IVRAF FA 0018 : Thiour Meissa Waly Dione (rituel)

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Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRF_FA_0018

Date d'enquête

Le 02/10/2012

Nom et prénom de l'enquêteur

SECK Badé

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Rituel de libations

Appellations successives

Thiour Meissa Waly Dione

Type de patrimoine

Patrimoine immatériel

Thématique

La royauté

Localisation

Communauté rurale

Fimela

Village

Mbissel

Adresse

Quartier Thiossane

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude :
Longitude :


Historique et description

Acteur(s)

Les descendants de Meissa Wally Dione

Date/période de réalisation

Non déterminé

Historique

Meissa Wally Dione était un roi doté de pouvoirs mystiques hors du commun. Avant de mourir, il recommanda aux habitants de Mbissel de venir se recueillir sur sa tombe car toutes leurs prières y seraient exhaussées. A sa mort, les habitants de Mbissel firent de la tombe de Meissa Wally un lieu sacré vers lequel ils se tournent en cas de soucis. Ainsi fut créé un rituel de libations qu’ils dénommèrent « Thiour Meissa Wally DIONE ».

L’histoire de ce rituel est également rattachée au président poète, Léopold Sédar SENGHOR. En effet, ce dernier aurait rencontré le fantôme de Meissa Wally DIONE qui lui serait apparu sous la figure d’un homme et lui aurait prédit que s’il effectuait le rituel de libation, il ne connaitrait pas la honte dans sa vie. Fidèle à cette prédiction, SENGHOR venait régulièrement à Mbissel pour qu’on lui fasse le rituel.

Sous l’effet du temps, le rituel a connu quelques réadaptations. En effet, du temps de la royauté, le lait utilisé dans le rituel devait être trait d’une vache appartenant à un sérère. De même, le riz qu’on utilisait devait être cultivé par un sérère. Mais aujourd’hui, cette règle n’est plus appliquée : on demande juste du lait et du riz.

Description

Le rituel dénommé « Thiour Meissa Waly DIONE » est toujours dirigé par le Sathiour du village (responsable des libations). Le Sathiour est un titre qui se transmet par la lignée paternelle et celui qui le porte aujourd’hui est dénommé François SENE.

Le rituel commence à la tombe de Meissa Waly DIONE et se termine à la place publique en passant par le baobab Meissa Waly et par la tombe de Kana Waly (neveu de Meissa Waly). Le rituel peut être effectué à titre personnel ou pour une cause collective. Lorsqu’il est effectué pour une personne, le rituel consiste à verser un litre de vin et du lait mélangé avec du riz successivement sur la tombe de Meissa Waly, sur le baobab Meissa Waly, sur la tombe Kana Waly et enfin sur le baobab de la place publique du village. Mais si la personne en a les moyens, un bœuf noir peut être demandé par le Sathiour. Dans ce cas le bœuf doit être cuisiné par des hommes.

Le rituel peut aussi être effectué pour un intérêt collectif comme en de survenance d’une épidémie ou d’une sécheresse. En cas d’épidémie ou d’un fléau quelconque, le rituel est effectué par tous les notables du village qui ensemble prient pour que le village en soit débarrassé. En période de sécheresse par contre, le rituel est effectué les femmes du village. Déguisées en hommes, elles commencent d’abord par nettoyer le site qui abrite la tombe de Meissa Waly DIONE, avant de terminer par le rituel de libation. Seules les femmes initiées ont droit à participer à cette cérémonie.

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Valeur patrimoniale : le « Thiour Meissa Waly » est considéré par les habitants comme un gage de protection et à chaque fois qu’ils ont des problèmes, ils l’effectuent.

Lieux associés (autour de la même thématique)

Royaume du Gabou : d’où venait Meissa Waly DIONE,

Joal et Djilor : d’où venaient SENGHOR pour effectuer le rituel

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

« Il semblerait que Meissa Waly pourrait voir toute personne qui vient s’asseoir à coté de sa tombe. »

Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial

« En cas de sécheresse, les femmes effectuaient le rituel afin qu’il pleuve. Comme par miracle, souvent il pleuvait des cordes avant même que les femmes ne finissent leurs prières. » Maliame SAGNE

«  A l’approche des examens et concours, beaucoup d’élèves et d’étudiants viennent demander qu’on leur fasse le rituel. Et souvent ils réussissent tous. » Maliame SARR

Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Fonction (s) initiale (s) : libation protecteur et porte bonheur,

Utilisation (s) actuelle (s) : libation protecteur et porte bonheur


Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Propriété publique et lieu de mémoire.

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

D’après les historiens du village, la première fois que le fantôme lui est apparu, SENGHOR voyageait de Djillor à Joal. Arrivé au « tann » (étendu de terre salée) de Mbissel le vieillard lui apparu et lui demanda de repasser par là-bas à son retour. A son retour SENGHOR qui pensait qu’il parlait avec un homme normal, repasse au « tann » mais à sa grande surprise il ne le trouva à l’endroit. Pour le retrouver SENGHOR entra dans le village de Mbissel et demanda après lui mais personne ne savais de qui il parlait. C’est ainsi qu’il comprit que l’homme qui lui était apparu n’était pas réel. Mais, persévérant qu’il était, il décide de revenir un autre jour sur le même « tann » et c’est ainsi que le fantôme lui réapparut en lui demanda d’effectuer le rituel.

Sources

Tradition orale

SAGNE Maliame, chef de village de Mbissel

SENE François, Sathiour du village de Mbissel

FAYE Bernard, notable, Mbissel

SARR Ngor, journaliste, Fatick


Sources écrites

GRAVRAND Henry, la civilisation séreer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 pages

DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR

BECKER Charles et MARTIN Victor, notes sur les traditions orales et les sources écrites concernant le royaume du Sine in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis