IVRAF FO 0176 : Forêt classée de Ndiaffé Ndiaffé

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Références du dossier documentaire

Numéro du dossier

IVRAF_FO_0176

Date d'enquête

07/01/2014

11/03/2014

13/03/2014

Nom et prénom de l'enquêteur

WADE Mame Coumba

Désignation

Dénomination(s) actuelle(s)

Forêt

Appellations successives

Forêt classée de Ndiaffé Ndiaffé, Forêt classée de Sokone

Type de patrimoine

Patrimoine matériel

Thématique

Localisation

Département

Foundiougne

Commune

Sokone

Communauté Rurale

Diossong

Villages

Ndoffane, Thiamène, Diogone bambara, Diossong, Lérane Sambou, Diaguelé, Sokone, Tallène, Ndiaffé Ndiaffé...

Références cadastrales (le cas échéant)

Géolocalisation

Latitude : 13°53' nord

Longitude : 16° 21' ouest

Historique et description

Acteur(s)

Les colonisateurs

Date/période de réalisation

1936

Historique

Le Sénégal, à l’instar de beaucoup de pays du Sahel, est confronté à un processus de désertification et de dégradation de son environnement. Cette situation résultant des effets péjoratifs du changement climatique, combinés aux actions anthropiques néfastes (défrichement agricole, feux de brousse répétitifs, surexploitation surpâturage, braconnage etc.) a poussé les colonisateurs à adopter un système de classement de certaines forêts durant cette période.

Ainsi, entre 1932 et 1960, 87 forêts ont été classées dans le pays. Suivant cette logique le gouvernement sénégalais enregistre actuellement près de 213 forêts classées (CSE) placées sous le contrôle du service des eaux, forêts, chasse et conservation des sols au niveau des différentes régions.

Ainsi, le secteur de Sokone, fut parmi les premières zones forestières à avoir bénéficié d’un classement d’une dizaine de forêts entre 1930 et 1950. La forêt classée de Sokone communément appelé à tort forêt classée de Ndiaffé Ndiaffé (du fait de sa proximité avec ce village) en fait partie.

Toutefois, cette dernière fut dans le passé un riche patrimoine culturel, économique et pharmaceutique que les habitants des villages environnants exploitaient rationnellement suivant un principe de cogestion et de respect des lieux de mémoires de chaque communauté. Aussi, elle fut un lieu de méditation, de culte et d'initiation mais aussi un lieu permettant aux communautés autochtones de maintenir la solidarité intra et intergénérationnelle.

Cette forêt participait économiquement à l’amélioration des conditions de vie des populations villageoises surtout en période de soudure grâce à la fourniture d’une large gamme de produits forestiers (charbon de bois, bois, fruits…).

Du coté de la pharmacopée, la forêt de Ndiaffé Ndiaffé jouait un rôle important car les ressources naturelles (écorces d'arbres, racines, plantes, feuilles, sève) étaient utilisées suivant pour soigner tous types de maladie.

Cependant, en 1936 le colonisateur décida de classer ce patrimoine forestier de Ndiaffé-Ndiaffé suite à l’arrêté 1124 du 05 mai 1936. Au lendemain des indépendances, le gouvernement sénégalais confia la forêt classée de Ndiaffé au service des eaux et forets. Ainsi, la gestion échappait donc à la population riveraine, or ces agents forestiers n’avaient ni les moyens humains, ni les moyens financiers nécessaires pour lutter contre la régression des espaces.

En 1996, les textes sur la décentralisation, notamment la Loi n° 96–07 du 22 mars 1996 qui transfère certaines compétences aux collectivités locales en matière d’environnement et de gestion des ressources naturelles, ainsi que le Code forestier de 1998, changèrent la donne en prônant une large responsabilisation des populations locales à la gestion de ces forêts.

Depuis cette date, le service des eaux et forets de Sokone assurent au niveau de la forêt de Ndiaffé-Ndiaffé le service technique, détermine les aires de culture, procède à des aménagements et à une surveillance beaucoup plus stricte de la forêt.

L’usage d'usufruit (coupe du bois domestique, le ramassage du bois mort, plante médicinale, alimentaire, palissade) est accordé aux populations riveraines de cette forêt. En dehors de ces quelques droits d'usage accordés aux populations riveraines, l'exploitation des forêts classées est interdite.

Toutefois des actions de reboisement dans forêt pour la restauration d’espèces locales et le brûlage précoce son effectués au sein de la forêt de Ndiaffé par les agents des eaux et forets en collaboration avec les populations locales. Le brûlage précoce (entre novembre et décembre) consiste à mettre le feu sur le tapis herbacé dès la fin de la saison des pluies (alors que l’herbe est encore humide )afin de réduire l’importance du tapis et diminuer l’ampleur des feux tardifs qui surviennent en général entre les mois de Mai-juin. Ces feux de brousse précoces sont toujours sécurisées et maitrisées par des pares-feu et les populations locales sont avisées dans un délai de 15 jours pour la sécurisation de leurs produits agricoles.

Description

La forêt classée Sokone est situé dans le département de Foundiougne, précisément dans la commune de Sokone. Entre13°53' de latitude nord et16° 21' de longitude ouest, cette forêt communément appelée à tort forêt classée de Ndiaffé-Ndiaffé est une réserve forestière d’une superficie de 280 ha. Elle a été classée en 1936 suite à l’arrêté 1124 du 05 mai 1936.

Ainsi, à 18 kilomètres d’altitude la forêt classée de Ndiaffé Ndiaffé polarise environ onze (11) villages que sont : Ndoffane, Thiamène, Diogone bambara, Diossong, Lérane Sambou, Diaguelé, Sokone, Tallène, Ndiaffé-Ndiaffé…

Une savane arborée domine la végétation de la forêt avec une forte présence Combretum micranthum (kinkéliba), d’adansonia digitata (baobab), Piliostigma reticulatum(guiguis), Faidherbia albida (kaad), de combrétum glutinosum (rat), guiera senegalensis (Nguer)... Un tapis herbacé dense en saison pluvieuse et clairsemé en saison sèche se dissimule dans cette savane.

A coté de cette végétation, on retrouve d’importantes superficies des vergers d’anacardier (anacardium occidentale), plantés par les populations locales avec l’aide du projet sénégalo-allemand (PASA).

Croquis (le cas échéant)

État sanitaire

Passable

Lieux associés (autour de la même thématique)

Ndoffane, Thiamène, Diogone bambara, Diossong, Lérane Sambou, Diaguelé, Sokone, Talène, Ndiaffé Ndiaffé : tous ces villages exploitent la forêt sous le contrôle des agents des eaux et forêts.

Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial

Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)

Anecdote(s), discours, impression(s)sur l'ensemble patrimonial

Anecdote 1: « Quand il y a feu de brousse on m’appelle souvent pour me dire que ta forêt a pris feu. Or la forêt nous appartient tous ». Sané

Fonction(s) initiale(s) et utilisation(s) actuelle(s) de l’élément patrimonial

Fonction initiale : forêt accessible et exploitable par tous les villages environnants

Fonction actuelle: utilisation contrôlée, sauvegarde de la biodiversité, préservation de l’environnement

Statut et signification actuelle de l'élément patrimonial

Statut : Forêt classée

Signification actuelle : la forêt revêt une importante valeur patrimoniale du fait qu’elle représente un potentiel environnemental et une diversité de bois sacrés

Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial

Sources

Bibliographie

Tradition orale

Koor Gnambo , Doyenne, Ndiaffé Ndiaffé

Koor Mamadou (fils), chef de Village Ndiaffé Ndiaffé

KOR Mamadou, Doyen du village, Ndiaffé Ndiaffé

KOR Ndig, Issa, Ibou et Daouda, Habitants du Village

Sources écrites

Alissoutin Rosnert Ludovic, Les défis du développement local au Sénégal, African Books Collective, 2008 – 176 pages

Boutinot Laurence, la décentralisation de la gestion des ressources forestières au Sénégal : un processus contraint par le marché ?, bulletin de l’APAD, 2003, 13 pages

Diouf Diégane et al, Le Plan d’action forestier du Sénégal : bilan et perspectives des activités de reboisement de 1993 à 1998, 2001, 9 pages

Fanchette Sylvie, au pays des peuls de haute-Casamance : l’intégration territoriale en question, édition Karthala, 2011, 391 pages

Sénégal, Décret d’application du Code forestier Loi n°98-164 du 20 février 1998, 10 pages

Sénégal, les tendances en matière de propriété forestière de modes de faire-valoir des ressources forestières et d’arrangements institutionnels: ces systèmes contribuent-ils à l’amélioration de la gestion des forêts et à la lutte contre la pauvreté? rapport national, dakar, novembre 2006, 26 pages

Touré S.M, glossines et trypanosomiases au Sénégal, forets classées de Velor et de Djiior, 33 pages

Sitographie

http://www.geomondiale.fr/noms_geographiques/name.php?uni=-3138728&fid=5746&c=senegal

http://sn.geoview.info/foret_classee_de_sokone,2245239

http://www.seneweb.com/news/Environnement/plaidoyer-pour-une-requalification-des-forets-classees_n_84633.html

http://kre-kinkua.net/les_feux_de_brousse_222.htm

http://ns.cse.sn/fao/couveget.htm

Illustrations

Photographies actuelles

Sous plusieurs angles, si justifié

Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)

 Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles

Dessins/croquis