filles.
 
   
 
   
Le Ndoute   se déroulait en saison non pluvieuse et fut organisé  pour la dernière fois en 1968 dans le village de Mbissel. Depuis cette date  le Ndoute n’est plus célébré en raison de l’indisponibilité des jeunes durant l’année scolaire.
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Chez les garçons, le Ndoute était organisé par les sages du village et recevait la visite du roi du Sine.Il rassemblait tous les jeunes garçons circoncis ou en âge de l’être.
Signalons que le Ndoute peut être organisé en saison pluvieuse par faute de temps et pour des raisons de sécurité.
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Cependant les  jeunes filles mariées sont soumises à l’épreuve du Ndoute avant leur nuit de noce. Ce rite plus ou moins différent de celui des garçons est organisé dans le but de  préparer les jeunes mariées à la vie conjugale. Le Ndoute des femmes se tient jusqu'à présent sous la direction d’une femme âgée appelée Koumakh (responsable des rituels )moyennant une participation financière fixée par cette dernière .
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Ce rite marquant le passage de l’enfance à l’âge adulte  avait pour objectif  d’inculquer  une bonne éducation aux jeunes, de faire  disparaitre leurs mauvaises habitudes et de les enseigner la vertu, le courage et l’honneur. Cette redoutable épreuve soumis aux jeunes de Mbissel fut assimilée par l’ensemble des villageois à une formation militaire.
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Le Ndoute se déroulait en saison non pluvieuse et fut organisé  pour la dernière fois en 1968 dans le village de Mbissel. Depuis cette date le Ndoute n’est plus célébré en raison de l’indisponibilité des jeunes durant l’année scolaire.
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Signalons que le Ndoute ne peut être organisé en saison pluvieuse par faute de temps et pour des raisons de sécurité.
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Cependant tout comme les jeunes garçons, les filles nouvellement mariées sont soumises à l’épreuve du Ndoute avant leur nuit de noce. Ce rite plus ou moins différent de celui des garçons est organisé dans le but de  préparer les jeunes mariées à la vie conjugale. Ce Ndoute se tient jusqu'à présent sous la direction d’une femme âgée appelée Koumakh (responsable des rituels )moyennant une participation financière fixée par cette dernière.
  
 
===Description===
 
===Description===
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La cérémonie du Ndoute se déroule en deux grandes étapes. La phase préparatoire et la cérémonie proprement dite.
 
La cérémonie du Ndoute se déroule en deux grandes étapes. La phase préparatoire et la cérémonie proprement dite.
  
La phase préparatoire, déclenchée par les jeunes en âge d’être initiés, peut être très longue. Il a pour objectif de voir si le Ndoute peut être organisé sans risque. Pour ce faire, les jeunes  se rencontrent durant plusieurs nuits au niveau du Tann afin d’échanger sur la bonne tenue de la manifestation. En partant vers leur lieu de regroupement, les jeunes battent des tam-tam afin d’attirer l’attention des sages du village.
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La phase préparatoire, déclenchée par les jeunes en âge d’être initiés, peut être très longue. Il a pour objectif de voir si le Ndoute peut être organisé sans risque. Pour ce faire, les jeunes  se rencontrent durant plusieurs nuits au niveau du Tann(étendu de terre salée) afin d’échanger sur la bonne tenue de la manifestation. En partant vers leur lieu de regroupement, les jeunes battent des tam-tam afin d’attirer l’attention des sages du village.
  
Ainsi, après chaque nuit de concertation, ils font escale au niveau de la place publique où ils sont rejoints par les vieux du village. A travers un jeu de questions réponses, ces derniers mesurent la capacité, la détermination et le courage des jeunes garçons à vouloir affronter le Ndoute.
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Après chaque nuit de concertation, ils font escale au niveau de la place publique où ils sont rejoints par les vieux du village. A travers un jeu de questions réponses, ces derniers mesurent la capacité, la détermination et le courage des jeunes garçons à vouloir affronter le Ndoute.
  
 
Par conséquent, les sages, dans l’optique de mieux se préparer aux contraintes éventuelles du Ndoute, peuvent repousser six(6) à sept(7) fois la demande des jeunes. Une fois que toutes les conditions sont réunis, le koumakh (sage et gardien du Ndoute) donne son avale et demande au Kalma (son adjoint) d’annoncer à la place publique la date prévue pour le Ndoute.
 
Par conséquent, les sages, dans l’optique de mieux se préparer aux contraintes éventuelles du Ndoute, peuvent repousser six(6) à sept(7) fois la demande des jeunes. Une fois que toutes les conditions sont réunis, le koumakh (sage et gardien du Ndoute) donne son avale et demande au Kalma (son adjoint) d’annoncer à la place publique la date prévue pour le Ndoute.
La seconde phase qui  marque le début du Ndoute  s’ouvre à chaque fois un jour de vendredi.  En effet, le vendredi matin les Selbés (accompagnants) font le tour des familles pour récupérer les futurs initiés .Chaque garçon devait être drapé d’un pagne et un voile blancs offerts obligatoirement par la maman. De même, un bœuf est immolé au sein de chaque famille  par le père ou par l’oncle de l’enfant.
 
  
Les jeunes rassemblés  à la place publique font quatre(4) fois le tour des baobabs  en  battant des tams-tams et en récitant des incantations dictées par le Koumakh  avant de prendre le chemin de  « Ngane Ndioul » où doit se dérouler le Ndoute.
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La seconde phase qui  marque le début du Ndoute s’ouvre à chaque fois un jour de vendredi.
« Ngane dioule » est un site composé de trois(3) Nganes (celtis intégrifolia) situé à la sortie du village. Une fois sur les lieux, les garçons sont logés dans une case en paille exclusivement conçu pour l’occasion.
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En effet, le vendredi matin les Selbés (accompagnants) font le tour des familles afin de récupérer les futurs initiés. Chaque garçon devait être drapé d’un pagne et un voile blancs offerts obligatoirement par la maman. De même, un bœuf est immolé au sein de chaque famille  par le père ou par l’oncle de l’enfant avant qu'il ne parte en la brousse.
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Les jeunes rassemblés  à la place publique font quatre(4) fois le tour des baobabs  en  battant des tam-tams et en chantant («rayaam rayamé rayaam fa raoog») sous la direction du Koumakh  avant de prendre le chemin de  « Ngane Ndioul » (lieu du Ndoute) où doit se dérouler le Ndoute.
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« Ngane dioule » est un site composé de trois(3) Nganes (celtis intégrifolia) situé à la sortie du village.  
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Une fois sur les lieux, les garçons sont logés dans une case en paille exclusivement conçu pour l’occasion.
  
 
Le Ndoute peut durer des jours ou des mois en fonction des circonstances. Durant cette période, des valeurs traditionnelles à travers le savoir faire et le savoir être son inculquées aux jeunes garçons.
 
Le Ndoute peut durer des jours ou des mois en fonction des circonstances. Durant cette période, des valeurs traditionnelles à travers le savoir faire et le savoir être son inculquées aux jeunes garçons.
  
Le jour de leur retour est annoncé à  tous les villageois à travers une chanson que les nouveaux initiés chantent avant de rentrer (« rayam gatam gatam….. ».  
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Le jour de leur retour est annoncé à  tous les villageois à travers une chanson que les nouveaux initiés chantent avant de rentrer (« rayam gatam gatam fa Roog ».  
A leur retour du Ndoute, les jeunes garçons sont accueillis par l’ensemble des villageois au rythme de chants et de danses. Avant de pouvoir adresser la parole à quiconque, ils doivent passer une dernière  nuit chez le Koumakh pour terminer leurs  libations. Durant cette nuit, les jeunes jurent de ne jamais divulguer les secrets du Ndoute aux personnes qui n’ont pas eu la chance d’en bénéficier.
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A leur retour du Ndoute, les jeunes garçons sont accueillis par l’ensemble des villageois au rythme de chants et de danses. Mais avant de pouvoir adresser la parole à quiconque, ils doivent passer une dernière  nuit chez le Koumakh afin de terminer leurs  libations .
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Durant cette nuit, les jeunes jurent de ne jamais divulguer les secrets du Ndoute aux personnes qui n’ont pas eu la chance d’en bénéficier.
  
Le lendemain matin, chaque maman  apporte un plat de poulet en guise de petit déjeuné. Les enfants sont par la suite ramenés par les Selbés dans leurs familles respectives
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Le lendemain matin, chaque maman  apporte un plat de poulet en guise de petit déjeuné avant que les enfants ne soient ramenés par les Selbés dans leurs familles respectives
  
 
===Croquis (le cas échéant)===
 
===Croquis (le cas échéant)===
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===Lieux associés (autour de la même thématique)===
 
===Lieux associés (autour de la même thématique)===
  
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Village de Fadial
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Village Samba Dia
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Village Kobongoy 1
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Village Kobongoy 2
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Village Djédieng
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Village Baboucar
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Village de Diakhao
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Les habitants de ces différents villages étaient  invités au Ndoute de Mbissel
  
 
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==
 
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==
  
 
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===
 
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===
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'''Mythe de Bourré''' : la dernière nuit du Ndoute, le « Mame » (esprit) est appelé par les initiés et leurs Selbés (accompagnants) présents à Ngane Ndioul (lieu du Ndoute) par des chansons. En répondant à l’appel, le « Mame » met en mouvement toute la nature avec une énergie très violente.
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Les nouveaux initiés vont tous  avoir peur  mais le koumakh parvient chaque fois à maitriser le Mame.
  
 
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===
 
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===
  
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===
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'''Anecdote 1''' : Au moment où les nouveaux initiés sont chez le Koumakh (responsable du Ndoute), le parent d’un garçon décédé au cours du Ndoute ne doit pas montrer sa tristesse devant le public qui n’est pas encore mis au courant.
  
''Utilisation de l’espace, gestes associés''
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'''Anecdote 2''' :Seuls les hommes qui avaient eu la chance de fréquenter le Ndoute accompagnaient  les morts au niveau des cimetières.
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===Fonction(s) initiale(s) et Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===
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Fonction initiale: Passage de la jeunesse au stade adulte.
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Utilisation actuelle:
  
 
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===
 
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===
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===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===
 
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===
  
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Selon le chef de village de Mbissel, les différentes étapes du Ndoute à Ngane Ndioul sont des secrets  que seuls les hommes ayant  fréquentés les lieux ont le droit de savoir.
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Par conséquent on a pas eu connaissance de certaines informations  jugées utiles à la rédaction de cette fiche.
  
 
=='''''Sources'''''==
 
=='''''Sources'''''==
  
 
===Bibliographie===
 
===Bibliographie===
 
''Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de
 
conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré''
 
  
 
===Tradition orale===
 
===Tradition orale===
  
''Indiquer le vecteur de transmission (griot, historien…)''
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SAGNE Maliame, Chef de village de Mbissel
  
 
===Sources écrites===
 
===Sources écrites===
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Version actuelle en date du 12 novembre 2013 à 11:41

Lieu du rituel

Références du dossier documentaire

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Numéro du dossier

IVRAF_FA_00033

Date d'enquête

10/10/2012

Nom et prénom de l'enquêteur

WADE Mame Coumba

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Rite d’initiation

Appellations successives

Ndoute : Mot sérère signifiant « nid »en français.

C’est le lieu de refuge qui porte nom du rite d’initiation.

Type de patrimoine

Patrimoine immatériel

Thématique

Royauté

Localisation

Communauté Rurale: Fimela

Village: Mbissel

Lieu-dit: Ngane Ndioul

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude :14°08’53.99’’ Nord

Longitude:16° 44’45.62’’ Ouest

Historique et description

Acteur(s)

Ancêtres du village

Date/période de réalisation

Non déterminée

Historique

Le « Ndoute » défini comme une cérémonie traditionnelle d’initiation en pays Sérère (groupe ethnique du Sénégal)est célébré depuis plusieurs siècles dans tout le royaume du Sine.

les Ndoute de Mbissel et Diakhao furent considérés les plus strictes dans tout le royaume du Sine. Par conséquent, seul les initiés Diakhao étaient autorisés à participer au déroulement de l’initiation à Mbissel.

Ce village (Mbissel) première capitale du Sine sous le règne Maïssa Waly Dione est pris à titre d’exemple afin d’illustrer le Ndoute dans la royauté. Dans ce village le Ndoute est organisé aussi bien chez les garçons que chez les filles.

Chez les garçons, le Ndoute était organisé par les sages du village et recevait la visite du roi du Sine.Il rassemblait tous les jeunes garçons circoncis ou en âge de l’être.

Ce rite marquant le passage de l’enfance à l’âge adulte avait pour objectif d’inculquer une bonne éducation aux jeunes, de faire disparaitre leurs mauvaises habitudes et de les enseigner la vertu, le courage et l’honneur. Cette redoutable épreuve soumis aux jeunes de Mbissel fut assimilée par l’ensemble des villageois à une formation militaire.

Le Ndoute se déroulait en saison non pluvieuse et fut organisé pour la dernière fois en 1968 dans le village de Mbissel. Depuis cette date le Ndoute n’est plus célébré en raison de l’indisponibilité des jeunes durant l’année scolaire. Signalons que le Ndoute ne peut être organisé en saison pluvieuse par faute de temps et pour des raisons de sécurité.

Cependant tout comme les jeunes garçons, les filles nouvellement mariées sont soumises à l’épreuve du Ndoute avant leur nuit de noce. Ce rite plus ou moins différent de celui des garçons est organisé dans le but de préparer les jeunes mariées à la vie conjugale. Ce Ndoute se tient jusqu'à présent sous la direction d’une femme âgée appelée Koumakh (responsable des rituels )moyennant une participation financière fixée par cette dernière.

Description

La cérémonie du Ndoute se déroule en deux grandes étapes. La phase préparatoire et la cérémonie proprement dite.

La phase préparatoire, déclenchée par les jeunes en âge d’être initiés, peut être très longue. Il a pour objectif de voir si le Ndoute peut être organisé sans risque. Pour ce faire, les jeunes se rencontrent durant plusieurs nuits au niveau du Tann(étendu de terre salée) afin d’échanger sur la bonne tenue de la manifestation. En partant vers leur lieu de regroupement, les jeunes battent des tam-tam afin d’attirer l’attention des sages du village.

Après chaque nuit de concertation, ils font escale au niveau de la place publique où ils sont rejoints par les vieux du village. A travers un jeu de questions réponses, ces derniers mesurent la capacité, la détermination et le courage des jeunes garçons à vouloir affronter le Ndoute.

Par conséquent, les sages, dans l’optique de mieux se préparer aux contraintes éventuelles du Ndoute, peuvent repousser six(6) à sept(7) fois la demande des jeunes. Une fois que toutes les conditions sont réunis, le koumakh (sage et gardien du Ndoute) donne son avale et demande au Kalma (son adjoint) d’annoncer à la place publique la date prévue pour le Ndoute.

La seconde phase qui marque le début du Ndoute s’ouvre à chaque fois un jour de vendredi. En effet, le vendredi matin les Selbés (accompagnants) font le tour des familles afin de récupérer les futurs initiés. Chaque garçon devait être drapé d’un pagne et un voile blancs offerts obligatoirement par la maman. De même, un bœuf est immolé au sein de chaque famille par le père ou par l’oncle de l’enfant avant qu'il ne parte en la brousse.

Les jeunes rassemblés à la place publique font quatre(4) fois le tour des baobabs en battant des tam-tams et en chantant («rayaam rayamé rayaam fa raoog») sous la direction du Koumakh avant de prendre le chemin de « Ngane Ndioul » (lieu du Ndoute) où doit se dérouler le Ndoute. « Ngane dioule » est un site composé de trois(3) Nganes (celtis intégrifolia) situé à la sortie du village. Une fois sur les lieux, les garçons sont logés dans une case en paille exclusivement conçu pour l’occasion.

Le Ndoute peut durer des jours ou des mois en fonction des circonstances. Durant cette période, des valeurs traditionnelles à travers le savoir faire et le savoir être son inculquées aux jeunes garçons.

Le jour de leur retour est annoncé à tous les villageois à travers une chanson que les nouveaux initiés chantent avant de rentrer (« rayam gatam gatam fa Roog ». A leur retour du Ndoute, les jeunes garçons sont accueillis par l’ensemble des villageois au rythme de chants et de danses. Mais avant de pouvoir adresser la parole à quiconque, ils doivent passer une dernière nuit chez le Koumakh afin de terminer leurs libations . Durant cette nuit, les jeunes jurent de ne jamais divulguer les secrets du Ndoute aux personnes qui n’ont pas eu la chance d’en bénéficier.

Le lendemain matin, chaque maman apporte un plat de poulet en guise de petit déjeuné avant que les enfants ne soient ramenés par les Selbés dans leurs familles respectives

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Très bon, bon, passable, mauvais.
Valeur patrimoniale :

Lieux associés (autour de la même thématique)

Village de Fadial

Village Samba Dia

Village Kobongoy 1

Village Kobongoy 2

Village Djédieng

Village Baboucar

Village de Diakhao

Les habitants de ces différents villages étaient invités au Ndoute de Mbissel

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Mythe de Bourré : la dernière nuit du Ndoute, le « Mame » (esprit) est appelé par les initiés et leurs Selbés (accompagnants) présents à Ngane Ndioul (lieu du Ndoute) par des chansons. En répondant à l’appel, le « Mame » met en mouvement toute la nature avec une énergie très violente.

Les nouveaux initiés vont tous avoir peur mais le koumakh parvient chaque fois à maitriser le Mame.

Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Anecdote 1 : Au moment où les nouveaux initiés sont chez le Koumakh (responsable du Ndoute), le parent d’un garçon décédé au cours du Ndoute ne doit pas montrer sa tristesse devant le public qui n’est pas encore mis au courant.

Anecdote 2 :Seuls les hommes qui avaient eu la chance de fréquenter le Ndoute accompagnaient les morts au niveau des cimetières.

Fonction(s) initiale(s) et Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Fonction initiale: Passage de la jeunesse au stade adulte.

Utilisation actuelle:

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Propriété publique, propriété privée, classé monument historique, à classer, représentation (lieu de mémoire ou non)

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Selon le chef de village de Mbissel, les différentes étapes du Ndoute à Ngane Ndioul sont des secrets que seuls les hommes ayant fréquentés les lieux ont le droit de savoir.

Par conséquent on a pas eu connaissance de certaines informations jugées utiles à la rédaction de cette fiche.

Sources

Bibliographie

Tradition orale

SAGNE Maliame, Chef de village de Mbissel

Sources écrites

Archives, édition de textes


Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis