IVRAF FA 0031 : Tombe de Gnilane : Différence entre versions
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+ | Nous avons interrogé nos différents interlocuteurs sur la date de construction de la tombe de Gnilane et sur les différentes modifications qu’elle a subies. Mais, les réponses qu’ils nous ont fournies n’étant pas exactes, nous avons choisi de ne pas insister sur ces aspects (démarche plus sûr et plus honnête intellectuellement à nos yeux). | ||
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===Tradition orale=== | ===Tradition orale=== | ||
− | + | BAKHOUM Hama Djiguène, fille de Toko Waly interrogée à Djilor | |
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+ | DIOME Poda, fille de Mbaye Gnilane (fils ainé de Gnilane Bakhoum, issu de son premier mariage) interrogée à Djilor | ||
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+ | BASSE Nicolas, président du conseil rural de Fimela de 1996 à 2000 interrogé à Djilor | ||
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+ | BASSE Pierre, fonctionnaire en retraite, auteur d’un livre sur SENGHOR, interrogé à Yayème | ||
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+ | SENGHOR Théophile Manga, fonctionnaire en retraite, neveu de SENGHOR, interrogé à Ndangane | ||
===Sources écrites=== | ===Sources écrites=== | ||
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Version actuelle en date du 10 octobre 2013 à 15:10
Sommaire
Références du dossier documentaire
Numéro du dossier
IVRAF_FA_0031
Date d'enquête
Le 11/10/2012
Nom et prénom de l'enquêteur
SECK Badé
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
Tombe
Appellations successives
Tombe de Gnilane (inchangée)
Type de patrimoine
Patrimoine matériel
Thématique
SENGHOR
Localisation
Communauté rurale
Fimela
Village
Djillor Djidiack
Adresse
Références cadastrales (le cas échéant)
Section :.......... N° parcelle(s) :..........
Géolocalisation
Latitude : 14°06'47.82 Nord
Longitude : 16°39'20.11 Ouest
Historique et description
Acteur(s)
Fondation SENGHOR
Date/période de réalisation
Non déterminée
Historique
Fille de Diène BAKHOUM et de Mayé FAYE, Gnilane BAKHOUM est née à Djilas au XIXème siècle. Elle a grandi à Djilas jusqu’à son adolescence période à laquelle elle est donnée en mariage à un certain Gom DIOME. De ce lien matrimonial, naquit un fils du nom de Mbaye Gnilane DIOME. Cependant, quelques temps après, son lien matrimonial vola en éclats et elle décida de rejoindre son frère, Toko Waly, à Djilor. A Djilor, elle fit la rencontre d’un riche commerçant du nom de Diogoye SENGHOR qui tomba sous son charme et l’épousa aussitôt. Elle quitta dès lors la maison de Toko Waly et alla s’installer dans la maison de son mari conformément à la tradition. De ce lien matrimonial, naquirent six enfants que sont : Jean, Fara, Dior, Sanou, Léopold et Pierre. Dans son ménage, Gnilane se révéla comme une mère de famille modèle et attentive aux recommandations de son époux. En effet, selon les témoignages recueillis à Djilor, Gnilane était toujours à l’écoute de son mari qui ne tarissait pas d’éloges sur elle. Son comportement exemplaire lui avait valu une bonne entente avec ses coépouses (quatre coépouses) et la sympathie des habitants de Djilor avec qui elle entretenait des relations cordiales basées sur la solidarité et le respect. Gnilane vécut ainsi jusqu’en 1948 date à laquelle elle mourut. Elle est enterrée au cimetière de Djilor.
Description
Gnilane BAKHOUM est enterrée à Djilor dans le cimetière qui se situe au Sud-est du village. Le cimetière est entouré d’un long mur en ciment d’environ deux mètres de hauteur. A l’entrée, deux portes métalliques de couleur rouges dégradées par l’effet du temps. Lorsqu’on franchit la porte du cimetière, ce qui frappe d’abord, c’est le décor spécifique de l’espace aménagé pour la famille SENGHOR. Une jolie petite barrière en ciment entrecoupée par deux portes rouges en grillage délimite cet espace. La tombe de Gnilane, placée au milieu de cette enclave, se distingue par son architecture. De forme rectangulaire, elle est en marbre de couleur grise. Elle est constituée de trois parties : un fondement d’environ quelques centimètres, un muret rectangulaire surélevé d’une pierre tombale et d’un couvercle. Sur le couvercle est posé une sorte de céramique qui a la forme et les couleurs d’un bouquet de roses. Une grande croix d’environ un mètre de longueur est sculptée sur le couvercle, un signe de la religion de Gnilane.
Croquis (le cas échéant)
De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement
État sanitaire
Très bon
Valeur patrimoniale:
Gnilane BAKHOUM est une figure très populaire à Djilor et au Sénégal. D’ailleurs, les habitants de Djilor associent la réussite de SENGHOR à cette dame dévouée qui a su lui tracer un destin. La tombe de Gnilane est un élément incontournable dans la perspective politique touristique basée sur le patrimoine.
Lieux associés (autour de la même thématique)
Djilass : village d’origine de Gnilane BAKHOUM
Joal : ville d’origine de Diogoye Basile SENGHOR
Ngasobil : village où son fils SENGHOR démarra sa scolarisation
Gorée : ville où vivait une de ses coépouses (Dior DIENG)
Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
Mythe de la prophétie sur SENGHOR : « Après son premier mariage, Gnilane vint s’installer à Djilor. C’est alors qu’un féticheur du nom de Khama Téning recommanda vivement à Diogoye de l’épouser, car de ce mariage naitrait un grand homme ». BASSE Pierre
Mythe du bébé qui parle : « SENGHOR n’est pas un homme ordinaire. Un jour, il parla à sa mère alors qu’il était encore bébé. Mais il prit le soin de la menacer et de lui dire que si elle racontait cela, elle ne survivrait pas ». BASSE Nicolas
Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial
Le respect de Gnilane envers Diogoye : « Gnilane était une femme très respectueuse de son mari, Diogoye. Un jour, ce dernier lui demanda de lui tenir son cheval le temps de récupérer quelque chose dans sa chambre. Mais, une fois dans la chambre, il oublia sa femme dehors et s’endormit. Gnilane resta debout toute la nuit, sans bouger, car elle considérait cela comme un ordre qu’elle devait à tout prix respecter. C’est ce respect pour son mari qui a été à l’origine de la réussite de ses enfants car, dans notre tradition, on dit que la femme qui respect son mari aura une bonne progéniture ». BASSE Nicolas
La gentillesse de Gnilane : « Gnilane était une femme gentille de telle sorte que les habitants du village la traitaient de naïve ». BASSE Nicolas
Gnilane et les enfants des autres : « Gnilane considérait les enfants des autres comme ses propres enfants. Elle prenait tellement soin des enfants des autres qu’elle en oubliait parfois ses propres fils. Un jour, le petit Léopold, pour attirer l’attention de sa mère décida de simuler d’etre malade ; Et lorsque Gnilane l’amena chez le guérisseur, il lui fit savoir qu’il n’était pas malade ; il voulait juste qu’elle s’occupe de lui ». DIOME Poda
« Un jour, des journalistes ont demandé à SENGHOR pourquoi la tombe de Gnilane était décorée et entretenue alors que celle de Toko Waly ne l’était pas. Il leur répondit que Toko Waly était mort musulman ; il a souhaité, avant de mourir, que sa tombe soit simple et modeste tandis que la tombe de Gnilane est construite conformément à la tradition chrétienne. » BASSE Pierre
Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial
tombe, lieu de visite
Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial
Statut : propriété privée de la famille SENGHOR
Signification actuelle : lieu de mémoire
Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial
Nous avons interrogé nos différents interlocuteurs sur la date de construction de la tombe de Gnilane et sur les différentes modifications qu’elle a subies. Mais, les réponses qu’ils nous ont fournies n’étant pas exactes, nous avons choisi de ne pas insister sur ces aspects (démarche plus sûr et plus honnête intellectuellement à nos yeux).
Sources
Bibliographie
Tradition orale
BAKHOUM Hama Djiguène, fille de Toko Waly interrogée à Djilor
DIOME Poda, fille de Mbaye Gnilane (fils ainé de Gnilane Bakhoum, issu de son premier mariage) interrogée à Djilor
BASSE Nicolas, président du conseil rural de Fimela de 1996 à 2000 interrogé à Djilor
BASSE Pierre, fonctionnaire en retraite, auteur d’un livre sur SENGHOR, interrogé à Yayème
SENGHOR Théophile Manga, fonctionnaire en retraite, neveu de SENGHOR, interrogé à Ndangane
Sources écrites
Archives, édition de textes
Illustrations
Photographies actuelles
Sous plusieurs angles, si justifié
Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)
Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles