IVRAF FA 0009 : Pangool (cérémonie) de la maison royale : Différence entre versions
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Version actuelle en date du 21 juin 2013 à 01:18
Sommaire
Références du dossier documentaire
Numéro du dossier
IVRAF_FA_0009
Date d'enquête
19/09/2012
Nom et prénom de l'enquêteur
SECK Badé
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
Rituels de libations et d’offrandes
Appellations successives
Pangool de la maison royale
Type de patrimoine
Patrimoine immatériel
Thématique
Royauté
Localisation
Communauté rurale
Diakhao
Village
Diakhao
Adresse
Quartier Escale
Références cadastrales (le cas échéant)
Section :.......... N° parcelle(s) :..........
Géolocalisation
Latitude : 14°27’43.49 N
Longitude : 16°17’25.12 O
Historique et description
Acteur(s)
Acteur du fangool Kanguère : Diogo Gnilane
Acteur du fangool Lat Souk Faniame Faye : inconnu
Date/période de réalisation
Kanguère : XVème siècle
Fangool Lat Souk Faniame : indéterminée
Historique
La naissance du Fangool ou Pangool (au pluriel) est étroitement liée à l’esprit païen et superstitieux de la société sérère traditionnelle. En effet, en un moment donné de leur histoire, les sérères étaient en proie à des famines et à des calamités d’une telle cruauté qu'ils pensèrent que la colère divine s’abattait sur eux. Pour pallier à cela, ils organisèrent une grande cérémonie de libations sous un arbre afin de se faire pardonner par les cieux. A la fin de la cérémonie ils laissèrent les restes de leur repas sur les racines de l’arbre et rentrèrent chez eux. Par coïncidence, il plut abondamment et de bonnes récoltes s’en suivirent. Frappés par ce phénomène, les sérères décidèrent de pérenniser la cérémonie et de l’inscrire au calendrier de leurs manifestations annuelles. C’est ainsi que sont nés les pangool dans la société sérère. Au fil du temps, la pratique s’est diversifiée et chaque village a fini par avoir ses propres pangool.
Dans la royauté, les pangool avaient toujours occupé une place centrale et certains d’entre eux subsistent jusqu’à présent. C’est le cas du fangool kanguère et du fangool Latsouck Faniame Faye situés tous les deux dans la maison royale.
L’origine du fangool kanguère est associée au roi Diogo Gnilane qui, pour obtenir de bonnes récoltes, avait coutume d’égorger un taureau noir à l’approche de l’hivernage.
Le fangool Latsouck Faniame Faye quant à lui est apparu après la mort de ce dernier. En effet, au lendemain de la mort du roi Latsouck Faniame Faye, un petit baobab est sorti de terre de façon mystérieuse à coté de sa tombe. Ce baobab symbolise le fangool Latsouck Faniame Faye.
Description
Le fangool kanguère est matérialisé par ngaan (celtis integrifolia) situé à l’ouest de la maison royale de Diakhao. Pour honorer ce fangool, le roi immolait avant chaque hivernage un bœuf noir sous l’arbre. La cérémonie se déroulait vers 17 heures et était dirigée par le roi lui-même. Le taureau était attaché et la tête enterrée jusqu’aux cornes. Il ne devait pas être égorgé mais plutôt tué à coup de poings. Quand le bœuf roué de coups de poings s’affalait, on déterrait enfin la tête avant de partager le bœuf sacrifié. Tout le monde préparait et mangeait sa part sur place car, dit-on, la viande du bœuf immolé ne devait entrer dans aucune maison sous peine de l'incendier.
Le fangool Latsouck Faniame est quant à lui symbilisé par un baobab qui git au milieu de la maison royale. En effet, le baobab en question abrite une ruche d’abeilles qui parfois sortent et s’attaquent aux personnes de manière violente. Pour les calmer, un rituel consistant à verser du lait autour du baobab est nécessaire. Une fois le rituel effectué, les abeilles disparaissent automatiquement.
Croquis (le cas échéant)
De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement
État sanitaire
Valeur patrimoniale :
Lieux associés (autour de la même thématique)
Le quartier de Ndiaye Ndiaye à Fatick (où vit la famille Ndiaye seule autorisée à effectuer le rituel du fangool kanguère).
Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
Légende des abeilles : « Les abeilles du baobab Latsouck Faniame protégeaient le village de Diakhao. Elles attaquaient violemment tout ennemi qui osait franchir les frontières du village. » Ngor Sarr
Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial
« Le fangool kanguère était dans l’enceinte de la maison royale. Mais, comme on dit que la viande du bœuf incendie les maisons, mon père, Mahécor Diouf avait décidé d’isoler le fangool Kanguère. C’est pourquoi l'arbre se trouve aujourd’hui en dehors de la maison. » Khady Diouf
« Depuis la mort du dernier roi Mahécor Diouf, le rituel du Kanguère n’a été célébré qu’une seule foi. C’était à l’occasion des journées culturelles de 1990 ». Birane Ba
Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial
Fonction (s) initiale (s) : Pangool protecteurs
Utilisation (s) actuelle (s) : Pangool protecteurs
Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial
Statut : propriété privée de la maison royale, lieu de mémoire
Signification actuelle : Les pangool Latsouck Faniame et Kanguère sont très importants pour les résidents de la maison royale qui en font leurs génies protecteurs.
Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial
Sources
Tradition orale
BA Birane, enseignant, Diakhao
DIOUF Mahécor, conservateur et chargé de communication de la maison royale, Diakhao
SARR Ngor, journaliste, Fatick
DIOUF Khady, fille de Mahécor Diouf dernier roi de Sine, Diakhao
Sources écrites
GRAVRAND Henry, la civilisation séreer : Cosaan, Abbeville les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 pages
Illustrations
Photographies actuelles
Sous plusieurs angles, si justifié
Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)
Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles