IVRAF FA 0004 : Sooso no Maad (randonnée rituelle)

De wiki_fatick_inventaire
Révision de 26 septembre 2012 à 13:06 par Niasse (discuter | contributions) (Dessins/croquis)

Aller à : navigation, rechercher

Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRF_FA_0004

Date d'enquête

21 /09/2012

Nom et prénom de l'enquêteur

FAYE Selbé

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Randonnée rituelle

Appellations successives

Sooso no Maad

Type de patrimoine

Patrimoine immatériel

Thématique

La royauté

Localisation

Communauté rurale

Diakhao

Lieu-dit/quartier/autre

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :.......... N° parcelle(s) :..........

Géolocalisation

Latitude :
Longitude :


Historique et description

Acteur(s)

Les rois du Sine

Date/période de réalisation

Non connue

Historique

Le « Sooso no Maad » (randonnée rituelle du roi) était organisé chaque année à l’approche de l’hivernage. Il consistait en une randonnée entre Diakhao et Diaadiel, village à 3 kilomètres à l’Est de Diakhao, réputé être le village des Pangool royaux (Génies religieux). Le jour du Sooso était un jour de fête pour les deux localités. Les Dioundioungs (tam-tams royaux) accompagnaient les randonneurs afin d’assurer l’animation de la fête. Même si une période déterminée n’a pas été retenue sur les débuts de cette randonnée rituelle, il est important de souligner que le Sooso existait au XVIIe siècle avec le roi Bouca Thilass Diadiel et s’est poursuivi jusqu’à Mahécor Diouf, dernier roi du Sine. Au niveau de Diaadiel, c’est une famille dont une sœur et son frère qui accompagnaient le roi lors de ses prières sur les différents sites abritant les Pangool royaux du village qui étaient au nombre de cinq. Ils guidaient le roi muni de leur « sak » petite calebasse contenant le liquide de libation. Tout comme l’accès au trône royal se faisait de lignée maternelle, les accompagnateurs du roi à Diaadiel héritaient de leur pouvoir de la même façon.

Description

Le parcours du Sooso commençait à Diakhao par la maison royale, les Ngayookh (Piliostigna réticulatum) de Sirganté et la forêt de Dièbang. Au village de Diaadiel, il débutait au baobab Ya Gnilane, se poursuivait à celui de Ndioul ane avant de passer par la case sacrée, les Kaan (Celtis integrifolia) Bouca Thilaass et le marigot Taa-tang. Le rituel se finissait alors à Diakhao par le marigot Qourin, les Ngayokh de Sirgante et les deux aller-retour entre le Nguithie (Ziziphus mauritania) de Ngoulanguème et les Ngayokh de Sirganté. Chacun des points de ce parcours a son rôle à jouer:

-La maison royale : Le roi y sortait, accompagné de sa cour.

-Les Ngayokh de Sirganté situés au quartier Sombème : Ici, une cérémonie de danse y était organisée, rythmée par les tam-tams. Même le cheval du roi participait à la danse.

-La forêt de Dièbang : Une traversée de toute la forêt était nécessaire.

-Le baobab Ya Gnilane : Le roi, accompagné de ces deux guides, y faisait ses libations.

-Le baobab Ndioul ane : Le roi y faisait une prière avec son guide spirituel. Après la prière, une chèvre y était tuée en offrande et c’était les paal, teugue en wolof (des gens de la caste des forgerons) du village de Fandane qui disposaient de la viande. La case sacrée : D’environ 3 mètres carrés, le roi y dormait selon la tradition même si en réalité, il s’agit d’un repos. Une offrande de thiakry (plat à base de mil et de lait caillée) y était faite par le roi.

-Les Kaan Bouca Thilass : Ici le roi utilisait du vin rouge pour ses libations. Les femmes le suivaient, chantant et dansant. A la fin de cette petite séance, elles lui demandaient le ndewénati (les étrennes) et le roi leur offrait de l’argent.

-Les marigots Taa-tang et Qourine : Le roi les traversait. Après tout ce parcours, le roi rejoignait les Ngayokh de Sirganté où une belle fête l’attendait. Avant de terminer tout le Sooso, le roi effectuait deux aller-retour entre les Ngayokh de Siganté et le Ngithie Ngoulanguème.

Croquis (le cas échéant)

De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement

État sanitaire

Ce parcours est encore en bon.

Valeur patrimoniale : il est très important pour les habitants de ces localités.

Lieux associés (autour de la même thématique)

Diadiel (lieu des Pangool royaux), Fandane (lieu de consommation de la viande de la chèvre tuée en offrande

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Le mythe de la case sacrée : La case encore visible aujourd’hui est toute petite, environ trois mètres carrés, mais quand le roi y accédait, elle s’élargissait.

Le mythe du Sooso : Le rituel du Sooso permettrait un bon hivernage et protégerait le royaume des calamités naturelles.

Le mythe du marigot Taa-tang : Le roi y organisait une baignade annuelle pour tous les citoyens du royaume qui le désirait. Cette baignade les purifierait et les protégerait du mauvais œil.

Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Les kaan Bouca Thilass portent le nom du roi Bouca Thilass (XVIIe siècle) car ils auraient poussé suite au bain mystique de ce roi. La case sacrée de Diaadiel était réservée uniquement au roi et quiconque s’aventurerait à y pénétrer serait puni par les Pangool royaux

Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial

Fonctions initiales : lieux de libation et de prière

Fonctions actuelles : lieux de libation

Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial

Propriété publique, propriété privée, classé monument historique, à classer, représentation (lieu de mémoire ou non)

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

En dehors du Sooso annuel, les rois et leurs familles se rendaient souvent à Diaadiel sur les lieux concernés par le rituel du Sooso afin de faire le Tiour des Pangools royaux (libation des génies religieux. Pour ces libations, ce ne sont pas les deux frère et sœur qui les accompagnaient. En effet, la sœur se chargeait des libations des femmes et le frère s’occupaient des hommes. Par ailleurs, M. Lat-Grand NDIAYE et Mme Codou NDIAYE interrogés dans le cadre de cet élément de patrimoine sont les enfants de Yan Ndiana DIOUF et neveux de Lat-souck DIOUF, les guides du Sooso du dernier roi du Sine Mahécor Diouf. Aujourd’hui, même si la royauté n’existe plus ils continuent d’entretenir la tradition et assurent le Tiour des Pangool.

Sources

Tradition orale

DIOUF Mahécor, conservateur et chargé de communicationde la maison royale, Diakhao

NDIAYE Codou, ménagère, héritière des Tiour des Pangool royaux, Diaadiel

NDIAYE Lat-Grand, cultivateur, héritier des Tiour des Pangool royaux, Diaadiel

Sources écrites

TOURE Fatou Touth, Rites funéraires et coutumes d’inhumation en Pays seereer du Siin, mémoire de maîtrise, département d’histoire, UCAD. 1998-1999. 110 p.

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis