IVRAF FA 0024 : Thiour Djidiack (Rituel) : Différence entre versions

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'''Communauté rurale''' : Fimela
 
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Les Fils de Djidiack Selbé
  
 
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Après la mort de Djidiack Selbé
  
 
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Le village de Djillor Djidiack serait fondé par Djidiack Selbé. Ce dernier, dit-on, était doté d’un pouvoir mystique hors du commun. Alors qu’il devenait de plus en plus vieux, les populations ne cessaient de s’interroger sur sa succession. Il leur répondait qu’au moment venu il leur communiquerait le jour exact de sa mort mais personne ne verrait son cadavre. Il leur prédit aussi qu’avant de partir, il laisserait ses chaussures quelque part. Il prit également le soin de leur ordonner d’entretenir le lieu où elles trouveraient ses chaussures et d’y effectuer des libations. c’est en ce lieu qu’il exaucera tous leurs vœux. Le moment venu, les choses se déroulèrent comme prévues et son fils ainé alla à la recherche du dit lieu, conformément aux recommandations de son père. Après quelques recherches, il découvrit les chaussures de son père déposées sous un « ngaan » (celtis integrifolia). Ainsi débuta le rituel qu’ils dénommèrent « Thiour Djidiack » (Thiour ou « cuur » appellation sérère signifiant libation). L’arbre sous lequel on retrouva les chaussures est considéré comme le symbole du pangool (génie religieux) Djidiack.
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Par ailleurs, l’histoire du « Thiour Djidiack » est étroitement liée à celle de SENGHOR. En effet d’après nos interlocuteurs, SENGHOR tenait énormément à ce rituel et même en tant que président, il venait régulièrement y effectuer des libations.
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Notons enfin que malgré le temps, le « Thiour Djidiack » est organisé jusqu’à présent par les populations de Djillor qui voient en ce rituel une panacée à tous leurs problèmes.
  
 
===Description===
 
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''Texte libre''
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Selon l’actuel Sathiour du village (desservant du culte), dénommée Fata FAYE, le rituel de libation peut être effectué à tout moment et pour n’importe quelle situation. En effet, toute personne ayant un souci quelconque peut venir à tout moment de l’année solliciter le pangol. Pour ce faire, il faut passer par le Sathiour qui est le seul habilité à conduire quelqu’un sur le site. Une fois sur place, le Sathiour entame le rituel en préparant des galettes de mil qu’il dépose dans une petite calebasse. Ensuite, la petite calebasse est remise à la personne qui sollicite l’aide du pangool pour qu’il puisse exprimer tout bas ses vœux. Après avoir fini, il remet la petite calebasse au Sathiour qui verse les galettes de mil (et du vin) sur l’arbre en récitant la formule ci-après : « je ne sais pas quel vœu il a exprimé. Mais fais que cela se réalise car tu as promis que tu aiderais toute personne qui viendrait ici te solliciter, quelque soit sa provenance. »
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A la fin de sa prière, le Sathiour donne la parole aux notables qui, tour à tour, font des prières. La cérémonie prend fin par une prière collective récitée par l’ensemble des personnes présentes sur le site.
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Il faut noter que dans certains cas, l’immolation d’un bœuf peut être exigé par le Sathiour : dans des circonstances exceptionnelles où une personne exprime un vœu difficile à réaliser (se faire élire, par exemple). Dans ce cas, après la libation, le bœuf est égorgé à la place publique. La viande est ensuite répartie en deux parts : dont l’une est jetée dans la mer et l’autre distribuée aux habitants du village.
  
 
===Croquis (le cas échéant)===
 
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===État sanitaire===
 
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''Très bon, bon, passable, mauvais.''
 
  
''Valeur patrimoniale :''
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===Lieux associés (autour de la même thématique)===
 
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'''Nérane''' : village d’origine de Djidiack Selbé fondateur du village de Djillor
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'''Diakhao :''' village d’où le roi Ama codou DIOUF donna l’autorisation à Djidiack Selbé d’habiter dans le site et d’occuper le site de son choix.
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'''Fimela :''' chef lieu d’arrondissement
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'''Yayème :''' village fondé par des originaires de Djillor Djidiack
  
 
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==
 
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==
  
 
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===
 
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'''Légende de Fagapa''' : Au moment de la création du village, Djidiack Selbé aurait trouvé sur les lieux un génie qui l’aurait accueilli, lui et ses compagnons. Et lorsqu’ils débroussaillaient, c’est ce génie Fagapa qui leur donnait à manger et  à boire.
  
 
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===
 
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===
  
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===
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'''SENGHOR et le pangol Djidiack :''' «  Même quand il était président, SENGHOR venait au village de Djillor pour effectuer des libations sur le Pangol Djidiack. Il passait la nuit dans sa maison paternelle (Mbind Diogoye) et le lendemain, il entrait dans toutes les maisons pour saluer les habitants. (D’après Soulèye Simon FAYE)
  
''Utilisation de l’espace, gestes associés''
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« Chaque fois que SENGHOR venait faire des libations sur le Pangol Djidiack, il n’était accompagné par personne ; même pas par ses gardes de corps. D’ailleurs, la dernière fois qu’il est venu, c’était par hélicoptère. L’hélicoptère avait atterri en hors du village et lui, avait marché seul jusqu’ici ».  Birame SENGHOR
  
 
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===
 
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===
  
''Propriété publique, propriété privée, classé monument historique, à classer, représentation (lieu de mémoire ou non)''
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'''Signification actuelle :''' Cérémonie traditionnelle à caractère sacré
  
 
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===
 
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===
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===Bibliographie===
 
===Bibliographie===
 
''Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de
 
conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré''
 
  
 
===Tradition orale===
 
===Tradition orale===
  
''Indiquer le vecteur de transmission (griot, historien…)''
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FAYE Soulèye Simon, chef du village de Djillor Djidiack
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SENGHOR Birame, conseiller rural, Djillor Djidiack
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FAYE Fata, Sathiour du village de Djillor Djidiack
  
 
===Sources écrites===
 
===Sources écrites===
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Version actuelle en date du 10 octobre 2013 à 13:02

La case du thiour Djidiack

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRAF_FA_0024

Date d'enquête

Le 04/10/2012

Nom et prénom de l'enquêteur

SECK Badé

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Rituel de libation

Appellations successives

Thiour Djidiack

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

SENGHOR

Localisation

Communauté rurale : Fimela

Village : Djillor Djidiack

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 14°06'53.18 Nord

Longitude : 16°39'20.60 Ouest

Historique et description

Acteur(s)

Les Fils de Djidiack Selbé

Date/période de réalisation

Après la mort de Djidiack Selbé

Historique

Le village de Djillor Djidiack serait fondé par Djidiack Selbé. Ce dernier, dit-on, était doté d’un pouvoir mystique hors du commun. Alors qu’il devenait de plus en plus vieux, les populations ne cessaient de s’interroger sur sa succession. Il leur répondait qu’au moment venu il leur communiquerait le jour exact de sa mort mais personne ne verrait son cadavre. Il leur prédit aussi qu’avant de partir, il laisserait ses chaussures quelque part. Il prit également le soin de leur ordonner d’entretenir le lieu où elles trouveraient ses chaussures et d’y effectuer des libations. c’est en ce lieu qu’il exaucera tous leurs vœux. Le moment venu, les choses se déroulèrent comme prévues et son fils ainé alla à la recherche du dit lieu, conformément aux recommandations de son père. Après quelques recherches, il découvrit les chaussures de son père déposées sous un « ngaan » (celtis integrifolia). Ainsi débuta le rituel qu’ils dénommèrent « Thiour Djidiack » (Thiour ou « cuur » appellation sérère signifiant libation). L’arbre sous lequel on retrouva les chaussures est considéré comme le symbole du pangool (génie religieux) Djidiack.

Par ailleurs, l’histoire du « Thiour Djidiack » est étroitement liée à celle de SENGHOR. En effet d’après nos interlocuteurs, SENGHOR tenait énormément à ce rituel et même en tant que président, il venait régulièrement y effectuer des libations.

Notons enfin que malgré le temps, le « Thiour Djidiack » est organisé jusqu’à présent par les populations de Djillor qui voient en ce rituel une panacée à tous leurs problèmes.

Description

Selon l’actuel Sathiour du village (desservant du culte), dénommée Fata FAYE, le rituel de libation peut être effectué à tout moment et pour n’importe quelle situation. En effet, toute personne ayant un souci quelconque peut venir à tout moment de l’année solliciter le pangol. Pour ce faire, il faut passer par le Sathiour qui est le seul habilité à conduire quelqu’un sur le site. Une fois sur place, le Sathiour entame le rituel en préparant des galettes de mil qu’il dépose dans une petite calebasse. Ensuite, la petite calebasse est remise à la personne qui sollicite l’aide du pangool pour qu’il puisse exprimer tout bas ses vœux. Après avoir fini, il remet la petite calebasse au Sathiour qui verse les galettes de mil (et du vin) sur l’arbre en récitant la formule ci-après : « je ne sais pas quel vœu il a exprimé. Mais fais que cela se réalise car tu as promis que tu aiderais toute personne qui viendrait ici te solliciter, quelque soit sa provenance. »

A la fin de sa prière, le Sathiour donne la parole aux notables qui, tour à tour, font des prières. La cérémonie prend fin par une prière collective récitée par l’ensemble des personnes présentes sur le site.

Il faut noter que dans certains cas, l’immolation d’un bœuf peut être exigé par le Sathiour : dans des circonstances exceptionnelles où une personne exprime un vœu difficile à réaliser (se faire élire, par exemple). Dans ce cas, après la libation, le bœuf est égorgé à la place publique. La viande est ensuite répartie en deux parts : dont l’une est jetée dans la mer et l’autre distribuée aux habitants du village.

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Valeur patrimoniale :

Lieux associés (autour de la même thématique)

Nérane : village d’origine de Djidiack Selbé fondateur du village de Djillor

Diakhao : village d’où le roi Ama codou DIOUF donna l’autorisation à Djidiack Selbé d’habiter dans le site et d’occuper le site de son choix.

Fimela : chef lieu d’arrondissement

Yayème : village fondé par des originaires de Djillor Djidiack

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Légende de Fagapa : Au moment de la création du village, Djidiack Selbé aurait trouvé sur les lieux un génie qui l’aurait accueilli, lui et ses compagnons. Et lorsqu’ils débroussaillaient, c’est ce génie Fagapa qui leur donnait à manger et à boire.

Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial

SENGHOR et le pangol Djidiack : «  Même quand il était président, SENGHOR venait au village de Djillor pour effectuer des libations sur le Pangol Djidiack. Il passait la nuit dans sa maison paternelle (Mbind Diogoye) et le lendemain, il entrait dans toutes les maisons pour saluer les habitants. (D’après Soulèye Simon FAYE)

« Chaque fois que SENGHOR venait faire des libations sur le Pangol Djidiack, il n’était accompagné par personne ; même pas par ses gardes de corps. D’ailleurs, la dernière fois qu’il est venu, c’était par hélicoptère. L’hélicoptère avait atterri en hors du village et lui, avait marché seul jusqu’ici ». Birame SENGHOR

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Signification actuelle : Cérémonie traditionnelle à caractère sacré

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Bibliographie

Tradition orale

FAYE Soulèye Simon, chef du village de Djillor Djidiack

SENGHOR Birame, conseiller rural, Djillor Djidiack

FAYE Fata, Sathiour du village de Djillor Djidiack

Sources écrites

Archives, édition de textes


Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis