IVRAF FA 0015 : Ndiourire (rituel) : Différence entre versions

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(Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial)
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===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===
 
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En dehors des libations saisonnières, le Ndiourire  est organisé en guise de bienvenue aux  mariées nouvellement installées  dans le village de Sanghaï .
 
Ces jeunes mariées font le tour du  baobab en compagnie du Sathiour (chargé des libations) qui fait la libation.
 
 
  
 
=='''''Sources'''''==
 
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Version du 22 octobre 2012 à 10:50

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRF_FA_00015

Date d'enquête

26/09/2012

Nom et prénom de l'enquêteur

WADE Mame Coumba


Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Rituel de libations

Appellations successives

Ndiourire

Type de patrimoine

Patrimoine immatériel

Thématique

La royauté

Localisation

Communauté rurale

Niakhar

Village

Sanghaï

Adresse

Nguel Maak (place publique)

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude :
Longitude :


Historique et description

Acteur(s)

Diomaye Niane (6eme roi du Sine)

Date/période de réalisation

XIIIe siècle

Historique

Dans le village de Sanghaï Djolof où le roi du Sine Diomaye Niane s’était refugié, sa femme Siga voyait chaque nuit une ombre d’arbre dans sa chambre. Après avoir soumis à plusieurs reprises la situation à son mari, elle décida d’attacher son foulard sur l’ombre de l’arbre afin de prouver la véracité de ces propos.

Le lendemain matin, le roi envoya des gens à la recherche de cet arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard. Le baobab ayant été retrouvé dans l’actuel village de Sanghaï, le roi Diomaye Niane considéra ce site comme sa résidence idéale. Après l’aménagement du site, le roi s’y installa définitivement avec sa cour. Ainsi il considéra le baobab comme son pangool et son lieu de libations.

Depuis la mort du roi Diomaye Niane, la population de Sanghaï continue cette pratique de tradition royale dénommée « Ndiourire » (libations autour du baobab) afin de prier pour une bonne saison des pluies et pour attirer la protection sur leurs enfants qui doivent partir en exode.

Description

Organisée autour du baobab (l’arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard) de la place publique (Ngel Maak), la cérémonie du Ndiourire (libations autour du baobab) se fait deux fois par an en présence de toute la population de Sanghaï. La première cérémonie est organisée en début d’hivernage afin de prier pour de bonnes récoltes et de prévenir les calamités naturelles ; la deuxième a lieu à la fin de la saison des pluies. Elle a pour objectif de protéger les enfants partis hors du village durant la saison sèche.

Le Ndiourire est toujours dirigé par le « Sa Thiour » (responsable des libations du village) qui définit à chaque fois le jour des libations, l’heure et les offrandes à faire.

Selon Boucar Ndjira Diouf, le Sa Thiour du village, les cérémonies de libations se font le matin et réunissent les populations de Sanghaï ainsi que toutes les autres familles qui étaient sous la responsabilité du roi Diomaye Niane. Le Sa Thiour poursuit en affirmant ceci : « Le jour du Ndiourire, on prépare du lakh (bouillie de mil accompagnée de lait caillé) en guise d’offrande et des boules de mil mélangées avec de l’eau que je verse sur le baobab. Juste après cette séance, une sœur du Djaraf puise de l’eau dans un bol qu’elle dépose sous l’acacia du Nguel Maak (place publique) en face du baobab. Toute la population sous ma direction formule des prières autour du bol d’eau. A la fin de la cérémonie, l’eau contenue dans le bol est utilisée pour bénir les gens présents à la cérémonie ».

Le baobab sur lequel on versait le mélange est tombé depuis trois ans. Il a été remplacé par un autre qui a aujourd’hui une hauteur d’environ deux mètres. Néanmoins une partie des résidus du baobab d'origine reste toujours visible et cohabite avec le jeune baobab.

Croquis (le cas échéant)

Lieux associés (autour de la même thématique)

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Mythe de Siga : Siga, la femme du roi Diomaye, voyait chaque nuit une ombre d’arbre envahir sa chambre et elle décida d’y attacher son foulard. Le lendemain, son mari envoya des gens à la recherche de cet arbre. Il fut retrouvé dans le village de Sanghaï avec le foulard de Siga sur l’une des branches. Le roi en déduisit qu’il était guidé mystiquement et il décida d’implanter sa résidence sur le site et d'y faire ses libations.

Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial

« Quand le Sathiour fait le Ndiourire pour des personnes en difficultés ou en quêtes de pouvoir, leurs vœux sont toujours exaucés». Diagone Ndao.

« Une année nous étions face à un début d’hivernage inquiétant (rareté des précipitations), mais quand le Ndiourire fut organisé la pluie est tombée abondamment ». Diagone Ndao.


Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Fonction initiale : Libations réservées au roi.

Utilisation actuelle : Libations destinées à l’ensemble des habitants de Sanghaï.


Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Valeur patrimoniale : ce rituel est important pour les villageois. les jeunes reconnaissent les impacts positifs du Ndiourire sur leurs différentes activités et ne se permettent pas de le rater

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Tradition orale

DIOUF Boucar, chef de village, Sangahaï

DIOUF Boucar Ndjira, Sa Thiour du village, Sanghaï

NDAO Diagone, habitant, Sanghaï


Sources écrites

DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR 777p


Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis