IVRAF FA 0006 : Thioupane : Différence entre versions

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La résidence de Thioupane se situe à l’Est de Diakhao sur la route de Gossas. Si par le passé Thioupane était une résidence bien structurée, aujourd’hui mis à part quelques vestiges, Thioupane est un site déserté comme en témoigne l’appellation « pec » signifiant en sérère l’habitat déserté. En effet, le site de Thioupane se présente aujourd’hui comme un vaste champ. Sa végétation est composée de baobabs (Adansonia digitata), de celtis integrifolia  et d’herbes. La partie orientale du site abrite les tombes des linguères. Mais, il faut préciser qu’actuellement, ces tombes sont difficilement repérable dans la mesure où il n’existe ni tableaux ni pierres les indiquant à l’exception de la tombe de la linguère Fatou Diène qui date de 2012. La tombe de cette dernière est entourée d’un petit muret de forme rectangulaire recouvert de carreaux de couleur blanche.
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La résidence de Thioupane se situe à l’est de Diakhao, sur la route de Gossas. Si, par le passé, Thioupane était une résidence bien structurée, aujourd’hui, mis à part quelques vestiges, Thioupane est un site déserté comme en témoigne l’appellation « pec » signifiant en sérère l’habitat déserté. En effet, le site de Thioupane se présente aujourd’hui comme un vaste champ. Sa végétation est composée de baobabs (Adansonia digitata), de celtis integrifolia  et d’herbes. La partie orientale du site abrite les tombes des linguères. Mais actuellement, ces tombes sont difficilement repérables dans la mesure où il n’existe ni tableaux ni pierres les indiquant, à l’exception de la tombe de la linguère Fatou Diène qui date de 2012. La tombe de cette dernière est entourée d’un petit muret de forme rectangulaire recouvert de carreaux de couleur blanche.
La partie occidentale du site abritait  la maison de la linguère qui s’ouvrait en face du baobab dénommée Coumba Sandiane servant d’arbre à palabre au linguère. Aujourd’hui, il ne reste plus grand chose de cette maison mis à part quelques  débris et quelques restes de briques qui indiquent l’emplacement exacte de la chambre de la dernière linguère. 
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La partie occidentale du site abritait la maison de la linguère qui s’ouvrait en face du baobab dénommée Coumba Sandiane servant d’arbre à palabre au linguère. Aujourd’hui, il ne reste plus grand chose de cette maison mis à part quelques débris et quelques restes de briques qui indiquent l’emplacement exact de la chambre de la dernière linguère.
  
 
===Croquis (le cas échéant)===
 
===Croquis (le cas échéant)===

Version du 22 octobre 2012 à 09:39

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRF_FA_0006

Date d'enquête

18/09/2012

Nom et prénom de l'enquêteur

SECK Badé

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Site

Appellations successives

Thioupane

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

La royauté

Localisation

Communauté rurale

Diakhao

Lieu-dit/quartier/autre

Thioupane Ngawlème

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude : 14°27'32.71 N

Longitude :16°17'05.32 O

Historique et description

Acteur(s)

Wassila

Date/période de réalisation

1287

Historique

Selon des versions concordantes, le quartier de Thioupane aurait été créé en même temps que la maison royale, en 1287, par le roi Wassila Faye. Ce dernier, après avoir créé le village de Diakhao, aurait aménagé les quartiers en fonction des rôles sociaux plus ou moins importants de chaque classe. C’est dans cette logique qu’il créa également la résidence de Thioupane, réservée exclusivement à la linguère (titre conféré par le roi à sa sœur, ou bien à sa tante maternelle, ou parfois à sa mère). Ainsi, la première linguère à occuper la résidence de Thioupane fut la mère de Wassila Faye, nommée Gnilane Faye.

La création de Thioupane répondait à un double besoin, dD’abord celui de conférer à la linguère intronisée un pouvoir propre sur Thioupane (on disait que « la linguère était à Thioupane ce que le roi était à Diakhao ») et sur un certain nombre de villages qui étaient sous son contrôle (Sandock, Sas linguère, Nguékhokh).

La création de la résidence de Thioupane était également motivée par le souci de conférer aux jeunes filles Guelwar un certain nombre de valeurs. Dés lors, toutes les filles Guelwar y étaient envoyées afin de recevoir auprès de la linguère une éducation digne de la famille royale.

Du point de vue organisationnel, la résidence de Thioupane était presque similaire à la cour du roi avec tout le protocole qui y était associé. En effet, une fois intronisée, la linguère nommait ses « Beukk nèk » (hommes de confiance) et Guéwelle (griots). De même, à l’instar des rois qui étaient enterrés dans l’enceinte de la maison royale, les linguères étaient elles aussi étaient inhumées dans la résidence de Thioupane. La dernière à être enterrée dans la résidence se nomme Fatou Diène, décédée récemment en janvier 2012 (NB : la nomination de la linguère se fait jusqu’à présent à Diakhao).

Thioupane a donc toujours été la résidence des Linguères jusqu’à la linguère Awa Cheikh qui, après avoir résidé quatre ans à Thioupane, a décidé de déménager à Diakhao. Depuis lors, le site de Thioupane reste inhabité.

Description

La résidence de Thioupane se situe à l’est de Diakhao, sur la route de Gossas. Si, par le passé, Thioupane était une résidence bien structurée, aujourd’hui, mis à part quelques vestiges, Thioupane est un site déserté comme en témoigne l’appellation « pec » signifiant en sérère l’habitat déserté. En effet, le site de Thioupane se présente aujourd’hui comme un vaste champ. Sa végétation est composée de baobabs (Adansonia digitata), de celtis integrifolia et d’herbes. La partie orientale du site abrite les tombes des linguères. Mais actuellement, ces tombes sont difficilement repérables dans la mesure où il n’existe ni tableaux ni pierres les indiquant, à l’exception de la tombe de la linguère Fatou Diène qui date de 2012. La tombe de cette dernière est entourée d’un petit muret de forme rectangulaire recouvert de carreaux de couleur blanche.

La partie occidentale du site abritait la maison de la linguère qui s’ouvrait en face du baobab dénommée Coumba Sandiane servant d’arbre à palabre au linguère. Aujourd’hui, il ne reste plus grand chose de cette maison mis à part quelques débris et quelques restes de briques qui indiquent l’emplacement exact de la chambre de la dernière linguère.

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Très mauvais

Valeur patrimoniale : très importante

Lieux associés (autour de la même thématique)

Sandock, Nguékhokh, Sas linguère (villages qui étaient sous le contrôle de la linguère), Foret de Sane (associée à la légende de Sane Diouma).

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Mythe de Sane Diouma : « Sane Diouma était une linguère très riche et très méchante. Sachant qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfants, elle n’a pas voulu qu’un autre hérite de ses biens. Ainsi avant de mourir, elle rassemble toutes ses parures dans une grosse mallette et ordonna à son esclave de le porter et de le suivre en brousse. Une fois foi dans la forêt, la linguère demanda à l’esclave d’enterrer la mallette dans un emplacement que personne ne pourra découvrir. De retour à la résidence de Thioupane, la linguère, pour s’assurer davantage, se transforma en serpent et mordit l’esclave avant de rendre l’âme à son tour. La mallette n’a jamais été trouvée. On dit que chaque nuit une lueur provient de l’emplacement exacte de la mallette mais personne n’arrive à la retrouver. Cette forêt porte aujourd’hui le nom de la linguère. » Idrissa N’diaye.

Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Le rapt de la linguère Selbé Niadie : « En 1867 Lat Dior roi du Cayor en exil chez Maba Diakhou BA décide de se venger de Bour sine Coumba N’doffène Famack qui l’avait cruellement rabrouer lors de son passage à Diakhao. De retour de la bataille dénommée communément la surprise de Keur Ngor, Lat passe à la résidence de Thioupane et enlève la Linguère Selbé Niadie pour l’emmener avec lui à Nioro où elle fut donnée en mariage à un ami de Maba venu de Tivaouane. On dit que Selbé Niadie est la grand-mère de certains marabouts Sy de Tivaouane ». Ngor Sarr

Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Fonction (s) initiale (s) : Résidence des linguères, cimetières des linguères, cimetière des filles Guelwar non intronisées,

Fonction(s) actuelle(s) : cimetière des linguères.

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Statut : propriété privée de la famille royale,

Signification : lieu de mémoire.


Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Tradition orale

DIOUF Mahécor, conservateur et chargé de communication de la maison royale, Diakhao

SARR Ngor, journaliste, Fatick

BA Birane, enseignant, Diakhao

NDIAYE Idrissa, historien, Diakhao


Sources écrites

DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis