IVRAF FA 0006 : Thioupane : Différence entre versions

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Version actuelle en date du 21 juin 2013 à 00:17

Une tombe royale à Thioupane

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRAF_FA_0006

Date d'enquête

18/09/2012

Nom et prénom de l'enquêteur

SECK Badé

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Site

Appellations successives

Thioupane

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Royauté

Localisation

Communauté rurale

Diakhao

quartier

Thioupane Ngawlème

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 14°27'32.71 N

Longitude :16°17'05.32 O

Historique et description

Acteur(s)

Wassila

Date/période de réalisation

1287

Historique

Selon des versions concordantes, le quartier de Thioupane aurait été créé en même temps que la maison royale, en 1287, par le roi Wassila Faye. Ce dernier, après avoir créé le village de Diakhao, aurait aménagé les quartiers en fonction des rôles sociaux plus ou moins importants de chaque classe. C’est dans cette logique qu’il créa également la résidence de Thioupane, réservée exclusivement à la linguère (titre conféré par le roi à sa sœur, sa tante maternelle ou sa mère). Ainsi, la première linguère à occuper la résidence de Thioupane fut la mère de Wassila Faye, nommée Gnilane Faye.

La création de Thioupane répondait à un double besoin :

d'une part, celui de conférer à la linguère intronisée un pouvoir propre sur Thioupane et sur un certain nombre de villages (Sandock, Sas linguère, Nguékokh).

et d'autre part celui d'inculquer aux jeunes filles Guelwar un certain nombre de valeurs. Dés lors, toutes les filles Guelwar y étaient envoyées afin de recevoir auprès de la linguère une éducation digne de descendantes royales.

Du point de vue organisationnel, la résidence de Thioupane était presque similaire à la cour du roi avec tout le protocole qui y était associé. En effet, une fois intronisée, la linguère nommait ses « Beukk nèk » (hommes de confiance) et Guéwelle (griots). De même, à l’instar des rois qui étaient enterrés dans l’enceinte de la maison royale, les linguères étaient elles aussi inhumées dans la résidence de Thioupane. La dernière à y être enterrée se nomme Fatou Diène, décédée récemment en janvier 2012.

Thioupane a donc toujours été la résidence des Linguères jusqu’à la linguère Awa Cheikh qui, après avoir résidé quatre ans à Thioupane, a décidé de déménager à Diakhao. Depuis lors, le site de Thioupane reste inhabité.

Par ailleurs, il faut noter que la nomination de la linguère se fait jusqu’à présent à Diakhao malgré la fin de la royauté.

Description

La résidence de Thioupane se situe à l’est de Diakhao, sur la route de Gossas. Si, par le passé, Thioupane était une résidence bien structurée, aujourd’hui, mis à part quelques vestiges, Thioupane est un site déserté comme en témoigne l’appellation « pec » signifiant en sérère l’habitat déserté. En effet, le site de Thioupane se présente aujourd’hui comme un vaste champ. Sa végétation est composée de baobabs, de ngaan (celtis integrifolia) et d’herbes. La partie orientale du site abrite les tombes des linguères. Aujourd'hui, ces tombes sont difficilement repérables dans la mesure où il n’existe ni tableaux ni pierres les indiquant, à l’exception de la tombe de la linguère Fatou Diène qui date de 2012. La tombe de cette dernière est entourée d’un petit muret de forme rectangulaire recouvert de carreaux de couleur blanche.

La partie occidentale du site abritait la maison de la linguère qui s’ouvrait en face du baobab dénommée Coumba Sandiane. Aujourd’hui, il ne reste plus grand chose de cette maison à part quelques débris et quelques restes de briques qui indiquent l’emplacement exact de la chambre de la dernière linguère Awa Cheikh.

Croquis (le cas échéant)

État sanitaire

Valeur patrimoniale :

Lieux associés (autour de la même thématique)

Sandock, Nguékokh, Sas linguère (villages qui étaient sous le contrôle de la linguère), Forêt de Sane (associée à la légende de la linguère Sane Ndiouma).

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Mythe de Sane Ndiouma : « Sane Ndiouma était une linguère très riche et très méchante. Sachant qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfants, elle ne voulait pas qu’on hérite de ses biens. Ainsi avant de mourir, elle rassembla toutes ses parures dans une grosse mallette et ordonna à son esclave de le porter et de le suivre en brousse. Une fois dans la forêt, la linguère demanda à l’esclave d’enterrer la mallette dans un emplacement que personne ne pourrait découvrir. De retour à la résidence de Thioupane, la linguère se transforma en serpent et mordit l’esclave pour que personne ne découvrît le trésor caché. Jusqu'à présent, la mallette n’a jamais été trouvée. On dit que chaque nuit une lueur proviendrait de l’emplacement exact de la mallette. Cette forêt est aujourd’hui dénommée Sane Ndiouma en référence à la linguère. » Idrissa N’diaye.

Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Le rapt de la linguère Selbé Gnady : « En 1867 Lat Dior roi du Cayor en exil chez Maba Diakhou Bâ décida de se venger de Bour sine Coumba N’doffène Famack qui l’avait cruellement rabrouer lors de son passage à Diakhao. De retour de la bataille dénommée la surprise de Keur Ngor, Lat passa à la résidence de Thioupane et enleva la Linguère Selbé Gnady pour l’emmener avec lui à Nioro où elle fut donnée en mariage à un ami de Maba venu de Tivaouane. On dit que Selbé Gnady serait la grand-mère de certains marabouts de la famille Sy de Tivaouane ». Ngor Sarr

Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Fonction (s) initiale (s) : Résidence des linguères, cimetières des linguères, cimetière des filles Guelwar non intronisées,

Fonction(s) actuelle(s) : cimetière des linguères, lieu de mémoire

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Statut : propriété privée de la famille royale

Signification :

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Tradition orale

DIOUF Mahécor, conservateur et chargé de communication de la maison royale, Diakhao

SARR Ngor, journaliste, Fatick

BA Birane, enseignant, Diakhao

NDIAYE Idrissa, communicateur traditionnel, Diakhao

Sources écrites

DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR

Illustrations

Photographies actuelles

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

Dessins/croquis