IVRAF FA 0032 : Village de Fimela : Différence entre versions
(→Acteur(s)) |
(→Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial) |
||
(6 révisions intermédiaires par le même utilisateur non affichées) | |||
Ligne 52 : | Ligne 52 : | ||
===Date/période de réalisation=== | ===Date/période de réalisation=== | ||
− | + | ||
+ | 1907 | ||
+ | |||
===Historique=== | ===Historique=== | ||
− | + | ||
+ | Le village de Fimela fut créé en 1907 par Lamine Sarr. Ce dernier était un grand traitant d’arachide qui, pour développer son commerce, décida de quitter son Néma Ba natal pour rejoindre Ndangane. En route, il passa par Djirnda où il rencontra un certain Samb Singhane SARR avec qui il collabora. Une fois à Ndangane, les deux hommes se répartirent les taches et c’est à Lamine SARR que revint la charge de sillonner la zone pour acheter de l’arachide auprès des agriculteurs des villages environnants. C’est ainsi qu’il s’installa à Simal pour être plus proche des paysans. En effet, c’est à Simal que Lamine SARR rassemblait tous les sacs d’arachides achetés dans la zone avant de les acheminer vers Ndangane à dos d’âne. A Ndangane, Lamine SARR et son ami pesaient leurs sacs d’arachides sur des bascules avant de les transporter à Foundiougne, dans des pirogues. | ||
+ | |||
+ | A l’époque, le site qui abrite aujourd’hui le village de Fimela était inoccupé. Il était juste une vaste étendue de champs que les habitants des environs appelaient « a pimb alaa » en référence à son relief élevé (pimb alaa, expression Sérère signifiant le plateau). | ||
+ | |||
+ | Après quatre ans de présence dans la zone, Lamine SARR se sentit attiré par ce site de « pimb alaa » qu’il trouvait stratégique. Ainsi, il construisit trois cases à Simal qu’il transporta aussitôt dans le site et fonda le village qu’on appellera, plus tard, Fimela (fimp laa), par déformation de langage (Fimela vient de « pimb alaa »). | ||
+ | |||
+ | Depuis, le village de Fimela a connu d’importantes modifications. En effet, juste après sa création, Fimela comptait seulement le quartier de Pindalang (pind a lang : maison du bas coté). Hormis Pindalang, le village compte, aujourd’hui, trois autres quartiers que sont : Pinetok (les maisons du sommet), Cité enseignant et Keur Dimbelé. | ||
+ | |||
+ | Administrativement, le village de Fimela était, à l’époque coloniale, rattaché au canton de Ndangane. Mais aujourd’hui, il est chef lieu de communauté rurale et d’arrondissement. | ||
+ | Sur le plan architectural, des constructions modernes sont venues progressivement se substituer aux habitions traditionnelles en pailles. | ||
+ | |||
+ | Le village de Fimela est également évoqué dans l’œuvre pétique de SENGHOR comme du reste en témoignent la stèle implantée en 2006 dans le village et sur laquelle sont gravés ces versets : « J’emprunterai la flûte qui rythme la paix des troupeaux. Et tout le jour assis à l’ombre de tes cils, près de la fontaine Fimla ». (extrait de « Chants pour signare », NOCTURNES). | ||
+ | |||
===Description=== | ===Description=== | ||
− | + | ||
+ | Le village de Fimela se situe dans le département de Fatick. Il est limité au Nord par la commune de Diofior, au Sud par le village de Djilor, à l’Ouest par le village de Simal et à l’Est par les villages de Yayème et de Samba Dia. | ||
+ | |||
+ | Fimela fait partie des plus gros villages de la contrée avec quatre quartiers que sont : Pindalang (qui est le quartier d’origine), Pindtok, Cité enseignant et keur Dimbalé (dernier quartier). La population du village est estimée à 3083 habitants dont 684 femmes, 564 hommes, 962 garçons et 873 filles. | ||
+ | |||
+ | Sur le plan architectural, on note la coexistence de trois styles différents. D’abord, un style traditionnel (insignifiant) caractérisé par des habitations construites entièrement en matériaux locaux (cases en paille et en feuilles de rônier, clôture en palissade). | ||
+ | Il y a ensuite des maisons de style mixte qui font la symbiose entre matériaux modernes et matériaux traditionnels. Dans de telles habitations, le mur est en ciment et les chambres en pailles ou inversement. | ||
+ | |||
+ | Il y a enfin que l’architecture de Fimela est majoritairement dominée par des maisons modernes. Quelques unes sont à étage et la majorité est constituée de bâtiment simple sans étage. Ces maisons sont, en grande partie, construites de matériaux modernes tels que le ciment, le béton, le fer… | ||
+ | |||
===Croquis (le cas échéant)=== | ===Croquis (le cas échéant)=== | ||
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement'' | ''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement'' | ||
Ligne 63 : | Ligne 87 : | ||
''Valeur patrimoniale :'' | ''Valeur patrimoniale :'' | ||
===Lieux associés (autour de la même thématique)=== | ===Lieux associés (autour de la même thématique)=== | ||
+ | |||
+ | '''Néma Ba''' : village d’origine de Lamine SARR, fondateur de Fimela | ||
+ | |||
+ | '''Touba Couta''' : arrondissement dans lequel se situe Néma Ba | ||
+ | |||
+ | '''Foundiougne''' : région dans lequel se situe Néma Ba | ||
+ | |||
+ | '''Djirnda''' : village où Lamine SARR rencontra Samb Si Nghane SARR | ||
+ | |||
+ | '''Simal''' : village où furent confectionnées les premières cases de Fimela | ||
+ | |||
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''== | =='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''== | ||
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)=== | ===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)=== | ||
Ligne 69 : | Ligne 104 : | ||
''Utilisation de l’espace, gestes associés'' | ''Utilisation de l’espace, gestes associés'' | ||
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial=== | ===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial=== | ||
− | '' | + | |
+ | '''Statut''': Chef lieu de Communauté rurale et d'Arrondissement du même nom | ||
+ | |||
+ | '''Signification actuelle:''' Le village de Fimela, du point de vue de sa proximité avec Djilor, est l’un des lieux les plus importants du « Royaume d’enfance » de Senghor. Ainsi, pour toute personne intéressée par la vie et l’œuvre de SENGHOR, le passage dans le village de Fimela est impératif. | ||
+ | |||
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial=== | ===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial=== | ||
+ | |||
+ | Les personnes que nous avons interrogées sur le lien entre SENGHOR et le village de Fimela nous ont répondu qu’ils n’en savaient pas grand-chose. Ce d’autant plus que l’enfance de SENGHOR remonte à bien avant leurs naissances. Nous nous sommes juste fié à l’œuvre poétique pour en déduire que Fimela a marqué l’enfance de SENGHOR. Il faut noter que le village de Fimela n’a été créé qu’un an après la naissance de SENGHOR. On peut donc présumer qu’à l’époque, le village ne comptait qu’une poignée de maisons. | ||
+ | |||
+ | Par ailleurs, notre tâche n’a pas été facile à Fimela dans la mesure où le chef de village était trop réservé à notre égard. Et malgré la stratégie que nous avons déployée, nous n’avons pas réussi à lui soutirer les informations utiles sur l’historique du village. C’est la raison pour laquelle, dans ce dossier, nous n’avons mentionné ni légendes ni anecdotes. | ||
+ | |||
=='''''Sources'''''== | =='''''Sources'''''== | ||
===Bibliographie=== | ===Bibliographie=== | ||
Ligne 76 : | Ligne 120 : | ||
conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré'' | conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré'' | ||
===Tradition orale=== | ===Tradition orale=== | ||
− | '' | + | |
+ | '''SARR Malang''', chef du village de Fimela et petit fils de Lamine SARR (fondateur du village) interrogé à Djilor | ||
+ | |||
+ | '''SENE Karim''', Président de la communauté rurale de Fimela, interrogé à Fimela | ||
+ | |||
+ | '''BASSE Pierre Ngor''', ancien proviseur, interrogé à Yayème | ||
+ | |||
===Sources écrites=== | ===Sources écrites=== | ||
''Archives, édition de textes'' | ''Archives, édition de textes'' |
Version actuelle en date du 11 octobre 2013 à 14:41
Sommaire
Références du dossier documentaire
Numéro du dossier
IVRF_FA_0032
Date d'enquête
Le 12/10/2012
Nom et prénom de l'enquêteur
SECK Badé
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
Village
Appellations successives
A pimb alaa (« a pimb alaa » signifiant en sérère le plateau), Fimela
Type de patrimoine
Patrimoine matériel
Thématique
SENGHOR
Localisation
Département
Fatick
Village
Fimela
Adresse
Références cadastrales (le cas échéant)
Section :.......... N° parcelle(s) :..........
Géolocalisation
Latitude : Longitude :
Historique et description
Acteur(s)
Lamine SARR
Date/période de réalisation
1907
Historique
Le village de Fimela fut créé en 1907 par Lamine Sarr. Ce dernier était un grand traitant d’arachide qui, pour développer son commerce, décida de quitter son Néma Ba natal pour rejoindre Ndangane. En route, il passa par Djirnda où il rencontra un certain Samb Singhane SARR avec qui il collabora. Une fois à Ndangane, les deux hommes se répartirent les taches et c’est à Lamine SARR que revint la charge de sillonner la zone pour acheter de l’arachide auprès des agriculteurs des villages environnants. C’est ainsi qu’il s’installa à Simal pour être plus proche des paysans. En effet, c’est à Simal que Lamine SARR rassemblait tous les sacs d’arachides achetés dans la zone avant de les acheminer vers Ndangane à dos d’âne. A Ndangane, Lamine SARR et son ami pesaient leurs sacs d’arachides sur des bascules avant de les transporter à Foundiougne, dans des pirogues.
A l’époque, le site qui abrite aujourd’hui le village de Fimela était inoccupé. Il était juste une vaste étendue de champs que les habitants des environs appelaient « a pimb alaa » en référence à son relief élevé (pimb alaa, expression Sérère signifiant le plateau).
Après quatre ans de présence dans la zone, Lamine SARR se sentit attiré par ce site de « pimb alaa » qu’il trouvait stratégique. Ainsi, il construisit trois cases à Simal qu’il transporta aussitôt dans le site et fonda le village qu’on appellera, plus tard, Fimela (fimp laa), par déformation de langage (Fimela vient de « pimb alaa »).
Depuis, le village de Fimela a connu d’importantes modifications. En effet, juste après sa création, Fimela comptait seulement le quartier de Pindalang (pind a lang : maison du bas coté). Hormis Pindalang, le village compte, aujourd’hui, trois autres quartiers que sont : Pinetok (les maisons du sommet), Cité enseignant et Keur Dimbelé.
Administrativement, le village de Fimela était, à l’époque coloniale, rattaché au canton de Ndangane. Mais aujourd’hui, il est chef lieu de communauté rurale et d’arrondissement. Sur le plan architectural, des constructions modernes sont venues progressivement se substituer aux habitions traditionnelles en pailles.
Le village de Fimela est également évoqué dans l’œuvre pétique de SENGHOR comme du reste en témoignent la stèle implantée en 2006 dans le village et sur laquelle sont gravés ces versets : « J’emprunterai la flûte qui rythme la paix des troupeaux. Et tout le jour assis à l’ombre de tes cils, près de la fontaine Fimla ». (extrait de « Chants pour signare », NOCTURNES).
Description
Le village de Fimela se situe dans le département de Fatick. Il est limité au Nord par la commune de Diofior, au Sud par le village de Djilor, à l’Ouest par le village de Simal et à l’Est par les villages de Yayème et de Samba Dia.
Fimela fait partie des plus gros villages de la contrée avec quatre quartiers que sont : Pindalang (qui est le quartier d’origine), Pindtok, Cité enseignant et keur Dimbalé (dernier quartier). La population du village est estimée à 3083 habitants dont 684 femmes, 564 hommes, 962 garçons et 873 filles.
Sur le plan architectural, on note la coexistence de trois styles différents. D’abord, un style traditionnel (insignifiant) caractérisé par des habitations construites entièrement en matériaux locaux (cases en paille et en feuilles de rônier, clôture en palissade). Il y a ensuite des maisons de style mixte qui font la symbiose entre matériaux modernes et matériaux traditionnels. Dans de telles habitations, le mur est en ciment et les chambres en pailles ou inversement.
Il y a enfin que l’architecture de Fimela est majoritairement dominée par des maisons modernes. Quelques unes sont à étage et la majorité est constituée de bâtiment simple sans étage. Ces maisons sont, en grande partie, construites de matériaux modernes tels que le ciment, le béton, le fer…
Croquis (le cas échéant)
De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement
État sanitaire
Très bon, bon, passable, mauvais. Valeur patrimoniale :
Lieux associés (autour de la même thématique)
Néma Ba : village d’origine de Lamine SARR, fondateur de Fimela
Touba Couta : arrondissement dans lequel se situe Néma Ba
Foundiougne : région dans lequel se situe Néma Ba
Djirnda : village où Lamine SARR rencontra Samb Si Nghane SARR
Simal : village où furent confectionnées les premières cases de Fimela
Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
Anecdote(s), discours, impression(s)sur l'ensemble patrimonial
Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial
Utilisation de l’espace, gestes associés
Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial
Statut: Chef lieu de Communauté rurale et d'Arrondissement du même nom
Signification actuelle: Le village de Fimela, du point de vue de sa proximité avec Djilor, est l’un des lieux les plus importants du « Royaume d’enfance » de Senghor. Ainsi, pour toute personne intéressée par la vie et l’œuvre de SENGHOR, le passage dans le village de Fimela est impératif.
Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial
Les personnes que nous avons interrogées sur le lien entre SENGHOR et le village de Fimela nous ont répondu qu’ils n’en savaient pas grand-chose. Ce d’autant plus que l’enfance de SENGHOR remonte à bien avant leurs naissances. Nous nous sommes juste fié à l’œuvre poétique pour en déduire que Fimela a marqué l’enfance de SENGHOR. Il faut noter que le village de Fimela n’a été créé qu’un an après la naissance de SENGHOR. On peut donc présumer qu’à l’époque, le village ne comptait qu’une poignée de maisons.
Par ailleurs, notre tâche n’a pas été facile à Fimela dans la mesure où le chef de village était trop réservé à notre égard. Et malgré la stratégie que nous avons déployée, nous n’avons pas réussi à lui soutirer les informations utiles sur l’historique du village. C’est la raison pour laquelle, dans ce dossier, nous n’avons mentionné ni légendes ni anecdotes.
Sources
Bibliographie
Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré
Tradition orale
SARR Malang, chef du village de Fimela et petit fils de Lamine SARR (fondateur du village) interrogé à Djilor
SENE Karim, Président de la communauté rurale de Fimela, interrogé à Fimela
BASSE Pierre Ngor, ancien proviseur, interrogé à Yayème
Sources écrites
Archives, édition de textes
Illustrations
Photographies actuelles
Sous plusieurs angles, si justifié
- Nom de l'image.JPG
Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)
Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles