IVRAF FA 0042 : Mausolée du roi Mahécor DIOUF : Différence entre versions
(→Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial) |
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(Aucune différence)
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Version du 20 juin 2013 à 23:57
Sommaire
Références du dossier documentaire
Numéro du dossier
IVRF_FA_0042
Date d'enquête
31/10/2012
Nom et prénom de l'enquêteur
FAYE Selbé
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
Mausolée
Appellations successives
Mausolée du roi Mahécor DIOUF
Type de patrimoine
Patrimoine matériel
Thématique
Royauté
Localisation
Département
Fatick
Communauté rurale
Diakhao
Village
Diakhao
Adresse
Maison royale, quartier Escale, Diakhao
Références cadastrales (le cas échéant)
Section :.......... N° parcelle(s) :..........
Géolocalisation
Latitude : 14°27’42.76 Nord
Longitude : 16° 17’29.29 Ouest
Historique et description
Acteur(s)
Abou Emile DIOUF, architecte à Dakar
Date/période de réalisation
1991
Historique
Mahécor Diouf est le dernier roi du Sine. Fils de Mbacké NDIAYE et de Birame Mbarou DIOUF, il est né en 1891 à Ndoffène, village situé à deux kilomètres de Diakhao.
Mahécor avait participé à la guerre mondiale de 1914-1918 et avait été blessé à la cuisse. Il aurait donc utilisé le sang qui giclait de sa cuisse en guise d’encre pour écrire une lettre à la France. L’objet de cette lettre était de demander aux autorités françaises de le nommer roi du Sine (actuelle région de Fatick) s’il rentrait vivant de cette guerre.
Avant d’être roi, Mahécor était chef de canton à Gossas puis à Ngayokhème. Il avait également participé symboliquement à la guerre mondiale de 1939-1945. En 1924, il avait alors été intronisé roi du Sine et pendant que les djoundjoung (tambours royaux) rythmaient le « ndatali royal » (percussion royale), il avait tenu ces propos : « je suis monté sur le trône du Sine et je n’en descendrai que lorsqu’il perdra toute sa valeur». Ce fut le cas puisqu’après lui, il n’y a plus eu de roi au Sine. Mahécor avait donc régné pendant quarante cinq ans (de 1924 à 1969).
En effet, lors d’une réunion à Kaolack, la France avait suggéré à Mahécor, chef de la province de Diakhao et à Fodé DIOUF, chef de la province de Kahone de renoncer à leurs privilèges royaux et d’accepter l’indépendance que la France leur proposait. C’était à la suite de cette réunion que Mahécor et Fodé avaient officiellement déclaré renoncer à la couronne et aux djoundjoungs. Cependant Mahécor était toujours resté symboliquement roi jusqu’à sa mort le 3 août 1969 à Diakhao.
Il est décédé suite à une maladie et est enterré dans la maison royale de Diakhao. Mahécor était le seul roi du Sine, mort musulman. Il avait un pouvoir réel et était un fervent défenseur de la culture et de la tradition sérère.
Il était qualifié de dirigeant pacifiste et généreux. Il avait comme surnom, le roi débonnaire. En bon sérère, les djoundjoungs l’ont accompagné jusque dans sa tombe. Il avait alors deux hymnes que ses percussionnistes griots lui avaient dédié : - « Kor Ndioba Rog som, Rog som, Rog som » (si ce n’est Dieu, personne ne peut défier Mahécor). - « Yaro bakh, yaro bakh, yaro bakh » (la politesse est le fruit d’une réussite fructueuse).
Description
A l’origine, la tombe de Mahécor était un simple amas de sable sans doute parce qu’il est mort musulman et que les tombes des musulmans ne doivent pas être imposantes.
C’est alors en 1991 que l’actuel mausolée a été construit sous le conseil du ministère de la culture par respect pour celui qui fut le dernier roi du Sine. La tombe de Mahécor est différente des autres tombes de la maison royale du fait de sa position géographique.
Le mausolée est situé du nord au sud tandis que les autres tombes sont situées d’est en ouest. Cette particularité est d’ordre religieux car les autres rois étaient des animistes alors que Mahécor était devenu musulman.
Le mausolée est une construction moderne d’environ douze mètres carrés situé à droite de l’entrée de la cour de la maison royale. La tombe fait face au baobab Latsouck Faniame FAYE. A travers les grilles de la porte d’entrée du mausolée, l’on aperçoit deux djoundjoungs à coté du tombeau. Ciment, faïence, fer forgé sont les différents matériaux utilisés pour la construction du mausolée.
État sanitaire
Bon
Lieux associés (autour de la même thématique)
Ndoffène (Mahécor y est né)
Ngayokhème et Gossas (il y avait été chef de Canton)
Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
-Le jour de la naissance de Mahécor, une grosse lueur aurait illuminé tout le village de Ndoffène. Mahécor Diarra DIOUF, conservateur de la maison royale, Diakhao
- Tous les ânes du village se seraient mis à braire de façon inhabituelle pour lui souhaiter la bienvenue. Mahécor Diarra DIOUF, conservateur de la maison royale, Diakhao
Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial
Lors d’une réunion à Kaolack où la France proposait aux dirigeants sénégalais d’opter pour une nation indépendante, Léopold Sédar Senghor alors présent à la réunion avait demandé à Mahécor de l’attendre à la fin de la séance.
Cependant, Mahécor ne l’avait pas attendu, ne voulant pas faire croire à la population, un complot avec Senghor pour l’accès du Sénégal à l’indépendance. C’est par la suite qu’il avait appris que Senghor voulait lui offrir un billet pour se rendre à la Mecque. Il n’avait pas voulu de ce billet sous prétexte qu’aucun roi du Sine ne s’était rendu à ce lieu.
Fonction(s) initiale(s) et utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial
Fonction initiale : tombe
Utilisation actuelle : tombe, lieu de mémoire et de recueillement
Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial
Statut : propriété privée de la famille royale de Diakhao
Signification actuelle : Le mausolée de Mahécor attire bon nombre de visiteurs et sa valeur selon nos interlocuteurs est inestimable.
Sources
Bibliographie
Tradition orale
BA Birane, enseignant, Diakhao
DIOUF Khady, fille du roi Mahécor, Diakhao
DIOUF Mahécor Diarra, conservateur de la maison royale, Diakhao
Sources écrites
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine, in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972, Dakar, 777 p.
GRAVRAND Henri, La civilisation sereer : Coosan, Abbeville, Les Nouvelles Editions Africaines, 1981, 361p.