IVRAF FA 0023 : Khaoul, Source aux lamantins : Différence entre versions

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IVRF_FA_0023
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Khaoul constitue l’abreuvoir de cet animal mythique, le lamantin que les sérères assimilent à l’humain. C’est un poisson interdit à la pêche et quand il est à la source de Simal, il attire l’attention des habitants qui ne se lassent pas de l’observer. La source de Simal voit arriver ses lamantins que pendant la saison des pluies. Le poète-président Léopold Sédar Senghor affichait également une certaine sensibilité à l’égard de ce mammifère marin qui venait s’abreuver à Simal. C'est ainsi qu'une stèle a été posée à côté de la source par la Fondation Senghor, preuve que l’histoire lie le poète président à Simal et à sa source servant d’abreuvoir aux lamantins.
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Khaoul est le lieu où l’on situe la source où vient boire cet animal mythique, le lamantin, que les Seereer assimilent à l’humain. Le lamantin est un poisson interdit à la pêche et quand il se signale à la source de Simal, il attire l’attention des habitants qui ne se lassent pas de l’observer. La source de Simal ne voit ses lamantins que pendant la saison des pluies. Le poète-présidentLéopold Sédar Senghor, affichait également une certaine fascination pour ce mammifère marin. . La stèle posée à côté de la source de Simal par la Fondation Senghor est la  preuve du lien entre le poète président et la source de Simal. Les rois du Sine ne manquaient aucune occasion pour aller se baigner dans l’eau mystique de la source de Simal.  
Les rois du Sine ne manquaient pas de prétexte pour aller se baigner à l’eau mystique de la source de Simal.
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Dans son œuvre, Ethiopiques, Senghor écrit : « comme les lamantins vont boire à la source de Simal ». Le poète intègre Simal dans son royaume d’enfance. Il dit dans Ethiopiques :  
 
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« Oh ! le barrit des lamantins vers Katamague hô ! quand il ébranlait les villages nocturnes. Le poulet blanc est tombé sur le flanc, le lait d'innocence s'est troublé sur les tombes »  
 
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Par ailleurs, le poète évoque dans Nocturnes la proximité des villages de Djilor et de Simal. De son village natal, il entendait les pilons de Simal. Cette proximité entre les deux villages s’explique selon les notables de Simal par la parenté qui les lie. Beaucoup de mariages se contractent entre habitants de Djilor et de Simal. Senghor déclare :  
En effet dans son œuvre ''Ethiopiques'', Senghor affirme : « comme les lamantins vont boire à la source de Simal », le poète intègre donc Simal dans son royaume d’enfance. Il va poursuivre en démontrant la mysticité du lamantin dont il entendait le cri depuis la résidence de son père à Djilor. C’est ainsi qu’il dit dans ''Ethiopiques'' :
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« … Dans ce pays d'eaux et de tanns, et d'îles flottant sur les terres. Et je rebâtirai la demeure fongible au bord de cette courbe exquise Du sourire énigme qu'aiguisent les lèvres bleu-noir des palétuviers … Outre tes cils et les rôniers de Katamague, j'entends déjà les pilons de Simal Les cris des chiens des chasseurs, forçant les hardes rutilantes du grand rêve ».
 
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« Oh ! le barrit des lamantins vers Katamague hô ! quand il ébranlait les villages nocturnes.
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Le poulet blanc est tombé sur le flanc, le lait d'innocence s'est troublé sur les tombes »
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Par ailleurs le poète évoque dans Nocturnes la proximité des villages de Djilor et Simal car depuis son village natal, il entendait les pilons de Simal. Cette proximité entre les deux villages sera assimilé par les notables de Simal à une parenté. Ils continuent en nous faisant savoir que beaucoup de mariages se contractent entre habitants de Djilor et de Simal. Ainsi Senghor déclare :
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« …
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Dans ce pays d'eaux et de tanns, et d'îles flottant sur les terres.
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Et je rebâtirai la demeure fongible au bord de cette courbe exquise
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Du sourire énigme qu'aiguisent les lèvres bleu-noir des palétuviers  
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Outre tes cils et les rôniers de Katamague, j'entends déjà les pilons de Simal
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Les cris des chiens des chasseurs, forçant les hardes rutilantes du grand rêve ».
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===Description===
 
===Description===
  
  
Khaoul est une source d’eau douce présente en plein milieu des eaux salées du bras de mer de Simal. En effet, afin de préserver le lieu que chante le poète-président, la population de Simal a procédé à la mise en place de puits cimentés dans chaque partie du bras de mer où l’eau douce est présente. Ces puits installés témoignent d’une nappe phréatique peu profonde puisque l’on atteint l’eau à moins d’un mètre. Les puits,de forme cylindrique ont une hauteur de moins d'un mètre.
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Khaoul (de qawul, sing nqawul) est une source d’eau douce en plein milieu des eaux salées du bras de mer de Simal. Afin de préserver le lieu que chante le poète-président, la population de Simal a procédé dans chaque partie du bras de mer où l’eau douce est présente à la mise en place de puits cimentés. Ces puits témoignent de l’existence d’une nappe phréatique peu profonde puis qu’on atteint l’eau à moins d’un mètre. Les puits, de forme cylindrique ont une profondeur de moins d'un mètre. Des coquillages disposés un peu partout sur la margelle font le décor des puits de la source.
Par ailleurs, des coquillages disposés un peu partout sur la maçonnerie font le décor des puits de la source.
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===Croquis (le cas échéant)===
 
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===Lieux associés (autour de la même thématique)===
 
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Djilor (Senghor y quittait pour se rendre à Simal)
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Djilor (Senghor quittait ce village pour se rendre à Simal)
  
 
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==
 
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==
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===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===
  
Les lamantins jetteraient des mauvais sorts aux personnes qui les tueraient ou les blesseraient.  
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Les lamantins jetteraient de mauvais sorts aux personnes qui les tuent ou les blessent.
  
 
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===
 
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===
  
  
Un habitant de Ndangane nous raconte qu’à Djilor un jeune avait réussi à tuer un lamantin mais il n’a pas vécu longtemps. Il était donc tombé d’un arbre, ce qui causa sa mort.  
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Un habitant de Ndangane nous raconte qu’à Djilor un jeune avait réussi à tuer un lamantin mais il n’a pas survécu longtemps. Il tomba d’un arbre et mourut.  
 
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En pays sérère, un lamantin mort bénéficie du même rite funéraire qu’un homme.
En pays sérère, un lamantin mort bénéficie des mêmes rites funéraires que les hommes.
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===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===
 
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===
  
  
'''Fonction initiale''' : source d’eau douce pour la population et certains animaux dont les lamantins
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Fonction initiale : source d’eau douce fréquentée par la population et par certains animaux dont les lamantins  
 
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Utilisation actuelle : usage domestique, abreuvoir des animaux, bains mystiques, lieu de mémoire
'''Utilisation actuelle''' : usage domestique, abreuvoir des animaux, bains mystiques, lieu de mémoire
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===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===
 
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===
  
Signification actuelle : La source aux lamantins de Simal est d'une importance capitale car nombreux sont les qualités qu'on lui reconnaît notamment sur le plan mystique.
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Statut : propriété publique
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Signification actuelle : lieu de mémoire, lieu d’inspiration
  
 
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===
 
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===
  
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Une stèle posée à côté de la source par la Fondation Senghor, prouve le lien entre le poète-président et Simal et sa source aux lamantins.
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Les rois du Sine ne manquaient pas une occasion d’aller se baigner à l’eau mystique de la source de Simal.
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D’autre part, Monsieur Mamadou Ndong, conseiller rural de Simal nous a gentiment offert des bouteilles d’eau de cette source afin que l’on se purifie
  
 
=='''''Sources'''''==
 
=='''''Sources'''''==
  
 
===Bibliographie===
 
===Bibliographie===
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Tradition orale
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M. DIOUF Babou, directeur d’école à Simal
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M. NDONG Mamadou, conseiller rural à Simal
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Sources écrites
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Fondation Senghor, Exposition permanente sur les lieux de mémoire du royaume d’enfance  du poète-président Léopold Sédar Senghor, Dakar, 2006, 26 p.
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NDIAYE Alfonse Raphaël,  Léopold Sédar SENGHOR et son enracinement dans le terroir d'origine, Dakar,1996, 32 p.
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Faye Amade,  « les chants de Sédar Nilaan. Une lecture sérère de la poésie de Léopold Sédar Senghor », in Peguy-Senghor. La parole et le monde, (dir. Jean-François Durand), Paris, L’Harmattan, 1996, p.99
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Faye Amade, « la beauté seereer : du modèle mythique au motif poétique » in J.F. Durand (ed.), Un autre Senghor, Montpellier, Centre Universitaire Paul Valéry Montpellier III, 1999, pp.203-219
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Alioune Badara Diané, Senghor porteur de paroles, Dakar,  Presse Universitaire de Dakar, 2010.
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Amade Faye, « Interférences du champ littéraire sérère sur l’écriture de Senghor » in Senghor en perspective dans le champ littéraire et linguistique, ed. Université de Liège, 2006, pp.51-69
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Amade Faye, « Senghor en perspective dans le champ littéraire sérère », Ethiopiques, n°80, 1er semestre 2008, pp.53-72
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Amade Faye (coll. L. Kesteloot, A. Sy), En relisant Nocturnes de Léopold Sédar Senghor, Dakar, IFAN/OIF, 2011.
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Amade Faye (coll. L. Kesteloot), « Léopold Sédar Senghor et la sérérité » in Léopold Sédar Senghor, Poésie complète, Edition critique (coordinateur Pierre Brunel), Paris, C.N.R.S. Editions, 2007, pp. 999-1027
  
 
===Tradition orale===
 
===Tradition orale===

Version actuelle en date du 10 octobre 2013 à 13:08

Légende de l'image

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRAF_FA_0023

Date d'enquête

03/10/2012

Nom et prénom de l'enquêteur

FAYE Selbé

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Source

Appellations successives

Khaoul, Source aux lamantins

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Senghor

Localisation

Département

Fatick

Communauté rurale

Fimela

Village

Simal

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 14°08'45.42 Nord

Longitude : 16°37'38.86 Ouest

Historique et description

Acteur(s)

Élément naturel

Date/période de réalisation

Non déterminée

Historique

Khaoul est le lieu où l’on situe la source où vient boire cet animal mythique, le lamantin, que les Seereer assimilent à l’humain. Le lamantin est un poisson interdit à la pêche et quand il se signale à la source de Simal, il attire l’attention des habitants qui ne se lassent pas de l’observer. La source de Simal ne voit ses lamantins que pendant la saison des pluies. Le poète-président, Léopold Sédar Senghor, affichait également une certaine fascination pour ce mammifère marin. . La stèle posée à côté de la source de Simal par la Fondation Senghor est la preuve du lien entre le poète président et la source de Simal. Les rois du Sine ne manquaient aucune occasion pour aller se baigner dans l’eau mystique de la source de Simal. Dans son œuvre, Ethiopiques, Senghor écrit : « comme les lamantins vont boire à la source de Simal ». Le poète intègre Simal dans son royaume d’enfance. Il dit dans Ethiopiques : « Oh ! le barrit des lamantins vers Katamague hô ! quand il ébranlait les villages nocturnes. Le poulet blanc est tombé sur le flanc, le lait d'innocence s'est troublé sur les tombes » Par ailleurs, le poète évoque dans Nocturnes la proximité des villages de Djilor et de Simal. De son village natal, il entendait les pilons de Simal. Cette proximité entre les deux villages s’explique selon les notables de Simal par la parenté qui les lie. Beaucoup de mariages se contractent entre habitants de Djilor et de Simal. Senghor déclare : « … Dans ce pays d'eaux et de tanns, et d'îles flottant sur les terres. Et je rebâtirai la demeure fongible au bord de cette courbe exquise Du sourire énigme qu'aiguisent les lèvres bleu-noir des palétuviers … Outre tes cils et les rôniers de Katamague, j'entends déjà les pilons de Simal Les cris des chiens des chasseurs, forçant les hardes rutilantes du grand rêve ».

Description

Khaoul (de qawul, sing nqawul) est une source d’eau douce en plein milieu des eaux salées du bras de mer de Simal. Afin de préserver le lieu que chante le poète-président, la population de Simal a procédé dans chaque partie du bras de mer où l’eau douce est présente à la mise en place de puits cimentés. Ces puits témoignent de l’existence d’une nappe phréatique peu profonde puis qu’on atteint l’eau à moins d’un mètre. Les puits, de forme cylindrique ont une profondeur de moins d'un mètre. Des coquillages disposés un peu partout sur la margelle font le décor des puits de la source.

Croquis (le cas échéant)

État sanitaire

Passable

Lieux associés (autour de la même thématique)

Djilor (Senghor quittait ce village pour se rendre à Simal)

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Les lamantins jetteraient de mauvais sorts aux personnes qui les tuent ou les blessent.

Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Un habitant de Ndangane nous raconte qu’à Djilor un jeune avait réussi à tuer un lamantin mais il n’a pas survécu longtemps. Il tomba d’un arbre et mourut. En pays sérère, un lamantin mort bénéficie du même rite funéraire qu’un homme.

Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Fonction initiale : source d’eau douce fréquentée par la population et par certains animaux dont les lamantins Utilisation actuelle : usage domestique, abreuvoir des animaux, bains mystiques, lieu de mémoire

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Statut : propriété publique Signification actuelle : lieu de mémoire, lieu d’inspiration

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Une stèle posée à côté de la source par la Fondation Senghor, prouve le lien entre le poète-président et Simal et sa source aux lamantins. Les rois du Sine ne manquaient pas une occasion d’aller se baigner à l’eau mystique de la source de Simal. D’autre part, Monsieur Mamadou Ndong, conseiller rural de Simal nous a gentiment offert des bouteilles d’eau de cette source afin que l’on se purifie

Sources

Bibliographie

Tradition orale

M. DIOUF Babou, directeur d’école à Simal

M. NDONG Mamadou, conseiller rural à Simal

Sources écrites


Fondation Senghor, Exposition permanente sur les lieux de mémoire du royaume d’enfance du poète-président Léopold Sédar Senghor, Dakar, 2006, 26 p.

NDIAYE Alfonse Raphaël, Léopold Sédar SENGHOR et son enracinement dans le terroir d'origine, Dakar,1996, 32 p.

Faye Amade, « les chants de Sédar Nilaan. Une lecture sérère de la poésie de Léopold Sédar Senghor », in Peguy-Senghor. La parole et le monde, (dir. Jean-François Durand), Paris, L’Harmattan, 1996, p.99

Faye Amade, « la beauté seereer : du modèle mythique au motif poétique » in J.F. Durand (ed.), Un autre Senghor, Montpellier, Centre Universitaire Paul Valéry Montpellier III, 1999, pp.203-219

Alioune Badara Diané, Senghor porteur de paroles, Dakar, Presse Universitaire de Dakar, 2010.

Amade Faye, « Interférences du champ littéraire sérère sur l’écriture de Senghor » in Senghor en perspective dans le champ littéraire et linguistique, ed. Université de Liège, 2006, pp.51-69

Amade Faye, « Senghor en perspective dans le champ littéraire sérère », Ethiopiques, n°80, 1er semestre 2008, pp.53-72

Amade Faye (coll. L. Kesteloot, A. Sy), En relisant Nocturnes de Léopold Sédar Senghor, Dakar, IFAN/OIF, 2011.

Amade Faye (coll. L. Kesteloot), « Léopold Sédar Senghor et la sérérité » in Léopold Sédar Senghor, Poésie complète, Edition critique (coordinateur Pierre Brunel), Paris, C.N.R.S. Editions, 2007, pp. 999-1027

Tradition orale

DIOUF Babou, directeur d’école à Simal

NDONG Mamadou, conseiller rural à Simal

Sources écrites

Fondation Senghor, Exposition permanente sur les lieux de mémoire du royaume d’enfance du poète-président Léopold Sédar Senghor, Dakar, 2006, 26 p.

NDIAYE Alfonse Raphaël, Léopold Sédar SENGHOR et son enracinement dans le terroir d'origine, Dakar,1996, 32 p.

Illustrations

Photographies actuelles

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

Dessins/croquis