IVRAF FA 0025 : Djilor Djidjack : Différence entre versions

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''Sous plusieurs angles, si justifié''
 
  
 
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Version du 6 décembre 2012 à 13:15

Légende de l'image

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRF_FA_0025

Date d'enquête

04/10/2012

Nom et prénom de l'enquêteur

FAYE Selbé

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Village

Appellations successives

Djilood, Djilor

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Senghor

Localisation

Département

Fatick

Communauté rurale

Fimela

Village

Djilor

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 14°06'53.18 Nord

Longitude : 16°39'20.60 Ouest

Historique et description

Acteur(s)

Djidiack Selbé FAYE

Date/période de réalisation

XVIe siècle

Historique

C’était une fois à Nérane (dans l’actuelle communauté rurale de Tattaguine), lorsque vivaient ensemble deux frères et princes de sang Djidiack Selbé FAYE et Lademba Selbé FAYE. Les princes ayant tous les deux de forts caractères, la cohabitation devenait de plus en plus difficile et les discussions houleuses n’en finissaient plus.

Lademba étant donc le grand frère, c’était à lui que revenait le dernier mot. De ce fait il décida un jour d’imposer à son frère de quitter la maison familiale avant que leur situation de conflit ne s’aggravât. C’était Amacodou DIOUF qui régnait alors au Sine (l'actuelle région de Fatick) et Djidiack lui demanda un droit de feu (droit de disposer de terres). Le roi lui répondit : « le Sine est vaste et de Diakhao à Diakhanor, tu pourras choisir ta demeure ». Après des journées d’état des lieux de plusieurs zones, il finit par trouver l’endroit rêvé.

Il repartit alors avertir le roi de sa trouvaille et lui dit en sérère « a diéga maa djilood ma » (il y a un endroit que j’ai choisi). Le roi lui demanda alors le pourquoi de son choix et il lui expliqua que l’endroit avait une mer, que l’on pouvait y faire de l’agriculture, de l’élevage et beaucoup de pêche. C’est ainsi que le roi Amacodou lui accorda le droit de feu.

Le prince Djidiack Selbé FAYE créa donc Djilor au XVIe siècle (1535 pour certains et 1558 pour d’autres). Le nom qu’il donna au village était Djilood (faire son propre choix) qui vient du verbe sérère «djil »(choisir). Djilood deviendra plus tard Djilor suite à une mauvaise orthographe du colon.

Des siècles après le passage de Djidiack Selbé, Djilor verra naître sur ses terres Léopold Sédar Senghor fils de Diogoye Basile et de Gnilane Bakhoum. Il avait fait son enfance donc à Djilor depuis sa naissance jusqu’à l’âge de sept ans où il quitta Djilor pour faire l’école à Ngazobil dans la région de Thiès. Ces sept ans passés à Djilor aux côtés de sa mère et de son oncle Waly Bakhoum qu’il appelle affectueusement « tokko » Waly dans ses écrits avaient fortement marqué la vie du poète-président Senghor.

Description

Djilor est situé à 1,5 km au sud de Fimela, chef lieu de l’arrondissement du même nom. Les villages de Ndangane et Yayème se situent à l’ouest de Djilor à une distance de 7 km et 2,5 km. Le village comptait 833 habitants dont 90 ménages au recensement de 2011.

Néanmoins, l’étude faite en 2012 par le Groupe d’Etude de Recherche et d’Appui au Développement (GERAD) estime la population de Djilor à 868 habitants dont 84 ménages avec 443 femmes et 425 hommes. Le village est à majorité sérère et comprend 60% de musulmans et 40% de catholiques.

Djilor dispose d’une école primaire, d’une garderie d’enfant, d’une mosquée, d’une église et d’une case de santé. Le village est équipé en eau courante et en électricité. On y trouve une usine de transformation, six boutiques, un hôtel et deux moulins à mil.

Djilor, de ses quatre quartiers à l’origine : Babass au sud, Mbine Mauri à l’est, Mbine Came et Mbine Latsouck au nord; s’est rajouté un nouveau quartier nommé Diamaguène à l’ouest du village.

Les principales activités sont l’agriculture (arachide, mil, maïs haricot…), l’élevage (bovins, caprins, ovins, porcins…) et la pêche (crevettes, harengs…). Un certain nombre de groupements et organismes interviennent dans le village afin de favoriser son développement et son dynamisme.

D’autre part, le village de Djilor est réputé pour sa lutte traditionnelle, organisée entre le 1er et le 15 décembre de chaque année mais également pour sa chasse annuelle en mai qui, dans une ambiance décontractée et conviviale, regroupe amateurs et experts en la matière.

Croquis (le cas échéant)

État sanitaire

Lieux associés (autour de la même thématique)

Nérane (village d’origine de Djidiack Selbé, le fondateur du village de Djilor)

Les villages de Faoye et Simal (leurs habitants avaient aidé à la construction du village)

Yayème (le village est issu de Djilor)

Joal (village d’origine de Diogoye Basile Senghor, père du poète-président Senghor)

Djilass (village d’origine de Gnilane Bakhoum et Waly Bakhoum, mère et oncle maternel de Senghor)


Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

A en croire les notables du village de Djilor, Senghor serait capable de détecter les malheurs qui lui arriveraient, et préviendrait à chaque fois les anciens du village qui lui organiseraient des libations afin de le protéger.

Senghor serait né à Djilor Djidiack au moment du zénith après avoir bénéficier d’un bain mystique de l’ancêtre Maïssa Waly Dione, le fondateur du royaume du Sine au XIIe siècle.

Lors de la création du village de Djilor, un Fangool (génie religieux sérère) du nom de Fagapa viendrait donner à manger et à boire aux constructeurs du village. C’est ce même Fangool qui aurait intercepter Djidiack et l’aurait accueilli quand il était à la recherche du village idéal à son installation.

D’autres sources nous racontent que l’on aurait demandé au père de Senghor d’aller chercher une femme à Djilor et que cette femme lui donnerait un enfant dont on en entendrait parler durant et après sa vie. Cette femme c'est Gnilane Bakhoum, la mère de Senghor. On lui aurait également prédit une certaine richesse dans le village à condition qu’il s’installe à l’emplacement actuel de sa maison de Djilor.

Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Senghor viendrait souvent à Djilor même lorsqu’il était président pour faire ses libations au Fangool de l’ancêtre Djidiack Selbé, fondateur du village. Souleye Simon Faye

M. Souleye Simon FAYE nous fait savoir que jusqu’à présent, la population de Djilor organise des libations pour le poète-président afin que la terre de Joal lui soit légère.

Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Fonction initiale : lieu d’habitation

Utilisations actuelles : lieu d’habitation, lieu de mémoire et de libation

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Statut : village de la communauté rurale de Fimela

Signification actuelle : Le village de Djilor bénéficie de la part de ses habitants d’une certaine fierté du fait des personnalités mythiques qui y sont passées (Djidiack Selbé, le fondateur ; Diogoye Basile Senghor, père de Léopold Sédar Senghor et riche commerçant et Senghor, poète et premier président sénégalais)

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Malgré la richesse historique du village, nous avons senti une certaine réticence de la part de la population locale. En effet, le chef de village a dit clairement que nous étions sur place uniquement pour leur faire parler dans le vent car rien ne se passerait puisque ce n’était pas la première qu’on leur interrogeait sur Senghor et le village.

A un autre de rajouter que c’est pour aller raconter des histoires à la télé ou à la radio.

Par ailleurs, la participation des habitants de Simal dans la construction de Djilor confirme la parenté et les liens d’amitié durables que les notables de Simal nous ont fait savoir.

Sources

Bibliographie

Tradition orale

FAYE Fata, Satiour (responsable de libation) du Fangool Djidiack, Djilor

FAYE Souleye Simon, chef du village de Djilor

SENGHOR Birame, agent de développement, Djilor

SENGHOR Théophile Manga, neveu de Senghor, Ndagane

Sources écrites

Groupe d’Etude de Recherche et d’Appui au Développement, rapport étude de base du village de Djilor, Dakar, 2012, 27p.

NDIAYE Alfonse Raphaël, Léopold Sédar SENGHOR et son enracinement dans le terroir d'origine, Dakar,1996, 32 p.

Illustrations

Photographies actuelles

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis