IVRAF FA 0024 : Thiour Djidiack (Rituel)
Sommaire
Références du dossier documentaire
Numéro du dossier
IVRF_FA_0024
Date d'enquête
Le 04/10/2012
Nom et prénom de l'enquêteur
SECK Badé
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
Rituel de libation
Appellations successives
Thiour Djidiack
Type de patrimoine
Patrimoine matériel
Thématique
SENGHOR
Localisation
Communauté rurale : Fimela
Village : Djillor Djidiack
Adresse
Références cadastrales (le cas échéant)
Section :.......... N° parcelle(s) :..........
Géolocalisation
Latitude : 14°06'53.18 Nord
Longitude : 16°39'20.60 Ouest
Historique et description
Acteur(s)
Les Fils de Djidiack Selbé
Date/période de réalisation
Après la mort de Djidiack Selbé
Historique
Le village de Djillor Djidiack fut fondé par Djidiack Selbé. Ce dernier était doté d’un pouvoir mystique extraordinaire. Alors qu’il devenait de plus en plus vieux, les populations ne cessaient de s’interroger sur sa succession. Il leur répondit qu’au moment venu il leur communiquerait le jour exact de sa mort mais son cadavre ne sera vu par personne. Par contre, il leur prédit qu’avant de partir, il laisserait ses chaussures quelque part. Il prit également le soin de leur ordonner d’entretenir ce site et d’y effectuer des libations car c’est en ce lieu qu’il exaucerait tous leurs vœux.
A sa disparition, les choses se déroulèrent comme prévues et son fils ainé alla à la recherche dudit lieu conformément aux prédictions de son père. Après quelques recherches, il finit par découvrir les chaussures de son père posées sous un "ngaan"(celtis integrifolia) et voila comment est né le rituel qu’ils dénommèrent « Thiour Djidiack » (Thiour appellation sérère signifiant libation). L’arbre sous lequel furent retrouvées les chaussures est considéré comme le symbole du Fangool (génie religieux) Djidiack.
Par ailleurs, l’histoire du « Thiour Djidiack » est étroitement liée à celle de SENGHOR. En effet, d’après nos interlocuteurs, SENGHOR tenait énormément à ce rituel et même en tant que président, il venait régulièrement y faire des libations.
Notons enfin que malgré le temps, le « Thiour Djidiack » est effectué jusqu’à présent par les populations de Djillor Djidiack qui voient en ce rituel une panacée à tous leurs problèmes.
Description
Selon l’actuel Sathiour (responsable des libations) du village dénommé Fata Faye, le rituel de libation peut être effectué à tout moment et pour n’importe quelle situation. En effet, toute personne ayant un problème quelconque peut solliciter le Fangool (génie religieux). Pour ce faire il faudrait au préalable passer par le Sathiour qui est le seul habilité à autoriser l'accès au site du Fangool.
Une fois sur place, le Sathiour ouvre le rituel en préparant des boules de mil qu’il met sur une petite calebasse. Ensuite la petite calebasse est remise à la personne qui sollicite l’aide du Fangool afin qu’il puisse exprimer tout bas ses vœux. Après avoir fini, il redonne la petite calebasse au Sathiour qui verse les boules de mil et du vin sur l’arbre en récitant la formule ci-après : « je ne sais pas quel vœu il a exprimé mais faites que cela se réalise car vous aviez promis que vous aideriez toute personne qui viendrait ici vous solliciter quelque soit son origine. » A la fin de son récital, le Sathiour donne la parole aux notables qui tour à tour font des prières. La cérémonie se termine par une prière collective faite par l’ensemble des personnes présentes sur le site.
Par ailleurs il faut noter que, dans certains cas, un bœuf peut être réclamé par le Sathiour. Il s’agit de circonstances exceptionnelles comme par exemple lorsqu’une personne exprime un vœu difficile à réaliser (se faire élire président par exemple). Dans ce cas, après avoir effectuer la libation sur le Fangool, le bœuf est égorgé à la place publique. Il est ensuite divisé en deux parties : L’une des parties est jetée dans la mer et l’autre distribuée aux habitants du village.
Croquis (le cas échéant)
De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement
État sanitaire
Valeur patrimoniale :
Lieux associés (autour de la même thématique)
Nérane : village d’origine de Djidiack Selbé fondateur du village de Djillor Djidiack
Diakhao : village d’où le roi Ama codou DIOUF donna l’autorisation à Djidiack Selbé d’habiter dans le site de Djillor.
Fimela : chef lieu communauté rurale
Yayème : village fondé par des ressortissants de Djillor Djidiack
Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
Légende de Fagapa : Au moment de la création le village, il semblerait que Djidiack Selbé aurait trouvé sur les lieux un génie qui l’aurait accueilli lui et ses compagnons. Et lorsqu’ils débroussailler c’est Fagapa qui leur donnait à manger et à boire ». Souley Simon FAYE
Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial
SENGHOR et le pangol Djidiack : « Même étant président SENGHOR venait au village de Djillor pour effectuer des libations sur le pangol Djidiack. Il passait la nuit chez sa maison paternelle (Mbine Diogoye) et le lendemain il entrait dans toutes les maisons pour dire bonjour ». Soulèye Simon FAYE
SENGHOR et le pangol Djidiack : « A chaque fois que SENGHOR venait faire des libations sur le pangol Djidiack, il n’était accompagné par personne ; même pas par ses gardes du corps. D’ailleurs, la dernière fois qu’il est venu, c’était par hélicoptère mais il avait atterri en dehors du village et à marcher seul jusqu’ici ». Birame SENGHOR
Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial: libations protectrices porte bonheur
Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial
Signification actuelle : Cérémonie traditionnelle à caractère sacré
Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial
Sources
Bibliographie
Tradition orale
FAYE Soulèye Simon, chef du village de Djillor Djidiack
SENGHOR Birame, conseiller rural, Djillor Djidiack
FAYE Fata, Sathiour du village de Djillor Djidiack
Sources écrites
Archives, édition de textes
Illustrations
Photographies actuelles
Sous plusieurs angles, si justifié
- Nom de l'image.JPG
Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)
Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles