IVRAF FA 0033 : Ndoute (Rituel d'initiation)
Sommaire
- 1 Références du dossier documentaire
- 2 Désignation
- 3 Localisation
- 4 Historique et description
- 5 Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial
- 5.1 Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
- 5.2 Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial
- 5.3 Fonction(s) initiale(s) et Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial
- 5.4 Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial
- 5.5 Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial
- 6 Sources
- 7 Illustrations
Références du dossier documentaire
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Numéro du dossier
IVRF_FA_00033
Date d'enquête
10/10/2012
Nom et prénom de l'enquêteur
WADE Mame Coumba
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
Rite d’initiation
Appellations successives
Ndoute : Mot sérère signifiant « nid »en français.
C’est le lieu de refuge qui porte nom du rite d’initiation.
Type de patrimoine
Patrimoine immatériel
Thématique
Royauté
Localisation
Communauté Rurale: Fimela
Village: Mbissel
Lieu-dit: Ngane Ndioul
Adresse
Références cadastrales (le cas échéant)
Section :.......... N° parcelle(s) :..........
Géolocalisation
Latitude :14°08’53.99’’ Nord
Longitude:16° 44’45.62’’ Ouest
Historique et description
Acteur(s)
Ancêtres du village
Date/période de réalisation
Date portée, inscription, tradition orale, autre
Historique
Le « Ndoute » défini comme une cérémonie traditionnelle d’initiation en pays Sérère (groupe ethnique du Sénégal)est célébré depuis plusieurs siècles dans tout le royaume du Sine.
Mbissel et Diakhao étaient considérés comme les lieux où le Ndoute était organisé le plus strictement possible dans tout le royaume ce qui fait que seul les hommes ayant fréquentés le Ndoute de Diakhao étaient autorisés à participer au déroulement de l’initiation à Mbissel.
Ce village (Mbissel) première capitale du Sine sous le règne Maïssa Waly Dione est pris à titre d’exemple afin d’illustrer le Ndoute dans la royauté. Dans ce village le Ndoute est organisé aussi bien pour les garçons que pour les filles.
Chez les garçons, le Ndoute était organisé par les sages du village et recevait la visite du roi du Sine.Il rassemblait tous les jeunes garçons circoncis ou en âge de l’être.
Ce rite marquant le passage de l’enfance à l’âge adulte avait pour objectif d’inculquer une bonne éducation aux jeunes, de faire disparaitre leurs mauvaises habitudes et de les enseigner la vertu, le courage et l’honneur. Cette redoutable épreuve soumis aux jeunes de Mbissel fut assimilée par l’ensemble des villageois à une formation militaire.
Le Ndoute se déroulait en saison non pluvieuse et fut organisé pour la dernière fois en 1968 dans le village de Mbissel. Depuis cette date le Ndoute n’est plus célébré en raison de l’indisponibilité des jeunes durant l’année scolaire. Signalons que le Ndoute ne peut être organisé en saison pluvieuse par faute de temps et pour des raisons de sécurité.
Cependant tout comme les jeunes garçons, les filles nouvellement mariées sont soumises à l’épreuve du Ndoute avant leur nuit de noce. Ce rite plus ou moins différent de celui des garçons est organisé dans le but de préparer les jeunes mariées à la vie conjugale. Ce Ndoute se tient jusqu'à présent sous la direction d’une femme âgée appelée Koumakh (responsable des rituels )moyennant une participation financière fixée par cette dernière .
Description
La cérémonie du Ndoute se déroule en deux grandes étapes. La phase préparatoire et la cérémonie proprement dite.
La phase préparatoire, déclenchée par les jeunes en âge d’être initiés, peut être très longue. Il a pour objectif de voir si le Ndoute peut être organisé sans risque. Pour ce faire, les jeunes se rencontrent durant plusieurs nuits au niveau du Tann(étendu de terres salées) afin d’échanger sur la bonne tenue de la manifestation. En partant vers leur lieu de regroupement, les jeunes battent des tam-tam afin d’attirer l’attention des sages du village.
Après chaque nuit de concertation, ils font escale au niveau de la place publique où ils sont rejoints par les vieux du village. A travers un jeu de questions réponses, ces derniers mesurent la capacité, la détermination et le courage des jeunes garçons à vouloir affronter le Ndoute.
Par conséquent, les sages, dans l’optique de mieux se préparer aux contraintes éventuelles du Ndoute, peuvent repousser six(6) à sept(7) fois la demande des jeunes. Une fois que toutes les conditions sont réunis, le koumakh (sage et gardien du Ndoute) donne son avale et demande au Kalma (son adjoint) d’annoncer à la place publique la date prévue pour le Ndoute.
La seconde phase qui marque le début du Ndoute s’ouvre à chaque fois un jour de vendredi. En effet, le vendredi matin les Selbés (accompagnants) font le tour des familles afin de récupérer les futurs initiés. Chaque garçon devait être drapé d’un pagne et un voile blancs offerts obligatoirement par la maman. De même, un bœuf est immolé au sein de chaque famille par le père ou par l’oncle de l’enfant avant qu'il ne parte en la brousse.
Les jeunes rassemblés à la place publique font quatre(4) fois le tour des baobabs en battant des tam-tams et en chantant («rayaam rayamé rayaam fa raoog») sous la direction du Koumakh avant de prendre le chemin de « Ngane Ndioul » (lieu du Ndoute) où doit se dérouler le Ndoute. « Ngane dioule » est un site composé de trois(3) Nganes (celtis intégrifolia) situé à la sortie du village. Une fois sur les lieux, les garçons sont logés dans une case en paille exclusivement conçu pour l’occasion.
Le Ndoute peut durer des jours ou des mois en fonction des circonstances. Durant cette période, des valeurs traditionnelles à travers le savoir faire et le savoir être son inculquées aux jeunes garçons.
Le jour de leur retour est annoncé à tous les villageois à travers une chanson que les nouveaux initiés chantent avant de rentrer (« rayam gatam gatam fa Roog ». A leur retour du Ndoute, les jeunes garçons sont accueillis par l’ensemble des villageois au rythme de chants et de danses. Mais avant de pouvoir adresser la parole à quiconque, ils doivent passer une dernière nuit chez le Koumakh afin de terminer leurs libations . Durant cette nuit, les jeunes jurent de ne jamais divulguer les secrets du Ndoute aux personnes qui n’ont pas eu la chance d’en bénéficier.
Le lendemain matin, chaque maman apporte un plat de poulet en guise de petit déjeuné avant que les enfants ne soient ramenés par les Selbés dans leurs familles respectives
Croquis (le cas échéant)
De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement
État sanitaire
Très bon, bon, passable, mauvais.
Valeur patrimoniale :
Lieux associés (autour de la même thématique)
Village de Fadial
Village Samba Dia
Village Kobongoy 1
Village Kobongoy 2
Village Djédieng
Village Baboucar
Village de Diakhao
Les habitants de ces différents villages étaient invités au Ndoute de Mbissel
Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
Mythe de Bourré : la dernière nuit du Ndoute, le « Mame » (esprit) est appelé par les initiés et leurs Selbés (accompagnants) présents à Ngane Ndioul (lieu du Ndoute) par des chansons. En répondant à l’appel, le « Mame » met en mouvement toute la nature avec une énergie très violente.
Les nouveaux initiés vont tous avoir peur mais le koumakh parvient chaque fois à maitriser le Mame.
Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial
Anecdote 1 : Au moment où les nouveaux initiés sont chez le Koumakh (responsable du Ndoute), le parent d’un garçon décédé au cours du Ndoute ne doit pas montrer sa tristesse devant le public qui n’est pas encore mis au courant.
Anecdote 2 :Seuls les hommes qui avaient eu la chance de fréquenter le Ndoute accompagnaient les morts au niveau des cimetières.
Fonction(s) initiale(s) et Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial
Fonction initiale: Passage de la jeunesse au stade adulte.
Utilisation actuelle:
Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial
Propriété publique, propriété privée, classé monument historique, à classer, représentation (lieu de mémoire ou non)
Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial
Selon le chef de village de Mbissel, les différentes étapes du Ndoute à Ngane Ndioul sont des secrets que seuls les hommes ayant fréquentés les lieux ont le droit de savoir.
Par conséquent on a pas eu connaissance de certaines informations jugées utiles à la rédaction de cette fiche.
Sources
Bibliographie
Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré
Tradition orale
SAGNE Maliame, Chef de village de Mbissel
Sources écrites
Archives, édition de textes
Illustrations
Photographies actuelles
Sous plusieurs angles, si justifié
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Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)
Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles