IVRAF FO 170: Les savoirs-faire locaux et le village artisanal

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Références du dossier documentaire

N° de dossier

IVRAF_FO_170

Date d’enquête

08/01/2013

Nom et prénom de l’enquêteur

MBENGUE BODIEL

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Arts et cultures, métiers traditionnels, artisanat

Appellations successives

Sculpture, maroquinerie, bijoutier etc.

Type de patrimoine

Patrimoine immatériel

Thématique :

Localisation

Commune

Département : Foundiougne

Communauté rurale : Toubacouta

Lieux-dits

Quartier : Escale

Village : Toubacouta

Adresse

Références cadastrales (le cas échéant)

Section :........N° parcelle(s) :........

Géolocalisation

Latitude : …………………………………………….

Longitude : …………...…………………………….

Historique et description :

Acteur(s) :

Artisans de Toubacouta

Date/période de réalisation :

Les années 90 à nos jours

Historique :

Les savoirs locaux à Toubacouta comprennent les connaissances, savoir-faire et philosophies développés par les communautés qui y résident et qui ont une longue histoire d’interaction avec leur environnement naturel. Pour ces populations rurales, le savoir traditionnel est à la base des décisions prises sur des aspects fondamentaux de leur vie quotidienne. Ceci se vérifie au niveau de l’artisanat. Les artisans à Toubacouta, on les croise plus au quartier escale, aux abords des infrastructures hôtelières. Ils y sont présents depuis le début des années 90. Ce sont des habitants du village ou des étrangers qui essaient, tant bien que mal, de tirer profit des retombées du tourisme au travers de leur héritage culturel.

Différents corps d’artisans sont présents à Toubacouta. Les forgerons, les tailleurs/couturiers, les tisserands, les coiffeuses, les sculpteurs, les transformateurs de produits locaux notamment la filière anacardière. Les sculpteurs sont de loin les plus nombreux et la plupart d’entre eux ont hérité leur art de leurs parents. En effet, traditionnellement au Sénégal, le travail du bois est réservé à la caste des Laobés selon la division sociale du travail. Or, à Toubacouta, il n’est pas rare de croiser un sculpteur n’appartenant pas à cette caste. Pour la plupart, l’histoire est la même : ayant abandonné très tôt l’école, il n’y avait d’autre alternative que l’art, la mécanique ou la menuiserie. Alors le métier s’apprend sur le tas. Ce commerce a connu son âge d’or mais la crise est passée par là. La concurrence est de plus en plus rude, le touriste se fait rare. De plus, à cause de la désertification et de la classification des forêts de la zone, il est de plus en plus difficile de trouver du bois. La coupe étant interdite, certains ramassent du bois mort dans la forêt, d’autres en achètent chez les Laobés.

Pour, d’une part, remédier à ces problèmes et aider les artisans du village dans leur encadrement et d’autre part, pour permettre une liberté de circulation et éviter la fuite des touristes, un village artisanal a été construit à l’entrée du village qui a couté la modique somme de trois cent millions (300 000 000) financés par la coopération espagnole. Cependant, la construction n’a pas eu le succès escompté. D’abord, il a été construit sur un site qui n’arrange pas tous ces dépositaires d’un savoir-faire traditionnel car éloigné des zones de concentration des touristes. Ensuite, le site est trop petit pour l’ensemble des artisans. En effet, le centre artisanal est construit pour 52 villages pour 20 magasins répartis comme suit : 12 pour les sculpteurs, 2 pour les cordonniers, 2 pour les tailleurs/couturiers, 2 pour les bijoutiers. Or, rien que pour les sculpteurs, la totalité des cantines ne suffit. De plus ces dernières sont plus étroites que les emplacements actuels. Ceux qui ont accepté de rejoindre le nouveau site sont ceux-là qui ont les moyens de tenir deux magasins, un aux abords des hôtels plus fréquentés par les touristes, premiers clients, et un autre sur ledit site. Ce qui n’est pas le cas de la majorité. Un GIE avait proposé de prêter de l’argent pour aider les sculpteurs dans l’achat d’intrants mais le projet a été classé sans suite.

Description :

Pour découvrir le savoir faire local à Toubacouta, c’est au quartier Escale qu’il faut aller. Il est constitué essentiellement d’hôtels et de campements touristiques. Les différentes allées sont bordées d’achoppes, occupées par les artisans. Ils proposent différents objets, réalisés avec des produits tels que le bois, les perles, le cuir ou d’autres matériaux d’origine locale. Les objets sculptés comptent parmi les pièces les plus nombreuses. Ils représentent souvent des scènes de la vie quotidienne et sont fabriqués à partir de matériaux locaux, tels que le bois d’ébène qui se fait de plus en plus rare et qui leur vient du Fouta ou de Tambacounda, de tek ou de manguier sauvage. D’autres utilisent le santang (Daniella olivieri) ou le ngouydiéry (Adenium obesum) ou encore du bois de fromager. Il ya ceux qui font tout par eux-mêmes, la coupe de bois et la sculpture. Et ceux qui sous-traitent une partie du travail notamment l’achat du bois déjà préparé et la sculpture et s’occupent de vendre le produit final à la clientèle.

Cependant, les produits qui marchent le plus sont les bijoux à base de perles et la maroquinerie. C’est essentiellement à partir de peau de chèvre et de vache que les maroquiniers réalisent divers accessoires, tels que des sandales, des portefeuilles, des sacs, etc. Ils proposent différents modèles, formes et couleurs, mais savent également travailler sur mesure. On y rencontre, en outre, des fabricants de Djembé et des couturiers. Thioup malien, wax sénégalais, voile, nylon, coton, les couturiers travaillent différentes matières selon les demandes des clients. Qu’il s’agisse d’une tenue quotidienne avec boubou et pagne, ou de tenues de fête avec broderies et paillettes, chaque vêtement est travaillé sur mesure pour chaque client, suivant un modèle ou l’inspiration du tailleur.

Les prix varient en fonction du client selon qu’il est autochtone ou touriste. Le produit le moins cher vendu est une petite pirogue pour servir des cacahuètes ou des bracelets en perles. Le plus cher vendu est une pièce de sculpture à 35000F. Il peut arriver, mais rarement, qu’un artisan vende un article à 70 000F.

Croquis (le cas échéant) :

De l’élément patrimonial et/ou de sa position dans son environnement.


État sanitaire

Très bon, Bon, Passable, Mauvais

Valeur patrimoniale : ……………….

Lieux associés (autour de la même thématique) :

Village artisanal de Soumbédioune : premier village artisanal du Sénégal et qui connait aujourd’hui les mêmes difficultés que celui de Toubacouta.

Tambacounda, Fouta : Lieu de provenance de certains bois utilisés par les artisans

Belgique et Espagne : pays de la coopération ayant financé le centre d’interprétation devant accueillir certains artisans

France, Belgique, USA, Allemagne : lieux d’origine de la plupart des clients d’artisan

Culture(s) orale(s) en lien avec l’élément patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s) :

Les Laobés et la coupe de bois : ………………………

Anecdote(s), discours, impression(s) sur l’élément patrimonial :

Fonction(s) initiale(s) et utilisation(s) actuelle(s) de l’élément patrimonial :

Fonction initiale : Passion, métier, moyen de subsistance de la population

Fonction actuelle : moyen de subsistance de la population, métier.

Statut et signification actuelle de l’élément patrimonial :

Statut actuel : patrimoine en voie de disparition à cause de l’émigration clandestine.

Signification actuelle : sauvegarde de la culture et mémoire des ancêtres car il ya une histoire derrière chaque pièce.

Informations complémentaires sur l’élément patrimonial :

Sources

Bibliographie

Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de conservation, n° éventuel, année, pages ... à …

Dans le cas d’un témoignage oral : NOM, Prénom et fonction de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré.

Tradition orale

DIOP Abdou Khafor Mbakhane, sculpteur, Toubacouta

SENGHOR Ass, Gérant campement, Toubacouta

DIOUF Amadou Mahécor, Agent Ministère de la Culture, Toubacouta

Sources écrites

N'Diaye Corréard, Geneviève (dir.), 2006. Les mots du patrimoine ; le Sénégal. Paris, Editions des Archives Contemporaines. 602 p.

Sébire, Albert, 1899. Les Plantes utiles du Sénégal, plantes indigènes, plantes exotiques. Paris, J.-B. Baillière et fils. LXX-342 p., fig. et pl. en ligne sur Gallica.

Diaw, A.A., 1981. Un vocabulaire wolof de la flore au Sénégal. Dakar, CLAD

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis