IVRAF FO 174: Village de Médina Sangako : Différence entre versions
(→07/01/2014) |
(→Culture(s) orale(s) en lien avec l’élément patrimonial) |
||
(5 révisions intermédiaires par le même utilisateur non affichées) | |||
Ligne 16 : | Ligne 16 : | ||
WADE Mame Coumba | WADE Mame Coumba | ||
− | + | =='''''Désignation'''''== | |
Dénomination(s) actuelle(s) | Dénomination(s) actuelle(s) | ||
Ligne 32 : | Ligne 32 : | ||
===Thématique=== | ===Thématique=== | ||
− | + | =='''''Localisation'''''== | |
===Communauté Rurale=== | ===Communauté Rurale=== | ||
Ligne 53 : | Ligne 53 : | ||
− | + | =='''''Historique et description'''''== | |
===Acteur(s)=== | ===Acteur(s)=== | ||
Ligne 126 : | Ligne 126 : | ||
'''Kaolack''': l’institut islamique du village appartient à la famille El hadj Ibrahima Niass de Kaolack | '''Kaolack''': l’institut islamique du village appartient à la famille El hadj Ibrahima Niass de Kaolack | ||
− | + | =='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l’élément patrimonial'''''== | |
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)=== | ===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)=== | ||
Ligne 135 : | Ligne 135 : | ||
'''Anecdote 2''': Avec le classement de la forêt de Sangako, les habitants de Madina Sangako avaient prêté des périmètres cultivables aux habitants du village de Sangako. Omar Gueye Fall | '''Anecdote 2''': Avec le classement de la forêt de Sangako, les habitants de Madina Sangako avaient prêté des périmètres cultivables aux habitants du village de Sangako. Omar Gueye Fall | ||
− | |||
===Fonction(s) initiale(s) et utilisation(s) actuelle(s) de l’élément patrimonial=== | ===Fonction(s) initiale(s) et utilisation(s) actuelle(s) de l’élément patrimonial=== | ||
Ligne 141 : | Ligne 140 : | ||
'''Fonction initiale''': Lieu de refuge | '''Fonction initiale''': Lieu de refuge | ||
− | '''Fonction actuelle''': lieu d’habitation et d’activité économique | + | '''Fonction actuelle''': lieu d’habitation et d’activité économique |
===Statut et signification actuelle de l’élément patrimonial=== | ===Statut et signification actuelle de l’élément patrimonial=== |
Version actuelle en date du 27 mars 2014 à 12:06
Sommaire
- 1 Références du dossier documentaire
- 2 N° de dossier
- 3 Date d’enquête
- 4 07/01/2014
- 5 Nom et prénom de l’enquêteur
- 6 Désignation
- 7 Localisation
- 8 Historique et description
- 9 Culture(s) orale(s) en lien avec l’élément patrimonial
- 9.1 Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
- 9.2 Anecdote(s), discours, impression(s) sur l’élément patrimonial
- 9.3 Fonction(s) initiale(s) et utilisation(s) actuelle(s) de l’élément patrimonial
- 9.4 Statut et signification actuelle de l’élément patrimonial
- 9.5 Informations complémentaires sur l’élément patrimonial
- 10 Sources
- 11 Illustrations
Références du dossier documentaire
N° de dossier
IVRAF_FO_0174
Date d’enquête
07/01/2014
Nom et prénom de l’enquêteur
WADE Mame Coumba
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
Village
Appellations successives
Al Madina, Médina Sangako
Type de patrimoine
Patrimoine matériel
Thématique
Localisation
Communauté Rurale
Toubacouta
Village
Médina Sangako
Références cadastrales (le cas échéant)
Section : ………… N° parcelle(s) : ……...……….
Géolocalisation
Latitude:
Longitude:
Historique et description
Acteur(s)
Ancêtres Sérères
Date/période de réalisation :
Vers 1790
Historique
Le mouvement d’islamisation déclenché par l’Almamy du Rip, Maba Diakhou Ba, contre les non musulmans des îles entraina différentes guerres religieuses. Cette situation sera à l’origine de la fondation de plusieurs villages du Niombato dont Médina Sangako.
En effet, les habitants de l’actuel village de Médina Sangako étaient parmi les premiers à s’islamiser au niveau des îles du Saloum, précisément à Djirnda; leur village d’origine. Suite à leur nouveau statut, leur cohabitation était devenue difficile avec les non-convertis. C’est ainsi qu‘en 1787, les différents chefs de familles musulmanes décidèrent de quitter leur terroir d’origine et de s’exiler quelque part où ils pourraient pratiquer librement leur religion et s’adonner à diverses activités économiques.
Dans cette dynamique, ils passèrent par l’île de Diogane où ils trouvèrent Jamé Ba (originaire de Djirnda) et en fit leur guide du fait de son âge. Après Diogane, ils s’installèrent à Bétenty chez Marone Ba (frère maternel de Jamé Ba de la lignée des Coofan) mais il n’y avait pas assez de terres pour la culture et leurs enfants gâchaient les récoltes des populations autochtones. Suite à cela, Marone Ba leur demanda de rejoindre son frère Mané Ba à Sangako (village du Niombato). En quittant Bétenty, ils passèrent par Missirah, chez Senghor Ba (frère maternel de Jamé Ba). Ce dernier voulait les héberger mais une communauté de cette taille devait former son propre village, ce qui n’était pas possible entre Missirah et Néma-Baa. Senghor leur proposa alors de suivre le bolong pour rejoindre Sangako.
A cause de la nuit, ils dépassèrent Sangako et arrivèrent à Sandikoly. Finalement, ils se rendirent compte de leur méprise et firent demi-tour. Ils arrivèrent tard dans la nuit à proximité du bolong de Sangako où ils allumèrent du feu en attendant la levée du soleil.
Quelques instants après, le plus âgé de la famille Dianko les aperçut et en informa aussitôt Mané Ba. Ce dernier se déplaça et discuta tranquillement avec eux. Après leur avoir prêté oreille attentive, il demanda à la famille Dianko de leur fournir des terres cultivables, juste derrière leurs champs.
Après trois ans de pérégrination, les habitants s’installèrent définitivement en 1790 et nomma le village Médine en hommage à la deuxième ville sainte de l’islam où s’était installé, en 622, le prophète Mohamed (PSL) après treize années de mission à la Mecque durant lesquelles il fit face à toutes sortes de persécution et d’offenses. Leur départ de Djirnda étant assimilé aux épreuves endurées par le prophète à la Mecque, les populations trouvèrent enfin un lieu où ils pourraient vivre en sécurité et en toute quiétude.
Peu de temps après leur installation, la famille Dianko s’étant rendu compte de la proximité des deux villages, demanda aux habitants de Médina Sangako de se déplacer un peu plus loin. Ces derniers refusèrent car ils commençaient déjà à se familiariser avec le milieu.
Par ailleurs, le fondateur du village, Jame Ba, qui à eu à participer à plusieurs guerres religieuses, fut tué à Mbassis (dans le Log), où il se battait contre les Sereer païens, à côté des troupes musulmanes. Le village faisant partie de l’ancien canton de Sangako connut deux Jaraf dont le premier fut Babacar Ndane Fall et dix chefs de village dont le premier fut Ansou Kangou Senghor. Ainsi, les premiers à s’installer à Médina Sangako sont les familles Sarr, Jamé, Senghor (Mbind Ngor), Fall, Thior, Senghor.
Description
Situé dans le département de Foundiougne, le village de Médina Sangako fait partie des différents villages qui constituent la communauté rurale de Toubacouta.
Avec une superficie habitable d’environs deux (2) kilomètres carrées, le village est limité au nord par le bolong de Sangako, au sud par le village de Soukouta et la forêt de Sangako, à l’est par le village de Sandikoly et à l’ouest par le village de Toubacouta.
La zone se caractérise par un climat de type soudano-sahéliens et une diversité végétative dominée par les arbres fruitiers (manguiers, anacardiers, ditax…).
Médina Sangako, est le deuxième plus grand village du Niombato après Missirah, avec une population d’environ 1677 habitants répartis entre 133 ménages. Le village est constitué de sept quartiers qui sont Sasaar, Mbalème, Thiorthior, Dirkème, Sindianlé, Mbayène et Mbind Ngor. D’un point de vue architectural, Médina Sangako offre un décor mixte constitué à la fois de maisons en matériaux traditionnels (paille, feuilles de rônier, bois etc.) et de constructions modernes (bâtiments en ciment, fer et béton).
Par ailleurs, Médina Sangako dispose de deux instituts islamiques : l’institut islamique Imam Malick et l’institut islamique Alfa la. Le village compte également une seule école élémentaire datant de 1996, un collège d’enseignement moyen (CEM) en 2009 et une case de santé. Faiblement électrifié, le village peine également à s’approvisionner en eau potable; les puits constituent les principales sources d’eau du fait de la coloration saumâtre de l’eau du robinet.
Village à cent pour cent (100%) sérère et à cent pour cent (100%) musulman, Madina Sangako compte une mosquée et une zawiya.
Elle est également un pole de développement grâce à la diversité de ses activités économiques. L’agriculture (mil, riz, haricot local, arachide), la pêche, l’élevage (de bovins, ovins, caprin…) sont d’importantes sources de revenus.
Partie intégrante de la Réserve de la biosphère du Delta de Saloum (RBDS) et de la forêt de Sangako, le village polarise diverses ONG et programmes intervenant en son sein (JICA, Nébéday, PEPAM…). Ces derniers, intervenants dans la production de miel, la régénération de la mangrove, la promotion de la culture du moringa, l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à un assainissement de qualité …, viennent en appui aux différentes associations et GIE du village (Dioubo, Kogne Bou Leer, Léona, Gie Mboga yiif, GIE Dahar Rocky Niasse…).
Du point de vue ludique, les habitants de Médina Sangako organisent annuellement un Gamou appelé Gamou Ana Barham vers le mois de Mai. Les différents groupements de femmes organisent chaque année des conférences dans le village et une série de manifestations à l’occasion de la semaine de l’école de base.
État sanitaire
Bon
Lieux associés (autour de la même thématique)
Djirnda: Village d’origine des habitants de Médina Sangako
Diogane: village où ils ont trouvé Jamé Ba
Bettenty: village où ils résidèrent en premier
Missirah: Village où ils ont trouvé Senghor Ba qui leur a indiqué le bolong de Sangako
Sangako: Dernier village d’accueil des populations
Sandicoly : village où ils sont descendus quand ils étaient perdus dans la nuit
Médine: Ville sainte d’Arabie saoudite et homonyme du village
Kaolack: l’institut islamique du village appartient à la famille El hadj Ibrahima Niass de Kaolack
Culture(s) orale(s) en lien avec l’élément patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
Anecdote(s), discours, impression(s) sur l’élément patrimonial
Anecdote 1: En 1957, les anciens du village s’opposèrent farouchement à l’établissement de l’école française dans le village. Ce qui fait que Sangako compte parmi les villages récemment scolarisés. Omar Gueye Fall
Anecdote 2: Avec le classement de la forêt de Sangako, les habitants de Madina Sangako avaient prêté des périmètres cultivables aux habitants du village de Sangako. Omar Gueye Fall
Fonction(s) initiale(s) et utilisation(s) actuelle(s) de l’élément patrimonial
Fonction initiale: Lieu de refuge
Fonction actuelle: lieu d’habitation et d’activité économique
Statut et signification actuelle de l’élément patrimonial
Statut: village de la Communauté Rurale de Toubacouta
Signification actuelle: Madina-Sangako est leur refuge, leur terre d’accueil après un périple qui a duré plus de trois ans. C’est pour cette raison que l’attachement est très fort avec les habitants.
Informations complémentaires sur l’élément patrimonial
Sources
Bibliographie
Tradition orale
Omar Gueye Fall, chef de Village, Médina Sangako
Sources écrites
Communauté rurale de Toubacouta, Plan local de développement de la communauté rurale de Toubacouta 2009-2014, élaboré en partenariat avec l’appui du PNDL de CADDEL CONSULTING et de l’ARD de Fatick, décembre 2009
Journal officiel du Sénégal et dépendances, 1892, page 185
Khaled Ridha, Le prophète de l'islam et ses califes: religion, classes sociales et pouvoir ..., Publibook, 2011, 495 pages
Maulana Muhammad Ali, Le Prophète de L'Islam, Ahmadiyya Isha’ at Islam, Lahore, USA, 2012, 12 pages
ONUDI, Rapport d’études : cartographie territoriale delta du Saloum, Août 2009, 115 pages
R. Van Chi Bonnardel, Exemple de migrations multiformes intégrées : les migrations de Nyominka (îles du Bas-Saloum sénégalais), Bulletin de l'IFAN, série B, 1977, vol. 39, n° 4, p. 837-889
Sagne Mohamadou, Sénégal: La Jica équipe les organisations transformatrices de produits locaux, Journal le soleil, 22 Février 2012
V. Martin et C. Becker, Documents pour servir à l’histoire des îles du Saalum, Publié dans le Bulletin de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire, Tome 41, Série B, n° 4, octobre 1979, p. 722-772
Zewde Bahru, Society, State, and Identity in African History, African books collective, Association of African Historians, 2008 ,430pages
R. Van Chi Bonnardel, Exemple de migrations multiformes intégrées : les migrations de Nyominka (îles du Bas-Saloum sénégalais), Bulletin de l'IFAN, série B, 1977, vol. 39, n° 4, p. 837-889
Sitographie
http://ropem.org/listeOCB.html
http://univi.net/faydha/iihank/presentation.htm
http://www.nebeday.org/2012_11_01_archive.html
http://www.pepam.gouv.sn/acces.php?idloc=09234027
Illustrations
Photographies actuelles
Sous plusieurs angles, si justifié
- Nom de l'image.JPG
Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)
Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles