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<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0019<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations et d’offrandes<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tomaké<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly MANE DIONE, premier roi du Sine <br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès qu’il avait pris le pouvoir à Mbissel au XIVe siècle, Maïssa Waly avait d’abord commencé par l’installation de structures protectrices du village et de ses habitants. Ces structures se matérialisaient par plusieurs Pangool (Génies religieux sérères). Il mit alors en place «Tomaké» (les pilons) : il enfonça trois pilons verticalement sous terre jusqu’à ce que l’on n’en aperçoive que les bouts. Il demanda ensuite à toutes les femmes du village, à chaque fois qu’elles casseraient un pilon, de venir en déposer les morceaux autour des trois pilons initiaux. Les pilons devaient alors former un cercle.<br />
<br />
Très attaché à sa lignée maternelle, c’est à une parente de sa famille maternelle que Maïssa Waly confia le pouvoir de faire les rituels de protection nécessaires au site « Tomaké ». Depuis lors, l’héritage du rituel lié au « Tomaké » se fait en lignée maternelle et seules les femmes ont le droit de l’effectuer. Aujourd’hui à Mbissel, c’est à Tabour NDOUR que revient le droit de Tiour (rituel de libation). Elle occupe donc la fonction de Satiour (responsable du rituel de libation) du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tomaké est un Fangool (génie religieux sérère) installé dans un terrain d’environ cent mètres carrés. Au milieu du terrain, se dessine un cercle formé par des pilons d'où le nom du Fangool. Tomaké est le laboratoire médical du village de Mbissel : en effet, il permet de faire le diagnostic de personnes malades et dont on n’arrive pas à identifier la maladie. De plus, le rituel de diagnostic permet d’identifier la personne qui pourrait guérir le patient. Le rituel est le suivant : la Satiour vient avec une calebasse remplie d’eau et de coton et un fagot de bois. Le coton et le fagot tournent autour de la calebasse jusqu’à leur arrêt qui va marquer la détection de la maladie du patient.<br />
<br />
Par ailleurs, la Satiour effectue des libations pour des enfants ayant des malformations au niveau du cou. Dans ce cas de figure, la Satiour utilise du lait caillé qu’elle verse aux différents pilons en guise de libation.<br />
<br />
Le Fangool Tomaké, grâce à un rituel de libation fait par la Satiour, aurait également le pouvoir de sauver la progéniture de personnes qui auraient tué un chat ou un chien. Quand elles sont en âge de procréer, ces personnes verraient en effet leurs enfants mourir en bas âge. Il faudrait alors les amener faire le Tiour du Fangool Tomaké de Mbissel pour éviter un tel drame. Dans cette situation, c’est encore du lait caillé qui est versé au lieu du Fangool.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
<br />
Valeur patrimoniale : Rituel de libations effectué jusqu’aujourd’hui, la population y voit un héritage important lié à la fondation du village.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du cou tordu : Toute femme ayant cassé un pilon verrait son enfant victime d’un cou tordu et c’est au Fangool Tomaké qu’il faudrait lui faire le Tiour pour qu’il en soit remis.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
Selon M. Maliam Sagne, le roi Maïssa Waly Dione avait laissé des consignes de guérison de certaines maladies dont : mal de gorge, bosse sur le dos… <br />
Par ailleurs, les gens viendraient de tout le Sénégal même de la sous-région pour bénéficier des pouvoirs du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : lieu de libation<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu de libation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée.<br />
<br />
Selon M. SAGNE, le terrain où se trouve Tomaké appartient à la famille de la Satiour et est interdit à la culture. Sa seule fonction est d’abriter le Fangool.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. FAYE Bernard, notable du village de Mbissel<br />
<br />
M.SAGNE Maliam, chef du village de Mbissel<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0019_:_Tomak%C3%A9_ou_les_Pilons_(rituel)&diff=907IVRAF FA 0019 : Tomaké ou les Pilons (rituel)2012-10-22T10:31:33Z<p>Suire : /* Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0019<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations et d’offrandes<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tomaké<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly MANE DIONE, premier roi du Sine <br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès qu’il avait pris le pouvoir à Mbissel au XIVe siècle, Maïssa Waly avait d’abord commencé par l’installation de structures protectrices du village et de ses habitants. Ces structures se matérialisaient par plusieurs Pangool (Génies religieux sérères). Il mit alors en place «Tomaké» (les pilons) : il enfonça trois pilons verticalement sous terre jusqu’à ce que l’on n’en aperçoive que les bouts. Il demanda ensuite à toutes les femmes du village, à chaque fois qu’elles casseraient un pilon, de venir en déposer les morceaux autour des trois pilons initiaux. Les pilons devaient alors former un cercle.<br />
<br />
Très attaché à sa lignée maternelle, c’est à une parente de sa famille maternelle que Maïssa Waly confia le pouvoir de faire les rituels de protection nécessaires au site « Tomaké ». Depuis lors, l’héritage du rituel lié au « Tomaké » se fait en lignée maternelle et seules les femmes ont le droit de l’effectuer. Aujourd’hui à Mbissel, c’est à Tabour NDOUR que revient le droit de Tiour (rituel de libation). Elle occupe donc la fonction de Satiour (responsable du rituel de libation) du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tomaké est un Fangool (génie religieux sérère) installé dans un terrain d’environ cent mètres carrés. Au milieu du terrain, se dessine un cercle formé par des pilons d'où le nom du Fangool. Tomaké est le laboratoire médical du village de Mbissel : en effet, il permet de faire le diagnostic de personnes malades et dont on n’arrive pas à identifier la maladie. De plus, le rituel de diagnostic permet d’identifier la personne qui pourrait guérir le patient. Le rituel est le suivant : la Satiour vient avec une calebasse remplie d’eau et de coton et un fagot de bois. Le coton et le fagot tournent autour de la calebasse jusqu’à leur arrêt qui va marquer la détection de la maladie du patient.<br />
<br />
Par ailleurs, la Satiour effectue des libations pour des enfants ayant des malformations au niveau du cou. Dans ce cas de figure, la Satiour utilise du lait caillé qu’elle verse aux différents pilons en guise de libation.<br />
<br />
Le Fangool Tomaké, grâce à un rituel de libation fait par la Satiour, aurait également le pouvoir de sauver la progéniture de personnes qui auraient tué un chat ou un chien. Quand elles sont en âge de procréer, ces personnes verraient en effet leurs enfants mourir en bas âge. Il faudrait alors les amener faire le Tiour du Fangool Tomaké de Mbissel pour éviter un tel drame. Dans cette situation, c’est encore du lait caillé qui est versé au lieu du Fangool.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
<br />
Valeur patrimoniale : Rituel de libations effectué jusqu’aujourd’hui, la population y voit un héritage important lié à la fondation du village.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du cou tordu : Toute femme ayant cassé un pilon verrait son enfant victime d’un cou tordu et c’est au Fangool Tomaké qu’il faudrait lui faire le Tiour pour qu’il en soit remis.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
Selon M. Maliam Sagne, le roi Maïssa Waly Dione avait laissé des consignes de guérison de certaines maladies dont : mal de gorge, bosse sur le dos… <br />
Par ailleurs, les gens viendraient de tout le Sénégal même de la sous-région pour bénéficier des pouvoirs du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : lieu de libation<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu de libation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. FAYE Bernard, notable du village de Mbissel<br />
<br />
M.SAGNE Maliam, chef du village de Mbissel<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0019_:_Tomak%C3%A9_ou_les_Pilons_(rituel)&diff=906IVRAF FA 0019 : Tomaké ou les Pilons (rituel)2012-10-22T10:31:16Z<p>Suire : /* Sources */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0019<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations et d’offrandes<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tomaké<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly MANE DIONE, premier roi du Sine <br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès qu’il avait pris le pouvoir à Mbissel au XIVe siècle, Maïssa Waly avait d’abord commencé par l’installation de structures protectrices du village et de ses habitants. Ces structures se matérialisaient par plusieurs Pangool (Génies religieux sérères). Il mit alors en place «Tomaké» (les pilons) : il enfonça trois pilons verticalement sous terre jusqu’à ce que l’on n’en aperçoive que les bouts. Il demanda ensuite à toutes les femmes du village, à chaque fois qu’elles casseraient un pilon, de venir en déposer les morceaux autour des trois pilons initiaux. Les pilons devaient alors former un cercle.<br />
<br />
Très attaché à sa lignée maternelle, c’est à une parente de sa famille maternelle que Maïssa Waly confia le pouvoir de faire les rituels de protection nécessaires au site « Tomaké ». Depuis lors, l’héritage du rituel lié au « Tomaké » se fait en lignée maternelle et seules les femmes ont le droit de l’effectuer. Aujourd’hui à Mbissel, c’est à Tabour NDOUR que revient le droit de Tiour (rituel de libation). Elle occupe donc la fonction de Satiour (responsable du rituel de libation) du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tomaké est un Fangool (génie religieux sérère) installé dans un terrain d’environ cent mètres carrés. Au milieu du terrain, se dessine un cercle formé par des pilons d'où le nom du Fangool. Tomaké est le laboratoire médical du village de Mbissel : en effet, il permet de faire le diagnostic de personnes malades et dont on n’arrive pas à identifier la maladie. De plus, le rituel de diagnostic permet d’identifier la personne qui pourrait guérir le patient. Le rituel est le suivant : la Satiour vient avec une calebasse remplie d’eau et de coton et un fagot de bois. Le coton et le fagot tournent autour de la calebasse jusqu’à leur arrêt qui va marquer la détection de la maladie du patient.<br />
<br />
Par ailleurs, la Satiour effectue des libations pour des enfants ayant des malformations au niveau du cou. Dans ce cas de figure, la Satiour utilise du lait caillé qu’elle verse aux différents pilons en guise de libation.<br />
<br />
Le Fangool Tomaké, grâce à un rituel de libation fait par la Satiour, aurait également le pouvoir de sauver la progéniture de personnes qui auraient tué un chat ou un chien. Quand elles sont en âge de procréer, ces personnes verraient en effet leurs enfants mourir en bas âge. Il faudrait alors les amener faire le Tiour du Fangool Tomaké de Mbissel pour éviter un tel drame. Dans cette situation, c’est encore du lait caillé qui est versé au lieu du Fangool.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
<br />
Valeur patrimoniale : Rituel de libations effectué jusqu’aujourd’hui, la population y voit un héritage important lié à la fondation du village.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du cou tordu : Toute femme ayant cassé un pilon verrait son enfant victime d’un cou tordu et c’est au Fangool Tomaké qu’il faudrait lui faire le Tiour pour qu’il en soit remis.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
Selon M. Maliam Sagne, le roi Maïssa Waly Dione avait laissé des consignes de guérison de certaines maladies dont : mal de gorge, bosse sur le dos… <br />
Par ailleurs, les gens viendraient de tout le Sénégal même de la sous-région pour bénéficier des pouvoirs du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : lieu de libation<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu de libation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon M. SAGNE, le terrain où se trouve Tomaké appartient à la famille de la Satiour et est interdit à la culture. Sa seule fonction est d’abriter le Fangool.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. FAYE Bernard, notable du village de Mbissel<br />
<br />
M.SAGNE Maliam, chef du village de Mbissel<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0019_:_Tomak%C3%A9_ou_les_Pilons_(rituel)&diff=905IVRAF FA 0019 : Tomaké ou les Pilons (rituel)2012-10-22T10:31:07Z<p>Suire : /* Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0019<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations et d’offrandes<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tomaké<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly MANE DIONE, premier roi du Sine <br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès qu’il avait pris le pouvoir à Mbissel au XIVe siècle, Maïssa Waly avait d’abord commencé par l’installation de structures protectrices du village et de ses habitants. Ces structures se matérialisaient par plusieurs Pangool (Génies religieux sérères). Il mit alors en place «Tomaké» (les pilons) : il enfonça trois pilons verticalement sous terre jusqu’à ce que l’on n’en aperçoive que les bouts. Il demanda ensuite à toutes les femmes du village, à chaque fois qu’elles casseraient un pilon, de venir en déposer les morceaux autour des trois pilons initiaux. Les pilons devaient alors former un cercle.<br />
<br />
Très attaché à sa lignée maternelle, c’est à une parente de sa famille maternelle que Maïssa Waly confia le pouvoir de faire les rituels de protection nécessaires au site « Tomaké ». Depuis lors, l’héritage du rituel lié au « Tomaké » se fait en lignée maternelle et seules les femmes ont le droit de l’effectuer. Aujourd’hui à Mbissel, c’est à Tabour NDOUR que revient le droit de Tiour (rituel de libation). Elle occupe donc la fonction de Satiour (responsable du rituel de libation) du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tomaké est un Fangool (génie religieux sérère) installé dans un terrain d’environ cent mètres carrés. Au milieu du terrain, se dessine un cercle formé par des pilons d'où le nom du Fangool. Tomaké est le laboratoire médical du village de Mbissel : en effet, il permet de faire le diagnostic de personnes malades et dont on n’arrive pas à identifier la maladie. De plus, le rituel de diagnostic permet d’identifier la personne qui pourrait guérir le patient. Le rituel est le suivant : la Satiour vient avec une calebasse remplie d’eau et de coton et un fagot de bois. Le coton et le fagot tournent autour de la calebasse jusqu’à leur arrêt qui va marquer la détection de la maladie du patient.<br />
<br />
Par ailleurs, la Satiour effectue des libations pour des enfants ayant des malformations au niveau du cou. Dans ce cas de figure, la Satiour utilise du lait caillé qu’elle verse aux différents pilons en guise de libation.<br />
<br />
Le Fangool Tomaké, grâce à un rituel de libation fait par la Satiour, aurait également le pouvoir de sauver la progéniture de personnes qui auraient tué un chat ou un chien. Quand elles sont en âge de procréer, ces personnes verraient en effet leurs enfants mourir en bas âge. Il faudrait alors les amener faire le Tiour du Fangool Tomaké de Mbissel pour éviter un tel drame. Dans cette situation, c’est encore du lait caillé qui est versé au lieu du Fangool.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
<br />
Valeur patrimoniale : Rituel de libations effectué jusqu’aujourd’hui, la population y voit un héritage important lié à la fondation du village.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du cou tordu : Toute femme ayant cassé un pilon verrait son enfant victime d’un cou tordu et c’est au Fangool Tomaké qu’il faudrait lui faire le Tiour pour qu’il en soit remis.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
Selon M. Maliam Sagne, le roi Maïssa Waly Dione avait laissé des consignes de guérison de certaines maladies dont : mal de gorge, bosse sur le dos… <br />
Par ailleurs, les gens viendraient de tout le Sénégal même de la sous-région pour bénéficier des pouvoirs du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : lieu de libation<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu de libation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon M. SAGNE, le terrain où se trouve Tomaké appartient à la famille de la Satiour et est interdit à la culture. Sa seule fonction est d’abriter le Fangool.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. FAYE Bernard, notable du village de Mbissel<br />
<br />
M.SAGNE Maliam, chef du village de Mbissel<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0019_:_Tomak%C3%A9_ou_les_Pilons_(rituel)&diff=904IVRAF FA 0019 : Tomaké ou les Pilons (rituel)2012-10-22T10:30:42Z<p>Suire : /* Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0019<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations et d’offrandes<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tomaké<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly MANE DIONE, premier roi du Sine <br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès qu’il avait pris le pouvoir à Mbissel au XIVe siècle, Maïssa Waly avait d’abord commencé par l’installation de structures protectrices du village et de ses habitants. Ces structures se matérialisaient par plusieurs Pangool (Génies religieux sérères). Il mit alors en place «Tomaké» (les pilons) : il enfonça trois pilons verticalement sous terre jusqu’à ce que l’on n’en aperçoive que les bouts. Il demanda ensuite à toutes les femmes du village, à chaque fois qu’elles casseraient un pilon, de venir en déposer les morceaux autour des trois pilons initiaux. Les pilons devaient alors former un cercle.<br />
<br />
Très attaché à sa lignée maternelle, c’est à une parente de sa famille maternelle que Maïssa Waly confia le pouvoir de faire les rituels de protection nécessaires au site « Tomaké ». Depuis lors, l’héritage du rituel lié au « Tomaké » se fait en lignée maternelle et seules les femmes ont le droit de l’effectuer. Aujourd’hui à Mbissel, c’est à Tabour NDOUR que revient le droit de Tiour (rituel de libation). Elle occupe donc la fonction de Satiour (responsable du rituel de libation) du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tomaké est un Fangool (génie religieux sérère) installé dans un terrain d’environ cent mètres carrés. Au milieu du terrain, se dessine un cercle formé par des pilons d'où le nom du Fangool. Tomaké est le laboratoire médical du village de Mbissel : en effet, il permet de faire le diagnostic de personnes malades et dont on n’arrive pas à identifier la maladie. De plus, le rituel de diagnostic permet d’identifier la personne qui pourrait guérir le patient. Le rituel est le suivant : la Satiour vient avec une calebasse remplie d’eau et de coton et un fagot de bois. Le coton et le fagot tournent autour de la calebasse jusqu’à leur arrêt qui va marquer la détection de la maladie du patient.<br />
<br />
Par ailleurs, la Satiour effectue des libations pour des enfants ayant des malformations au niveau du cou. Dans ce cas de figure, la Satiour utilise du lait caillé qu’elle verse aux différents pilons en guise de libation.<br />
<br />
Le Fangool Tomaké, grâce à un rituel de libation fait par la Satiour, aurait également le pouvoir de sauver la progéniture de personnes qui auraient tué un chat ou un chien. Quand elles sont en âge de procréer, ces personnes verraient en effet leurs enfants mourir en bas âge. Il faudrait alors les amener faire le Tiour du Fangool Tomaké de Mbissel pour éviter un tel drame. Dans cette situation, c’est encore du lait caillé qui est versé au lieu du Fangool.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
<br />
Valeur patrimoniale : Rituel de libations effectué jusqu’aujourd’hui, la population y voit un héritage important lié à la fondation du village.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du cou tordu : Toute femme ayant cassé un pilon verrait son enfant victime d’un cou tordu et c’est au Fangool Tomaké qu’il faudrait lui faire le Tiour pour qu’il en soit remis.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
Selon M. Maliam Sagne, le roi Maïssa Waly Dione avait laissé des consignes de guérison de certaines maladies dont : mal de gorge, bosse sur le dos… <br />
Par ailleurs, les gens viendraient de tout le Sénégal même de la sous-région pour bénéficier des pouvoirs du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : lieu de libation<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu de libation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété publique, propriété des habitants de Mbissel.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon M. SAGNE, le terrain où se trouve Tomaké appartient à la famille de la Satiour et est interdit à la culture. Sa seule fonction est d’abriter le Fangool.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. FAYE Bernard, notable du village de Mbissel<br />
<br />
M.SAGNE Maliam, chef du village de Mbissel<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0019_:_Tomak%C3%A9_ou_les_Pilons_(rituel)&diff=903IVRAF FA 0019 : Tomaké ou les Pilons (rituel)2012-10-22T10:30:20Z<p>Suire : /* Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0019<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations et d’offrandes<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tomaké<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly MANE DIONE, premier roi du Sine <br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès qu’il avait pris le pouvoir à Mbissel au XIVe siècle, Maïssa Waly avait d’abord commencé par l’installation de structures protectrices du village et de ses habitants. Ces structures se matérialisaient par plusieurs Pangool (Génies religieux sérères). Il mit alors en place «Tomaké» (les pilons) : il enfonça trois pilons verticalement sous terre jusqu’à ce que l’on n’en aperçoive que les bouts. Il demanda ensuite à toutes les femmes du village, à chaque fois qu’elles casseraient un pilon, de venir en déposer les morceaux autour des trois pilons initiaux. Les pilons devaient alors former un cercle.<br />
<br />
Très attaché à sa lignée maternelle, c’est à une parente de sa famille maternelle que Maïssa Waly confia le pouvoir de faire les rituels de protection nécessaires au site « Tomaké ». Depuis lors, l’héritage du rituel lié au « Tomaké » se fait en lignée maternelle et seules les femmes ont le droit de l’effectuer. Aujourd’hui à Mbissel, c’est à Tabour NDOUR que revient le droit de Tiour (rituel de libation). Elle occupe donc la fonction de Satiour (responsable du rituel de libation) du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tomaké est un Fangool (génie religieux sérère) installé dans un terrain d’environ cent mètres carrés. Au milieu du terrain, se dessine un cercle formé par des pilons d'où le nom du Fangool. Tomaké est le laboratoire médical du village de Mbissel : en effet, il permet de faire le diagnostic de personnes malades et dont on n’arrive pas à identifier la maladie. De plus, le rituel de diagnostic permet d’identifier la personne qui pourrait guérir le patient. Le rituel est le suivant : la Satiour vient avec une calebasse remplie d’eau et de coton et un fagot de bois. Le coton et le fagot tournent autour de la calebasse jusqu’à leur arrêt qui va marquer la détection de la maladie du patient.<br />
<br />
Par ailleurs, la Satiour effectue des libations pour des enfants ayant des malformations au niveau du cou. Dans ce cas de figure, la Satiour utilise du lait caillé qu’elle verse aux différents pilons en guise de libation.<br />
<br />
Le Fangool Tomaké, grâce à un rituel de libation fait par la Satiour, aurait également le pouvoir de sauver la progéniture de personnes qui auraient tué un chat ou un chien. Quand elles sont en âge de procréer, ces personnes verraient en effet leurs enfants mourir en bas âge. Il faudrait alors les amener faire le Tiour du Fangool Tomaké de Mbissel pour éviter un tel drame. Dans cette situation, c’est encore du lait caillé qui est versé au lieu du Fangool.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
<br />
Valeur patrimoniale : Rituel de libations effectué jusqu’aujourd’hui, la population y voit un héritage important lié à la fondation du village.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du cou tordu : Toute femme ayant cassé un pilon verrait son enfant victime d’un cou tordu et c’est au Fangool Tomaké qu’il faudrait lui faire le Tiour pour qu’il en soit remis.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
Selon M. Maliam Sagne, le roi Maïssa Waly Dione avait laissé des consignes de guérison de certaines maladies dont : mal de gorge, bosse sur le dos… <br />
Par ailleurs, les gens viendraient de tout le Sénégal même de la sous-région pour bénéficier des pouvoirs du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : lieu de libation<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu de libation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée des habitants de Mbissel<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon M. SAGNE, le terrain où se trouve Tomaké appartient à la famille de la Satiour et est interdit à la culture. Sa seule fonction est d’abriter le Fangool.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. FAYE Bernard, notable du village de Mbissel<br />
<br />
M.SAGNE Maliam, chef du village de Mbissel<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0019_:_Tomak%C3%A9_ou_les_Pilons_(rituel)&diff=902IVRAF FA 0019 : Tomaké ou les Pilons (rituel)2012-10-22T10:29:58Z<p>Suire : /* État sanitaire */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0019<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations et d’offrandes<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tomaké<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly MANE DIONE, premier roi du Sine <br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès qu’il avait pris le pouvoir à Mbissel au XIVe siècle, Maïssa Waly avait d’abord commencé par l’installation de structures protectrices du village et de ses habitants. Ces structures se matérialisaient par plusieurs Pangool (Génies religieux sérères). Il mit alors en place «Tomaké» (les pilons) : il enfonça trois pilons verticalement sous terre jusqu’à ce que l’on n’en aperçoive que les bouts. Il demanda ensuite à toutes les femmes du village, à chaque fois qu’elles casseraient un pilon, de venir en déposer les morceaux autour des trois pilons initiaux. Les pilons devaient alors former un cercle.<br />
<br />
Très attaché à sa lignée maternelle, c’est à une parente de sa famille maternelle que Maïssa Waly confia le pouvoir de faire les rituels de protection nécessaires au site « Tomaké ». Depuis lors, l’héritage du rituel lié au « Tomaké » se fait en lignée maternelle et seules les femmes ont le droit de l’effectuer. Aujourd’hui à Mbissel, c’est à Tabour NDOUR que revient le droit de Tiour (rituel de libation). Elle occupe donc la fonction de Satiour (responsable du rituel de libation) du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tomaké est un Fangool (génie religieux sérère) installé dans un terrain d’environ cent mètres carrés. Au milieu du terrain, se dessine un cercle formé par des pilons d'où le nom du Fangool. Tomaké est le laboratoire médical du village de Mbissel : en effet, il permet de faire le diagnostic de personnes malades et dont on n’arrive pas à identifier la maladie. De plus, le rituel de diagnostic permet d’identifier la personne qui pourrait guérir le patient. Le rituel est le suivant : la Satiour vient avec une calebasse remplie d’eau et de coton et un fagot de bois. Le coton et le fagot tournent autour de la calebasse jusqu’à leur arrêt qui va marquer la détection de la maladie du patient.<br />
<br />
Par ailleurs, la Satiour effectue des libations pour des enfants ayant des malformations au niveau du cou. Dans ce cas de figure, la Satiour utilise du lait caillé qu’elle verse aux différents pilons en guise de libation.<br />
<br />
Le Fangool Tomaké, grâce à un rituel de libation fait par la Satiour, aurait également le pouvoir de sauver la progéniture de personnes qui auraient tué un chat ou un chien. Quand elles sont en âge de procréer, ces personnes verraient en effet leurs enfants mourir en bas âge. Il faudrait alors les amener faire le Tiour du Fangool Tomaké de Mbissel pour éviter un tel drame. Dans cette situation, c’est encore du lait caillé qui est versé au lieu du Fangool.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
<br />
Valeur patrimoniale : Rituel de libations effectué jusqu’aujourd’hui, la population y voit un héritage important lié à la fondation du village.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du cou tordu : Toute femme ayant cassé un pilon verrait son enfant victime d’un cou tordu et c’est au Fangool Tomaké qu’il faudrait lui faire le Tiour pour qu’il en soit remis.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
Selon M. Maliam Sagne, le roi Maïssa Waly Dione avait laissé des consignes de guérison de certaines maladies dont : mal de gorge, bosse sur le dos… <br />
Par ailleurs, les gens viendraient de tout le Sénégal même de la sous-région pour bénéficier des pouvoirs du Fangool Tomaké<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : lieu de libation<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu de libation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée des habitants de Mbissel<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon M. SAGNE, le terrain où se trouve Tomaké appartient à la famille de la Satiour et est interdit à la culture. Sa seule fonction est d’abriter le Fangool.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. FAYE Bernard, notable du village de Mbissel<br />
<br />
M.SAGNE Maliam, chef du village de Mbissel<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0019_:_Tomak%C3%A9_ou_les_Pilons_(rituel)&diff=901IVRAF FA 0019 : Tomaké ou les Pilons (rituel)2012-10-22T10:29:45Z<p>Suire : /* Description */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0019<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations et d’offrandes<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tomaké<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly MANE DIONE, premier roi du Sine <br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès qu’il avait pris le pouvoir à Mbissel au XIVe siècle, Maïssa Waly avait d’abord commencé par l’installation de structures protectrices du village et de ses habitants. Ces structures se matérialisaient par plusieurs Pangool (Génies religieux sérères). Il mit alors en place «Tomaké» (les pilons) : il enfonça trois pilons verticalement sous terre jusqu’à ce que l’on n’en aperçoive que les bouts. Il demanda ensuite à toutes les femmes du village, à chaque fois qu’elles casseraient un pilon, de venir en déposer les morceaux autour des trois pilons initiaux. Les pilons devaient alors former un cercle.<br />
<br />
Très attaché à sa lignée maternelle, c’est à une parente de sa famille maternelle que Maïssa Waly confia le pouvoir de faire les rituels de protection nécessaires au site « Tomaké ». Depuis lors, l’héritage du rituel lié au « Tomaké » se fait en lignée maternelle et seules les femmes ont le droit de l’effectuer. Aujourd’hui à Mbissel, c’est à Tabour NDOUR que revient le droit de Tiour (rituel de libation). Elle occupe donc la fonction de Satiour (responsable du rituel de libation) du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tomaké est un Fangool (génie religieux sérère) installé dans un terrain d’environ cent mètres carrés. Au milieu du terrain, se dessine un cercle formé par des pilons d'où le nom du Fangool. Tomaké est le laboratoire médical du village de Mbissel : en effet, il permet de faire le diagnostic de personnes malades et dont on n’arrive pas à identifier la maladie. De plus, le rituel de diagnostic permet d’identifier la personne qui pourrait guérir le patient. Le rituel est le suivant : la Satiour vient avec une calebasse remplie d’eau et de coton et un fagot de bois. Le coton et le fagot tournent autour de la calebasse jusqu’à leur arrêt qui va marquer la détection de la maladie du patient.<br />
<br />
Par ailleurs, la Satiour effectue des libations pour des enfants ayant des malformations au niveau du cou. Dans ce cas de figure, la Satiour utilise du lait caillé qu’elle verse aux différents pilons en guise de libation.<br />
<br />
Le Fangool Tomaké, grâce à un rituel de libation fait par la Satiour, aurait également le pouvoir de sauver la progéniture de personnes qui auraient tué un chat ou un chien. Quand elles sont en âge de procréer, ces personnes verraient en effet leurs enfants mourir en bas âge. Il faudrait alors les amener faire le Tiour du Fangool Tomaké de Mbissel pour éviter un tel drame. Dans cette situation, c’est encore du lait caillé qui est versé au lieu du Fangool.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
<br />
Valeur patrimoniale:: Rituel de libations effectué jusqu’aujourd’hui, la population y voit un héritage important lié à la fondation du village.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du cou tordu : Toute femme ayant cassé un pilon verrait son enfant victime d’un cou tordu et c’est au Fangool Tomaké qu’il faudrait lui faire le Tiour pour qu’il en soit remis.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
Selon M. Maliam Sagne, le roi Maïssa Waly Dione avait laissé des consignes de guérison de certaines maladies dont : mal de gorge, bosse sur le dos… <br />
Par ailleurs, les gens viendraient de tout le Sénégal même de la sous-région pour bénéficier des pouvoirs du Fangool Tomaké<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : lieu de libation<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu de libation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée des habitants de Mbissel<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon M. SAGNE, le terrain où se trouve Tomaké appartient à la famille de la Satiour et est interdit à la culture. Sa seule fonction est d’abriter le Fangool.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. FAYE Bernard, notable du village de Mbissel<br />
<br />
M.SAGNE Maliam, chef du village de Mbissel<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0019_:_Tomak%C3%A9_ou_les_Pilons_(rituel)&diff=900IVRAF FA 0019 : Tomaké ou les Pilons (rituel)2012-10-22T10:26:29Z<p>Suire : /* Historique */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0019<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations et d’offrandes<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tomaké<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly MANE DIONE, premier roi du Sine <br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès qu’il avait pris le pouvoir à Mbissel au XIVe siècle, Maïssa Waly avait d’abord commencé par l’installation de structures protectrices du village et de ses habitants. Ces structures se matérialisaient par plusieurs Pangool (Génies religieux sérères). Il mit alors en place «Tomaké» (les pilons) : il enfonça trois pilons verticalement sous terre jusqu’à ce que l’on n’en aperçoive que les bouts. Il demanda ensuite à toutes les femmes du village, à chaque fois qu’elles casseraient un pilon, de venir en déposer les morceaux autour des trois pilons initiaux. Les pilons devaient alors former un cercle.<br />
<br />
Très attaché à sa lignée maternelle, c’est à une parente de sa famille maternelle que Maïssa Waly confia le pouvoir de faire les rituels de protection nécessaires au site « Tomaké ». Depuis lors, l’héritage du rituel lié au « Tomaké » se fait en lignée maternelle et seules les femmes ont le droit de l’effectuer. Aujourd’hui à Mbissel, c’est à Tabour NDOUR que revient le droit de Tiour (rituel de libation). Elle occupe donc la fonction de Satiour (responsable du rituel de libation) du Fangool Tomaké.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tomaké est un Fangool (génie religieux sérère) installé dans un terrain d’environ cent mètres carrés. Au milieu du terrain, se dessine un cercle formé par des pilons d'où le nom du Fangool. Tomaké est le laboratoire du village de Mbissel parce qu’en effet, il permet de faire le diagnostic de personnes malades et dont on n’arrive pas à identifier leur maladie. Le rituel consistant à faire le diagnostic est le suivant : la Satiour vient donc avec une calebasse remplie d’eau et de coton et un fagot de bois. Le coton et le fagot vont tourner autour de la calebasse jusqu’à leur arrêt qui va marquer la détection de la maladie du patient. De plus, le rituel de diagnostic va également permettre d’identifier la personne qui pourrait guérir le patient. <br />
Par ailleurs, la Satiour effectue des libations pour des enfants ayant des malformations au niveau du cou. Dans ce cas de figure, la Satiour utilise du lait caillé qu’elle verse aux différents pilons en guise de libation afin de remédier à cette malformation. <br />
Le Fangool Tomaké, grâce à un rituel de libation fait par la Satiour, aurait également le pouvoir de sauver la progéniture de personnes qui auraient tué un chat ou un chien. Ces personnes quand elles sont encore en âge de procréer verraient leurs enfant mourir dès le bas âge. Il faudrait alors les amener faire le Tiour du Fangool Tomaké de Mbissel pour éviter un tel drame. Dans une cette situation, c’est alors du lait caillé qui sera versé au lieu du Fangool.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
<br />
Valeur patrimoniale:: Rituel de libations effectué jusqu’aujourd’hui, la population y voit un héritage important lié à la fondation du village.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du cou tordu : Toute femme ayant cassé un pilon verrait son enfant victime d’un cou tordu et c’est au Fangool Tomaké qu’il faudrait lui faire le Tiour pour qu’il en soit remis.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
Selon M. Maliam Sagne, le roi Maïssa Waly Dione avait laissé des consignes de guérison de certaines maladies dont : mal de gorge, bosse sur le dos… <br />
Par ailleurs, les gens viendraient de tout le Sénégal même de la sous-région pour bénéficier des pouvoirs du Fangool Tomaké<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : lieu de libation<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu de libation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée des habitants de Mbissel<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon M. SAGNE, le terrain où se trouve Tomaké appartient à la famille de la Satiour et est interdit à la culture. Sa seule fonction est d’abriter le Fangool.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. FAYE Bernard, notable du village de Mbissel<br />
<br />
M.SAGNE Maliam, chef du village de Mbissel<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0019_:_Tomak%C3%A9_ou_les_Pilons_(rituel)&diff=898IVRAF FA 0019 : Tomaké ou les Pilons (rituel)2012-10-22T10:23:47Z<p>Suire : a déplacé IVRF FA 0019: Tomaké(les pilons) vers IVRF FA 0019: Tomaké ou les Pilons (rituel)</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0019<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations et d’offrandes<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tomaké<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly MANE DIONE, premier roi du Sine <br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès qu’il avait pris le pouvoir à Mbissel au XIVe siècle, Maïssa Waly avait d’abord commencé par l’installation de structures protectrices du village et de ses habitants. Ces structures se matérialisaient par plusieurs Pangool (Génies religieux sérère). Il mit alors en place «Tomaké» (les pilons). Ce fut donc trois pilons qu’il enfonça verticalement sous terre jusqu’à ce que l’on n’aperçoive que les bouts. Après l’implantation des pilons, il demanda alors à toutes les femmes du village, une fois qu’elles casseraient un pilon de venir le déposer autour des trois pilons initiales. Les pilons devaient alors former un cercle. Très attaché à sa lignée maternelle, c’est à une parente de sa famille maternelle que Maïssa Waly confierait le pouvoir de faire les rituels de protection nécessaires au site « Tomaké ». En effet l’héritage du rituel lié au « Tomaké » se fait de lignée maternelle et seules les femmes ont le droit de l’effectuer. Aujourd’hui à Mbissel, c’est à Tabour NDOUR que revient le droit de Tiour (rituel de libation). Elle occupe donc la fonction de Satiour (responsable du rituel de libation) du Fangool Tomaké. <br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tomaké est un Fangool (génie religieux sérère) installé dans un terrain d’environ cent mètres carrés. Au milieu du terrain, se dessine un cercle formé par des pilons d'où le nom du Fangool. Tomaké est le laboratoire du village de Mbissel parce qu’en effet, il permet de faire le diagnostic de personnes malades et dont on n’arrive pas à identifier leur maladie. Le rituel consistant à faire le diagnostic est le suivant : la Satiour vient donc avec une calebasse remplie d’eau et de coton et un fagot de bois. Le coton et le fagot vont tourner autour de la calebasse jusqu’à leur arrêt qui va marquer la détection de la maladie du patient. De plus, le rituel de diagnostic va également permettre d’identifier la personne qui pourrait guérir le patient. <br />
Par ailleurs, la Satiour effectue des libations pour des enfants ayant des malformations au niveau du cou. Dans ce cas de figure, la Satiour utilise du lait caillé qu’elle verse aux différents pilons en guise de libation afin de remédier à cette malformation. <br />
Le Fangool Tomaké, grâce à un rituel de libation fait par la Satiour, aurait également le pouvoir de sauver la progéniture de personnes qui auraient tué un chat ou un chien. Ces personnes quand elles sont encore en âge de procréer verraient leurs enfant mourir dès le bas âge. Il faudrait alors les amener faire le Tiour du Fangool Tomaké de Mbissel pour éviter un tel drame. Dans une cette situation, c’est alors du lait caillé qui sera versé au lieu du Fangool.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
<br />
Valeur patrimoniale:: Rituel de libations effectué jusqu’aujourd’hui, la population y voit un héritage important lié à la fondation du village.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du cou tordu : Toute femme ayant cassé un pilon verrait son enfant victime d’un cou tordu et c’est au Fangool Tomaké qu’il faudrait lui faire le Tiour pour qu’il en soit remis.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
Selon M. Maliam Sagne, le roi Maïssa Waly Dione avait laissé des consignes de guérison de certaines maladies dont : mal de gorge, bosse sur le dos… <br />
Par ailleurs, les gens viendraient de tout le Sénégal même de la sous-région pour bénéficier des pouvoirs du Fangool Tomaké<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : lieu de libation<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu de libation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée des habitants de Mbissel<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon M. SAGNE, le terrain où se trouve Tomaké appartient à la famille de la Satiour et est interdit à la culture. Sa seule fonction est d’abriter le Fangool.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. FAYE Bernard, notable du village de Mbissel<br />
<br />
M.SAGNE Maliam, chef du village de Mbissel<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0018_:_Thiour_Meissa_Waly_Dione_(rituel)&diff=897IVRAF FA 0018 : Thiour Meissa Waly Dione (rituel)2012-10-22T10:19:05Z<p>Suire : /* Sources écrites */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0018<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
Le 02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Thiour Meissa Waly Dione<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Thiossane<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Les descendants de Meissa Wally Dione<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
Non déterminé<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Meissa Wally Dione était un roi doté de pouvoirs mystiques hors du commun. Avant de mourir, il recommanda aux habitants de Mbissel de venir se recueillir sur sa tombe car toutes leurs prières y seraient exhaussées. A sa mort, les habitants de Mbissel firent de la tombe de Meissa Wally un lieu sacré vers lequel ils se tournent en cas de soucis. Ainsi fut créé un rituel de libations qu’ils dénommèrent « Thiour Meissa Wally DIONE ».<br />
<br />
L’histoire de ce rituel est également rattachée au président poète, Léopold Sédar SENGHOR. En effet, ce dernier aurait rencontré le fantôme de Meissa Wally DIONE qui lui serait apparu sous la figure d’un homme et lui aurait prédit que s’il effectuait le rituel de libation, il ne connaitrait pas la honte dans sa vie. Fidèle à cette prédiction, SENGHOR venait régulièrement à Mbissel pour qu’on lui fasse le rituel.<br />
<br />
Sous l’effet du temps, le rituel a connu quelques réadaptations. En effet, du temps de la royauté, le lait utilisé dans le rituel devait être trait d’une vache appartenant à un sérère. De même, le riz qu’on utilisait devait être cultivé par un sérère. Mais aujourd’hui, cette règle n’est plus appliquée : on demande juste du lait et du riz.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le rituel dénommé « Thiour Meissa Waly DIONE » est toujours dirigé par le Sathiour du village (responsable des libations). Le Sathiour est un titre qui se transmet par la lignée paternelle et celui qui le porte aujourd’hui est dénommé François SENE.<br />
<br />
Le rituel commence à la tombe de Meissa Waly DIONE et se termine à la place publique en passant par le baobab Meissa Waly et par la tombe de Kana Waly (neveu de Meissa Waly). Le rituel peut être effectué à titre personnel ou pour une cause collective. Lorsqu’il est effectué pour une personne, le rituel consiste à verser un litre de vin et du lait mélangé avec du riz successivement sur la tombe de Meissa Waly, sur le baobab Meissa Waly, sur la tombe Kana Waly et enfin sur le baobab de la place publique du village. Mais si la personne en a les moyens, un bœuf noir peut être demandé par le Sathiour. Dans ce cas le bœuf doit être cuisiné par des hommes.<br />
<br />
Le rituel peut aussi être effectué pour un intérêt collectif comme en de survenance d’une épidémie ou d’une sécheresse. En cas d’épidémie ou d’un fléau quelconque, le rituel est effectué par tous les notables du village qui ensemble prient pour que le village en soit débarrassé. En période de sécheresse par contre, le rituel est effectué les femmes du village. Déguisées en hommes, elles commencent d’abord par nettoyer le site qui abrite la tombe de Meissa Waly DIONE, avant de terminer par le rituel de libation. Seules les femmes initiées ont droit à participer à cette cérémonie.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : le « Thiour Meissa Waly » est considéré par les habitants comme un gage de protection et à chaque fois qu’ils ont des problèmes, ils l’effectuent.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Royaume du Gabou : d’où venait Meissa Waly DIONE,<br />
<br />
Joal et Djilor : d’où venaient SENGHOR pour effectuer le rituel<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
« Il semblerait que Meissa Waly pourrait voir toute personne qui vient s’asseoir à coté de sa tombe. »<br />
<br />
D’après les historiens du village, la première fois que le fantôme lui est apparu, SENGHOR voyageait de Djillor à Joal. Arrivé au « tann » (étendu de terre salée) de Mbissel, le vieillard lui apparut et lui demanda de repasser par là-bas à son retour. A son retour SENGHOR, qui pensait qu’il parlait avec un homme normal, repassa au « tann » mais à sa grande surprise il ne le trouva à l’endroit. Pour le retrouver SENGHOR entra dans le village de Mbissel et demanda après lui mais personne ne savait de qui il parlait. C’est ainsi qu’il comprit que l’homme qui lui était apparu n’était pas réel. Mais, persévérant qu’il était, il décida de revenir un autre jour sur le même « tann » et c’est ainsi que le fantôme lui réapparut en lui demandant d’effectuer le rituel.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« En cas de sécheresse, les femmes effectuaient le rituel afin qu’il pleuve. Comme par miracle, souvent il pleuvait des cordes avant même que les femmes ne finissent leurs prières. » Maliame SAGNE<br />
<br />
« A l’approche des examens et concours, beaucoup d’élèves et d’étudiants viennent demander qu’on leur fasse le rituel. Et souvent ils réussissent tous. » Maliame SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : libation protecteur et porte bonheur,<br />
<br />
Utilisation (s) actuelle (s) : libation protecteur et porte bonheur<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété publique et lieu de mémoire.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
SAGNE Maliame, chef de village de Mbissel<br />
<br />
SENE François, Sathiour du village de Mbissel<br />
<br />
FAYE Bernard, notable, Mbissel<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henry, ''la Civilisation sérère : Cosaan, Abbeville'', les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 pages.<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, ''Chronique du royaume de Sine'', in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
BECKER Charles et MARTIN Victor, ''Notes sur les traditions orales et les sources écrites concernant le royaume du Sine'', in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR.<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0018_:_Thiour_Meissa_Waly_Dione_(rituel)&diff=896IVRAF FA 0018 : Thiour Meissa Waly Dione (rituel)2012-10-22T10:17:34Z<p>Suire : /* Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0018<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
Le 02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Thiour Meissa Waly Dione<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Thiossane<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Les descendants de Meissa Wally Dione<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
Non déterminé<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Meissa Wally Dione était un roi doté de pouvoirs mystiques hors du commun. Avant de mourir, il recommanda aux habitants de Mbissel de venir se recueillir sur sa tombe car toutes leurs prières y seraient exhaussées. A sa mort, les habitants de Mbissel firent de la tombe de Meissa Wally un lieu sacré vers lequel ils se tournent en cas de soucis. Ainsi fut créé un rituel de libations qu’ils dénommèrent « Thiour Meissa Wally DIONE ».<br />
<br />
L’histoire de ce rituel est également rattachée au président poète, Léopold Sédar SENGHOR. En effet, ce dernier aurait rencontré le fantôme de Meissa Wally DIONE qui lui serait apparu sous la figure d’un homme et lui aurait prédit que s’il effectuait le rituel de libation, il ne connaitrait pas la honte dans sa vie. Fidèle à cette prédiction, SENGHOR venait régulièrement à Mbissel pour qu’on lui fasse le rituel.<br />
<br />
Sous l’effet du temps, le rituel a connu quelques réadaptations. En effet, du temps de la royauté, le lait utilisé dans le rituel devait être trait d’une vache appartenant à un sérère. De même, le riz qu’on utilisait devait être cultivé par un sérère. Mais aujourd’hui, cette règle n’est plus appliquée : on demande juste du lait et du riz.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le rituel dénommé « Thiour Meissa Waly DIONE » est toujours dirigé par le Sathiour du village (responsable des libations). Le Sathiour est un titre qui se transmet par la lignée paternelle et celui qui le porte aujourd’hui est dénommé François SENE.<br />
<br />
Le rituel commence à la tombe de Meissa Waly DIONE et se termine à la place publique en passant par le baobab Meissa Waly et par la tombe de Kana Waly (neveu de Meissa Waly). Le rituel peut être effectué à titre personnel ou pour une cause collective. Lorsqu’il est effectué pour une personne, le rituel consiste à verser un litre de vin et du lait mélangé avec du riz successivement sur la tombe de Meissa Waly, sur le baobab Meissa Waly, sur la tombe Kana Waly et enfin sur le baobab de la place publique du village. Mais si la personne en a les moyens, un bœuf noir peut être demandé par le Sathiour. Dans ce cas le bœuf doit être cuisiné par des hommes.<br />
<br />
Le rituel peut aussi être effectué pour un intérêt collectif comme en de survenance d’une épidémie ou d’une sécheresse. En cas d’épidémie ou d’un fléau quelconque, le rituel est effectué par tous les notables du village qui ensemble prient pour que le village en soit débarrassé. En période de sécheresse par contre, le rituel est effectué les femmes du village. Déguisées en hommes, elles commencent d’abord par nettoyer le site qui abrite la tombe de Meissa Waly DIONE, avant de terminer par le rituel de libation. Seules les femmes initiées ont droit à participer à cette cérémonie.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : le « Thiour Meissa Waly » est considéré par les habitants comme un gage de protection et à chaque fois qu’ils ont des problèmes, ils l’effectuent.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Royaume du Gabou : d’où venait Meissa Waly DIONE,<br />
<br />
Joal et Djilor : d’où venaient SENGHOR pour effectuer le rituel<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
« Il semblerait que Meissa Waly pourrait voir toute personne qui vient s’asseoir à coté de sa tombe. »<br />
<br />
D’après les historiens du village, la première fois que le fantôme lui est apparu, SENGHOR voyageait de Djillor à Joal. Arrivé au « tann » (étendu de terre salée) de Mbissel, le vieillard lui apparut et lui demanda de repasser par là-bas à son retour. A son retour SENGHOR, qui pensait qu’il parlait avec un homme normal, repassa au « tann » mais à sa grande surprise il ne le trouva à l’endroit. Pour le retrouver SENGHOR entra dans le village de Mbissel et demanda après lui mais personne ne savait de qui il parlait. C’est ainsi qu’il comprit que l’homme qui lui était apparu n’était pas réel. Mais, persévérant qu’il était, il décida de revenir un autre jour sur le même « tann » et c’est ainsi que le fantôme lui réapparut en lui demandant d’effectuer le rituel.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« En cas de sécheresse, les femmes effectuaient le rituel afin qu’il pleuve. Comme par miracle, souvent il pleuvait des cordes avant même que les femmes ne finissent leurs prières. » Maliame SAGNE<br />
<br />
« A l’approche des examens et concours, beaucoup d’élèves et d’étudiants viennent demander qu’on leur fasse le rituel. Et souvent ils réussissent tous. » Maliame SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : libation protecteur et porte bonheur,<br />
<br />
Utilisation (s) actuelle (s) : libation protecteur et porte bonheur<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété publique et lieu de mémoire.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
SAGNE Maliame, chef de village de Mbissel<br />
<br />
SENE François, Sathiour du village de Mbissel<br />
<br />
FAYE Bernard, notable, Mbissel<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henry, la civilisation séreer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 pages<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
BECKER Charles et MARTIN Victor, notes sur les traditions orales et les sources écrites concernant le royaume du Sine in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0018_:_Thiour_Meissa_Waly_Dione_(rituel)&diff=895IVRAF FA 0018 : Thiour Meissa Waly Dione (rituel)2012-10-22T10:17:26Z<p>Suire : /* Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s) */</p>
<hr />
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== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0018<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
Le 02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Thiour Meissa Waly Dione<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Thiossane<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Les descendants de Meissa Wally Dione<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
Non déterminé<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Meissa Wally Dione était un roi doté de pouvoirs mystiques hors du commun. Avant de mourir, il recommanda aux habitants de Mbissel de venir se recueillir sur sa tombe car toutes leurs prières y seraient exhaussées. A sa mort, les habitants de Mbissel firent de la tombe de Meissa Wally un lieu sacré vers lequel ils se tournent en cas de soucis. Ainsi fut créé un rituel de libations qu’ils dénommèrent « Thiour Meissa Wally DIONE ».<br />
<br />
L’histoire de ce rituel est également rattachée au président poète, Léopold Sédar SENGHOR. En effet, ce dernier aurait rencontré le fantôme de Meissa Wally DIONE qui lui serait apparu sous la figure d’un homme et lui aurait prédit que s’il effectuait le rituel de libation, il ne connaitrait pas la honte dans sa vie. Fidèle à cette prédiction, SENGHOR venait régulièrement à Mbissel pour qu’on lui fasse le rituel.<br />
<br />
Sous l’effet du temps, le rituel a connu quelques réadaptations. En effet, du temps de la royauté, le lait utilisé dans le rituel devait être trait d’une vache appartenant à un sérère. De même, le riz qu’on utilisait devait être cultivé par un sérère. Mais aujourd’hui, cette règle n’est plus appliquée : on demande juste du lait et du riz.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le rituel dénommé « Thiour Meissa Waly DIONE » est toujours dirigé par le Sathiour du village (responsable des libations). Le Sathiour est un titre qui se transmet par la lignée paternelle et celui qui le porte aujourd’hui est dénommé François SENE.<br />
<br />
Le rituel commence à la tombe de Meissa Waly DIONE et se termine à la place publique en passant par le baobab Meissa Waly et par la tombe de Kana Waly (neveu de Meissa Waly). Le rituel peut être effectué à titre personnel ou pour une cause collective. Lorsqu’il est effectué pour une personne, le rituel consiste à verser un litre de vin et du lait mélangé avec du riz successivement sur la tombe de Meissa Waly, sur le baobab Meissa Waly, sur la tombe Kana Waly et enfin sur le baobab de la place publique du village. Mais si la personne en a les moyens, un bœuf noir peut être demandé par le Sathiour. Dans ce cas le bœuf doit être cuisiné par des hommes.<br />
<br />
Le rituel peut aussi être effectué pour un intérêt collectif comme en de survenance d’une épidémie ou d’une sécheresse. En cas d’épidémie ou d’un fléau quelconque, le rituel est effectué par tous les notables du village qui ensemble prient pour que le village en soit débarrassé. En période de sécheresse par contre, le rituel est effectué les femmes du village. Déguisées en hommes, elles commencent d’abord par nettoyer le site qui abrite la tombe de Meissa Waly DIONE, avant de terminer par le rituel de libation. Seules les femmes initiées ont droit à participer à cette cérémonie.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : le « Thiour Meissa Waly » est considéré par les habitants comme un gage de protection et à chaque fois qu’ils ont des problèmes, ils l’effectuent.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Royaume du Gabou : d’où venait Meissa Waly DIONE,<br />
<br />
Joal et Djilor : d’où venaient SENGHOR pour effectuer le rituel<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
« Il semblerait que Meissa Waly pourrait voir toute personne qui vient s’asseoir à coté de sa tombe. »<br />
<br />
D’après les historiens du village, la première fois que le fantôme lui est apparu, SENGHOR voyageait de Djillor à Joal. Arrivé au « tann » (étendu de terre salée) de Mbissel, le vieillard lui apparut et lui demanda de repasser par là-bas à son retour. A son retour SENGHOR, qui pensait qu’il parlait avec un homme normal, repassa au « tann » mais à sa grande surprise il ne le trouva à l’endroit. Pour le retrouver SENGHOR entra dans le village de Mbissel et demanda après lui mais personne ne savait de qui il parlait. C’est ainsi qu’il comprit que l’homme qui lui était apparu n’était pas réel. Mais, persévérant qu’il était, il décida de revenir un autre jour sur le même « tann » et c’est ainsi que le fantôme lui réapparut en lui demandant d’effectuer le rituel.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« En cas de sécheresse, les femmes effectuaient le rituel afin qu’il pleuve. Comme par miracle, souvent il pleuvait des cordes avant même que les femmes ne finissent leurs prières. » Maliame SAGNE<br />
<br />
« A l’approche des examens et concours, beaucoup d’élèves et d’étudiants viennent demander qu’on leur fasse le rituel. Et souvent ils réussissent tous. » Maliame SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : libation protecteur et porte bonheur,<br />
<br />
Utilisation (s) actuelle (s) : libation protecteur et porte bonheur<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété publique et lieu de mémoire.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
D’après les historiens du village, la première fois que le fantôme lui est apparu, SENGHOR voyageait de Djillor à Joal. Arrivé au « tann » (étendu de terre salée) de Mbissel, le vieillard lui apparut et lui demanda de repasser par là-bas à son retour. A son retour SENGHOR, qui pensait qu’il parlait avec un homme normal, repassa au « tann » mais à sa grande surprise il ne le trouva à l’endroit. Pour le retrouver SENGHOR entra dans le village de Mbissel et demanda après lui mais personne ne savait de qui il parlait. C’est ainsi qu’il comprit que l’homme qui lui était apparu n’était pas réel. Mais, persévérant qu’il était, il décida de revenir un autre jour sur le même « tann » et c’est ainsi que le fantôme lui réapparut en lui demandant d’effectuer le rituel.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
SAGNE Maliame, chef de village de Mbissel<br />
<br />
SENE François, Sathiour du village de Mbissel<br />
<br />
FAYE Bernard, notable, Mbissel<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henry, la civilisation séreer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 pages<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
BECKER Charles et MARTIN Victor, notes sur les traditions orales et les sources écrites concernant le royaume du Sine in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0018_:_Thiour_Meissa_Waly_Dione_(rituel)&diff=894IVRAF FA 0018 : Thiour Meissa Waly Dione (rituel)2012-10-22T10:16:42Z<p>Suire : /* Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0018<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
Le 02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Thiour Meissa Waly Dione<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Thiossane<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Les descendants de Meissa Wally Dione<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
Non déterminé<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Meissa Wally Dione était un roi doté de pouvoirs mystiques hors du commun. Avant de mourir, il recommanda aux habitants de Mbissel de venir se recueillir sur sa tombe car toutes leurs prières y seraient exhaussées. A sa mort, les habitants de Mbissel firent de la tombe de Meissa Wally un lieu sacré vers lequel ils se tournent en cas de soucis. Ainsi fut créé un rituel de libations qu’ils dénommèrent « Thiour Meissa Wally DIONE ».<br />
<br />
L’histoire de ce rituel est également rattachée au président poète, Léopold Sédar SENGHOR. En effet, ce dernier aurait rencontré le fantôme de Meissa Wally DIONE qui lui serait apparu sous la figure d’un homme et lui aurait prédit que s’il effectuait le rituel de libation, il ne connaitrait pas la honte dans sa vie. Fidèle à cette prédiction, SENGHOR venait régulièrement à Mbissel pour qu’on lui fasse le rituel.<br />
<br />
Sous l’effet du temps, le rituel a connu quelques réadaptations. En effet, du temps de la royauté, le lait utilisé dans le rituel devait être trait d’une vache appartenant à un sérère. De même, le riz qu’on utilisait devait être cultivé par un sérère. Mais aujourd’hui, cette règle n’est plus appliquée : on demande juste du lait et du riz.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le rituel dénommé « Thiour Meissa Waly DIONE » est toujours dirigé par le Sathiour du village (responsable des libations). Le Sathiour est un titre qui se transmet par la lignée paternelle et celui qui le porte aujourd’hui est dénommé François SENE.<br />
<br />
Le rituel commence à la tombe de Meissa Waly DIONE et se termine à la place publique en passant par le baobab Meissa Waly et par la tombe de Kana Waly (neveu de Meissa Waly). Le rituel peut être effectué à titre personnel ou pour une cause collective. Lorsqu’il est effectué pour une personne, le rituel consiste à verser un litre de vin et du lait mélangé avec du riz successivement sur la tombe de Meissa Waly, sur le baobab Meissa Waly, sur la tombe Kana Waly et enfin sur le baobab de la place publique du village. Mais si la personne en a les moyens, un bœuf noir peut être demandé par le Sathiour. Dans ce cas le bœuf doit être cuisiné par des hommes.<br />
<br />
Le rituel peut aussi être effectué pour un intérêt collectif comme en de survenance d’une épidémie ou d’une sécheresse. En cas d’épidémie ou d’un fléau quelconque, le rituel est effectué par tous les notables du village qui ensemble prient pour que le village en soit débarrassé. En période de sécheresse par contre, le rituel est effectué les femmes du village. Déguisées en hommes, elles commencent d’abord par nettoyer le site qui abrite la tombe de Meissa Waly DIONE, avant de terminer par le rituel de libation. Seules les femmes initiées ont droit à participer à cette cérémonie.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : le « Thiour Meissa Waly » est considéré par les habitants comme un gage de protection et à chaque fois qu’ils ont des problèmes, ils l’effectuent.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Royaume du Gabou : d’où venait Meissa Waly DIONE,<br />
<br />
Joal et Djilor : d’où venaient SENGHOR pour effectuer le rituel<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
« Il semblerait que Meissa Waly pourrait voir toute personne qui vient s’asseoir à coté de sa tombe. »<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« En cas de sécheresse, les femmes effectuaient le rituel afin qu’il pleuve. Comme par miracle, souvent il pleuvait des cordes avant même que les femmes ne finissent leurs prières. » Maliame SAGNE<br />
<br />
« A l’approche des examens et concours, beaucoup d’élèves et d’étudiants viennent demander qu’on leur fasse le rituel. Et souvent ils réussissent tous. » Maliame SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : libation protecteur et porte bonheur,<br />
<br />
Utilisation (s) actuelle (s) : libation protecteur et porte bonheur<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété publique et lieu de mémoire.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
D’après les historiens du village, la première fois que le fantôme lui est apparu, SENGHOR voyageait de Djillor à Joal. Arrivé au « tann » (étendu de terre salée) de Mbissel, le vieillard lui apparut et lui demanda de repasser par là-bas à son retour. A son retour SENGHOR, qui pensait qu’il parlait avec un homme normal, repassa au « tann » mais à sa grande surprise il ne le trouva à l’endroit. Pour le retrouver SENGHOR entra dans le village de Mbissel et demanda après lui mais personne ne savait de qui il parlait. C’est ainsi qu’il comprit que l’homme qui lui était apparu n’était pas réel. Mais, persévérant qu’il était, il décida de revenir un autre jour sur le même « tann » et c’est ainsi que le fantôme lui réapparut en lui demandant d’effectuer le rituel.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
SAGNE Maliame, chef de village de Mbissel<br />
<br />
SENE François, Sathiour du village de Mbissel<br />
<br />
FAYE Bernard, notable, Mbissel<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henry, la civilisation séreer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 pages<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
BECKER Charles et MARTIN Victor, notes sur les traditions orales et les sources écrites concernant le royaume du Sine in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0018_:_Thiour_Meissa_Waly_Dione_(rituel)&diff=893IVRAF FA 0018 : Thiour Meissa Waly Dione (rituel)2012-10-22T10:15:20Z<p>Suire : /* Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0018<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
Le 02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Thiour Meissa Waly Dione<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Thiossane<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Les descendants de Meissa Wally Dione<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
Non déterminé<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Meissa Wally Dione était un roi doté de pouvoirs mystiques hors du commun. Avant de mourir, il recommanda aux habitants de Mbissel de venir se recueillir sur sa tombe car toutes leurs prières y seraient exhaussées. A sa mort, les habitants de Mbissel firent de la tombe de Meissa Wally un lieu sacré vers lequel ils se tournent en cas de soucis. Ainsi fut créé un rituel de libations qu’ils dénommèrent « Thiour Meissa Wally DIONE ».<br />
<br />
L’histoire de ce rituel est également rattachée au président poète, Léopold Sédar SENGHOR. En effet, ce dernier aurait rencontré le fantôme de Meissa Wally DIONE qui lui serait apparu sous la figure d’un homme et lui aurait prédit que s’il effectuait le rituel de libation, il ne connaitrait pas la honte dans sa vie. Fidèle à cette prédiction, SENGHOR venait régulièrement à Mbissel pour qu’on lui fasse le rituel.<br />
<br />
Sous l’effet du temps, le rituel a connu quelques réadaptations. En effet, du temps de la royauté, le lait utilisé dans le rituel devait être trait d’une vache appartenant à un sérère. De même, le riz qu’on utilisait devait être cultivé par un sérère. Mais aujourd’hui, cette règle n’est plus appliquée : on demande juste du lait et du riz.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le rituel dénommé « Thiour Meissa Waly DIONE » est toujours dirigé par le Sathiour du village (responsable des libations). Le Sathiour est un titre qui se transmet par la lignée paternelle et celui qui le porte aujourd’hui est dénommé François SENE.<br />
<br />
Le rituel commence à la tombe de Meissa Waly DIONE et se termine à la place publique en passant par le baobab Meissa Waly et par la tombe de Kana Waly (neveu de Meissa Waly). Le rituel peut être effectué à titre personnel ou pour une cause collective. Lorsqu’il est effectué pour une personne, le rituel consiste à verser un litre de vin et du lait mélangé avec du riz successivement sur la tombe de Meissa Waly, sur le baobab Meissa Waly, sur la tombe Kana Waly et enfin sur le baobab de la place publique du village. Mais si la personne en a les moyens, un bœuf noir peut être demandé par le Sathiour. Dans ce cas le bœuf doit être cuisiné par des hommes.<br />
<br />
Le rituel peut aussi être effectué pour un intérêt collectif comme en de survenance d’une épidémie ou d’une sécheresse. En cas d’épidémie ou d’un fléau quelconque, le rituel est effectué par tous les notables du village qui ensemble prient pour que le village en soit débarrassé. En période de sécheresse par contre, le rituel est effectué les femmes du village. Déguisées en hommes, elles commencent d’abord par nettoyer le site qui abrite la tombe de Meissa Waly DIONE, avant de terminer par le rituel de libation. Seules les femmes initiées ont droit à participer à cette cérémonie.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : le « Thiour Meissa Waly » est considéré par les habitants comme un gage de protection et à chaque fois qu’ils ont des problèmes, ils l’effectuent.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Royaume du Gabou : d’où venait Meissa Waly DIONE,<br />
<br />
Joal et Djilor : d’où venaient SENGHOR pour effectuer le rituel<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
« Il semblerait que Meissa Waly pourrait voir toute personne qui vient s’asseoir à coté de sa tombe. »<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« En cas de sécheresse, les femmes effectuaient le rituel afin qu’il pleuve. Comme par miracle, souvent il pleuvait des cordes avant même que les femmes ne finissent leurs prières. » Maliame SAGNE<br />
<br />
« A l’approche des examens et concours, beaucoup d’élèves et d’étudiants viennent demander qu’on leur fasse le rituel. Et souvent ils réussissent tous. » Maliame SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : libation protecteur et porte bonheur,<br />
<br />
Utilisation (s) actuelle (s) : libation protecteur et porte bonheur<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété publique et lieu de mémoire.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
D’après les historiens du village, la première fois que le fantôme lui est apparu, SENGHOR voyageait de Djillor à Joal. Arrivé au « tann » (étendu de terre salée) de Mbissel le vieillard lui apparu et lui demanda de repasser par là-bas à son retour. A son retour SENGHOR qui pensait qu’il parlait avec un homme normal, repasse au « tann » mais à sa grande surprise il ne le trouva à l’endroit. Pour le retrouver SENGHOR entra dans le village de Mbissel et demanda après lui mais personne ne savais de qui il parlait. C’est ainsi qu’il comprit que l’homme qui lui était apparu n’était pas réel. Mais, persévérant qu’il était, il décide de revenir un autre jour sur le même « tann » et c’est ainsi que le fantôme lui réapparut en lui demanda d’effectuer le rituel. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
SAGNE Maliame, chef de village de Mbissel<br />
<br />
SENE François, Sathiour du village de Mbissel<br />
<br />
FAYE Bernard, notable, Mbissel<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henry, la civilisation séreer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 pages<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
BECKER Charles et MARTIN Victor, notes sur les traditions orales et les sources écrites concernant le royaume du Sine in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0018_:_Thiour_Meissa_Waly_Dione_(rituel)&diff=892IVRAF FA 0018 : Thiour Meissa Waly Dione (rituel)2012-10-22T10:14:57Z<p>Suire : /* État sanitaire */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0018<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
Le 02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Thiour Meissa Waly Dione<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Thiossane<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Les descendants de Meissa Wally Dione<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
Non déterminé<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Meissa Wally Dione était un roi doté de pouvoirs mystiques hors du commun. Avant de mourir, il recommanda aux habitants de Mbissel de venir se recueillir sur sa tombe car toutes leurs prières y seraient exhaussées. A sa mort, les habitants de Mbissel firent de la tombe de Meissa Wally un lieu sacré vers lequel ils se tournent en cas de soucis. Ainsi fut créé un rituel de libations qu’ils dénommèrent « Thiour Meissa Wally DIONE ».<br />
<br />
L’histoire de ce rituel est également rattachée au président poète, Léopold Sédar SENGHOR. En effet, ce dernier aurait rencontré le fantôme de Meissa Wally DIONE qui lui serait apparu sous la figure d’un homme et lui aurait prédit que s’il effectuait le rituel de libation, il ne connaitrait pas la honte dans sa vie. Fidèle à cette prédiction, SENGHOR venait régulièrement à Mbissel pour qu’on lui fasse le rituel.<br />
<br />
Sous l’effet du temps, le rituel a connu quelques réadaptations. En effet, du temps de la royauté, le lait utilisé dans le rituel devait être trait d’une vache appartenant à un sérère. De même, le riz qu’on utilisait devait être cultivé par un sérère. Mais aujourd’hui, cette règle n’est plus appliquée : on demande juste du lait et du riz.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le rituel dénommé « Thiour Meissa Waly DIONE » est toujours dirigé par le Sathiour du village (responsable des libations). Le Sathiour est un titre qui se transmet par la lignée paternelle et celui qui le porte aujourd’hui est dénommé François SENE.<br />
<br />
Le rituel commence à la tombe de Meissa Waly DIONE et se termine à la place publique en passant par le baobab Meissa Waly et par la tombe de Kana Waly (neveu de Meissa Waly). Le rituel peut être effectué à titre personnel ou pour une cause collective. Lorsqu’il est effectué pour une personne, le rituel consiste à verser un litre de vin et du lait mélangé avec du riz successivement sur la tombe de Meissa Waly, sur le baobab Meissa Waly, sur la tombe Kana Waly et enfin sur le baobab de la place publique du village. Mais si la personne en a les moyens, un bœuf noir peut être demandé par le Sathiour. Dans ce cas le bœuf doit être cuisiné par des hommes.<br />
<br />
Le rituel peut aussi être effectué pour un intérêt collectif comme en de survenance d’une épidémie ou d’une sécheresse. En cas d’épidémie ou d’un fléau quelconque, le rituel est effectué par tous les notables du village qui ensemble prient pour que le village en soit débarrassé. En période de sécheresse par contre, le rituel est effectué les femmes du village. Déguisées en hommes, elles commencent d’abord par nettoyer le site qui abrite la tombe de Meissa Waly DIONE, avant de terminer par le rituel de libation. Seules les femmes initiées ont droit à participer à cette cérémonie.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : le « Thiour Meissa Waly » est considéré par les habitants comme un gage de protection et à chaque fois qu’ils ont des problèmes, ils l’effectuent.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Royaume du Gabou : d’où venait Meissa Waly DIONE,<br />
<br />
Joal et Djilor : d’où venaient SENGHOR pour effectuer le rituel<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
« Il semblerait que Meissa Waly pourrait voir toute personne qui vient s’asseoir à coté de sa tombe. »<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« En cas de sécheresse, les femmes effectuaient le rituel afin qu’il pleuve. Comme par miracle, souvent il pleuvait des cordes avant même que les femmes ne finissent leurs prières. » Maliame SAGNE <br />
« A l’approche des examens et concours, beaucoup d’élèves et d’étudiants viennent demander qu’on leur fasse le rituel. Et souvent ils réussissent tous. » Maliame SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : libation protecteur et porte bonheur,<br />
<br />
Utilisation (s) actuelle (s) : libation protecteur et porte bonheur<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété publique et lieu de mémoire.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
D’après les historiens du village, la première fois que le fantôme lui est apparu, SENGHOR voyageait de Djillor à Joal. Arrivé au « tann » (étendu de terre salée) de Mbissel le vieillard lui apparu et lui demanda de repasser par là-bas à son retour. A son retour SENGHOR qui pensait qu’il parlait avec un homme normal, repasse au « tann » mais à sa grande surprise il ne le trouva à l’endroit. Pour le retrouver SENGHOR entra dans le village de Mbissel et demanda après lui mais personne ne savais de qui il parlait. C’est ainsi qu’il comprit que l’homme qui lui était apparu n’était pas réel. Mais, persévérant qu’il était, il décide de revenir un autre jour sur le même « tann » et c’est ainsi que le fantôme lui réapparut en lui demanda d’effectuer le rituel. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
SAGNE Maliame, chef de village de Mbissel<br />
<br />
SENE François, Sathiour du village de Mbissel<br />
<br />
FAYE Bernard, notable, Mbissel<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henry, la civilisation séreer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 pages<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
BECKER Charles et MARTIN Victor, notes sur les traditions orales et les sources écrites concernant le royaume du Sine in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0018_:_Thiour_Meissa_Waly_Dione_(rituel)&diff=891IVRAF FA 0018 : Thiour Meissa Waly Dione (rituel)2012-10-22T10:14:33Z<p>Suire : /* Description */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0018<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
Le 02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Thiour Meissa Waly Dione<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Thiossane<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Les descendants de Meissa Wally Dione<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
Non déterminé<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Meissa Wally Dione était un roi doté de pouvoirs mystiques hors du commun. Avant de mourir, il recommanda aux habitants de Mbissel de venir se recueillir sur sa tombe car toutes leurs prières y seraient exhaussées. A sa mort, les habitants de Mbissel firent de la tombe de Meissa Wally un lieu sacré vers lequel ils se tournent en cas de soucis. Ainsi fut créé un rituel de libations qu’ils dénommèrent « Thiour Meissa Wally DIONE ».<br />
<br />
L’histoire de ce rituel est également rattachée au président poète, Léopold Sédar SENGHOR. En effet, ce dernier aurait rencontré le fantôme de Meissa Wally DIONE qui lui serait apparu sous la figure d’un homme et lui aurait prédit que s’il effectuait le rituel de libation, il ne connaitrait pas la honte dans sa vie. Fidèle à cette prédiction, SENGHOR venait régulièrement à Mbissel pour qu’on lui fasse le rituel.<br />
<br />
Sous l’effet du temps, le rituel a connu quelques réadaptations. En effet, du temps de la royauté, le lait utilisé dans le rituel devait être trait d’une vache appartenant à un sérère. De même, le riz qu’on utilisait devait être cultivé par un sérère. Mais aujourd’hui, cette règle n’est plus appliquée : on demande juste du lait et du riz.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le rituel dénommé « Thiour Meissa Waly DIONE » est toujours dirigé par le Sathiour du village (responsable des libations). Le Sathiour est un titre qui se transmet par la lignée paternelle et celui qui le porte aujourd’hui est dénommé François SENE.<br />
<br />
Le rituel commence à la tombe de Meissa Waly DIONE et se termine à la place publique en passant par le baobab Meissa Waly et par la tombe de Kana Waly (neveu de Meissa Waly). Le rituel peut être effectué à titre personnel ou pour une cause collective. Lorsqu’il est effectué pour une personne, le rituel consiste à verser un litre de vin et du lait mélangé avec du riz successivement sur la tombe de Meissa Waly, sur le baobab Meissa Waly, sur la tombe Kana Waly et enfin sur le baobab de la place publique du village. Mais si la personne en a les moyens, un bœuf noir peut être demandé par le Sathiour. Dans ce cas le bœuf doit être cuisiné par des hommes.<br />
<br />
Le rituel peut aussi être effectué pour un intérêt collectif comme en de survenance d’une épidémie ou d’une sécheresse. En cas d’épidémie ou d’un fléau quelconque, le rituel est effectué par tous les notables du village qui ensemble prient pour que le village en soit débarrassé. En période de sécheresse par contre, le rituel est effectué les femmes du village. Déguisées en hommes, elles commencent d’abord par nettoyer le site qui abrite la tombe de Meissa Waly DIONE, avant de terminer par le rituel de libation. Seules les femmes initiées ont droit à participer à cette cérémonie.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : le « Thiour Meissa Waly » est considéré par les habitants comme un gage de protection et à chaque fois qu’ils ont des problèmes ils l’effectuent. Donc c’est un patrimoine qu’il faut perpétuer. <br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Royaume du Gabou : d’où venait Meissa Waly DIONE,<br />
<br />
Joal et Djilor : d’où venaient SENGHOR pour effectuer le rituel<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
« Il semblerait que Meissa Waly pourrait voir toute personne qui vient s’asseoir à coté de sa tombe. »<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« En cas de sécheresse, les femmes effectuaient le rituel afin qu’il pleuve. Comme par miracle, souvent il pleuvait des cordes avant même que les femmes ne finissent leurs prières. » Maliame SAGNE <br />
« A l’approche des examens et concours, beaucoup d’élèves et d’étudiants viennent demander qu’on leur fasse le rituel. Et souvent ils réussissent tous. » Maliame SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : libation protecteur et porte bonheur,<br />
<br />
Utilisation (s) actuelle (s) : libation protecteur et porte bonheur<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété publique et lieu de mémoire.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
D’après les historiens du village, la première fois que le fantôme lui est apparu, SENGHOR voyageait de Djillor à Joal. Arrivé au « tann » (étendu de terre salée) de Mbissel le vieillard lui apparu et lui demanda de repasser par là-bas à son retour. A son retour SENGHOR qui pensait qu’il parlait avec un homme normal, repasse au « tann » mais à sa grande surprise il ne le trouva à l’endroit. Pour le retrouver SENGHOR entra dans le village de Mbissel et demanda après lui mais personne ne savais de qui il parlait. C’est ainsi qu’il comprit que l’homme qui lui était apparu n’était pas réel. Mais, persévérant qu’il était, il décide de revenir un autre jour sur le même « tann » et c’est ainsi que le fantôme lui réapparut en lui demanda d’effectuer le rituel. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
SAGNE Maliame, chef de village de Mbissel<br />
<br />
SENE François, Sathiour du village de Mbissel<br />
<br />
FAYE Bernard, notable, Mbissel<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henry, la civilisation séreer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 pages<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
BECKER Charles et MARTIN Victor, notes sur les traditions orales et les sources écrites concernant le royaume du Sine in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0018_:_Thiour_Meissa_Waly_Dione_(rituel)&diff=890IVRAF FA 0018 : Thiour Meissa Waly Dione (rituel)2012-10-22T10:12:03Z<p>Suire : /* Historique */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0018<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
Le 02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Thiour Meissa Waly Dione<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Thiossane<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Les descendants de Meissa Wally Dione<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
Non déterminé<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Meissa Wally Dione était un roi doté de pouvoirs mystiques hors du commun. Avant de mourir, il recommanda aux habitants de Mbissel de venir se recueillir sur sa tombe car toutes leurs prières y seraient exhaussées. A sa mort, les habitants de Mbissel firent de la tombe de Meissa Wally un lieu sacré vers lequel ils se tournent en cas de soucis. Ainsi fut créé un rituel de libations qu’ils dénommèrent « Thiour Meissa Wally DIONE ».<br />
<br />
L’histoire de ce rituel est également rattachée au président poète, Léopold Sédar SENGHOR. En effet, ce dernier aurait rencontré le fantôme de Meissa Wally DIONE qui lui serait apparu sous la figure d’un homme et lui aurait prédit que s’il effectuait le rituel de libation, il ne connaitrait pas la honte dans sa vie. Fidèle à cette prédiction, SENGHOR venait régulièrement à Mbissel pour qu’on lui fasse le rituel.<br />
<br />
Sous l’effet du temps, le rituel a connu quelques réadaptations. En effet, du temps de la royauté, le lait utilisé dans le rituel devait être trait d’une vache appartenant à un sérère. De même, le riz qu’on utilisait devait être cultivé par un sérère. Mais aujourd’hui, cette règle n’est plus appliquée : on demande juste du lait et du riz.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le rituel dénommé « Thiour Meissa Waly DIONE » est toujours dirigé par le Sathiour du village (responsable des libations). Le Sathiour est un titre qui se transmet par la lignée paternelle et celui qui le porte aujourd’hui est dénommé François SENE. Le rituel commence à la tombe de Meissa Waly DIONE et se termine à la place publique en passant par le baobab Meissa Waly et par la tombe de Kana Waly (neveu de Meissa Waly). Le rituel peut être effectué à titre personnel ou pour une cause collective. Lorsqu’il est effectué pour une personne, le rituel consiste à verser un litre de vin et du lait mélangé avec du riz successivement sur la tombe de Meissa Waly, sur le baobab Meissa Waly, sur la tombe Kana Waly et enfin sur le baobab de la place publique du village. Mais si la personne a les moyens, un bœuf noir peut être demandé par le Sathiour. Dans ce cas le bœuf doit être cuisiné par des hommes.<br />
Le rituel peut aussi être effectué pour un intérêt collectif comme en de survenance d’une épidémie ou d’une sécheresse. En cas d’épidémie ou d’un fléau quelconque, le rituel est effectué par tous les notables du village qui ensemble prient pour que le village en soit débarrassé. En période de sécheresse par contre, le rituel est effectué les femmes du village. Déguisées en hommes, elles commencent d’abord nettoyer le site qui abrite la tombe de Meissa Waly DIONE avant de terminer par le rituel de libation. Cependant, il faut préciser que seules les femmes initiées ont droit à participer à cette cérémonie. <br />
<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : le « Thiour Meissa Waly » est considéré par les habitants comme un gage de protection et à chaque fois qu’ils ont des problèmes ils l’effectuent. Donc c’est un patrimoine qu’il faut perpétuer. <br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Royaume du Gabou : d’où venait Meissa Waly DIONE,<br />
<br />
Joal et Djilor : d’où venaient SENGHOR pour effectuer le rituel<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
« Il semblerait que Meissa Waly pourrait voir toute personne qui vient s’asseoir à coté de sa tombe. »<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« En cas de sécheresse, les femmes effectuaient le rituel afin qu’il pleuve. Comme par miracle, souvent il pleuvait des cordes avant même que les femmes ne finissent leurs prières. » Maliame SAGNE <br />
« A l’approche des examens et concours, beaucoup d’élèves et d’étudiants viennent demander qu’on leur fasse le rituel. Et souvent ils réussissent tous. » Maliame SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : libation protecteur et porte bonheur,<br />
<br />
Utilisation (s) actuelle (s) : libation protecteur et porte bonheur<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété publique et lieu de mémoire.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
D’après les historiens du village, la première fois que le fantôme lui est apparu, SENGHOR voyageait de Djillor à Joal. Arrivé au « tann » (étendu de terre salée) de Mbissel le vieillard lui apparu et lui demanda de repasser par là-bas à son retour. A son retour SENGHOR qui pensait qu’il parlait avec un homme normal, repasse au « tann » mais à sa grande surprise il ne le trouva à l’endroit. Pour le retrouver SENGHOR entra dans le village de Mbissel et demanda après lui mais personne ne savais de qui il parlait. C’est ainsi qu’il comprit que l’homme qui lui était apparu n’était pas réel. Mais, persévérant qu’il était, il décide de revenir un autre jour sur le même « tann » et c’est ainsi que le fantôme lui réapparut en lui demanda d’effectuer le rituel. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
SAGNE Maliame, chef de village de Mbissel<br />
<br />
SENE François, Sathiour du village de Mbissel<br />
<br />
FAYE Bernard, notable, Mbissel<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henry, la civilisation séreer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 pages<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
BECKER Charles et MARTIN Victor, notes sur les traditions orales et les sources écrites concernant le royaume du Sine in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0018_:_Thiour_Meissa_Waly_Dione_(rituel)&diff=888IVRAF FA 0018 : Thiour Meissa Waly Dione (rituel)2012-10-22T10:10:01Z<p>Suire : a déplacé IVRF FA 0018: Thiour Meissa Waly Dione vers IVRF FA 0018: Thiour Meissa Waly Dione (rituel)</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0018<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
Le 02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Thiour Meissa Waly Dione<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Thiossane<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Les descendants de Meissa Wally Dione<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
Non déterminé<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Meissa Wally Dione était un roi doté de pouvoirs mystiques hors du commun. Avant de mourir, il recommanda aux habitants de Mbissel de venir se recueillir sur sa tombe car toutes leurs prières y seraient exhaussées. A sa mort, les habitants de Mbissel firent de la tombe de Meissa Wally un lieu sacré vers lequel ils se tournent en cas de soucis. Ainsi fut crée un rituel de libations qu’ils dénommèrent « Thiour Meissa Wally DIONE ».<br />
L’histoire de ce rituel est également rattachée au président poète, Léopold Sédar SENGHOR. En effet, ce dernier aurait rencontré le fantôme de Meissa Wally DIONE qui lui aurait apparu sous la peau d’un homme normal et lui aurait prédit que s’il effectuait le rituel de libation, il ne connaitrait pas la honte dans sa vie. Fidel à cette prédiction, SENGHOR venait régulièrement à Mbissel pour qu’on lui fasse le rituel. <br />
Sous l’effet du temps, le rituel a connu quelques réadaptations. En effet, du temps de la royauté le lait utilisé dans le rituel devait être trait d’une vache appartenant à un Sérère. De même, le riz qu’on utilisait dans ce dit rituel devait être cultivé par un Sérère. Mais aujourd’hui cette règle n’est plus appliquée on demande juste du lait et du riz. <br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le rituel dénommé « Thiour Meissa Waly DIONE » est toujours dirigé par le Sathiour du village (responsable des libations). Le Sathiour est un titre qui se transmet par la lignée paternelle et celui qui le porte aujourd’hui est dénommé François SENE. Le rituel commence à la tombe de Meissa Waly DIONE et se termine à la place publique en passant par le baobab Meissa Waly et par la tombe de Kana Waly (neveu de Meissa Waly). Le rituel peut être effectué à titre personnel ou pour une cause collective. Lorsqu’il est effectué pour une personne, le rituel consiste à verser un litre de vin et du lait mélangé avec du riz successivement sur la tombe de Meissa Waly, sur le baobab Meissa Waly, sur la tombe Kana Waly et enfin sur le baobab de la place publique du village. Mais si la personne a les moyens, un bœuf noir peut être demandé par le Sathiour. Dans ce cas le bœuf doit être cuisiné par des hommes.<br />
Le rituel peut aussi être effectué pour un intérêt collectif comme en de survenance d’une épidémie ou d’une sécheresse. En cas d’épidémie ou d’un fléau quelconque, le rituel est effectué par tous les notables du village qui ensemble prient pour que le village en soit débarrassé. En période de sécheresse par contre, le rituel est effectué les femmes du village. Déguisées en hommes, elles commencent d’abord nettoyer le site qui abrite la tombe de Meissa Waly DIONE avant de terminer par le rituel de libation. Cependant, il faut préciser que seules les femmes initiées ont droit à participer à cette cérémonie. <br />
<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : le « Thiour Meissa Waly » est considéré par les habitants comme un gage de protection et à chaque fois qu’ils ont des problèmes ils l’effectuent. Donc c’est un patrimoine qu’il faut perpétuer. <br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Royaume du Gabou : d’où venait Meissa Waly DIONE,<br />
<br />
Joal et Djilor : d’où venaient SENGHOR pour effectuer le rituel<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
« Il semblerait que Meissa Waly pourrait voir toute personne qui vient s’asseoir à coté de sa tombe. »<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« En cas de sécheresse, les femmes effectuaient le rituel afin qu’il pleuve. Comme par miracle, souvent il pleuvait des cordes avant même que les femmes ne finissent leurs prières. » Maliame SAGNE <br />
« A l’approche des examens et concours, beaucoup d’élèves et d’étudiants viennent demander qu’on leur fasse le rituel. Et souvent ils réussissent tous. » Maliame SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : libation protecteur et porte bonheur,<br />
<br />
Utilisation (s) actuelle (s) : libation protecteur et porte bonheur<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété publique et lieu de mémoire.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
D’après les historiens du village, la première fois que le fantôme lui est apparu, SENGHOR voyageait de Djillor à Joal. Arrivé au « tann » (étendu de terre salée) de Mbissel le vieillard lui apparu et lui demanda de repasser par là-bas à son retour. A son retour SENGHOR qui pensait qu’il parlait avec un homme normal, repasse au « tann » mais à sa grande surprise il ne le trouva à l’endroit. Pour le retrouver SENGHOR entra dans le village de Mbissel et demanda après lui mais personne ne savais de qui il parlait. C’est ainsi qu’il comprit que l’homme qui lui était apparu n’était pas réel. Mais, persévérant qu’il était, il décide de revenir un autre jour sur le même « tann » et c’est ainsi que le fantôme lui réapparut en lui demanda d’effectuer le rituel. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
SAGNE Maliame, chef de village de Mbissel<br />
<br />
SENE François, Sathiour du village de Mbissel<br />
<br />
FAYE Bernard, notable, Mbissel<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henry, la civilisation séreer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 pages<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
BECKER Charles et MARTIN Victor, notes sur les traditions orales et les sources écrites concernant le royaume du Sine in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0017_:_Village_de_Mbissel&diff=887IVRAF FA 0017 : Village de Mbissel2012-10-22T10:08:46Z<p>Suire : /* Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0017<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine matériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly Mané Dione, premier roi du Sine<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle <br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Venu du Gaabou (actuelle Guinée Bissau), un certain Maïssa Waly Mané fut contraint d’émigrer pour avoir eu des problèmes avec deux de ses cousins qui étaient également les frères de sa femme. Les trois hommes se disputaient le règne au Gaabou. A chaque bataille et malgré la puissance de l’armée des deux frères, Maïssa Waly gagnait. Etonnée de voir les victoires écrasantes de son mari sur ses deux frères, sa femme lui demanda son secret. Il le lui révéla en lui disant : « Mon secret de victoire se trouve dans mes gris-gris ». Sa femme lui vola alors ses gris-gris pour les offrir à ses deux frères. Après avoir été mis au courant de cet acte, Maïssa Waly décida de quitter le Gaabou avec ses troupes et sa famille pour échapper à la revanche de ses cousins.<br />
<br />
Dans sa quête du lieu idéal, loin de son Gaabou natal et de ses cousins et ennemis, Maïssa Waly arriva sur la petite-côte sénégalaise. Son exil n’avait pas été sans difficultés car il perdit beaucoup de ses alliés et de membres de sa famille dans ce voyage. Il décida de s'installer à Mbissel. Le village existait déjà mais n’avait pas encore de nom. Certaines sources racontent que c’était les grands lamanes (propriétaires terriens) qui dirigeaient le village. Le village était dirigé par une reine, elle aussi venue du Gaabou, appelée Siga Badial.<br />
<br />
Après l’installation de Maïssa au village, la population lui découvrit des qualités dignes d’un dirigeant. C’est dans cette perspective que Siga Badial décida de lui céder le pouvoir en lui disant : « Je te laisse le pouvoir car une femme ne doit pas gouverner quand il y a un homme qui en est capable ». De ce geste de Siga Badial envers Maïssa Waly, naîtra la devise du village de Mbissel : « Siga Badial ferou maat, maat a gouta roof » (Avec Siga Badial, le pouvoir a commencé, et a finalement pris du lustre). <br />
<br />
C’est ainsi que commence l’histoire de Mbissel. Son nom proviendrait du verbe sérère « fiiss » qui signifie tracer. C'est en effet à partir de là que commença à se tracer l’histoire du Sine. Mbissel en fut la première capitale au XIVe siècle. Maïssa Waly aurait parfaitement géré le royaume et l’aurait protégé de tout mal. Il aurait également légué à la population beaucoup de pouvoirs mystiques. Son nom fut changé en Maïssa Waly Dione du fait de sa longévité : il aurait en effet vécu environ 119 ans. Plusieurs siècles après, beaucoup de sites de Mbissel témoignent encore de sa présence.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Mbissel est un petit village sérère situé dans le département de Fatick. Il fait partie de la communauté rurale de Fimela. Il compte 458 habitants dont 49 ménages avec une majorité de catholique (95%) et 5% de musulmans. Le village est constitué de deux quartiers qui sont Thiossane et Sindiane. Il dispose d’une mosquée construite en 2008 et de deux églises : <br />
- une plus ancienne datant de l’époque coloniale qui est aujourd’hui fermée au public,<br />
- la deuxième église (Saint Michel) date des années 1990 et a été financée par des missionnaires américains. <br />
D’autre part, Mbissel a une école privée catholique et une école publique. L’école privée datant de 1958 a été financée par les missionnaires. La case de santé du village provient quant à elle d’un financement du groupe Thomas COOK, alors que l’école maternelle et la bibliothèque sont nées d’un partenariat avec le département de l’Ardèche, en France. Mbissel a aussi deux épiceries où l’on peut trouver des produits essentiels à l’usage quotidien.<br />
<br />
La population vit d’agriculture et de pêche. En termes d’infrastructure, le village bénéficie d’eau courante avec des robinets en plein cœur du village. Des poteaux électriques y sont installés depuis 2004 mais jusqu’aujourd’hui ils ne sont pas fonctionnels. <br />
<br />
Par ailleurs le dynamisme des habitants de Mbissel ne laisse personne indifférent. Les femmes, dans le cadre de leur G.I.E. (groupement d’intérêt économique), disposent de machines à coudre afin de confectionner des habits et de se faire rémunérer pour cette production. Elles disposent également de machines à moudre et à décortiquer le mil. <br />
<br />
Mbissel est donc un village très vivant, marqué par ses fêtes et ses cérémonies d’initiation.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Passable<br />
<br />
Valeur patrimoniale : le village est une fierté pour ses habitants de par sa richesse historique largement marquée par les pratiques animistes héritées de la royauté.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Gaabou (Maïssa Waly y est originaire), Fadiouth et Diakhanor (fondés par Maïssa Waly), Dionewar et Niodior (Où Maïssa Waly a séjourné avant de s’installer à Mbissel)<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Maïssa Waly : Seul face à ses deux cousins et leur puissante armée, Maïssa Waly parvenait à les vaincre.<br />
<br />
Mythe du nom Dione : La longévité impressionnante de Maïssa Waly donnera naissance au nom de famille sérère Dione qui signifie vivre et vivre encore. En effet la longévité vaudra à Maïssa Waly son second nom Dione alors que son nom de naissance est Mané.<br />
<br />
Mythe de Mbissel : Aucun étranger ne dormait à Mbissel du fait des pouvoirs mystiques de Maïssa Waly.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Monsieur Maliam SAGNE nous raconte : « Aujourd’hui tout étranger peut dormir à Mbissel ; il faut placer les choses dans leur contexte. Maïssa Waly avait mis des protections mystiques qui faisaient fuir les étrangers avant la tombée de la nuit. Cette protection avait sa raison d’être car Maïssa Waly était en cachette à Mbissel et ne voulait pas que ses ennemis du Gaabou le découvre ».<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : première capitale royale du Sine<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu d’habitation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Statut : Propriété publique<br />
<br />
Signification actuelle : lieu de mémoire et de recueillement<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. Bernard FAYE, notable, Mbissel<br />
<br />
M. Maliam SAGNE, chef du village, Mbissel <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henri, La civilisation sereer : Coosan, Abbeville, Les Nouvelles Editions Africaines, 1981, 361p. <br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: ancienne capitale royale]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0017_:_Village_de_Mbissel&diff=886IVRAF FA 0017 : Village de Mbissel2012-10-22T10:08:27Z<p>Suire : /* État sanitaire */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0017<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine matériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly Mané Dione, premier roi du Sine<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle <br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Venu du Gaabou (actuelle Guinée Bissau), un certain Maïssa Waly Mané fut contraint d’émigrer pour avoir eu des problèmes avec deux de ses cousins qui étaient également les frères de sa femme. Les trois hommes se disputaient le règne au Gaabou. A chaque bataille et malgré la puissance de l’armée des deux frères, Maïssa Waly gagnait. Etonnée de voir les victoires écrasantes de son mari sur ses deux frères, sa femme lui demanda son secret. Il le lui révéla en lui disant : « Mon secret de victoire se trouve dans mes gris-gris ». Sa femme lui vola alors ses gris-gris pour les offrir à ses deux frères. Après avoir été mis au courant de cet acte, Maïssa Waly décida de quitter le Gaabou avec ses troupes et sa famille pour échapper à la revanche de ses cousins.<br />
<br />
Dans sa quête du lieu idéal, loin de son Gaabou natal et de ses cousins et ennemis, Maïssa Waly arriva sur la petite-côte sénégalaise. Son exil n’avait pas été sans difficultés car il perdit beaucoup de ses alliés et de membres de sa famille dans ce voyage. Il décida de s'installer à Mbissel. Le village existait déjà mais n’avait pas encore de nom. Certaines sources racontent que c’était les grands lamanes (propriétaires terriens) qui dirigeaient le village. Le village était dirigé par une reine, elle aussi venue du Gaabou, appelée Siga Badial.<br />
<br />
Après l’installation de Maïssa au village, la population lui découvrit des qualités dignes d’un dirigeant. C’est dans cette perspective que Siga Badial décida de lui céder le pouvoir en lui disant : « Je te laisse le pouvoir car une femme ne doit pas gouverner quand il y a un homme qui en est capable ». De ce geste de Siga Badial envers Maïssa Waly, naîtra la devise du village de Mbissel : « Siga Badial ferou maat, maat a gouta roof » (Avec Siga Badial, le pouvoir a commencé, et a finalement pris du lustre). <br />
<br />
C’est ainsi que commence l’histoire de Mbissel. Son nom proviendrait du verbe sérère « fiiss » qui signifie tracer. C'est en effet à partir de là que commença à se tracer l’histoire du Sine. Mbissel en fut la première capitale au XIVe siècle. Maïssa Waly aurait parfaitement géré le royaume et l’aurait protégé de tout mal. Il aurait également légué à la population beaucoup de pouvoirs mystiques. Son nom fut changé en Maïssa Waly Dione du fait de sa longévité : il aurait en effet vécu environ 119 ans. Plusieurs siècles après, beaucoup de sites de Mbissel témoignent encore de sa présence.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Mbissel est un petit village sérère situé dans le département de Fatick. Il fait partie de la communauté rurale de Fimela. Il compte 458 habitants dont 49 ménages avec une majorité de catholique (95%) et 5% de musulmans. Le village est constitué de deux quartiers qui sont Thiossane et Sindiane. Il dispose d’une mosquée construite en 2008 et de deux églises : <br />
- une plus ancienne datant de l’époque coloniale qui est aujourd’hui fermée au public,<br />
- la deuxième église (Saint Michel) date des années 1990 et a été financée par des missionnaires américains. <br />
D’autre part, Mbissel a une école privée catholique et une école publique. L’école privée datant de 1958 a été financée par les missionnaires. La case de santé du village provient quant à elle d’un financement du groupe Thomas COOK, alors que l’école maternelle et la bibliothèque sont nées d’un partenariat avec le département de l’Ardèche, en France. Mbissel a aussi deux épiceries où l’on peut trouver des produits essentiels à l’usage quotidien.<br />
<br />
La population vit d’agriculture et de pêche. En termes d’infrastructure, le village bénéficie d’eau courante avec des robinets en plein cœur du village. Des poteaux électriques y sont installés depuis 2004 mais jusqu’aujourd’hui ils ne sont pas fonctionnels. <br />
<br />
Par ailleurs le dynamisme des habitants de Mbissel ne laisse personne indifférent. Les femmes, dans le cadre de leur G.I.E. (groupement d’intérêt économique), disposent de machines à coudre afin de confectionner des habits et de se faire rémunérer pour cette production. Elles disposent également de machines à moudre et à décortiquer le mil. <br />
<br />
Mbissel est donc un village très vivant, marqué par ses fêtes et ses cérémonies d’initiation.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Passable<br />
<br />
Valeur patrimoniale : le village est une fierté pour ses habitants de par sa richesse historique largement marquée par les pratiques animistes héritées de la royauté.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Gaabou (Maïssa Waly y est originaire), Fadiouth et Diakhanor (fondés par Maïssa Waly), Dionewar et Niodior (Où Maïssa Waly a séjourné avant de s’installer à Mbissel)<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Maïssa Waly : Seul face à ses deux cousins et leur puissante armée, Maïssa Waly parvenait à les vaincre.<br />
<br />
Mythe du nom Dione : La longévité impressionnante de Maïssa Waly donnera naissance au nom de famille sérère Dione qui signifie vivre et vivre encore. En effet la longévité vaudra à Maïssa Waly son second nom Dione alors que son nom de naissance est Mané.<br />
<br />
Mythe de Mbissel : Aucun étranger ne dormait à Mbissel du fait des pouvoirs mystiques de Maïssa Waly.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Monsieur Maliam SAGNE nous raconte : « aujourd’hui tout étranger peut dormir à Mbissel ; il faut placer les choses dans leur contexte. Maïssa Waly avait mis des protections mystiques qui faisaient fuir les étrangers avant la tombée de la nuit. Cette protection avait sa raison d’être car Maïssa Waly était en cachette à Mbissel et ne voulait pas que ses ennemis du Gaabou le découvre ».<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : première capitale royale du Sine<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu d’habitation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Statut : Propriété publique<br />
<br />
Signification actuelle : lieu de mémoire et de recueillement<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. Bernard FAYE, notable, Mbissel<br />
<br />
M. Maliam SAGNE, chef du village, Mbissel <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henri, La civilisation sereer : Coosan, Abbeville, Les Nouvelles Editions Africaines, 1981, 361p. <br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: ancienne capitale royale]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0017_:_Village_de_Mbissel&diff=885IVRAF FA 0017 : Village de Mbissel2012-10-22T10:08:14Z<p>Suire : /* Description */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0017<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine matériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly Mané Dione, premier roi du Sine<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle <br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Venu du Gaabou (actuelle Guinée Bissau), un certain Maïssa Waly Mané fut contraint d’émigrer pour avoir eu des problèmes avec deux de ses cousins qui étaient également les frères de sa femme. Les trois hommes se disputaient le règne au Gaabou. A chaque bataille et malgré la puissance de l’armée des deux frères, Maïssa Waly gagnait. Etonnée de voir les victoires écrasantes de son mari sur ses deux frères, sa femme lui demanda son secret. Il le lui révéla en lui disant : « Mon secret de victoire se trouve dans mes gris-gris ». Sa femme lui vola alors ses gris-gris pour les offrir à ses deux frères. Après avoir été mis au courant de cet acte, Maïssa Waly décida de quitter le Gaabou avec ses troupes et sa famille pour échapper à la revanche de ses cousins.<br />
<br />
Dans sa quête du lieu idéal, loin de son Gaabou natal et de ses cousins et ennemis, Maïssa Waly arriva sur la petite-côte sénégalaise. Son exil n’avait pas été sans difficultés car il perdit beaucoup de ses alliés et de membres de sa famille dans ce voyage. Il décida de s'installer à Mbissel. Le village existait déjà mais n’avait pas encore de nom. Certaines sources racontent que c’était les grands lamanes (propriétaires terriens) qui dirigeaient le village. Le village était dirigé par une reine, elle aussi venue du Gaabou, appelée Siga Badial.<br />
<br />
Après l’installation de Maïssa au village, la population lui découvrit des qualités dignes d’un dirigeant. C’est dans cette perspective que Siga Badial décida de lui céder le pouvoir en lui disant : « Je te laisse le pouvoir car une femme ne doit pas gouverner quand il y a un homme qui en est capable ». De ce geste de Siga Badial envers Maïssa Waly, naîtra la devise du village de Mbissel : « Siga Badial ferou maat, maat a gouta roof » (Avec Siga Badial, le pouvoir a commencé, et a finalement pris du lustre). <br />
<br />
C’est ainsi que commence l’histoire de Mbissel. Son nom proviendrait du verbe sérère « fiiss » qui signifie tracer. C'est en effet à partir de là que commença à se tracer l’histoire du Sine. Mbissel en fut la première capitale au XIVe siècle. Maïssa Waly aurait parfaitement géré le royaume et l’aurait protégé de tout mal. Il aurait également légué à la population beaucoup de pouvoirs mystiques. Son nom fut changé en Maïssa Waly Dione du fait de sa longévité : il aurait en effet vécu environ 119 ans. Plusieurs siècles après, beaucoup de sites de Mbissel témoignent encore de sa présence.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Mbissel est un petit village sérère situé dans le département de Fatick. Il fait partie de la communauté rurale de Fimela. Il compte 458 habitants dont 49 ménages avec une majorité de catholique (95%) et 5% de musulmans. Le village est constitué de deux quartiers qui sont Thiossane et Sindiane. Il dispose d’une mosquée construite en 2008 et de deux églises : <br />
- une plus ancienne datant de l’époque coloniale qui est aujourd’hui fermée au public,<br />
- la deuxième église (Saint Michel) date des années 1990 et a été financée par des missionnaires américains. <br />
D’autre part, Mbissel a une école privée catholique et une école publique. L’école privée datant de 1958 a été financée par les missionnaires. La case de santé du village provient quant à elle d’un financement du groupe Thomas COOK, alors que l’école maternelle et la bibliothèque sont nées d’un partenariat avec le département de l’Ardèche, en France. Mbissel a aussi deux épiceries où l’on peut trouver des produits essentiels à l’usage quotidien.<br />
<br />
La population vit d’agriculture et de pêche. En termes d’infrastructure, le village bénéficie d’eau courante avec des robinets en plein cœur du village. Des poteaux électriques y sont installés depuis 2004 mais jusqu’aujourd’hui ils ne sont pas fonctionnels. <br />
<br />
Par ailleurs le dynamisme des habitants de Mbissel ne laisse personne indifférent. Les femmes, dans le cadre de leur G.I.E. (groupement d’intérêt économique), disposent de machines à coudre afin de confectionner des habits et de se faire rémunérer pour cette production. Elles disposent également de machines à moudre et à décortiquer le mil. <br />
<br />
Mbissel est donc un village très vivant, marqué par ses fêtes et ses cérémonies d’initiation.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Passable<br />
<br />
Valeur patrimoniale :le village est une fierté pour ses habitants de par sa richesse historique largement marquée par les pratiques animistes héritées de la royauté.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Gaabou (Maïssa Waly y est originaire), Fadiouth et Diakhanor (fondés par Maïssa Waly), Dionewar et Niodior (Où Maïssa Waly a séjourné avant de s’installer à Mbissel)<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Maïssa Waly : Seul face à ses deux cousins et leur puissante armée, Maïssa Waly parvenait à les vaincre.<br />
<br />
Mythe du nom Dione : La longévité impressionnante de Maïssa Waly donnera naissance au nom de famille sérère Dione qui signifie vivre et vivre encore. En effet la longévité vaudra à Maïssa Waly son second nom Dione alors que son nom de naissance est Mané.<br />
<br />
Mythe de Mbissel : Aucun étranger ne dormait à Mbissel du fait des pouvoirs mystiques de Maïssa Waly.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Monsieur Maliam SAGNE nous raconte : « aujourd’hui tout étranger peut dormir à Mbissel ; il faut placer les choses dans leur contexte. Maïssa Waly avait mis des protections mystiques qui faisaient fuir les étrangers avant la tombée de la nuit. Cette protection avait sa raison d’être car Maïssa Waly était en cachette à Mbissel et ne voulait pas que ses ennemis du Gaabou le découvre ».<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : première capitale royale du Sine<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu d’habitation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Statut : Propriété publique<br />
<br />
Signification actuelle : lieu de mémoire et de recueillement<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. Bernard FAYE, notable, Mbissel<br />
<br />
M. Maliam SAGNE, chef du village, Mbissel <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henri, La civilisation sereer : Coosan, Abbeville, Les Nouvelles Editions Africaines, 1981, 361p. <br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
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<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: ancienne capitale royale]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0017_:_Village_de_Mbissel&diff=884IVRAF FA 0017 : Village de Mbissel2012-10-22T10:05:30Z<p>Suire : /* Historique */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0017<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine matériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly Mané Dione, premier roi du Sine<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle <br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Venu du Gaabou (actuelle Guinée Bissau), un certain Maïssa Waly Mané fut contraint d’émigrer pour avoir eu des problèmes avec deux de ses cousins qui étaient également les frères de sa femme. Les trois hommes se disputaient le règne au Gaabou. A chaque bataille et malgré la puissance de l’armée des deux frères, Maïssa Waly gagnait. Etonnée de voir les victoires écrasantes de son mari sur ses deux frères, sa femme lui demanda son secret. Il le lui révéla en lui disant : « Mon secret de victoire se trouve dans mes gris-gris ». Sa femme lui vola alors ses gris-gris pour les offrir à ses deux frères. Après avoir été mis au courant de cet acte, Maïssa Waly décida de quitter le Gaabou avec ses troupes et sa famille pour échapper à la revanche de ses cousins.<br />
<br />
Dans sa quête du lieu idéal, loin de son Gaabou natal et de ses cousins et ennemis, Maïssa Waly arriva sur la petite-côte sénégalaise. Son exil n’avait pas été sans difficultés car il perdit beaucoup de ses alliés et de membres de sa famille dans ce voyage. Il décida de s'installer à Mbissel. Le village existait déjà mais n’avait pas encore de nom. Certaines sources racontent que c’était les grands lamanes (propriétaires terriens) qui dirigeaient le village. Le village était dirigé par une reine, elle aussi venue du Gaabou, appelée Siga Badial.<br />
<br />
Après l’installation de Maïssa au village, la population lui découvrit des qualités dignes d’un dirigeant. C’est dans cette perspective que Siga Badial décida de lui céder le pouvoir en lui disant : « Je te laisse le pouvoir car une femme ne doit pas gouverner quand il y a un homme qui en est capable ». De ce geste de Siga Badial envers Maïssa Waly, naîtra la devise du village de Mbissel : « Siga Badial ferou maat, maat a gouta roof » (Avec Siga Badial, le pouvoir a commencé, et a finalement pris du lustre). <br />
<br />
C’est ainsi que commence l’histoire de Mbissel. Son nom proviendrait du verbe sérère « fiiss » qui signifie tracer. C'est en effet à partir de là que commença à se tracer l’histoire du Sine. Mbissel en fut la première capitale au XIVe siècle. Maïssa Waly aurait parfaitement géré le royaume et l’aurait protégé de tout mal. Il aurait également légué à la population beaucoup de pouvoirs mystiques. Son nom fut changé en Maïssa Waly Dione du fait de sa longévité : il aurait en effet vécu environ 119 ans. Plusieurs siècles après, beaucoup de sites de Mbissel témoignent encore de sa présence.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Mbissel est un petit village sérère, situé dans le département de Fatick. Il fait partie de la communauté rurale de Fimela. Il compte 458 habitants dont 49 ménages avec une majorité de catholique (95%) et 5% de musulmans. Le village de Mbissel a deux quartiers que sont Thiossane et Sindiane. Il dispose d’une mosquée construite en 2008 et de deux églises : <br />
- une plus ancienne datant de l’époque coloniale qui est aujourd’hui fermée au public,<br />
- la deuxième église (Saint Michel) date des années 1990 et a été financée par des missionnaires américains. <br />
D’autre part, Mbissel a une école privée catholique et une école publique. L’école privée datant de 1958 a été financée par les missionnaires. <br />
Cependant, les missionnaires américains ne sont pas les seuls à manifester leur générosité pour Mbissel. La case de santé du village vient d’un financement du groupe Thomas COOK, alors que l’école maternelle et la bibliothèque sont nées d’un partenariat avec le département d’Ardèche en France. <br />
Mbissel a aussi deux épiceries où l’on peut trouver des produits essentiels à l’usage quotidien. La population vit d’agriculture et de pêche.<br />
En termes d’infrastructure, le village bénéficie d’eau courante avec des robinets en plein cœur du village. Des poteaux électriques y sont installés depuis 2004 mais jusqu’aujourd’hui ils ne sont pas fonctionnels. <br />
Par ailleurs le dynamisme des habitants de Mbissel ne laisse personne indifférent. <br />
Les femmes, dans le cadre de leur G.I.E. (groupement d’intérêt économique), disposent de machines à coudre afin de confectionner des habits et de se faire payer. Elles disposent également de machines à moudre et à décortiquer le mil. <br />
Mbissel est donc un village très vivant, marqué par ses fêtes et ses cérémonies d’initiation.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Passable<br />
<br />
Valeur patrimoniale :le village est une fierté pour ses habitants de par sa richesse historique largement marquée par les pratiques animistes héritées de la royauté.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Gaabou (Maïssa Waly y est originaire), Fadiouth et Diakhanor (fondés par Maïssa Waly), Dionewar et Niodior (Où Maïssa Waly a séjourné avant de s’installer à Mbissel)<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Maïssa Waly : Seul face à ses deux cousins et leur puissante armée, Maïssa Waly parvenait à les vaincre.<br />
<br />
Mythe du nom Dione : La longévité impressionnante de Maïssa Waly donnera naissance au nom de famille sérère Dione qui signifie vivre et vivre encore. En effet la longévité vaudra à Maïssa Waly son second nom Dione alors que son nom de naissance est Mané.<br />
<br />
Mythe de Mbissel : Aucun étranger ne dormait à Mbissel du fait des pouvoirs mystiques de Maïssa Waly.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Monsieur Maliam SAGNE nous raconte : « aujourd’hui tout étranger peut dormir à Mbissel ; il faut placer les choses dans leur contexte. Maïssa Waly avait mis des protections mystiques qui faisaient fuir les étrangers avant la tombée de la nuit. Cette protection avait sa raison d’être car Maïssa Waly était en cachette à Mbissel et ne voulait pas que ses ennemis du Gaabou le découvre ».<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : première capitale royale du Sine<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu d’habitation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Statut : Propriété publique<br />
<br />
Signification actuelle : lieu de mémoire et de recueillement<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. Bernard FAYE, notable, Mbissel<br />
<br />
M. Maliam SAGNE, chef du village, Mbissel <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henri, La civilisation sereer : Coosan, Abbeville, Les Nouvelles Editions Africaines, 1981, 361p. <br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: ancienne capitale royale]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0017_:_Village_de_Mbissel&diff=882IVRAF FA 0017 : Village de Mbissel2012-10-22T09:58:32Z<p>Suire : a déplacé IVRF FA 0017: Mbissel vers IVRF FA 0017 : Village de Mbissel</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0017<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
02/10/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine matériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Fimela<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Mbissel<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Maïssa Waly Mané Dione, premier roi du Sine<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIVe siècle <br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Venu du Gaabou (actuelle Guinée Bissau), Maïssa Waly Mané était contraint d’émigrer pour avoir eu des problèmes avec deux de ses cousins qui étaient également les frères de sa femme. Les trois hommes se disputaient le règne au Gaabou, seulement à chaque bataille et malgré la puissance de l’armée des deux frères, Maïssa Waly gagnait. Etonnée de voir les victoires écrasantes de son mari sur ses deux frères, sa femme, lui demanda son secret. Il le lui révéla en lui disant : « mon secret de victoire se trouve dans mes gris-gris ». Cette simple confidence faite à sa femme, lui valut son départ du Gaabou car sa femme lui aurait volé ses gris-gris pour les offrir à ses deux frères. Après avoir été au courant de l’acte de sa femme, Maïssa Waly décida de quitter le Gaabou avec ses troupes et sa famille pour échapper à la revanche de ses cousins. Dans sa quête du lieu idéal, loin de son Gaabou natal et de ses cousins et ennemis, Maïssa Waly arriva sur la petite-côte sénégalaise. Son exil n’avait pas été sans difficultés car il perdit beaucoup de ses alliés et de sa famille dans ce voyage. C’est alors Mbissel qui sera son choix. Quand Maïssa Waly est arrivé à Mbissel, le village existait déjà mais n’avait pas encore de nom. Certaines sources racontent que c’était les grands lamanes (propriétaires terriens) qui dirigeaient le village. Pour la population de Mbissel, le village était dirigé par une reine, elle aussi venue du Gaabou, au nom de Siga Badial. Après l’installation de Maïssa au village pendant un certain moment, la population lui découvrit des qualités dignes d’un dirigeant. C’est dans cette perspective que Siga Badial décida de lui céder le pouvoir en lui disant : « Je te laisse le pouvoir car une femme ne doit pas gouverner quand il ya un homme qui en est capable ». De ce geste de Siga Badial envers Maïssa Waly, naîtra l’emblème du village de Mbissel : « Siga Badial ferou maat, maat a gouta roof » (Avec Siga Badial, le pouvoir a commencé, et a finalement pris du lustre). C’est ainsi que commence l’histoire de Mbissel avec son nom venant du verbe sérère « fiiss » (tracer). Le sens qu’il faut retenir ici sera celui de tracer l’histoire du Sine car le royaume va débuter avec Maïssa Waly et Mbissel en deviendra la première capitale au XIVe siècle. Maïssa Waly avait parfaitement bien géré le royaume et l’aurait protégé de tout mal. Il aurait également légué à la population beaucoup de pouvoirs mystiques. Malgré les siècles qui séparent son époque à aujourd’hui, beaucoup de sites de Mbissel témoignent de sa présence. Par ailleurs Maïssa Waly Mané deviendra Maïssa Waly Dione du fait de sa longévité. Il aurait vécu environ 119 ans.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Mbissel est un petit village sérère, situé dans le département de Fatick. Il fait partie de la communauté rurale de Fimela. Il compte 458 habitants dont 49 ménages avec une majorité de catholique (95%) et 5% de musulmans. Le village de Mbissel a deux quartiers que sont Thiossane et Sindiane. Il dispose d’une mosquée construite en 2008 et de deux églises : <br />
- une plus ancienne datant de l’époque coloniale qui est aujourd’hui fermée au public,<br />
- la deuxième église (Saint Michel) date des années 1990 et a été financée par des missionnaires américains. <br />
D’autre part, Mbissel a une école privée catholique et une école publique. L’école privée datant de 1958 a été financée par les missionnaires. <br />
Cependant, les missionnaires américains ne sont pas les seuls à manifester leur générosité pour Mbissel. La case de santé du village vient d’un financement du groupe Thomas COOK, alors que l’école maternelle et la bibliothèque sont nées d’un partenariat avec le département d’Ardèche en France. <br />
Mbissel a aussi deux épiceries où l’on peut trouver des produits essentiels à l’usage quotidien. La population vit d’agriculture et de pêche.<br />
En termes d’infrastructure, le village bénéficie d’eau courante avec des robinets en plein cœur du village. Des poteaux électriques y sont installés depuis 2004 mais jusqu’aujourd’hui ils ne sont pas fonctionnels. <br />
Par ailleurs le dynamisme des habitants de Mbissel ne laisse personne indifférent. <br />
Les femmes, dans le cadre de leur G.I.E. (groupement d’intérêt économique), disposent de machines à coudre afin de confectionner des habits et de se faire payer. Elles disposent également de machines à moudre et à décortiquer le mil. <br />
Mbissel est donc un village très vivant, marqué par ses fêtes et ses cérémonies d’initiation.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Passable<br />
<br />
Valeur patrimoniale :le village est une fierté pour ses habitants de par sa richesse historique largement marquée par les pratiques animistes héritées de la royauté.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Gaabou (Maïssa Waly y est originaire), Fadiouth et Diakhanor (fondés par Maïssa Waly), Dionewar et Niodior (Où Maïssa Waly a séjourné avant de s’installer à Mbissel)<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Maïssa Waly : Seul face à ses deux cousins et leur puissante armée, Maïssa Waly parvenait à les vaincre.<br />
<br />
Mythe du nom Dione : La longévité impressionnante de Maïssa Waly donnera naissance au nom de famille sérère Dione qui signifie vivre et vivre encore. En effet la longévité vaudra à Maïssa Waly son second nom Dione alors que son nom de naissance est Mané.<br />
<br />
Mythe de Mbissel : Aucun étranger ne dormait à Mbissel du fait des pouvoirs mystiques de Maïssa Waly.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Monsieur Maliam SAGNE nous raconte : « aujourd’hui tout étranger peut dormir à Mbissel ; il faut placer les choses dans leur contexte. Maïssa Waly avait mis des protections mystiques qui faisaient fuir les étrangers avant la tombée de la nuit. Cette protection avait sa raison d’être car Maïssa Waly était en cachette à Mbissel et ne voulait pas que ses ennemis du Gaabou le découvre ».<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : première capitale royale du Sine<br />
<br />
Utilisation actuelle : lieu d’habitation<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Statut : Propriété publique<br />
<br />
Signification actuelle : lieu de mémoire et de recueillement<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. Bernard FAYE, notable, Mbissel<br />
<br />
M. Maliam SAGNE, chef du village, Mbissel <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henri, La civilisation sereer : Coosan, Abbeville, Les Nouvelles Editions Africaines, 1981, 361p. <br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: ancienne capitale royale]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0016_:_Village_de_Sangha%C3%AFe&diff=881IVRAF FA 0016 : Village de Sanghaïe2012-10-22T09:57:56Z<p>Suire : /* Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s) */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0016<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (sixième roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIème siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Le village de Sanghaï fut fondé par le sixième roi du Sine, Diomaye Niane, au XIIIème siècle. Ce dernier, une fois intronisé, partit à la recherche de sa « terre promise » à l’instar de plusieurs rois du Sine. Dans sa quête, il aurait été guidé par une ombre qui l’amena sous un arbre dénommé Sanghaï, à coté duquel il s’installa avec sa cour (actuel village de Sanghaï Diolof). Mais, après quelques temps, sa femme nommée Siga lui fit savoir qu’il n’était pas encore au bon endroit car toutes les nuits elle voyait l’ombre d’un baobab qui venait envahir sa chambre. Diomaye Niane, un peu dubitatif, lui demanda alors d’en fournir la preuve. La nuit suivante, à l’apparition de l’ombre, Siga usa de tout son pouvoir mystique et réussit à y attacher un foulard en guise de repère. Dès l’aube, le roi, informé par sa femme, ordonna à ses esclaves d’aller à la recherche dudit baobab. Après moult recherches, les esclaves arrivèrent à trouver le baobab sur lequel était attaché le foulard. C’est ainsi qu’est né le village que le roi baptisa automatiquement Sanghaï, en référence à l’arbre du même nom qui se situait dans leur résidence de Sanghaï Diolof.<br />
<br />
Le village de Sanghaï a connu plusieurs modifications. En 1921, suite à une épidémie qui frappait cruellement le village, les habitants déménagèrent non loin dans un autre site. Quelques années plus tard, le Sathiour (titre porté par le responsable des libations) du village, nommé Ndiack DIOUF, décida de regagner l’ancien site car les pangool (génies religieux) y étaient trop seuls. Après lui, quelques familles rentrèrent à leur tour, dont celle du Diaraf. <br />
<br />
Sur le plan administratif, le village de Sanghaï fut chef lieu du canton Sanghaï-Ngayokhème. Il est désormais un simple village de la communauté rurale de Niakhar.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le village de Sanghaï se situe dans le département de Fatick, plus précisément dans la communauté rurale de Niakhar. C’est un village enclavé situé à environ 4 kilomètres de la route goudronnée Fatick-Niakhar (à partir de Saagne).<br />
<br />
Sanghaï est un village composé de 6 quartiers que sont : Péthia ka, Sanghaï, Ndioudiouf, Yaye ka, Mbine a Ndongo Tine et Tella. Deux autres quartiers, Bibane et Mème, sont devenus des villages autonomes. Tous ces quartiers ne forment pas un bloc uni ; ils sont distants les uns des autres et séparés entre eux par des champs de mil, d’arachide et de niébé (haricot local).<br />
<br />
Le quartier Péthia ka est le quartier des pangool et des libations : il abrite le pangool Siga Yétiyame, le « Ngel maak » (place publique du village et lieu de libations) et le puits Kamate dont l’eau fut pendant longtemps utilisée par les rois du Sine pour leurs bains mystiques. Le quartier Sanghaï se singularise par sa modernité : il est constitué d’une vingtaine de maisons majoritairement en construction moderne. De même, il abrite l’école du village ainsi que la maison du chef de village.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Globalement le village de Sanghaï est en bon état.<br />
<br />
Valeur patrimoniale : les habitants vouent un grand respect à leur village et à leurs traditions qu’ils évoquent toutefois avec prudence.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Languème (village d’origine d’une des femmes de Diomaye Niane dénommée Ndiémé), Mbouma Niane (village où la sœur de Diomaye Niane nommée Ma Niane était donnée en mariage), Saagne Foolo, Tofaye et Ndol ( du temps de Diomaye Niane, ces village étaient les seuls à disposer du feu, les gens faisaient des kilomètres pour en chercher), Diakhao( que le roi Mahécor quittait pour venir se laver à Sanghaï avec l’eau de la puits Kamate), Bibane et Même (villages qui faisaient partie de Sanghaï) <br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de la création de Sanghaï : Une ombre mystérieuse aurait guidé Diomaye Niane et sa cour jusqu’à la découvert du village de Sanghaï. <br />
<br />
Mythe de l’arbre du village de Sanghaï Diolof : On dit que cet arbre était verdoyant et plein de feuilles en toute saison. Mais, il semblerait qu’aucune de ses feuilles ne tombait. Et ceci en dépit des vents et orages. <br />
<br />
Mythe du puits Kamate : « les animaux qui buvaient l’eau du puits Kamate n’avaient plus faim ni soif ». Boucar DIOUF.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« A l’approche de chaque hivernage, le Bour Sine Mahécor Diouf venait ici pour se laver avec l’eau du puits Kamate. Il y tenait vraiment et même lorsqu’il avait des empêchements, il envoyait quelqu’un pour lui puiser de l’eau. L’eau de ce puits est protectrice ». Boucar DIOUF<br />
« Toute personne ou animal qui tombait dans le puits Kamate en sortait mystérieusement indemne. » Boucar DIOUF<br />
« Au tout début de l’hivernage les habitants de Sanghaï devaient être les premiers à semer leur mil. Personne n’osait le faire avant eux ». Ngor SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : capitale royale, lieu d’habitation <br />
<br />
Utilisation(s) actuel(s) : lieu d’habitation <br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Lieu de mémoire <br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Bouca Djira, Sathiour du village (responsable des libations), Sanghaï<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sanghaï<br />
<br />
NDAW Diagone, notable, Sanghaï<br />
<br />
SENE, notable, Sanghaï<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:ancienne capitale royale]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0016_:_Village_de_Sangha%C3%AFe&diff=880IVRAF FA 0016 : Village de Sanghaïe2012-10-22T09:57:16Z<p>Suire : /* État sanitaire */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0016<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (sixième roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIème siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Le village de Sanghaï fut fondé par le sixième roi du Sine, Diomaye Niane, au XIIIème siècle. Ce dernier, une fois intronisé, partit à la recherche de sa « terre promise » à l’instar de plusieurs rois du Sine. Dans sa quête, il aurait été guidé par une ombre qui l’amena sous un arbre dénommé Sanghaï, à coté duquel il s’installa avec sa cour (actuel village de Sanghaï Diolof). Mais, après quelques temps, sa femme nommée Siga lui fit savoir qu’il n’était pas encore au bon endroit car toutes les nuits elle voyait l’ombre d’un baobab qui venait envahir sa chambre. Diomaye Niane, un peu dubitatif, lui demanda alors d’en fournir la preuve. La nuit suivante, à l’apparition de l’ombre, Siga usa de tout son pouvoir mystique et réussit à y attacher un foulard en guise de repère. Dès l’aube, le roi, informé par sa femme, ordonna à ses esclaves d’aller à la recherche dudit baobab. Après moult recherches, les esclaves arrivèrent à trouver le baobab sur lequel était attaché le foulard. C’est ainsi qu’est né le village que le roi baptisa automatiquement Sanghaï, en référence à l’arbre du même nom qui se situait dans leur résidence de Sanghaï Diolof.<br />
<br />
Le village de Sanghaï a connu plusieurs modifications. En 1921, suite à une épidémie qui frappait cruellement le village, les habitants déménagèrent non loin dans un autre site. Quelques années plus tard, le Sathiour (titre porté par le responsable des libations) du village, nommé Ndiack DIOUF, décida de regagner l’ancien site car les pangool (génies religieux) y étaient trop seuls. Après lui, quelques familles rentrèrent à leur tour, dont celle du Diaraf. <br />
<br />
Sur le plan administratif, le village de Sanghaï fut chef lieu du canton Sanghaï-Ngayokhème. Il est désormais un simple village de la communauté rurale de Niakhar.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le village de Sanghaï se situe dans le département de Fatick, plus précisément dans la communauté rurale de Niakhar. C’est un village enclavé situé à environ 4 kilomètres de la route goudronnée Fatick-Niakhar (à partir de Saagne).<br />
<br />
Sanghaï est un village composé de 6 quartiers que sont : Péthia ka, Sanghaï, Ndioudiouf, Yaye ka, Mbine a Ndongo Tine et Tella. Deux autres quartiers, Bibane et Mème, sont devenus des villages autonomes. Tous ces quartiers ne forment pas un bloc uni ; ils sont distants les uns des autres et séparés entre eux par des champs de mil, d’arachide et de niébé (haricot local).<br />
<br />
Le quartier Péthia ka est le quartier des pangool et des libations : il abrite le pangool Siga Yétiyame, le « Ngel maak » (place publique du village et lieu de libations) et le puits Kamate dont l’eau fut pendant longtemps utilisée par les rois du Sine pour leurs bains mystiques. Le quartier Sanghaï se singularise par sa modernité : il est constitué d’une vingtaine de maisons majoritairement en construction moderne. De même, il abrite l’école du village ainsi que la maison du chef de village.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Globalement le village de Sanghaï est en bon état.<br />
<br />
Valeur patrimoniale : les habitants vouent un grand respect à leur village et à leurs traditions qu’ils évoquent toutefois avec prudence.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Languème (village d’origine d’une des femmes de Diomaye Niane dénommée Ndiémé), Mbouma Niane (village où la sœur de Diomaye Niane nommée Ma Niane était donnée en mariage), Saagne Foolo, Tofaye et Ndol ( du temps de Diomaye Niane, ces village étaient les seuls à disposer du feu, les gens faisaient des kilomètres pour en chercher), Diakhao( que le roi Mahécor quittait pour venir se laver à Sanghaï avec l’eau de la puits Kamate), Bibane et Même (villages qui faisaient partie de Sanghaï) <br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s) : <br />
<br />
Mythe de la création de Sanghaï : Plusieurs sources convergent pour dire qu’une ombre mystérieuse aurait guidé Diomaye Niane et sa cour jusqu’à la découvert du village de Sanghaï. <br />
<br />
Mythe de l’arbre du village de Sanghaï Diolof : On dit que cet arbre était verdoyant et plein de feuilles en toute saison. Mais, il semblerait qu’aucune de ses feuilles ne tombait. Et ceci en dépit des vents et orages. <br />
<br />
Mythe du puits Kamate : « les animaux qui buvaient l’eau du puits Kamate n’avaient plus faim ni soif » Boucar DIOUF <br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« A l’approche de chaque hivernage, le Bour Sine Mahécor Diouf venait ici pour se laver avec l’eau du puits Kamate. Il y tenait vraiment et même lorsqu’il avait des empêchements, il envoyait quelqu’un pour lui puiser de l’eau. L’eau de ce puits est protectrice ». Boucar DIOUF<br />
« Toute personne ou animal qui tombait dans le puits Kamate en sortait mystérieusement indemne. » Boucar DIOUF<br />
« Au tout début de l’hivernage les habitants de Sanghaï devaient être les premiers à semer leur mil. Personne n’osait le faire avant eux ». Ngor SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : capitale royale, lieu d’habitation <br />
<br />
Utilisation(s) actuel(s) : lieu d’habitation <br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Lieu de mémoire <br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Bouca Djira, Sathiour du village (responsable des libations), Sanghaï<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sanghaï<br />
<br />
NDAW Diagone, notable, Sanghaï<br />
<br />
SENE, notable, Sanghaï<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:ancienne capitale royale]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0016_:_Village_de_Sangha%C3%AFe&diff=879IVRAF FA 0016 : Village de Sanghaïe2012-10-22T09:56:23Z<p>Suire : /* Description */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0016<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (sixième roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIème siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Le village de Sanghaï fut fondé par le sixième roi du Sine, Diomaye Niane, au XIIIème siècle. Ce dernier, une fois intronisé, partit à la recherche de sa « terre promise » à l’instar de plusieurs rois du Sine. Dans sa quête, il aurait été guidé par une ombre qui l’amena sous un arbre dénommé Sanghaï, à coté duquel il s’installa avec sa cour (actuel village de Sanghaï Diolof). Mais, après quelques temps, sa femme nommée Siga lui fit savoir qu’il n’était pas encore au bon endroit car toutes les nuits elle voyait l’ombre d’un baobab qui venait envahir sa chambre. Diomaye Niane, un peu dubitatif, lui demanda alors d’en fournir la preuve. La nuit suivante, à l’apparition de l’ombre, Siga usa de tout son pouvoir mystique et réussit à y attacher un foulard en guise de repère. Dès l’aube, le roi, informé par sa femme, ordonna à ses esclaves d’aller à la recherche dudit baobab. Après moult recherches, les esclaves arrivèrent à trouver le baobab sur lequel était attaché le foulard. C’est ainsi qu’est né le village que le roi baptisa automatiquement Sanghaï, en référence à l’arbre du même nom qui se situait dans leur résidence de Sanghaï Diolof.<br />
<br />
Le village de Sanghaï a connu plusieurs modifications. En 1921, suite à une épidémie qui frappait cruellement le village, les habitants déménagèrent non loin dans un autre site. Quelques années plus tard, le Sathiour (titre porté par le responsable des libations) du village, nommé Ndiack DIOUF, décida de regagner l’ancien site car les pangool (génies religieux) y étaient trop seuls. Après lui, quelques familles rentrèrent à leur tour, dont celle du Diaraf. <br />
<br />
Sur le plan administratif, le village de Sanghaï fut chef lieu du canton Sanghaï-Ngayokhème. Il est désormais un simple village de la communauté rurale de Niakhar.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le village de Sanghaï se situe dans le département de Fatick, plus précisément dans la communauté rurale de Niakhar. C’est un village enclavé situé à environ 4 kilomètres de la route goudronnée Fatick-Niakhar (à partir de Saagne).<br />
<br />
Sanghaï est un village composé de 6 quartiers que sont : Péthia ka, Sanghaï, Ndioudiouf, Yaye ka, Mbine a Ndongo Tine et Tella. Deux autres quartiers, Bibane et Mème, sont devenus des villages autonomes. Tous ces quartiers ne forment pas un bloc uni ; ils sont distants les uns des autres et séparés entre eux par des champs de mil, d’arachide et de niébé (haricot local).<br />
<br />
Le quartier Péthia ka est le quartier des pangool et des libations : il abrite le pangool Siga Yétiyame, le « Ngel maak » (place publique du village et lieu de libations) et le puits Kamate dont l’eau fut pendant longtemps utilisée par les rois du Sine pour leurs bains mystiques. Le quartier Sanghaï se singularise par sa modernité : il est constitué d’une vingtaine de maisons majoritairement en construction moderne. De même, il abrite l’école du village ainsi que la maison du chef de village.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Globalement le village de Sanghaï est en bon état<br />
<br />
Valeur patrimoniale :Pour les habitants, Sanghaï est d’une valeur inestimable. Après chaque interview on se rend compte davantage du respect qu’ils vouent au village et à leurs traditions qu’ils évoquent avec prudence. <br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Languème (village d’origine d’une des femmes de Diomaye Niane dénommée Ndiémé), Mbouma Niane (village où la sœur de Diomaye Niane nommée Ma Niane était donnée en mariage), Saagne Foolo, Tofaye et Ndol ( du temps de Diomaye Niane, ces village étaient les seuls à disposer du feu, les gens faisaient des kilomètres pour en chercher), Diakhao( que le roi Mahécor quittait pour venir se laver à Sanghaï avec l’eau de la puits Kamate), Bibane et Même (villages qui faisaient partie de Sanghaï) <br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s) : <br />
<br />
Mythe de la création de Sanghaï : Plusieurs sources convergent pour dire qu’une ombre mystérieuse aurait guidé Diomaye Niane et sa cour jusqu’à la découvert du village de Sanghaï. <br />
<br />
Mythe de l’arbre du village de Sanghaï Diolof : On dit que cet arbre était verdoyant et plein de feuilles en toute saison. Mais, il semblerait qu’aucune de ses feuilles ne tombait. Et ceci en dépit des vents et orages. <br />
<br />
Mythe du puits Kamate : « les animaux qui buvaient l’eau du puits Kamate n’avaient plus faim ni soif » Boucar DIOUF <br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« A l’approche de chaque hivernage, le Bour Sine Mahécor Diouf venait ici pour se laver avec l’eau du puits Kamate. Il y tenait vraiment et même lorsqu’il avait des empêchements, il envoyait quelqu’un pour lui puiser de l’eau. L’eau de ce puits est protectrice ». Boucar DIOUF<br />
« Toute personne ou animal qui tombait dans le puits Kamate en sortait mystérieusement indemne. » Boucar DIOUF<br />
« Au tout début de l’hivernage les habitants de Sanghaï devaient être les premiers à semer leur mil. Personne n’osait le faire avant eux ». Ngor SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : capitale royale, lieu d’habitation <br />
<br />
Utilisation(s) actuel(s) : lieu d’habitation <br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Lieu de mémoire <br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Bouca Djira, Sathiour du village (responsable des libations), Sanghaï<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sanghaï<br />
<br />
NDAW Diagone, notable, Sanghaï<br />
<br />
SENE, notable, Sanghaï<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:ancienne capitale royale]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0016_:_Village_de_Sangha%C3%AFe&diff=878IVRAF FA 0016 : Village de Sanghaïe2012-10-22T09:54:03Z<p>Suire : /* Historique */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0016<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (sixième roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIème siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Le village de Sanghaï fut fondé par le sixième roi du Sine, Diomaye Niane, au XIIIème siècle. Ce dernier, une fois intronisé, partit à la recherche de sa « terre promise » à l’instar de plusieurs rois du Sine. Dans sa quête, il aurait été guidé par une ombre qui l’amena sous un arbre dénommé Sanghaï, à coté duquel il s’installa avec sa cour (actuel village de Sanghaï Diolof). Mais, après quelques temps, sa femme nommée Siga lui fit savoir qu’il n’était pas encore au bon endroit car toutes les nuits elle voyait l’ombre d’un baobab qui venait envahir sa chambre. Diomaye Niane, un peu dubitatif, lui demanda alors d’en fournir la preuve. La nuit suivante, à l’apparition de l’ombre, Siga usa de tout son pouvoir mystique et réussit à y attacher un foulard en guise de repère. Dès l’aube, le roi, informé par sa femme, ordonna à ses esclaves d’aller à la recherche dudit baobab. Après moult recherches, les esclaves arrivèrent à trouver le baobab sur lequel était attaché le foulard. C’est ainsi qu’est né le village que le roi baptisa automatiquement Sanghaï, en référence à l’arbre du même nom qui se situait dans leur résidence de Sanghaï Diolof.<br />
<br />
Le village de Sanghaï a connu plusieurs modifications. En 1921, suite à une épidémie qui frappait cruellement le village, les habitants déménagèrent non loin dans un autre site. Quelques années plus tard, le Sathiour (titre porté par le responsable des libations) du village, nommé Ndiack DIOUF, décida de regagner l’ancien site car les pangool (génies religieux) y étaient trop seuls. Après lui, quelques familles rentrèrent à leur tour, dont celle du Diaraf. <br />
<br />
Sur le plan administratif, le village de Sanghaï fut chef lieu du canton Sanghaï-Ngayokhème. Il est désormais un simple village de la communauté rurale de Niakhar.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le village de Sanghaï se situe dans le département de Fatick, plus précisément dans la communauté rurale de Niakhar. C’est un village enclavé situé à environ 4 kilomètres de la route goudronnée Fatick-Niakhar (à partir de Saagne).<br />
Sanghaï est un village composé de 6 quartiers que sont : Péthia ka, Sanghaï, Ndioudiouf, Yaye ka, Mbine a Ndongo Tine et Tella. <br />
Le quartier Péthia ka est le quartier des pangool et des libations : il abrite le pangool Siga Yétiyame, le « Ngel maak » (place publique du village et lieu de libations) et le puits Kamate dont l’eau fut pendant longtemps utilisée par les rois du Sine pour leurs bains mystiques.<br />
Le quartier Sanghaï se singularise par sa modernité : il est constitué d’une vingtaine de maisons majoritairement en construction moderne. De même, il abrite l’école du village ainsi que la maison du chef de village.Par ailleurs, il faut préciser que, les quartiers de Sanghaï ne forment pas un bloc uni ; ils sont distants les uns des autres et séparés entre eux par des champs de mil, d’arachide et de niébé (haricot local). De même le village compte aujourd’hui six (6) quartiers suite à l’éviction des quartiers de Bibane et de Mème qui sont devenus des villages autonomes <br />
<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Globalement le village de Sanghaï est en bon état<br />
<br />
Valeur patrimoniale :Pour les habitants, Sanghaï est d’une valeur inestimable. Après chaque interview on se rend compte davantage du respect qu’ils vouent au village et à leurs traditions qu’ils évoquent avec prudence. <br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Languème (village d’origine d’une des femmes de Diomaye Niane dénommée Ndiémé), Mbouma Niane (village où la sœur de Diomaye Niane nommée Ma Niane était donnée en mariage), Saagne Foolo, Tofaye et Ndol ( du temps de Diomaye Niane, ces village étaient les seuls à disposer du feu, les gens faisaient des kilomètres pour en chercher), Diakhao( que le roi Mahécor quittait pour venir se laver à Sanghaï avec l’eau de la puits Kamate), Bibane et Même (villages qui faisaient partie de Sanghaï) <br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s) : <br />
<br />
Mythe de la création de Sanghaï : Plusieurs sources convergent pour dire qu’une ombre mystérieuse aurait guidé Diomaye Niane et sa cour jusqu’à la découvert du village de Sanghaï. <br />
<br />
Mythe de l’arbre du village de Sanghaï Diolof : On dit que cet arbre était verdoyant et plein de feuilles en toute saison. Mais, il semblerait qu’aucune de ses feuilles ne tombait. Et ceci en dépit des vents et orages. <br />
<br />
Mythe du puits Kamate : « les animaux qui buvaient l’eau du puits Kamate n’avaient plus faim ni soif » Boucar DIOUF <br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« A l’approche de chaque hivernage, le Bour Sine Mahécor Diouf venait ici pour se laver avec l’eau du puits Kamate. Il y tenait vraiment et même lorsqu’il avait des empêchements, il envoyait quelqu’un pour lui puiser de l’eau. L’eau de ce puits est protectrice ». Boucar DIOUF<br />
« Toute personne ou animal qui tombait dans le puits Kamate en sortait mystérieusement indemne. » Boucar DIOUF<br />
« Au tout début de l’hivernage les habitants de Sanghaï devaient être les premiers à semer leur mil. Personne n’osait le faire avant eux ». Ngor SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : capitale royale, lieu d’habitation <br />
<br />
Utilisation(s) actuel(s) : lieu d’habitation <br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Lieu de mémoire <br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Bouca Djira, Sathiour du village (responsable des libations), Sanghaï<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sanghaï<br />
<br />
NDAW Diagone, notable, Sanghaï<br />
<br />
SENE, notable, Sanghaï<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:ancienne capitale royale]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0016_:_Village_de_Sangha%C3%AFe&diff=876IVRAF FA 0016 : Village de Sanghaïe2012-10-22T09:51:59Z<p>Suire : a déplacé IVRF FA 0016: Sanghaï vers IVRF FA 0016 : Village de Sanghaï</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0016<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
SECK Badé <br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel<br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (sixième roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIème siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Le village de Sanghaï est fondé par le sixième roi du Sine Diomaye Niane au XIIIème siècle. Ce dernier, une fois intronisé partit à la recherche de sa « terre promise » à l’instar de plusieurs rois du Sine. Dans sa quête, il aurait été guidé par une ombre qui l’amena sous un arbre dénommé Sanghaï à coté duquel il s’installa avec sa cour (actuel village de Sanghaï Diolof). Mais, après quelques temps, sa femme nommée Siga lui fit savoir qu’il n’était pas encore au bon endroit car toutes les nuits elle voyait l’ombre d’un baobab qui venait envahir sa chambre. Diomaye Niane, un peu dubitatif lui demanda alors d’en fournir la preuve. La nuit suivante, à l’apparition de l’ombre, Siga usa de tout son pouvoir mystique et réussit à y attacher un foulard en guise de repère. Dès l’aube, le roi informé par sa femme ordonna à ses esclaves d’aller à la recherche dudit baobab. Après moult recherches, les esclaves arrivèrent à trouver le baobab sur lequel est attaché le foulard. C’est ainsi qu’est né le village que le roi baptisa automatiquement Sanghaï en référence à l’arbre du même nom qui se situait dans leur résidence de Sanghaï Diolof.<br />
Par ailleurs, le village de Sanghaï a connu plusieurs modifications. En 1921, suite à une épidémie qui frappait cruellement le village, les habitants déménagèrent non loin dans un autre site. Quelques années plus tard, le Sathiour (titre porté par le responsable des libations) du village nommé Ndiack DIOUF décida de regagner l’ancien site car les pangool (génies religieux) y étaient trop seuls. Après lui, quelques familles rentrèrent à leur tour dont celle du Diaraf. <br />
Sur le plan administratif, le village de Sanghaï qui fut chef lieu du canton Sanghaï-Ngayokhème est passé aujourd’hui au statut de simple village de la communauté rurale de Niakhar <br />
<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Le village de Sanghaï se situe dans le département de Fatick, plus précisément dans la communauté rurale de Niakhar. C’est un village enclavé situé à environ 4 kilomètres de la route goudronnée Fatick-Niakhar (à partir de Saagne).<br />
Sanghaï est un village composé de 6 quartiers que sont : Péthia ka, Sanghaï, Ndioudiouf, Yaye ka, Mbine a Ndongo Tine et Tella. <br />
Le quartier Péthia ka est le quartier des pangool et des libations : il abrite le pangool Siga Yétiyame, le « Ngel maak » (place publique du village et lieu de libations) et le puits Kamate dont l’eau fut pendant longtemps utilisée par les rois du Sine pour leurs bains mystiques.<br />
Le quartier Sanghaï se singularise par sa modernité : il est constitué d’une vingtaine de maisons majoritairement en construction moderne. De même, il abrite l’école du village ainsi que la maison du chef de village.Par ailleurs, il faut préciser que, les quartiers de Sanghaï ne forment pas un bloc uni ; ils sont distants les uns des autres et séparés entre eux par des champs de mil, d’arachide et de niébé (haricot local). De même le village compte aujourd’hui six (6) quartiers suite à l’éviction des quartiers de Bibane et de Mème qui sont devenus des villages autonomes <br />
<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Globalement le village de Sanghaï est en bon état<br />
<br />
Valeur patrimoniale :Pour les habitants, Sanghaï est d’une valeur inestimable. Après chaque interview on se rend compte davantage du respect qu’ils vouent au village et à leurs traditions qu’ils évoquent avec prudence. <br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Languème (village d’origine d’une des femmes de Diomaye Niane dénommée Ndiémé), Mbouma Niane (village où la sœur de Diomaye Niane nommée Ma Niane était donnée en mariage), Saagne Foolo, Tofaye et Ndol ( du temps de Diomaye Niane, ces village étaient les seuls à disposer du feu, les gens faisaient des kilomètres pour en chercher), Diakhao( que le roi Mahécor quittait pour venir se laver à Sanghaï avec l’eau de la puits Kamate), Bibane et Même (villages qui faisaient partie de Sanghaï) <br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s) : <br />
<br />
Mythe de la création de Sanghaï : Plusieurs sources convergent pour dire qu’une ombre mystérieuse aurait guidé Diomaye Niane et sa cour jusqu’à la découvert du village de Sanghaï. <br />
<br />
Mythe de l’arbre du village de Sanghaï Diolof : On dit que cet arbre était verdoyant et plein de feuilles en toute saison. Mais, il semblerait qu’aucune de ses feuilles ne tombait. Et ceci en dépit des vents et orages. <br />
<br />
Mythe du puits Kamate : « les animaux qui buvaient l’eau du puits Kamate n’avaient plus faim ni soif » Boucar DIOUF <br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« A l’approche de chaque hivernage, le Bour Sine Mahécor Diouf venait ici pour se laver avec l’eau du puits Kamate. Il y tenait vraiment et même lorsqu’il avait des empêchements, il envoyait quelqu’un pour lui puiser de l’eau. L’eau de ce puits est protectrice ». Boucar DIOUF<br />
« Toute personne ou animal qui tombait dans le puits Kamate en sortait mystérieusement indemne. » Boucar DIOUF<br />
« Au tout début de l’hivernage les habitants de Sanghaï devaient être les premiers à semer leur mil. Personne n’osait le faire avant eux ». Ngor SARR<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction (s) initiale (s) : capitale royale, lieu d’habitation <br />
<br />
Utilisation(s) actuel(s) : lieu d’habitation <br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Lieu de mémoire <br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Bouca Djira, Sathiour du village (responsable des libations), Sanghaï<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sanghaï<br />
<br />
NDAW Diagone, notable, Sanghaï<br />
<br />
SENE, notable, Sanghaï<br />
<br />
SARR Ngor, journaliste, Fatick <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume de Sine, in Bulletin de l’I.F.A.N n°4 1972, DAKAR<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:ancienne capitale royale]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0015_:_Ndiourire_(rituel)&diff=875IVRAF FA 0015 : Ndiourire (rituel)2012-10-22T09:51:23Z<p>Suire : /* Tradition orale */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_00015<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
WADE Mame Coumba<br />
<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Ndiourire <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Nguel Maak (place publique) <br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (6eme roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dans le village de Sanghaï Djolof où le roi du Sine Diomaye Niane s’était refugié, sa femme Siga voyait chaque nuit une ombre d’arbre dans sa chambre. Après avoir soumis à plusieurs reprises la situation à son mari, elle décida d’attacher son foulard sur l’ombre de l’arbre afin de prouver la véracité de ces propos.<br />
<br />
Le lendemain matin, le roi envoya des gens à la recherche de cet arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard. Le baobab ayant été retrouvé dans l’actuel village de Sanghaï, le roi Diomaye Niane considéra ce site comme sa résidence idéale. Après l’aménagement du site, le roi s’y installa définitivement avec sa cour. Ainsi il considéra le baobab comme son pangool et son lieu de libations.<br />
<br />
Depuis la mort du roi Diomaye Niane, la population de Sanghaï continue cette pratique de tradition royale dénommée « Ndiourire » (libations autour du baobab) afin de prier pour une bonne saison des pluies et pour attirer la protection sur leurs enfants qui doivent partir en exode.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Organisée autour du baobab (l’arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard) de la place publique (Ngel Maak), la cérémonie du Ndiourire (libations autour du baobab) se fait deux fois par an en présence de toute la population de Sanghaï. La première cérémonie est organisée en début d’hivernage afin de prier pour de bonnes récoltes et de prévenir les calamités naturelles ; la deuxième a lieu à la fin de la saison des pluies. Elle a pour objectif de protéger les enfants partis hors du village durant la saison sèche.<br />
<br />
Le Ndiourire est toujours dirigé par le « Sa Thiour » (responsable des libations du village) qui définit à chaque fois le jour des libations, l’heure et les offrandes à faire.<br />
<br />
Selon Boucar Ndjira Diouf, le Sa Thiour du village, les cérémonies de libations se font le matin et réunissent les populations de Sanghaï ainsi que toutes les autres familles qui étaient sous la responsabilité du roi Diomaye Niane. Le Sa Thiour poursuit en affirmant ceci : « Le jour du Ndiourire, on prépare du lakh (bouillie de mil accompagnée de lait caillé) en guise d’offrande et des boules de mil mélangées avec de l’eau que je verse sur le baobab. Juste après cette séance, une sœur du Djaraf puise de l’eau dans un bol qu’elle dépose sous l’acacia du Nguel Maak (place publique) en face du baobab. Toute la population sous ma direction formule des prières autour du bol d’eau. A la fin de la cérémonie, l’eau contenue dans le bol est utilisée pour bénir les gens présents à la cérémonie ».<br />
<br />
Le baobab sur lequel on versait le mélange est tombé depuis trois ans. Il a été remplacé par un autre qui a aujourd’hui une hauteur d’environ deux mètres. Néanmoins une partie des résidus du baobab d'origine reste toujours visible et cohabite avec le jeune baobab.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Siga : Siga, la femme du roi Diomaye, voyait chaque nuit une ombre d’arbre envahir sa chambre et elle décida d’y attacher son foulard. Le lendemain, son mari envoya des gens à la recherche de cet arbre. Il fut retrouvé dans le village de Sanghaï avec le foulard de Siga sur l’une des branches. Le roi en déduisit qu’il était guidé mystiquement et il décida d’implanter sa résidence sur le site et d'y faire ses libations.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« Quand le Sathiour fait le Ndiourire pour des personnes en difficultés ou en quêtes de pouvoir, leurs vœux sont toujours exaucés». Diagone Ndao.<br />
<br />
« Une année nous étions face à un début d’hivernage inquiétant (rareté des précipitations), mais quand le Ndiourire fut organisé la pluie est tombée abondamment ». Diagone Ndao.<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : Libations réservées au roi.<br />
<br />
Utilisation actuelle : Libations destinées à l’ensemble des habitants de Sanghaï. <br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : ce rituel est important pour les villageois. les jeunes reconnaissent les impacts positifs du Ndiourire sur leurs différentes activités et ne se permettent pas de le rater<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
En dehors des libations saisonnières, le Ndiourire est organisé en guise de bienvenue aux mariées nouvellement installées dans le village de Sanghaï. Ces jeunes mariées font le tour du baobab en compagnie du Sathiour (chargé des libations) qui fait la libation.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sanghaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, Sa Thiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, habitant, Sanghaï<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR 777p<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0015_:_Ndiourire_(rituel)&diff=874IVRAF FA 0015 : Ndiourire (rituel)2012-10-22T09:51:10Z<p>Suire : /* Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_00015<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
WADE Mame Coumba<br />
<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Ndiourire <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Nguel Maak (place publique) <br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (6eme roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dans le village de Sanghaï Djolof où le roi du Sine Diomaye Niane s’était refugié, sa femme Siga voyait chaque nuit une ombre d’arbre dans sa chambre. Après avoir soumis à plusieurs reprises la situation à son mari, elle décida d’attacher son foulard sur l’ombre de l’arbre afin de prouver la véracité de ces propos.<br />
<br />
Le lendemain matin, le roi envoya des gens à la recherche de cet arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard. Le baobab ayant été retrouvé dans l’actuel village de Sanghaï, le roi Diomaye Niane considéra ce site comme sa résidence idéale. Après l’aménagement du site, le roi s’y installa définitivement avec sa cour. Ainsi il considéra le baobab comme son pangool et son lieu de libations.<br />
<br />
Depuis la mort du roi Diomaye Niane, la population de Sanghaï continue cette pratique de tradition royale dénommée « Ndiourire » (libations autour du baobab) afin de prier pour une bonne saison des pluies et pour attirer la protection sur leurs enfants qui doivent partir en exode.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Organisée autour du baobab (l’arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard) de la place publique (Ngel Maak), la cérémonie du Ndiourire (libations autour du baobab) se fait deux fois par an en présence de toute la population de Sanghaï. La première cérémonie est organisée en début d’hivernage afin de prier pour de bonnes récoltes et de prévenir les calamités naturelles ; la deuxième a lieu à la fin de la saison des pluies. Elle a pour objectif de protéger les enfants partis hors du village durant la saison sèche.<br />
<br />
Le Ndiourire est toujours dirigé par le « Sa Thiour » (responsable des libations du village) qui définit à chaque fois le jour des libations, l’heure et les offrandes à faire.<br />
<br />
Selon Boucar Ndjira Diouf, le Sa Thiour du village, les cérémonies de libations se font le matin et réunissent les populations de Sanghaï ainsi que toutes les autres familles qui étaient sous la responsabilité du roi Diomaye Niane. Le Sa Thiour poursuit en affirmant ceci : « Le jour du Ndiourire, on prépare du lakh (bouillie de mil accompagnée de lait caillé) en guise d’offrande et des boules de mil mélangées avec de l’eau que je verse sur le baobab. Juste après cette séance, une sœur du Djaraf puise de l’eau dans un bol qu’elle dépose sous l’acacia du Nguel Maak (place publique) en face du baobab. Toute la population sous ma direction formule des prières autour du bol d’eau. A la fin de la cérémonie, l’eau contenue dans le bol est utilisée pour bénir les gens présents à la cérémonie ».<br />
<br />
Le baobab sur lequel on versait le mélange est tombé depuis trois ans. Il a été remplacé par un autre qui a aujourd’hui une hauteur d’environ deux mètres. Néanmoins une partie des résidus du baobab d'origine reste toujours visible et cohabite avec le jeune baobab.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Siga : Siga, la femme du roi Diomaye, voyait chaque nuit une ombre d’arbre envahir sa chambre et elle décida d’y attacher son foulard. Le lendemain, son mari envoya des gens à la recherche de cet arbre. Il fut retrouvé dans le village de Sanghaï avec le foulard de Siga sur l’une des branches. Le roi en déduisit qu’il était guidé mystiquement et il décida d’implanter sa résidence sur le site et d'y faire ses libations.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« Quand le Sathiour fait le Ndiourire pour des personnes en difficultés ou en quêtes de pouvoir, leurs vœux sont toujours exaucés». Diagone Ndao.<br />
<br />
« Une année nous étions face à un début d’hivernage inquiétant (rareté des précipitations), mais quand le Ndiourire fut organisé la pluie est tombée abondamment ». Diagone Ndao.<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : Libations réservées au roi.<br />
<br />
Utilisation actuelle : Libations destinées à l’ensemble des habitants de Sanghaï. <br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : ce rituel est important pour les villageois. les jeunes reconnaissent les impacts positifs du Ndiourire sur leurs différentes activités et ne se permettent pas de le rater<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
En dehors des libations saisonnières, le Ndiourire est organisé en guise de bienvenue aux mariées nouvellement installées dans le village de Sanghaï. Ces jeunes mariées font le tour du baobab en compagnie du Sathiour (chargé des libations) qui fait la libation.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sangahaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, Sa Thiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, habitant, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR 777p<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
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<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0015_:_Ndiourire_(rituel)&diff=873IVRAF FA 0015 : Ndiourire (rituel)2012-10-22T09:50:41Z<p>Suire : /* Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_00015<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
WADE Mame Coumba<br />
<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Ndiourire <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Nguel Maak (place publique) <br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (6eme roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dans le village de Sanghaï Djolof où le roi du Sine Diomaye Niane s’était refugié, sa femme Siga voyait chaque nuit une ombre d’arbre dans sa chambre. Après avoir soumis à plusieurs reprises la situation à son mari, elle décida d’attacher son foulard sur l’ombre de l’arbre afin de prouver la véracité de ces propos.<br />
<br />
Le lendemain matin, le roi envoya des gens à la recherche de cet arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard. Le baobab ayant été retrouvé dans l’actuel village de Sanghaï, le roi Diomaye Niane considéra ce site comme sa résidence idéale. Après l’aménagement du site, le roi s’y installa définitivement avec sa cour. Ainsi il considéra le baobab comme son pangool et son lieu de libations.<br />
<br />
Depuis la mort du roi Diomaye Niane, la population de Sanghaï continue cette pratique de tradition royale dénommée « Ndiourire » (libations autour du baobab) afin de prier pour une bonne saison des pluies et pour attirer la protection sur leurs enfants qui doivent partir en exode.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Organisée autour du baobab (l’arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard) de la place publique (Ngel Maak), la cérémonie du Ndiourire (libations autour du baobab) se fait deux fois par an en présence de toute la population de Sanghaï. La première cérémonie est organisée en début d’hivernage afin de prier pour de bonnes récoltes et de prévenir les calamités naturelles ; la deuxième a lieu à la fin de la saison des pluies. Elle a pour objectif de protéger les enfants partis hors du village durant la saison sèche.<br />
<br />
Le Ndiourire est toujours dirigé par le « Sa Thiour » (responsable des libations du village) qui définit à chaque fois le jour des libations, l’heure et les offrandes à faire.<br />
<br />
Selon Boucar Ndjira Diouf, le Sa Thiour du village, les cérémonies de libations se font le matin et réunissent les populations de Sanghaï ainsi que toutes les autres familles qui étaient sous la responsabilité du roi Diomaye Niane. Le Sa Thiour poursuit en affirmant ceci : « Le jour du Ndiourire, on prépare du lakh (bouillie de mil accompagnée de lait caillé) en guise d’offrande et des boules de mil mélangées avec de l’eau que je verse sur le baobab. Juste après cette séance, une sœur du Djaraf puise de l’eau dans un bol qu’elle dépose sous l’acacia du Nguel Maak (place publique) en face du baobab. Toute la population sous ma direction formule des prières autour du bol d’eau. A la fin de la cérémonie, l’eau contenue dans le bol est utilisée pour bénir les gens présents à la cérémonie ».<br />
<br />
Le baobab sur lequel on versait le mélange est tombé depuis trois ans. Il a été remplacé par un autre qui a aujourd’hui une hauteur d’environ deux mètres. Néanmoins une partie des résidus du baobab d'origine reste toujours visible et cohabite avec le jeune baobab.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Siga : Siga, la femme du roi Diomaye, voyait chaque nuit une ombre d’arbre envahir sa chambre et elle décida d’y attacher son foulard. Le lendemain, son mari envoya des gens à la recherche de cet arbre. Il fut retrouvé dans le village de Sanghaï avec le foulard de Siga sur l’une des branches. Le roi en déduisit qu’il était guidé mystiquement et il décida d’implanter sa résidence sur le site et d'y faire ses libations.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« Quand le Sathiour fait le Ndiourire pour des personnes en difficultés ou en quêtes de pouvoir, leurs vœux sont toujours exaucés». Diagone Ndao.<br />
<br />
« Une année nous étions face à un début d’hivernage inquiétant (rareté des précipitations), mais quand le Ndiourire fut organisé la pluie est tombée abondamment ». Diagone Ndao.<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : Libations réservées au roi.<br />
<br />
Utilisation actuelle : Libations destinées à l’ensemble des habitants de Sanghaï. <br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : ce rituel est important pour les villageois. les jeunes reconnaissent les impacts positifs du Ndiourire sur leurs différentes activités et ne se permettent pas de le rater<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sangahaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, Sa Thiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, habitant, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR 777p<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0015_:_Ndiourire_(rituel)&diff=872IVRAF FA 0015 : Ndiourire (rituel)2012-10-22T09:50:09Z<p>Suire : /* Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_00015<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
WADE Mame Coumba<br />
<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Ndiourire <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Nguel Maak (place publique) <br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (6eme roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dans le village de Sanghaï Djolof où le roi du Sine Diomaye Niane s’était refugié, sa femme Siga voyait chaque nuit une ombre d’arbre dans sa chambre. Après avoir soumis à plusieurs reprises la situation à son mari, elle décida d’attacher son foulard sur l’ombre de l’arbre afin de prouver la véracité de ces propos.<br />
<br />
Le lendemain matin, le roi envoya des gens à la recherche de cet arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard. Le baobab ayant été retrouvé dans l’actuel village de Sanghaï, le roi Diomaye Niane considéra ce site comme sa résidence idéale. Après l’aménagement du site, le roi s’y installa définitivement avec sa cour. Ainsi il considéra le baobab comme son pangool et son lieu de libations.<br />
<br />
Depuis la mort du roi Diomaye Niane, la population de Sanghaï continue cette pratique de tradition royale dénommée « Ndiourire » (libations autour du baobab) afin de prier pour une bonne saison des pluies et pour attirer la protection sur leurs enfants qui doivent partir en exode.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Organisée autour du baobab (l’arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard) de la place publique (Ngel Maak), la cérémonie du Ndiourire (libations autour du baobab) se fait deux fois par an en présence de toute la population de Sanghaï. La première cérémonie est organisée en début d’hivernage afin de prier pour de bonnes récoltes et de prévenir les calamités naturelles ; la deuxième a lieu à la fin de la saison des pluies. Elle a pour objectif de protéger les enfants partis hors du village durant la saison sèche.<br />
<br />
Le Ndiourire est toujours dirigé par le « Sa Thiour » (responsable des libations du village) qui définit à chaque fois le jour des libations, l’heure et les offrandes à faire.<br />
<br />
Selon Boucar Ndjira Diouf, le Sa Thiour du village, les cérémonies de libations se font le matin et réunissent les populations de Sanghaï ainsi que toutes les autres familles qui étaient sous la responsabilité du roi Diomaye Niane. Le Sa Thiour poursuit en affirmant ceci : « Le jour du Ndiourire, on prépare du lakh (bouillie de mil accompagnée de lait caillé) en guise d’offrande et des boules de mil mélangées avec de l’eau que je verse sur le baobab. Juste après cette séance, une sœur du Djaraf puise de l’eau dans un bol qu’elle dépose sous l’acacia du Nguel Maak (place publique) en face du baobab. Toute la population sous ma direction formule des prières autour du bol d’eau. A la fin de la cérémonie, l’eau contenue dans le bol est utilisée pour bénir les gens présents à la cérémonie ».<br />
<br />
Le baobab sur lequel on versait le mélange est tombé depuis trois ans. Il a été remplacé par un autre qui a aujourd’hui une hauteur d’environ deux mètres. Néanmoins une partie des résidus du baobab d'origine reste toujours visible et cohabite avec le jeune baobab.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Siga : Siga, la femme du roi Diomaye, voyait chaque nuit une ombre d’arbre envahir sa chambre et elle décida d’y attacher son foulard. Le lendemain, son mari envoya des gens à la recherche de cet arbre. Il fut retrouvé dans le village de Sanghaï avec le foulard de Siga sur l’une des branches. Le roi en déduisit qu’il était guidé mystiquement et il décida d’implanter sa résidence sur le site et d'y faire ses libations.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« Quand le Sathiour fait le Ndiourire pour des personnes en difficultés ou en quêtes de pouvoir, leurs vœux sont toujours exaucés». Diagone Ndao.<br />
<br />
« Une année nous étions face à un début d’hivernage inquiétant (rareté des précipitations), mais quand le Ndiourire fut organisé la pluie est tombée abondamment ». Diagone Ndao.<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : Libations réservées au roi.<br />
<br />
Utilisation actuelle : Libations destinées à l’ensemble des habitants de Sanghaï. <br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : ce rituel est important pour les villageois. les jeunes reconnaissent les impacts positifs du Ndiourire sur leurs différentes activités et ne se permettent pas de le rater<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
En dehors des libations saisonnières, le Ndiourire est organisé en guise de bienvenue aux mariées nouvellement installées dans le village de Sanghaï .<br />
Ces jeunes mariées font le tour du baobab en compagnie du Sathiour (chargé des libations) qui fait la libation.<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sangahaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, Sa Thiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, habitant, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR 777p<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0015_:_Ndiourire_(rituel)&diff=871IVRAF FA 0015 : Ndiourire (rituel)2012-10-22T09:49:10Z<p>Suire : /* Croquis (le cas échéant) */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_00015<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
WADE Mame Coumba<br />
<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Ndiourire <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Nguel Maak (place publique) <br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (6eme roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dans le village de Sanghaï Djolof où le roi du Sine Diomaye Niane s’était refugié, sa femme Siga voyait chaque nuit une ombre d’arbre dans sa chambre. Après avoir soumis à plusieurs reprises la situation à son mari, elle décida d’attacher son foulard sur l’ombre de l’arbre afin de prouver la véracité de ces propos.<br />
<br />
Le lendemain matin, le roi envoya des gens à la recherche de cet arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard. Le baobab ayant été retrouvé dans l’actuel village de Sanghaï, le roi Diomaye Niane considéra ce site comme sa résidence idéale. Après l’aménagement du site, le roi s’y installa définitivement avec sa cour. Ainsi il considéra le baobab comme son pangool et son lieu de libations.<br />
<br />
Depuis la mort du roi Diomaye Niane, la population de Sanghaï continue cette pratique de tradition royale dénommée « Ndiourire » (libations autour du baobab) afin de prier pour une bonne saison des pluies et pour attirer la protection sur leurs enfants qui doivent partir en exode.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Organisée autour du baobab (l’arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard) de la place publique (Ngel Maak), la cérémonie du Ndiourire (libations autour du baobab) se fait deux fois par an en présence de toute la population de Sanghaï. La première cérémonie est organisée en début d’hivernage afin de prier pour de bonnes récoltes et de prévenir les calamités naturelles ; la deuxième a lieu à la fin de la saison des pluies. Elle a pour objectif de protéger les enfants partis hors du village durant la saison sèche.<br />
<br />
Le Ndiourire est toujours dirigé par le « Sa Thiour » (responsable des libations du village) qui définit à chaque fois le jour des libations, l’heure et les offrandes à faire.<br />
<br />
Selon Boucar Ndjira Diouf, le Sa Thiour du village, les cérémonies de libations se font le matin et réunissent les populations de Sanghaï ainsi que toutes les autres familles qui étaient sous la responsabilité du roi Diomaye Niane. Le Sa Thiour poursuit en affirmant ceci : « Le jour du Ndiourire, on prépare du lakh (bouillie de mil accompagnée de lait caillé) en guise d’offrande et des boules de mil mélangées avec de l’eau que je verse sur le baobab. Juste après cette séance, une sœur du Djaraf puise de l’eau dans un bol qu’elle dépose sous l’acacia du Nguel Maak (place publique) en face du baobab. Toute la population sous ma direction formule des prières autour du bol d’eau. A la fin de la cérémonie, l’eau contenue dans le bol est utilisée pour bénir les gens présents à la cérémonie ».<br />
<br />
Le baobab sur lequel on versait le mélange est tombé depuis trois ans. Il a été remplacé par un autre qui a aujourd’hui une hauteur d’environ deux mètres. Néanmoins une partie des résidus du baobab d'origine reste toujours visible et cohabite avec le jeune baobab.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Siga : Siga, la femme du roi Diomaye, voyait chaque nuit une ombre d’arbre envahir sa chambre et elle décida d’y attacher son foulard. Le lendemain, son mari envoya des gens à la recherche de cet arbre. Il fut retrouvé dans le village de Sanghaï avec le foulard de Siga sur l’une des branches. Le roi en déduisit qu’il était guidé mystiquement et il décida d’implanter sa résidence sur le site et d'y faire ses libations.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« Quand le Sathiour fait le Ndiourire pour des personnes en difficultés ou en quêtes de pouvoir, leurs vœux sont toujours exaucés». Diagone Ndao.<br />
<br />
« Une année nous étions face à un début d’hivernage inquiétant (rareté des précipitations), mais quand le Ndiourire fut organisé la pluie est tombée abondamment ». Diagone Ndao.<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : Libations réservées au roi.<br />
<br />
Utilisation actuelle : Libations destinées à l’ensemble des habitants de Sanghaï. <br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Le Ndiourire représente une protection pour les villageois.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
En dehors des libations saisonnières, le Ndiourire est organisé en guise de bienvenue aux mariées nouvellement installées dans le village de Sanghaï .<br />
Ces jeunes mariées font le tour du baobab en compagnie du Sathiour (chargé des libations) qui fait la libation.<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sangahaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, Sa Thiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, habitant, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR 777p<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0015_:_Ndiourire_(rituel)&diff=870IVRAF FA 0015 : Ndiourire (rituel)2012-10-22T09:46:31Z<p>Suire : /* Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s) */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_00015<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
WADE Mame Coumba<br />
<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Ndiourire <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Nguel Maak (place publique) <br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (6eme roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dans le village de Sanghaï Djolof où le roi du Sine Diomaye Niane s’était refugié, sa femme Siga voyait chaque nuit une ombre d’arbre dans sa chambre. Après avoir soumis à plusieurs reprises la situation à son mari, elle décida d’attacher son foulard sur l’ombre de l’arbre afin de prouver la véracité de ces propos.<br />
<br />
Le lendemain matin, le roi envoya des gens à la recherche de cet arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard. Le baobab ayant été retrouvé dans l’actuel village de Sanghaï, le roi Diomaye Niane considéra ce site comme sa résidence idéale. Après l’aménagement du site, le roi s’y installa définitivement avec sa cour. Ainsi il considéra le baobab comme son pangool et son lieu de libations.<br />
<br />
Depuis la mort du roi Diomaye Niane, la population de Sanghaï continue cette pratique de tradition royale dénommée « Ndiourire » (libations autour du baobab) afin de prier pour une bonne saison des pluies et pour attirer la protection sur leurs enfants qui doivent partir en exode.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Organisée autour du baobab (l’arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard) de la place publique (Ngel Maak), la cérémonie du Ndiourire (libations autour du baobab) se fait deux fois par an en présence de toute la population de Sanghaï. La première cérémonie est organisée en début d’hivernage afin de prier pour de bonnes récoltes et de prévenir les calamités naturelles ; la deuxième a lieu à la fin de la saison des pluies. Elle a pour objectif de protéger les enfants partis hors du village durant la saison sèche.<br />
<br />
Le Ndiourire est toujours dirigé par le « Sa Thiour » (responsable des libations du village) qui définit à chaque fois le jour des libations, l’heure et les offrandes à faire.<br />
<br />
Selon Boucar Ndjira Diouf, le Sa Thiour du village, les cérémonies de libations se font le matin et réunissent les populations de Sanghaï ainsi que toutes les autres familles qui étaient sous la responsabilité du roi Diomaye Niane. Le Sa Thiour poursuit en affirmant ceci : « Le jour du Ndiourire, on prépare du lakh (bouillie de mil accompagnée de lait caillé) en guise d’offrande et des boules de mil mélangées avec de l’eau que je verse sur le baobab. Juste après cette séance, une sœur du Djaraf puise de l’eau dans un bol qu’elle dépose sous l’acacia du Nguel Maak (place publique) en face du baobab. Toute la population sous ma direction formule des prières autour du bol d’eau. A la fin de la cérémonie, l’eau contenue dans le bol est utilisée pour bénir les gens présents à la cérémonie ».<br />
<br />
Le baobab sur lequel on versait le mélange est tombé depuis trois ans. Il a été remplacé par un autre qui a aujourd’hui une hauteur d’environ deux mètres. Néanmoins une partie des résidus du baobab d'origine reste toujours visible et cohabite avec le jeune baobab.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : ce rituel est important pour les villageois. les jeunes reconnaissent les impacts positifs du Ndiourire sur leurs différentes activités et ne se permettent pas de le rater<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Siga : Siga, la femme du roi Diomaye, voyait chaque nuit une ombre d’arbre envahir sa chambre et elle décida d’y attacher son foulard. Le lendemain, son mari envoya des gens à la recherche de cet arbre. Il fut retrouvé dans le village de Sanghaï avec le foulard de Siga sur l’une des branches. Le roi en déduisit qu’il était guidé mystiquement et il décida d’implanter sa résidence sur le site et d'y faire ses libations.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« Quand le Sathiour fait le Ndiourire pour des personnes en difficultés ou en quêtes de pouvoir, leurs vœux sont toujours exaucés». Diagone Ndao.<br />
<br />
« Une année nous étions face à un début d’hivernage inquiétant (rareté des précipitations), mais quand le Ndiourire fut organisé la pluie est tombée abondamment ». Diagone Ndao.<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : Libations réservées au roi.<br />
<br />
Utilisation actuelle : Libations destinées à l’ensemble des habitants de Sanghaï. <br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Le Ndiourire représente une protection pour les villageois.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
En dehors des libations saisonnières, le Ndiourire est organisé en guise de bienvenue aux mariées nouvellement installées dans le village de Sanghaï .<br />
Ces jeunes mariées font le tour du baobab en compagnie du Sathiour (chargé des libations) qui fait la libation.<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sangahaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, Sa Thiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, habitant, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR 777p<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0015_:_Ndiourire_(rituel)&diff=869IVRAF FA 0015 : Ndiourire (rituel)2012-10-22T09:46:12Z<p>Suire : /* Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s) */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_00015<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
WADE Mame Coumba<br />
<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Ndiourire <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Nguel Maak (place publique) <br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (6eme roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dans le village de Sanghaï Djolof où le roi du Sine Diomaye Niane s’était refugié, sa femme Siga voyait chaque nuit une ombre d’arbre dans sa chambre. Après avoir soumis à plusieurs reprises la situation à son mari, elle décida d’attacher son foulard sur l’ombre de l’arbre afin de prouver la véracité de ces propos.<br />
<br />
Le lendemain matin, le roi envoya des gens à la recherche de cet arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard. Le baobab ayant été retrouvé dans l’actuel village de Sanghaï, le roi Diomaye Niane considéra ce site comme sa résidence idéale. Après l’aménagement du site, le roi s’y installa définitivement avec sa cour. Ainsi il considéra le baobab comme son pangool et son lieu de libations.<br />
<br />
Depuis la mort du roi Diomaye Niane, la population de Sanghaï continue cette pratique de tradition royale dénommée « Ndiourire » (libations autour du baobab) afin de prier pour une bonne saison des pluies et pour attirer la protection sur leurs enfants qui doivent partir en exode.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Organisée autour du baobab (l’arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard) de la place publique (Ngel Maak), la cérémonie du Ndiourire (libations autour du baobab) se fait deux fois par an en présence de toute la population de Sanghaï. La première cérémonie est organisée en début d’hivernage afin de prier pour de bonnes récoltes et de prévenir les calamités naturelles ; la deuxième a lieu à la fin de la saison des pluies. Elle a pour objectif de protéger les enfants partis hors du village durant la saison sèche.<br />
<br />
Le Ndiourire est toujours dirigé par le « Sa Thiour » (responsable des libations du village) qui définit à chaque fois le jour des libations, l’heure et les offrandes à faire.<br />
<br />
Selon Boucar Ndjira Diouf, le Sa Thiour du village, les cérémonies de libations se font le matin et réunissent les populations de Sanghaï ainsi que toutes les autres familles qui étaient sous la responsabilité du roi Diomaye Niane. Le Sa Thiour poursuit en affirmant ceci : « Le jour du Ndiourire, on prépare du lakh (bouillie de mil accompagnée de lait caillé) en guise d’offrande et des boules de mil mélangées avec de l’eau que je verse sur le baobab. Juste après cette séance, une sœur du Djaraf puise de l’eau dans un bol qu’elle dépose sous l’acacia du Nguel Maak (place publique) en face du baobab. Toute la population sous ma direction formule des prières autour du bol d’eau. A la fin de la cérémonie, l’eau contenue dans le bol est utilisée pour bénir les gens présents à la cérémonie ».<br />
<br />
Le baobab sur lequel on versait le mélange est tombé depuis trois ans. Il a été remplacé par un autre qui a aujourd’hui une hauteur d’environ deux mètres. Néanmoins une partie des résidus du baobab d'origine reste toujours visible et cohabite avec le jeune baobab.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : ce rituel est important pour les villageois. les jeunes reconnaissent les impacts positifs du Ndiourire sur leurs différentes activités et ne se permettent pas de le rater<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Siga : Siga, la femme du roi Diomaye, voyait chaque nuit une ombre d’arbre envahir sa chambre et elle décida d’y attacher son foulard. Le lendemain, son mari envoya des gens à la recherche de cet arbre. Il fut retrouvé dans le village de Sanghaï avec le foulard de Siga sur l’une des branches. Le roi en déduisit qu’il était guidé mystiquement et il décida d’implanter sa capitale sur le site et d'y faire ses libations.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« Quand le Sathiour fait le Ndiourire pour des personnes en difficultés ou en quêtes de pouvoir, leurs vœux sont toujours exaucés». Diagone Ndao.<br />
<br />
« Une année nous étions face à un début d’hivernage inquiétant (rareté des précipitations), mais quand le Ndiourire fut organisé la pluie est tombée abondamment ». Diagone Ndao.<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : Libations réservées au roi.<br />
<br />
Utilisation actuelle : Libations destinées à l’ensemble des habitants de Sanghaï. <br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Le Ndiourire représente une protection pour les villageois.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
En dehors des libations saisonnières, le Ndiourire est organisé en guise de bienvenue aux mariées nouvellement installées dans le village de Sanghaï .<br />
Ces jeunes mariées font le tour du baobab en compagnie du Sathiour (chargé des libations) qui fait la libation.<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sangahaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, Sa Thiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, habitant, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR 777p<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0015_:_Ndiourire_(rituel)&diff=868IVRAF FA 0015 : Ndiourire (rituel)2012-10-22T09:45:03Z<p>Suire : /* Croquis (le cas échéant) */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_00015<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
WADE Mame Coumba<br />
<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Ndiourire <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Nguel Maak (place publique) <br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (6eme roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dans le village de Sanghaï Djolof où le roi du Sine Diomaye Niane s’était refugié, sa femme Siga voyait chaque nuit une ombre d’arbre dans sa chambre. Après avoir soumis à plusieurs reprises la situation à son mari, elle décida d’attacher son foulard sur l’ombre de l’arbre afin de prouver la véracité de ces propos.<br />
<br />
Le lendemain matin, le roi envoya des gens à la recherche de cet arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard. Le baobab ayant été retrouvé dans l’actuel village de Sanghaï, le roi Diomaye Niane considéra ce site comme sa résidence idéale. Après l’aménagement du site, le roi s’y installa définitivement avec sa cour. Ainsi il considéra le baobab comme son pangool et son lieu de libations.<br />
<br />
Depuis la mort du roi Diomaye Niane, la population de Sanghaï continue cette pratique de tradition royale dénommée « Ndiourire » (libations autour du baobab) afin de prier pour une bonne saison des pluies et pour attirer la protection sur leurs enfants qui doivent partir en exode.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Organisée autour du baobab (l’arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard) de la place publique (Ngel Maak), la cérémonie du Ndiourire (libations autour du baobab) se fait deux fois par an en présence de toute la population de Sanghaï. La première cérémonie est organisée en début d’hivernage afin de prier pour de bonnes récoltes et de prévenir les calamités naturelles ; la deuxième a lieu à la fin de la saison des pluies. Elle a pour objectif de protéger les enfants partis hors du village durant la saison sèche.<br />
<br />
Le Ndiourire est toujours dirigé par le « Sa Thiour » (responsable des libations du village) qui définit à chaque fois le jour des libations, l’heure et les offrandes à faire.<br />
<br />
Selon Boucar Ndjira Diouf, le Sa Thiour du village, les cérémonies de libations se font le matin et réunissent les populations de Sanghaï ainsi que toutes les autres familles qui étaient sous la responsabilité du roi Diomaye Niane. Le Sa Thiour poursuit en affirmant ceci : « Le jour du Ndiourire, on prépare du lakh (bouillie de mil accompagnée de lait caillé) en guise d’offrande et des boules de mil mélangées avec de l’eau que je verse sur le baobab. Juste après cette séance, une sœur du Djaraf puise de l’eau dans un bol qu’elle dépose sous l’acacia du Nguel Maak (place publique) en face du baobab. Toute la population sous ma direction formule des prières autour du bol d’eau. A la fin de la cérémonie, l’eau contenue dans le bol est utilisée pour bénir les gens présents à la cérémonie ».<br />
<br />
Le baobab sur lequel on versait le mélange est tombé depuis trois ans. Il a été remplacé par un autre qui a aujourd’hui une hauteur d’environ deux mètres. Néanmoins une partie des résidus du baobab d'origine reste toujours visible et cohabite avec le jeune baobab.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : ce rituel est important pour les villageois. les jeunes reconnaissent les impacts positifs du Ndiourire sur leurs différentes activités et ne se permettent pas de le rater<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Siga : Siga, la femme du roi Diomaye, voyait chaque nuit une ombre d’arbre envahir sa chambre et elle décida d’y attacher son foulard. Le lendemain, son mari envoya des gens à la recherche de cet arbre. Retrouvé dans le village de Sanghaï avec le foulard de Siga sur l’une des branches le roi en déduisit qu’il était guidé mystiquement .Il décida de s’implanter sur le site et faisait ses libations autour de cet arbre.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« Quand le Sathiour fait le Ndiourire pour des personnes en difficultés ou en quêtes de pouvoir, leurs vœux sont toujours exaucés». Diagone Ndao.<br />
<br />
« Une année nous étions face à un début d’hivernage inquiétant (rareté des précipitations), mais quand le Ndiourire fut organisé la pluie est tombée abondamment ». Diagone Ndao.<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : Libations réservées au roi.<br />
<br />
Utilisation actuelle : Libations destinées à l’ensemble des habitants de Sanghaï. <br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Le Ndiourire représente une protection pour les villageois.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
En dehors des libations saisonnières, le Ndiourire est organisé en guise de bienvenue aux mariées nouvellement installées dans le village de Sanghaï .<br />
Ces jeunes mariées font le tour du baobab en compagnie du Sathiour (chargé des libations) qui fait la libation.<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sangahaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, Sa Thiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, habitant, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR 777p<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0015_:_Ndiourire_(rituel)&diff=867IVRAF FA 0015 : Ndiourire (rituel)2012-10-22T09:43:55Z<p>Suire : /* Description */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_00015<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
WADE Mame Coumba<br />
<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Ndiourire <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Nguel Maak (place publique) <br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (6eme roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dans le village de Sanghaï Djolof où le roi du Sine Diomaye Niane s’était refugié, sa femme Siga voyait chaque nuit une ombre d’arbre dans sa chambre. Après avoir soumis à plusieurs reprises la situation à son mari, elle décida d’attacher son foulard sur l’ombre de l’arbre afin de prouver la véracité de ces propos.<br />
<br />
Le lendemain matin, le roi envoya des gens à la recherche de cet arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard. Le baobab ayant été retrouvé dans l’actuel village de Sanghaï, le roi Diomaye Niane considéra ce site comme sa résidence idéale. Après l’aménagement du site, le roi s’y installa définitivement avec sa cour. Ainsi il considéra le baobab comme son pangool et son lieu de libations.<br />
<br />
Depuis la mort du roi Diomaye Niane, la population de Sanghaï continue cette pratique de tradition royale dénommée « Ndiourire » (libations autour du baobab) afin de prier pour une bonne saison des pluies et pour attirer la protection sur leurs enfants qui doivent partir en exode.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Organisée autour du baobab (l’arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard) de la place publique (Ngel Maak), la cérémonie du Ndiourire (libations autour du baobab) se fait deux fois par an en présence de toute la population de Sanghaï. La première cérémonie est organisée en début d’hivernage afin de prier pour de bonnes récoltes et de prévenir les calamités naturelles ; la deuxième a lieu à la fin de la saison des pluies. Elle a pour objectif de protéger les enfants partis hors du village durant la saison sèche.<br />
<br />
Le Ndiourire est toujours dirigé par le « Sa Thiour » (responsable des libations du village) qui définit à chaque fois le jour des libations, l’heure et les offrandes à faire.<br />
<br />
Selon Boucar Ndjira Diouf, le Sa Thiour du village, les cérémonies de libations se font le matin et réunissent les populations de Sanghaï ainsi que toutes les autres familles qui étaient sous la responsabilité du roi Diomaye Niane. Le Sa Thiour poursuit en affirmant ceci : « Le jour du Ndiourire, on prépare du lakh (bouillie de mil accompagnée de lait caillé) en guise d’offrande et des boules de mil mélangées avec de l’eau que je verse sur le baobab. Juste après cette séance, une sœur du Djaraf puise de l’eau dans un bol qu’elle dépose sous l’acacia du Nguel Maak (place publique) en face du baobab. Toute la population sous ma direction formule des prières autour du bol d’eau. A la fin de la cérémonie, l’eau contenue dans le bol est utilisée pour bénir les gens présents à la cérémonie ».<br />
<br />
Le baobab sur lequel on versait le mélange est tombé depuis trois ans. Il a été remplacé par un autre qui a aujourd’hui une hauteur d’environ deux mètres. Néanmoins une partie des résidus du baobab d'origine reste toujours visible et cohabite avec le jeune baobab.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
Valeur patrimoniale :ce rituel est important pour les villageois. les jeunes reconnaissent les impacts positifs du Ndiourire sur leurs différentes activités et ne se permettent pas de le rater<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Siga : Siga, la femme du roi Diomaye, voyait chaque nuit une ombre d’arbre envahir sa chambre et elle décida d’y attacher son foulard. Le lendemain, son mari envoya des gens à la recherche de cet arbre. Retrouvé dans le village de Sanghaï avec le foulard de Siga sur l’une des branches le roi en déduisit qu’il était guidé mystiquement .Il décida de s’implanter sur le site et faisait ses libations autour de cet arbre.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« Quand le Sathiour fait le Ndiourire pour des personnes en difficultés ou en quêtes de pouvoir, leurs vœux sont toujours exaucés». Diagone Ndao.<br />
<br />
« Une année nous étions face à un début d’hivernage inquiétant (rareté des précipitations), mais quand le Ndiourire fut organisé la pluie est tombée abondamment ». Diagone Ndao.<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : Libations réservées au roi.<br />
<br />
Utilisation actuelle : Libations destinées à l’ensemble des habitants de Sanghaï. <br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Le Ndiourire représente une protection pour les villageois.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
En dehors des libations saisonnières, le Ndiourire est organisé en guise de bienvenue aux mariées nouvellement installées dans le village de Sanghaï .<br />
Ces jeunes mariées font le tour du baobab en compagnie du Sathiour (chargé des libations) qui fait la libation.<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sangahaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, Sa Thiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, habitant, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR 777p<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0015_:_Ndiourire_(rituel)&diff=866IVRAF FA 0015 : Ndiourire (rituel)2012-10-22T09:41:43Z<p>Suire : /* Historique */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_00015<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
WADE Mame Coumba<br />
<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Ndiourire <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Nguel Maak (place publique) <br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (6eme roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dans le village de Sanghaï Djolof où le roi du Sine Diomaye Niane s’était refugié, sa femme Siga voyait chaque nuit une ombre d’arbre dans sa chambre. Après avoir soumis à plusieurs reprises la situation à son mari, elle décida d’attacher son foulard sur l’ombre de l’arbre afin de prouver la véracité de ces propos.<br />
<br />
Le lendemain matin, le roi envoya des gens à la recherche de cet arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard. Le baobab ayant été retrouvé dans l’actuel village de Sanghaï, le roi Diomaye Niane considéra ce site comme sa résidence idéale. Après l’aménagement du site, le roi s’y installa définitivement avec sa cour. Ainsi il considéra le baobab comme son pangool et son lieu de libations.<br />
<br />
Depuis la mort du roi Diomaye Niane, la population de Sanghaï continue cette pratique de tradition royale dénommée « Ndiourire » (libations autour du baobab) afin de prier pour une bonne saison des pluies et pour attirer la protection sur leurs enfants qui doivent partir en exode.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Organisée autour du baobab (l’arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard) de la place publique (Ngel Maak), la cérémonie du Ndiourire (libations autour du baobab) se fait deux fois par an en présence de toute la population de Sanghaï. La première cérémonie est organisée en début d’hivernage afin de prier pour de bonnes récoltes et de prévenir les calamités naturelles ; la deuxième a lieu à la fin de la saison des pluies. Elle a pour objectif de protéger les enfants hors du village durant la saison sèche.<br />
Le Ndiourire est toujours dirigé par le « Sa Thiour » (responsable des libations du village) qui définit à chaque fois le jour des libations, l’heure et les offrandes à faire.<br />
Selon Boucar Ndjira Diouf le Sa Thiour du village, les cérémonies de libations se font le matin et réunissent les populations de Sanghaï ainsi que toutes les autres familles qui étaient sous la responsabilité du roi Diomaye Niane.<br />
Le Sa Thiour poursuit en affirmant que : « Le jour du Ndiourire, on prépare du lakh (bouillie de mil accompagnée de lait caillé) en guise d’offrande et des boules de mil mélangées avec de l’eau que je verse sur le baobab. Juste après cette séance, une sœur du Djaraf puise de l’eau dans un bol qu’elle dépose sous l’acacia du Nguel Maak (place publique) en face du baobab. Toute la population sous ma direction formule des prières autour du bol d’eau. A la fin de la cérémonie, l’eau contenue dans le bol est utilisée pour bénir les gens présents à la cérémonie »<br />
Signalons que le baobab sur lequel on versait le mélange est tombé depuis trois (3) ans et fut remplacé par un autre qui a aujourd’hui une taille d’environ deux mètres. Néanmoins une partie des résidus du baobab reste toujours visible et cohabite avec le jeune baobab qui abrite aujourd’hui le Ndiourire du village.<br />
<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
Valeur patrimoniale :ce rituel est important pour les villageois. les jeunes reconnaissent les impacts positifs du Ndiourire sur leurs différentes activités et ne se permettent pas de le rater<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Siga : Siga, la femme du roi Diomaye, voyait chaque nuit une ombre d’arbre envahir sa chambre et elle décida d’y attacher son foulard. Le lendemain, son mari envoya des gens à la recherche de cet arbre. Retrouvé dans le village de Sanghaï avec le foulard de Siga sur l’une des branches le roi en déduisit qu’il était guidé mystiquement .Il décida de s’implanter sur le site et faisait ses libations autour de cet arbre.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« Quand le Sathiour fait le Ndiourire pour des personnes en difficultés ou en quêtes de pouvoir, leurs vœux sont toujours exaucés». Diagone Ndao.<br />
<br />
« Une année nous étions face à un début d’hivernage inquiétant (rareté des précipitations), mais quand le Ndiourire fut organisé la pluie est tombée abondamment ». Diagone Ndao.<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : Libations réservées au roi.<br />
<br />
Utilisation actuelle : Libations destinées à l’ensemble des habitants de Sanghaï. <br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Le Ndiourire représente une protection pour les villageois.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
En dehors des libations saisonnières, le Ndiourire est organisé en guise de bienvenue aux mariées nouvellement installées dans le village de Sanghaï .<br />
Ces jeunes mariées font le tour du baobab en compagnie du Sathiour (chargé des libations) qui fait la libation.<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sangahaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, Sa Thiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, habitant, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR 777p<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0015_:_Ndiourire_(rituel)&diff=864IVRAF FA 0015 : Ndiourire (rituel)2012-10-22T09:40:20Z<p>Suire : a déplacé IVRF FA 0015: Ndiourire vers IVRF FA 0015: Ndiourire (rituel)</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_00015<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
WADE Mame Coumba<br />
<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Ndiourire <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Village===<br />
<br />
Sanghaï<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Nguel Maak (place publique) <br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaye Niane (6eme roi du Sine)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dans le village de Sanghaï Djolof où le roi du Sine Diomaye Niane s’était refugié, sa femme Siga voyait chaque nuit une ombre d’arbre dans sa chambre. Après avoir soumis à plusieurs reprises la situation à son mari, elle décida d’attacher son foulard sur l’ombre de l’arbre afin de prouver la véracité de ces propos.<br />
Le lendemain matin, le roi envoya des gens à la recherche de cet arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard. Le baobab ayant été retrouvé dans l’actuel village de Sanghaï, le roi Diomaye Niane considéra ce site comme sa résidence idéale. Après l’aménagement du site le roi s’y installa définitivement avec sa cour. Ainsi il considéra le baobab comme son pangool et son lieu de libations. Depuis la mort du roi Diomaye Niane, la population locale de Sanghaï continue cette pratique de tradition royale dénommée « Ndiourire » (libations autour du baobab) afin de prier pour une bonne saison des pluies et protéger leurs enfants qui doivent partir en exode. <br />
<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Organisée autour du baobab (l’arbre sur lequel Siga avait attaché son foulard) de la place publique (Ngel Maak), la cérémonie du Ndiourire (libations autour du baobab) se fait deux fois par an en présence de toute la population de Sanghaï. La première cérémonie est organisée en début d’hivernage afin de prier pour de bonnes récoltes et de prévenir les calamités naturelles ; la deuxième a lieu à la fin de la saison des pluies. Elle a pour objectif de protéger les enfants hors du village durant la saison sèche.<br />
Le Ndiourire est toujours dirigé par le « Sa Thiour » (responsable des libations du village) qui définit à chaque fois le jour des libations, l’heure et les offrandes à faire.<br />
Selon Boucar Ndjira Diouf le Sa Thiour du village, les cérémonies de libations se font le matin et réunissent les populations de Sanghaï ainsi que toutes les autres familles qui étaient sous la responsabilité du roi Diomaye Niane.<br />
Le Sa Thiour poursuit en affirmant que : « Le jour du Ndiourire, on prépare du lakh (bouillie de mil accompagnée de lait caillé) en guise d’offrande et des boules de mil mélangées avec de l’eau que je verse sur le baobab. Juste après cette séance, une sœur du Djaraf puise de l’eau dans un bol qu’elle dépose sous l’acacia du Nguel Maak (place publique) en face du baobab. Toute la population sous ma direction formule des prières autour du bol d’eau. A la fin de la cérémonie, l’eau contenue dans le bol est utilisée pour bénir les gens présents à la cérémonie »<br />
Signalons que le baobab sur lequel on versait le mélange est tombé depuis trois (3) ans et fut remplacé par un autre qui a aujourd’hui une taille d’environ deux mètres. Néanmoins une partie des résidus du baobab reste toujours visible et cohabite avec le jeune baobab qui abrite aujourd’hui le Ndiourire du village.<br />
<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
Valeur patrimoniale :ce rituel est important pour les villageois. les jeunes reconnaissent les impacts positifs du Ndiourire sur leurs différentes activités et ne se permettent pas de le rater<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe de Siga : Siga, la femme du roi Diomaye, voyait chaque nuit une ombre d’arbre envahir sa chambre et elle décida d’y attacher son foulard. Le lendemain, son mari envoya des gens à la recherche de cet arbre. Retrouvé dans le village de Sanghaï avec le foulard de Siga sur l’une des branches le roi en déduisit qu’il était guidé mystiquement .Il décida de s’implanter sur le site et faisait ses libations autour de cet arbre.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
« Quand le Sathiour fait le Ndiourire pour des personnes en difficultés ou en quêtes de pouvoir, leurs vœux sont toujours exaucés». Diagone Ndao.<br />
<br />
« Une année nous étions face à un début d’hivernage inquiétant (rareté des précipitations), mais quand le Ndiourire fut organisé la pluie est tombée abondamment ». Diagone Ndao.<br />
<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : Libations réservées au roi.<br />
<br />
Utilisation actuelle : Libations destinées à l’ensemble des habitants de Sanghaï. <br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Le Ndiourire représente une protection pour les villageois.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
En dehors des libations saisonnières, le Ndiourire est organisé en guise de bienvenue aux mariées nouvellement installées dans le village de Sanghaï .<br />
Ces jeunes mariées font le tour du baobab en compagnie du Sathiour (chargé des libations) qui fait la libation.<br />
<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef de village, Sangahaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, Sa Thiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, habitant, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
DIOUF Niokhobaye, chronique du royaume du Sine in bulletin de l’I.F.A.N n°4, 1972 DAKAR 777p<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie: Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0014_:_Tiour_Diomaaye_Niane_(rituel)&diff=863IVRAF FA 0014 : Tiour Diomaaye Niane (rituel)2012-10-22T09:39:20Z<p>Suire : /* Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0014<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26 / 09 / 2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tiour Diomaaye NIANE <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Pétia<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Pétia, Sanghaï<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaaye NIANE, roi du Sine au XIIIe siècle<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès son installation au XIIIe siècle en tant que roi du Sine, avec comme capitale Sanghaï, Diomaaye Niane avait trouvé un lieu dans le village où il se retirait pour faire ses ablutions mystiques. Ce lieu se trouve aujourd’hui dans le quartier Pétia de Sanghaï. Il y faisait également ses libations jusqu’à sa disparition mystérieuse qui se serait passée en ce lieu même.<br />
<br />
Avant de disparaître, le roi aurait prévenu les habitants en leur disant que le jour où ils verraient un cercle avec les marques de ses pieds à l’intérieur, cela signifierait sa mort prochaine. Il leur indiqua d’enterrer cette dernière marque qu’ils auraient de lui. Lorsque le roi disparut, les habitants de Sanghaï auraient retrouvé cette marque, l’auraient enterré et y auraient aménagé une petite toiture de case, telle que celle visible aujourd’hui.<br />
<br />
La façon dont le roi a disparu reste aujourd’hui une énigme. Les habitants se demandent si le roi serait aux cieux ou sous terre. Afin de jouir des bénédictions de leur roi, les habitants du village de Sanghaï ont donc fait de ce lieu un Pangool (génie religieux) mais surtout un lieu de libations dont le rituel s’appelle Tiour Diomaaye Niane, en hommage à ce dernier.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tiour Diomaaye Niane est un rituel de libations qui se fait au lieu du Pangool Diomaaye Niane, situé au quartier Pétia de Sanghaï. Le lieu, très bien entretenu par le Satiour (responsable du rituel de libations), Boucar Ndjira Diouf, est composé : <br />
- d’une petite toiture de case en paille posée à même le sol et qui symbolise le tombeau du roi Diomaaye NIANE (le principe de l'existence d'une telle toiture remonterait au XIIIe siècle). <br />
- de trois baobabs et de trois soump (Balanites aegyptiaca) qui entourent le tombeau. <br />
Un petit sentier est balisé afin de faciliter l’accès au site.<br />
<br />
Le Tiour Diomaaye, comme l’appelle les habitants de Sanghaï, se fait en début d’hivernage, au premier mercredi ou samedi du mois de juin de chaque année. Il a lieu le soir ou pendant la nuit. Ce sont tous les habitants du village qui se réunissent au Pangool Diomaaye Niane pour effectuer le rituel. Il consiste à faire le tour du Pangool tout en versant un mélange de farine de mil et d’eau sucrée sur le tombeau de Diomaaye Niane et les six arbres qui l’entourent. Après les libations, le Satiour (responsable du rituel de libations) formule ses vœux pour un hivernage prometteur, avant que les habitants du village ne fassent les leurs. Le rituel se termine en chants et en danses à la place Nguel Maac.<br />
<br />
D’autre part, le Satiour fait des rituels de libation individuels au sein de ce même site. Ces rituels destinés à répondre aux besoins de certains habitants du village ou d’autres personnes venues d’ailleurs, se font le matin.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale :Tiour Diomaaye Niane est un rituel très ancré dans la tradition de Sanghaï ; même les jeunes d’aujourd’hui lui accorde une importance capitale.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du Pangool (Génie religieux) Diomaaye NIANE :<br />
-Il punirait ses adeptes qui croiraient aux religions révélées.<br />
<br />
-Tout étranger s’aventurant à détruire la petite toiture servant de tombeau au roi Diomaaye NIANE se ferait mordre par des serpents. <br />
<br />
-Tous les vœux formulés lors du Tiour Diomaaye NIANE se réaliseraient.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon les dires du Satiour Boucar Ndjira DIOUF, un de ses ancêtres aurait été violemment foueté par le Pangool (Génie) Diomaaye Niane car il se serait intéressé à la religion catholique et aurait même eu la prétention de devenir prêtre. Il aurait alors abandonné son idée pour échapper au châtiment du Pangool.<br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : rituel de libations fait par le roi Diomaaye NIANE<br />
<br />
Utilisation actuelle : rituel de libations fait par tous les habitants du village de Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée du village de Sanghaï<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Des écrits n’ont pas été trouvé ni sur le rituel de libations ni sur le Pangool Diomaaye NIANE car jusqu’aujourd’hui, les sages du village veulent garder jalousement leur histoire. Le chef du Village, Boucar DIOUF nous confie : « on ne livre pas l’histoire de Diomaaye NIANE et Sanghaï comme ça. Avant vous d’autres personnes sont venues pour nous soutirer des informations, même GRAVRAND et elles n’ont rien eu ». Ces propos tenus par le chef de village sont partagés par les autres sages du village. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef du village de Sanghaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, cultivateur, Satiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, cultivateur, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0014_:_Tiour_Diomaaye_Niane_(rituel)&diff=862IVRAF FA 0014 : Tiour Diomaaye Niane (rituel)2012-10-22T09:38:27Z<p>Suire : /* État sanitaire */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0014<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26 / 09 / 2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tiour Diomaaye NIANE <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Pétia<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Pétia, Sanghaï<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaaye NIANE, roi du Sine au XIIIe siècle<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès son installation au XIIIe siècle en tant que roi du Sine, avec comme capitale Sanghaï, Diomaaye Niane avait trouvé un lieu dans le village où il se retirait pour faire ses ablutions mystiques. Ce lieu se trouve aujourd’hui dans le quartier Pétia de Sanghaï. Il y faisait également ses libations jusqu’à sa disparition mystérieuse qui se serait passée en ce lieu même.<br />
<br />
Avant de disparaître, le roi aurait prévenu les habitants en leur disant que le jour où ils verraient un cercle avec les marques de ses pieds à l’intérieur, cela signifierait sa mort prochaine. Il leur indiqua d’enterrer cette dernière marque qu’ils auraient de lui. Lorsque le roi disparut, les habitants de Sanghaï auraient retrouvé cette marque, l’auraient enterré et y auraient aménagé une petite toiture de case, telle que celle visible aujourd’hui.<br />
<br />
La façon dont le roi a disparu reste aujourd’hui une énigme. Les habitants se demandent si le roi serait aux cieux ou sous terre. Afin de jouir des bénédictions de leur roi, les habitants du village de Sanghaï ont donc fait de ce lieu un Pangool (génie religieux) mais surtout un lieu de libations dont le rituel s’appelle Tiour Diomaaye Niane, en hommage à ce dernier.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tiour Diomaaye Niane est un rituel de libations qui se fait au lieu du Pangool Diomaaye Niane, situé au quartier Pétia de Sanghaï. Le lieu, très bien entretenu par le Satiour (responsable du rituel de libations), Boucar Ndjira Diouf, est composé : <br />
- d’une petite toiture de case en paille posée à même le sol et qui symbolise le tombeau du roi Diomaaye NIANE (le principe de l'existence d'une telle toiture remonterait au XIIIe siècle). <br />
- de trois baobabs et de trois soump (Balanites aegyptiaca) qui entourent le tombeau. <br />
Un petit sentier est balisé afin de faciliter l’accès au site.<br />
<br />
Le Tiour Diomaaye, comme l’appelle les habitants de Sanghaï, se fait en début d’hivernage, au premier mercredi ou samedi du mois de juin de chaque année. Il a lieu le soir ou pendant la nuit. Ce sont tous les habitants du village qui se réunissent au Pangool Diomaaye Niane pour effectuer le rituel. Il consiste à faire le tour du Pangool tout en versant un mélange de farine de mil et d’eau sucrée sur le tombeau de Diomaaye Niane et les six arbres qui l’entourent. Après les libations, le Satiour (responsable du rituel de libations) formule ses vœux pour un hivernage prometteur, avant que les habitants du village ne fassent les leurs. Le rituel se termine en chants et en danses à la place Nguel Maac.<br />
<br />
D’autre part, le Satiour fait des rituels de libation individuels au sein de ce même site. Ces rituels destinés à répondre aux besoins de certains habitants du village ou d’autres personnes venues d’ailleurs, se font le matin.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale :Tiour Diomaaye Niane est un rituel très ancré dans la tradition de Sanghaï ; même les jeunes d’aujourd’hui lui accorde une importance capitale.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du Pangool (Génie religieux) Diomaaye NIANE :<br />
-Il punirait ses adeptes qui croiraient aux religions révélées.<br />
<br />
-Tout étranger s’aventurant à détruire la petite toiture servant de tombeau au roi Diomaaye NIANE se ferait mordre par des serpents. <br />
<br />
-Tous les vœux formulés lors du Tiour Diomaaye NIANE se réaliseraient.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon les dires du Satiour Boucar Ndjira DIOUF, un de ses ancêtres serait violemment fouetter par le Pangool (Génie) Diomaaye NIANE car il s’intéresserait à la religion catholique et aurait même la prétention de devenir prêtre. En effet son ancêtre aurait abandonné son idée pour échapper au châtiment du Pangool. <br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : rituel de libations fait par le roi Diomaaye NIANE<br />
<br />
Utilisation actuelle : rituel de libations fait par tous les habitants du village de Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée du village de Sanghaï<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Des écrits n’ont pas été trouvé ni sur le rituel de libations ni sur le Pangool Diomaaye NIANE car jusqu’aujourd’hui, les sages du village veulent garder jalousement leur histoire. Le chef du Village, Boucar DIOUF nous confie : « on ne livre pas l’histoire de Diomaaye NIANE et Sanghaï comme ça. Avant vous d’autres personnes sont venues pour nous soutirer des informations, même GRAVRAND et elles n’ont rien eu ». Ces propos tenus par le chef de village sont partagés par les autres sages du village. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef du village de Sanghaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, cultivateur, Satiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, cultivateur, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0014_:_Tiour_Diomaaye_Niane_(rituel)&diff=861IVRAF FA 0014 : Tiour Diomaaye Niane (rituel)2012-10-22T09:38:11Z<p>Suire : /* Description */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0014<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26 / 09 / 2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tiour Diomaaye NIANE <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Pétia<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Pétia, Sanghaï<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaaye NIANE, roi du Sine au XIIIe siècle<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès son installation au XIIIe siècle en tant que roi du Sine, avec comme capitale Sanghaï, Diomaaye Niane avait trouvé un lieu dans le village où il se retirait pour faire ses ablutions mystiques. Ce lieu se trouve aujourd’hui dans le quartier Pétia de Sanghaï. Il y faisait également ses libations jusqu’à sa disparition mystérieuse qui se serait passée en ce lieu même.<br />
<br />
Avant de disparaître, le roi aurait prévenu les habitants en leur disant que le jour où ils verraient un cercle avec les marques de ses pieds à l’intérieur, cela signifierait sa mort prochaine. Il leur indiqua d’enterrer cette dernière marque qu’ils auraient de lui. Lorsque le roi disparut, les habitants de Sanghaï auraient retrouvé cette marque, l’auraient enterré et y auraient aménagé une petite toiture de case, telle que celle visible aujourd’hui.<br />
<br />
La façon dont le roi a disparu reste aujourd’hui une énigme. Les habitants se demandent si le roi serait aux cieux ou sous terre. Afin de jouir des bénédictions de leur roi, les habitants du village de Sanghaï ont donc fait de ce lieu un Pangool (génie religieux) mais surtout un lieu de libations dont le rituel s’appelle Tiour Diomaaye Niane, en hommage à ce dernier.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tiour Diomaaye Niane est un rituel de libations qui se fait au lieu du Pangool Diomaaye Niane, situé au quartier Pétia de Sanghaï. Le lieu, très bien entretenu par le Satiour (responsable du rituel de libations), Boucar Ndjira Diouf, est composé : <br />
- d’une petite toiture de case en paille posée à même le sol et qui symbolise le tombeau du roi Diomaaye NIANE (le principe de l'existence d'une telle toiture remonterait au XIIIe siècle). <br />
- de trois baobabs et de trois soump (Balanites aegyptiaca) qui entourent le tombeau. <br />
Un petit sentier est balisé afin de faciliter l’accès au site.<br />
<br />
Le Tiour Diomaaye, comme l’appelle les habitants de Sanghaï, se fait en début d’hivernage, au premier mercredi ou samedi du mois de juin de chaque année. Il a lieu le soir ou pendant la nuit. Ce sont tous les habitants du village qui se réunissent au Pangool Diomaaye Niane pour effectuer le rituel. Il consiste à faire le tour du Pangool tout en versant un mélange de farine de mil et d’eau sucrée sur le tombeau de Diomaaye Niane et les six arbres qui l’entourent. Après les libations, le Satiour (responsable du rituel de libations) formule ses vœux pour un hivernage prometteur, avant que les habitants du village ne fassent les leurs. Le rituel se termine en chants et en danses à la place Nguel Maac.<br />
<br />
D’autre part, le Satiour fait des rituels de libation individuels au sein de ce même site. Ces rituels destinés à répondre aux besoins de certains habitants du village ou d’autres personnes venues d’ailleurs, se font le matin.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale :Tiour Diomaaye NIANE, est un rituel très ancré dans la tradition de Sanghaï ; même les jeunes d’aujourd’hui lui accorde une importance capitale.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du Pangool (Génie religieux) Diomaaye NIANE :<br />
-Il punirait ses adeptes qui croiraient aux religions révélées.<br />
<br />
-Tout étranger s’aventurant à détruire la petite toiture servant de tombeau au roi Diomaaye NIANE se ferait mordre par des serpents. <br />
<br />
-Tous les vœux formulés lors du Tiour Diomaaye NIANE se réaliseraient.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon les dires du Satiour Boucar Ndjira DIOUF, un de ses ancêtres serait violemment fouetter par le Pangool (Génie) Diomaaye NIANE car il s’intéresserait à la religion catholique et aurait même la prétention de devenir prêtre. En effet son ancêtre aurait abandonné son idée pour échapper au châtiment du Pangool. <br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : rituel de libations fait par le roi Diomaaye NIANE<br />
<br />
Utilisation actuelle : rituel de libations fait par tous les habitants du village de Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée du village de Sanghaï<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Des écrits n’ont pas été trouvé ni sur le rituel de libations ni sur le Pangool Diomaaye NIANE car jusqu’aujourd’hui, les sages du village veulent garder jalousement leur histoire. Le chef du Village, Boucar DIOUF nous confie : « on ne livre pas l’histoire de Diomaaye NIANE et Sanghaï comme ça. Avant vous d’autres personnes sont venues pour nous soutirer des informations, même GRAVRAND et elles n’ont rien eu ». Ces propos tenus par le chef de village sont partagés par les autres sages du village. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef du village de Sanghaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, cultivateur, Satiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, cultivateur, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0014_:_Tiour_Diomaaye_Niane_(rituel)&diff=860IVRAF FA 0014 : Tiour Diomaaye Niane (rituel)2012-10-22T09:35:57Z<p>Suire : /* Historique */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0014<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26 / 09 / 2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tiour Diomaaye NIANE <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Pétia<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Pétia, Sanghaï<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaaye NIANE, roi du Sine au XIIIe siècle<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès son installation au XIIIe siècle en tant que roi du Sine, avec comme capitale Sanghaï, Diomaaye Niane avait trouvé un lieu dans le village où il se retirait pour faire ses ablutions mystiques. Ce lieu se trouve aujourd’hui dans le quartier Pétia de Sanghaï. Il y faisait également ses libations jusqu’à sa disparition mystérieuse qui se serait passée en ce lieu même.<br />
<br />
Avant de disparaître, le roi aurait prévenu les habitants en leur disant que le jour où ils verraient un cercle avec les marques de ses pieds à l’intérieur, cela signifierait sa mort prochaine. Il leur indiqua d’enterrer cette dernière marque qu’ils auraient de lui. Lorsque le roi disparut, les habitants de Sanghaï auraient retrouvé cette marque, l’auraient enterré et y auraient aménagé une petite toiture de case, telle que celle visible aujourd’hui.<br />
<br />
La façon dont le roi a disparu reste aujourd’hui une énigme. Les habitants se demandent si le roi serait aux cieux ou sous terre. Afin de jouir des bénédictions de leur roi, les habitants du village de Sanghaï ont donc fait de ce lieu un Pangool (génie religieux) mais surtout un lieu de libations dont le rituel s’appelle Tiour Diomaaye Niane, en hommage à ce dernier.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tiour Diomaaye NIANE est un rituel de libations qui se fait au lieu du Pangool Diomaaye NIANE, situé au quartier Pétia de Sanghaï. Le lieu, très bien entretenu par le Satiour (responsable du rituel de libations) Boucar Ndjira DIOUF est composé : <br />
-d’une petite toiture de case en paille posée à même le sol et qui symbolise le tombeau du roi Diomaaye NIANE (XIIIe siècle). <br />
-Trois baobabs et trois soump (Balanites aegyptiaca) qui entourent le tombeau. <br />
Un petit sentier y est balisé, afin de faciliter l’accès au site. Le Tiour Diomaaye comme l’appelle les habitants de Sanghaï se fait en début d’hivernage, au premier mercredi ou samedi du mois de juin de chaque année. Il a lieu le soir ou pendant la nuit. Ce sont tous les habitants du village qui se réunissent au Pangool Diomaaye NIANE pour effectuer le rituel. Il consiste à faire le tour du Pangool tout en versant un mélange de farine de mil et d’eau sucrée sur le tombeau de Diomaaye NIANE et les six arbres qui l’entourent. Après les libations, le Satiour (responsable du rituel de libations) formule ses vœux pour un hivernage prometteur avant que les habitants du village ne fassent les leurs. Le rituel se termine en chants et en danses à la place Nguel Maac.<br />
D’autre part, le Satiour fait des rituels de libation individuels au sein de ce même site. Ces rituels destinés à répondre aux besoins de certains habitants du village ou d’autres personnes venues d’ailleurs se font le matin. <br />
<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale :Tiour Diomaaye NIANE, est un rituel très ancré dans la tradition de Sanghaï ; même les jeunes d’aujourd’hui lui accorde une importance capitale.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du Pangool (Génie religieux) Diomaaye NIANE :<br />
-Il punirait ses adeptes qui croiraient aux religions révélées.<br />
<br />
-Tout étranger s’aventurant à détruire la petite toiture servant de tombeau au roi Diomaaye NIANE se ferait mordre par des serpents. <br />
<br />
-Tous les vœux formulés lors du Tiour Diomaaye NIANE se réaliseraient.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon les dires du Satiour Boucar Ndjira DIOUF, un de ses ancêtres serait violemment fouetter par le Pangool (Génie) Diomaaye NIANE car il s’intéresserait à la religion catholique et aurait même la prétention de devenir prêtre. En effet son ancêtre aurait abandonné son idée pour échapper au châtiment du Pangool. <br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : rituel de libations fait par le roi Diomaaye NIANE<br />
<br />
Utilisation actuelle : rituel de libations fait par tous les habitants du village de Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée du village de Sanghaï<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Des écrits n’ont pas été trouvé ni sur le rituel de libations ni sur le Pangool Diomaaye NIANE car jusqu’aujourd’hui, les sages du village veulent garder jalousement leur histoire. Le chef du Village, Boucar DIOUF nous confie : « on ne livre pas l’histoire de Diomaaye NIANE et Sanghaï comme ça. Avant vous d’autres personnes sont venues pour nous soutirer des informations, même GRAVRAND et elles n’ont rien eu ». Ces propos tenus par le chef de village sont partagés par les autres sages du village. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef du village de Sanghaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, cultivateur, Satiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, cultivateur, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0014_:_Tiour_Diomaaye_Niane_(rituel)&diff=858IVRAF FA 0014 : Tiour Diomaaye Niane (rituel)2012-10-22T09:26:36Z<p>Suire : a déplacé IVRF FA 0014:Tiour Diomaaye NIANE vers IVRF FA 0014 : Tiour Diomaaye Niane (rituel)</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0014<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
26 / 09 / 2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel de libations<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tiour Diomaaye NIANE <br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royauté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Niakhar<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Pétia<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Pétia, Sanghaï<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
''Latitude :''<br />
<br />
''Longitude :''<br />
<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Diomaaye NIANE, roi du Sine au XIIIe siècle<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XIIIe siècle<br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Dès son installation au XIIIe siècle en tant que roi du Sine avec comme capitale Sanghaï, Diomaaye NIANE avait trouvé un lieu dans le village où il se retirait pour faire ses ablutions mystiques. Ce lieu se trouve aujourd’hui dans le quartier Pétia de Sanghaï. Il y faisait également ses libations jusqu’à sa disparition mystérieuse qui se serait passée en ce lieu même. En effet, avant de disparaître, le roi aurait prévenu les habitants en leur disant que le jour où ils verraient un cercle avec les marques de ses pieds à l’intérieur, qu’ils en comprissent la signature de sa mort. Il leur prédit alors d’enterrer cette dernière marque qu’ils auraient de lui, ce que les habitants de Sanghaï firent. Ils auraient retrouvé cette marque, l’auraient enterré et y auraient aménagé une petite toiture de case toujours visible aujourd’hui. Par ailleurs, la façon dont leur roi a disparu reste jusqu’aujourd’hui une énigme. Les habitants se demandent donc si le roi serait aux cieux ou sous terre. Afin de jouir des bénédictions de leur roi, les habitants du village de Sanghaï ont donc fait de ce lieu, un Pangool (Génie religieux) mais surtout un lieu de libations dont le rituel s’appelle Tiour Diomaaye NIANE, en hommage à ce dernier. <br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tiour Diomaaye NIANE est un rituel de libations qui se fait au lieu du Pangool Diomaaye NIANE, situé au quartier Pétia de Sanghaï. Le lieu, très bien entretenu par le Satiour (responsable du rituel de libations) Boucar Ndjira DIOUF est composé : <br />
-d’une petite toiture de case en paille posée à même le sol et qui symbolise le tombeau du roi Diomaaye NIANE (XIIIe siècle). <br />
-Trois baobabs et trois soump (Balanites aegyptiaca) qui entourent le tombeau. <br />
Un petit sentier y est balisé, afin de faciliter l’accès au site. Le Tiour Diomaaye comme l’appelle les habitants de Sanghaï se fait en début d’hivernage, au premier mercredi ou samedi du mois de juin de chaque année. Il a lieu le soir ou pendant la nuit. Ce sont tous les habitants du village qui se réunissent au Pangool Diomaaye NIANE pour effectuer le rituel. Il consiste à faire le tour du Pangool tout en versant un mélange de farine de mil et d’eau sucrée sur le tombeau de Diomaaye NIANE et les six arbres qui l’entourent. Après les libations, le Satiour (responsable du rituel de libations) formule ses vœux pour un hivernage prometteur avant que les habitants du village ne fassent les leurs. Le rituel se termine en chants et en danses à la place Nguel Maac.<br />
D’autre part, le Satiour fait des rituels de libation individuels au sein de ce même site. Ces rituels destinés à répondre aux besoins de certains habitants du village ou d’autres personnes venues d’ailleurs se font le matin. <br />
<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale :Tiour Diomaaye NIANE, est un rituel très ancré dans la tradition de Sanghaï ; même les jeunes d’aujourd’hui lui accorde une importance capitale.<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe du Pangool (Génie religieux) Diomaaye NIANE :<br />
-Il punirait ses adeptes qui croiraient aux religions révélées.<br />
<br />
-Tout étranger s’aventurant à détruire la petite toiture servant de tombeau au roi Diomaaye NIANE se ferait mordre par des serpents. <br />
<br />
-Tous les vœux formulés lors du Tiour Diomaaye NIANE se réaliseraient.<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Selon les dires du Satiour Boucar Ndjira DIOUF, un de ses ancêtres serait violemment fouetter par le Pangool (Génie) Diomaaye NIANE car il s’intéresserait à la religion catholique et aurait même la prétention de devenir prêtre. En effet son ancêtre aurait abandonné son idée pour échapper au châtiment du Pangool. <br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : rituel de libations fait par le roi Diomaaye NIANE<br />
<br />
Utilisation actuelle : rituel de libations fait par tous les habitants du village de Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée du village de Sanghaï<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Des écrits n’ont pas été trouvé ni sur le rituel de libations ni sur le Pangool Diomaaye NIANE car jusqu’aujourd’hui, les sages du village veulent garder jalousement leur histoire. Le chef du Village, Boucar DIOUF nous confie : « on ne livre pas l’histoire de Diomaaye NIANE et Sanghaï comme ça. Avant vous d’autres personnes sont venues pour nous soutirer des informations, même GRAVRAND et elles n’ont rien eu ». Ces propos tenus par le chef de village sont partagés par les autres sages du village. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
DIOUF Boucar, chef du village de Sanghaï<br />
<br />
DIOUF Boucar Ndjira, cultivateur, Satiour du village, Sanghaï<br />
<br />
NDAO Diagone, cultivateur, Sanghaï<br />
<br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
''Archives, édition de textes''<br />
<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0013_:_Tioural%C3%A9_Waagaane_(rituel)&diff=857IVRAF FA 0013 : Tiouralé Waagaane (rituel)2012-10-22T09:25:57Z<p>Suire : /* Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0013<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
24/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane (rituel de libations)<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royuaté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Diouroup<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Sassème, Ndiongolor<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
Latitude :14° 21’ 26. 81 <br />
<br />
Longitude : 16° 29’ 03 .62<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Waagaane FAYE, roi du Sine à la fin du XIVe siècle)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XVe siècle <br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est un rituel de libation de Waagaane, du nom du roi du Sine qui en a été à l’origine. C’est à la disparition de ce roi au XVe siècle que les habitants de Ndiongolor ont commencé à le célébrer. En effet, le roi aurait vu venir sa mort et aurait convoqué toute la capitale qui était Ndiongolor. La population n’aurait pas répondu en masse à son appel. Seuls quelques jeunes et un vieux d’une famille Ndiaye, du quartier Sassème à Ndiongolor, se seraient présentés au rendez-vous. Pourtant l’objet de cet appel était de leur léguer une partie de sa sagesse et de ses pouvoirs mystiques.<br />
<br />
Vexé par le peu de présents à son appel et par leur jeunesse, le roi aurait dit : "Je vais vous parler un langage que vous jeunes pouvez comprendre puisque les adultes ne sont pas là". Ainsi il leur laissa une partie de son savoir en leur demandant d’effectuer avant chaque hivernage des libations et de formuler leurs vœux en ce lieu même où il avait convoqué les villageois. Le droit de Tiour (rituel de libation) fut légué à la seule personne présente dans l’assemblée, membre de la famille Ndiaye. Il devint alors le Satiour (responsable du Tiour). Depuis lors, cette famille est responsable du Pangool Waagaane Faye et du rituel. L’héritage du Tiour est de lignée paternelle comme l’avait suggéré le roi.<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est célébré avant et après chaque hivernage mais également en cas de crise. En effet à chaque fois que les villageois sentent le besoin, le Tiour peut être fait.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est un rituel de libations qui réunit tous les villageois. Il se déroule là où le roi Waagaane Faye avait convoqué les habitants de Ndiongolor avant de disparaître mystérieusement dans la forêt de Masa pour certains, dans la mer à hauteur de Siliif pour d’autres. Aujourd’hui le lieu comprend trois poudaye, bentégné en wolof (caïcédrat), un baobab et un ngaan, boul en wolof (Celtis integrifolia).<br />
<br />
Le rituel de libation qui se fait après la saison des pluies est un rituel de remerciement au Pangool qui les aurait permis d’avoir des récoltes. Chaque famille apporte ses offrandes au Pangool du village. Ce sont des naq (boule de farine de mil sucré) qui sont données en offrande. L’offrande de ce rituel est composée de sadie (coucous de mil) et de fognèkha gnaw (sauce à base de haricot local). Le mil et le haricot sont donnés en offrande car ce sont les deux principales cultures vivrières de la localité.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : Importante, suscite encore une certaine mysticité pour les populations locales. Même les jeunes pour leurs examens et autres sollicitent le Satiour (responsable du rituel de libations).<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Mbissel (où le roi Waagaane FAYE a été éduqué), Masa (où il aurait disparu), Silif, (on y aurait trouvé ses chaussures), Dioral (des habitants de ce village auraient trouvé ses chaussures)<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe Tiouralé Waagaane : Après le rituel de libation, tous les vœux des habitants de Ndiongolor se réaliseraient. <br />
Toute personne qui essaie de le démystifier, serait punie par le Pangool (Génie religieux).<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Les habitants de Ndiongolor, s’ils font le rituel de libation comme il se doit, seraient protégés ainsi que leurs bétails et leurs biens. C’était la promesse faite par le roi Waagaane FAYE avant de disparaître. <br />
M. Mbaye NDIAYE, Satiour Waagaane FAYE (responsable du rituel de libation Waagaane FAYE) nous raconte : « Il y a de cela dix ans, nous manquions d’eau de pluie à tel point que le bétail mourait et les récoltes s’asséchaient, quand on avait soumis la situation au Pangool Waagaane FAYE en effectuant le rituel de libation, la pluie n’avait pas attendu. Ce jour là, il a plu des cordes. On a terminé le rituel sous cette pluie abondante. Je reste convaincu ainsi que beaucoup des habitants du village des pouvoirs du Pangool. Même les plus hautes autorités viennent pour que l’on leur fasse le rituel afin les protéger ou les aider à accéder à un certain niveau de carrière. Nous l’avons fait pour un ministre qui par la suite a déclaré mérité sa place et a donc démenti notre intervention. Il avait été destitué quelques semaines après ». <br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : prédication du roi Waagaane FAYE (XIVe)<br />
<br />
Fonction actuelle : rituels de libation<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée de la famille FAYE du Quartier Eglise de Ndiongolor : le champ où se trouve le Pangool qui est à l’origine du rituel de libation lui appartient.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Le rituel était effectué par tous les villageois, mais cela fait six ans qu'il n'a pas eu lieu. Selon Satiour Mbaye NDIAYE (responsable du rituel), il y avait de plus en plus de jeunes et peu de personnes d’âge mûr, ce qui l’a découragé, lui qui s’occupe de l’organisation. Par ailleurs les habitants du village et d’autres personnes viendraient pour leur seul intérêt personnel, pour que leurs voeux soient exaucés.<br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. NDIAYE Mbaye, cutivateur, Satiour du Pangool Waagaane / quatier Sassème, Ndiongolor. <br />
<br />
M. SARR Paul, cultivateur / quartier Eglise, Ndiongolor. <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henri, La civilisation Sereer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 p.<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0013_:_Tioural%C3%A9_Waagaane_(rituel)&diff=856IVRAF FA 0013 : Tiouralé Waagaane (rituel)2012-10-22T09:24:21Z<p>Suire : /* Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0013<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
24/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane (rituel de libations)<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royuaté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Diouroup<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Sassème, Ndiongolor<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
Latitude :14° 21’ 26. 81 <br />
<br />
Longitude : 16° 29’ 03 .62<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Waagaane FAYE, roi du Sine à la fin du XIVe siècle)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XVe siècle <br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est un rituel de libation de Waagaane, du nom du roi du Sine qui en a été à l’origine. C’est à la disparition de ce roi au XVe siècle que les habitants de Ndiongolor ont commencé à le célébrer. En effet, le roi aurait vu venir sa mort et aurait convoqué toute la capitale qui était Ndiongolor. La population n’aurait pas répondu en masse à son appel. Seuls quelques jeunes et un vieux d’une famille Ndiaye, du quartier Sassème à Ndiongolor, se seraient présentés au rendez-vous. Pourtant l’objet de cet appel était de leur léguer une partie de sa sagesse et de ses pouvoirs mystiques.<br />
<br />
Vexé par le peu de présents à son appel et par leur jeunesse, le roi aurait dit : "Je vais vous parler un langage que vous jeunes pouvez comprendre puisque les adultes ne sont pas là". Ainsi il leur laissa une partie de son savoir en leur demandant d’effectuer avant chaque hivernage des libations et de formuler leurs vœux en ce lieu même où il avait convoqué les villageois. Le droit de Tiour (rituel de libation) fut légué à la seule personne présente dans l’assemblée, membre de la famille Ndiaye. Il devint alors le Satiour (responsable du Tiour). Depuis lors, cette famille est responsable du Pangool Waagaane Faye et du rituel. L’héritage du Tiour est de lignée paternelle comme l’avait suggéré le roi.<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est célébré avant et après chaque hivernage mais également en cas de crise. En effet à chaque fois que les villageois sentent le besoin, le Tiour peut être fait.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est un rituel de libations qui réunit tous les villageois. Il se déroule là où le roi Waagaane Faye avait convoqué les habitants de Ndiongolor avant de disparaître mystérieusement dans la forêt de Masa pour certains, dans la mer à hauteur de Siliif pour d’autres. Aujourd’hui le lieu comprend trois poudaye, bentégné en wolof (caïcédrat), un baobab et un ngaan, boul en wolof (Celtis integrifolia).<br />
<br />
Le rituel de libation qui se fait après la saison des pluies est un rituel de remerciement au Pangool qui les aurait permis d’avoir des récoltes. Chaque famille apporte ses offrandes au Pangool du village. Ce sont des naq (boule de farine de mil sucré) qui sont données en offrande. L’offrande de ce rituel est composée de sadie (coucous de mil) et de fognèkha gnaw (sauce à base de haricot local). Le mil et le haricot sont donnés en offrande car ce sont les deux principales cultures vivrières de la localité.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : Importante, suscite encore une certaine mysticité pour les populations locales. Même les jeunes pour leurs examens et autres sollicitent le Satiour (responsable du rituel de libations).<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Mbissel (où le roi Waagaane FAYE a été éduqué), Masa (où il aurait disparu), Silif, (on y aurait trouvé ses chaussures), Dioral (des habitants de ce village auraient trouvé ses chaussures)<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe Tiouralé Waagaane : Après le rituel de libation, tous les vœux des habitants de Ndiongolor se réaliseraient. <br />
Toute personne qui essaie de le démystifier, serait punie par le Pangool (Génie religieux).<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Les habitants de Ndiongolor, s’ils font le rituel de libation comme il se doit, seraient protégés ainsi que leurs bétails et leurs biens. C’était la promesse faite par le roi Waagaane FAYE avant de disparaître. <br />
M. Mbaye NDIAYE, Satiour Waagaane FAYE (responsable du rituel de libation Waagaane FAYE) nous raconte : « Il y a de cela dix ans, nous manquions d’eau de pluie à tel point que le bétail mourait et les récoltes s’asséchaient, quand on avait soumis la situation au Pangool Waagaane FAYE en effectuant le rituel de libation, la pluie n’avait pas attendu. Ce jour là, il a plu des cordes. On a terminé le rituel sous cette pluie abondante. Je reste convaincu ainsi que beaucoup des habitants du village des pouvoirs du Pangool. Même les plus hautes autorités viennent pour que l’on leur fasse le rituel afin les protéger ou les aider à accéder à un certain niveau de carrière. Nous l’avons fait pour un ministre qui par la suite a déclaré mérité sa place et a donc démenti notre intervention. Il avait été destitué quelques semaines après ». <br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : prédication du roi Waagaane FAYE (XIVe)<br />
<br />
Fonction actuelle : rituels de libation<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée de la famille FAYE du Quartier Eglise de Ndiongolor : le champ où se trouve le Pangool qui est à l’origine du rituel de libation lui appartient.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Thiouralé Waagaane, le rituel se faisait par tous les villageois, mais cela fait six ans que cela n’a pas eu lieu. Selon Satiour Mbaye NDIAYE (responsable du rituel), il y avait de plus en plus de jeunes et peu de personnes d’âge mûr, ce qui l’a découragé lui qui s’occupe de l’organisation. Par ailleurs les habitants du village et d’autres personnes viennent pour leur intérêt personnel et il leur fait le rituel afin que leurs vœux soient exaucés. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. NDIAYE Mbaye, cutivateur, Satiour du Pangool Waagaane / quatier Sassème, Ndiongolor. <br />
<br />
M. SARR Paul, cultivateur / quartier Eglise, Ndiongolor. <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henri, La civilisation Sereer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 p.<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0013_:_Tioural%C3%A9_Waagaane_(rituel)&diff=855IVRAF FA 0013 : Tiouralé Waagaane (rituel)2012-10-22T09:24:13Z<p>Suire : /* Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0013<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
24/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane (rituel de libations)<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royuaté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Diouroup<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Sassème, Ndiongolor<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
Latitude :14° 21’ 26. 81 <br />
<br />
Longitude : 16° 29’ 03 .62<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Waagaane FAYE, roi du Sine à la fin du XIVe siècle)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XVe siècle <br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est un rituel de libation de Waagaane, du nom du roi du Sine qui en a été à l’origine. C’est à la disparition de ce roi au XVe siècle que les habitants de Ndiongolor ont commencé à le célébrer. En effet, le roi aurait vu venir sa mort et aurait convoqué toute la capitale qui était Ndiongolor. La population n’aurait pas répondu en masse à son appel. Seuls quelques jeunes et un vieux d’une famille Ndiaye, du quartier Sassème à Ndiongolor, se seraient présentés au rendez-vous. Pourtant l’objet de cet appel était de leur léguer une partie de sa sagesse et de ses pouvoirs mystiques.<br />
<br />
Vexé par le peu de présents à son appel et par leur jeunesse, le roi aurait dit : "Je vais vous parler un langage que vous jeunes pouvez comprendre puisque les adultes ne sont pas là". Ainsi il leur laissa une partie de son savoir en leur demandant d’effectuer avant chaque hivernage des libations et de formuler leurs vœux en ce lieu même où il avait convoqué les villageois. Le droit de Tiour (rituel de libation) fut légué à la seule personne présente dans l’assemblée, membre de la famille Ndiaye. Il devint alors le Satiour (responsable du Tiour). Depuis lors, cette famille est responsable du Pangool Waagaane Faye et du rituel. L’héritage du Tiour est de lignée paternelle comme l’avait suggéré le roi.<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est célébré avant et après chaque hivernage mais également en cas de crise. En effet à chaque fois que les villageois sentent le besoin, le Tiour peut être fait.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est un rituel de libations qui réunit tous les villageois. Il se déroule là où le roi Waagaane Faye avait convoqué les habitants de Ndiongolor avant de disparaître mystérieusement dans la forêt de Masa pour certains, dans la mer à hauteur de Siliif pour d’autres. Aujourd’hui le lieu comprend trois poudaye, bentégné en wolof (caïcédrat), un baobab et un ngaan, boul en wolof (Celtis integrifolia).<br />
<br />
Le rituel de libation qui se fait après la saison des pluies est un rituel de remerciement au Pangool qui les aurait permis d’avoir des récoltes. Chaque famille apporte ses offrandes au Pangool du village. Ce sont des naq (boule de farine de mil sucré) qui sont données en offrande. L’offrande de ce rituel est composée de sadie (coucous de mil) et de fognèkha gnaw (sauce à base de haricot local). Le mil et le haricot sont donnés en offrande car ce sont les deux principales cultures vivrières de la localité.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : Importante, suscite encore une certaine mysticité pour les populations locales. Même les jeunes pour leurs examens et autres sollicitent le Satiour (responsable du rituel de libations).<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Mbissel (où le roi Waagaane FAYE a été éduqué), Masa (où il aurait disparu), Silif, (on y aurait trouvé ses chaussures), Dioral (des habitants de ce village auraient trouvé ses chaussures)<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe Tiouralé Waagaane : Après le rituel de libation, tous les vœux des habitants de Ndiongolor se réaliseraient. <br />
Toute personne qui essaie de le démystifier, serait punie par le Pangool (Génie religieux).<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Les habitants de Ndiongolor, s’ils font le rituel de libation comme il se doit, seraient protégés ainsi que leurs bétails et leurs biens. C’était la promesse faite par le roi Waagaane FAYE avant de disparaître. <br />
M. Mbaye NDIAYE, Satiour Waagaane FAYE (responsable du rituel de libation Waagaane FAYE) nous raconte : « Il y a de cela dix ans, nous manquions d’eau de pluie à tel point que le bétail mourait et les récoltes s’asséchaient, quand on avait soumis la situation au Pangool Waagaane FAYE en effectuant le rituel de libation, la pluie n’avait pas attendu. Ce jour là, il a plu des cordes. On a terminé le rituel sous cette pluie abondante. Je reste convaincu ainsi que beaucoup des habitants du village des pouvoirs du Pangool. Même les plus hautes autorités viennent pour que l’on leur fasse le rituel afin les protéger ou les aider à accéder à un certain niveau de carrière. Nous l’avons fait pour un ministre qui par la suite a déclaré mérité sa place et a donc démenti notre intervention. Il avait été destitué quelques semaines après ». <br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : prédication du roi Waagaane FAYE (XIVe)<br />
<br />
Fonction actuelle : rituels de libation<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée de la famille FAYE du Quartier Eglise de Ndiongolor : le champ où se trouve le Pangool qui est à l’origine du rituel de libation leur appartient.<br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Thiouralé Waagaane, le rituel se faisait par tous les villageois, mais cela fait six ans que cela n’a pas eu lieu. Selon Satiour Mbaye NDIAYE (responsable du rituel), il y avait de plus en plus de jeunes et peu de personnes d’âge mûr, ce qui l’a découragé lui qui s’occupe de l’organisation. Par ailleurs les habitants du village et d’autres personnes viennent pour leur intérêt personnel et il leur fait le rituel afin que leurs vœux soient exaucés. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. NDIAYE Mbaye, cutivateur, Satiour du Pangool Waagaane / quatier Sassème, Ndiongolor. <br />
<br />
M. SARR Paul, cultivateur / quartier Eglise, Ndiongolor. <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henri, La civilisation Sereer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 p.<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0013_:_Tioural%C3%A9_Waagaane_(rituel)&diff=854IVRAF FA 0013 : Tiouralé Waagaane (rituel)2012-10-22T09:22:54Z<p>Suire : /* État sanitaire */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0013<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
24/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane (rituel de libations)<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royuaté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Diouroup<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Sassème, Ndiongolor<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
Latitude :14° 21’ 26. 81 <br />
<br />
Longitude : 16° 29’ 03 .62<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Waagaane FAYE, roi du Sine à la fin du XIVe siècle)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XVe siècle <br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est un rituel de libation de Waagaane, du nom du roi du Sine qui en a été à l’origine. C’est à la disparition de ce roi au XVe siècle que les habitants de Ndiongolor ont commencé à le célébrer. En effet, le roi aurait vu venir sa mort et aurait convoqué toute la capitale qui était Ndiongolor. La population n’aurait pas répondu en masse à son appel. Seuls quelques jeunes et un vieux d’une famille Ndiaye, du quartier Sassème à Ndiongolor, se seraient présentés au rendez-vous. Pourtant l’objet de cet appel était de leur léguer une partie de sa sagesse et de ses pouvoirs mystiques.<br />
<br />
Vexé par le peu de présents à son appel et par leur jeunesse, le roi aurait dit : "Je vais vous parler un langage que vous jeunes pouvez comprendre puisque les adultes ne sont pas là". Ainsi il leur laissa une partie de son savoir en leur demandant d’effectuer avant chaque hivernage des libations et de formuler leurs vœux en ce lieu même où il avait convoqué les villageois. Le droit de Tiour (rituel de libation) fut légué à la seule personne présente dans l’assemblée, membre de la famille Ndiaye. Il devint alors le Satiour (responsable du Tiour). Depuis lors, cette famille est responsable du Pangool Waagaane Faye et du rituel. L’héritage du Tiour est de lignée paternelle comme l’avait suggéré le roi.<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est célébré avant et après chaque hivernage mais également en cas de crise. En effet à chaque fois que les villageois sentent le besoin, le Tiour peut être fait.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est un rituel de libations qui réunit tous les villageois. Il se déroule là où le roi Waagaane Faye avait convoqué les habitants de Ndiongolor avant de disparaître mystérieusement dans la forêt de Masa pour certains, dans la mer à hauteur de Siliif pour d’autres. Aujourd’hui le lieu comprend trois poudaye, bentégné en wolof (caïcédrat), un baobab et un ngaan, boul en wolof (Celtis integrifolia).<br />
<br />
Le rituel de libation qui se fait après la saison des pluies est un rituel de remerciement au Pangool qui les aurait permis d’avoir des récoltes. Chaque famille apporte ses offrandes au Pangool du village. Ce sont des naq (boule de farine de mil sucré) qui sont données en offrande. L’offrande de ce rituel est composée de sadie (coucous de mil) et de fognèkha gnaw (sauce à base de haricot local). Le mil et le haricot sont donnés en offrande car ce sont les deux principales cultures vivrières de la localité.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale : Importante, suscite encore une certaine mysticité pour les populations locales. Même les jeunes pour leurs examens et autres sollicitent le Satiour (responsable du rituel de libations).<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Mbissel (où le roi Waagaane FAYE a été éduqué), Masa (où il aurait disparu), Silif, (on y aurait trouvé ses chaussures), Dioral (des habitants de ce village auraient trouvé ses chaussures)<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe Tiouralé Waagaane : Après le rituel de libation, tous les vœux des habitants de Ndiongolor se réaliseraient. <br />
Toute personne qui essaie de le démystifier, serait punie par le Pangool (Génie religieux).<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Les habitants de Ndiongolor, s’ils font le rituel de libation comme il se doit, seraient protégés ainsi que leurs bétails et leurs biens. C’était la promesse faite par le roi Waagaane FAYE avant de disparaître. <br />
M. Mbaye NDIAYE, Satiour Waagaane FAYE (responsable du rituel de libation Waagaane FAYE) nous raconte : « Il y a de cela dix ans, nous manquions d’eau de pluie à tel point que le bétail mourait et les récoltes s’asséchaient, quand on avait soumis la situation au Pangool Waagaane FAYE en effectuant le rituel de libation, la pluie n’avait pas attendu. Ce jour là, il a plu des cordes. On a terminé le rituel sous cette pluie abondante. Je reste convaincu ainsi que beaucoup des habitants du village des pouvoirs du Pangool. Même les plus hautes autorités viennent pour que l’on leur fasse le rituel afin les protéger ou les aider à accéder à un certain niveau de carrière. Nous l’avons fait pour un ministre qui par la suite a déclaré mérité sa place et a donc démenti notre intervention. Il avait été destitué quelques semaines après ». <br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : prédication du roi Waagaane FAYE (XIVe)<br />
<br />
Fonction actuelle : rituels de libation<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée de la famille FAYE du Quartier Eglise de Ndiongolor car le champ où se trouve le Pangool qui est à l’origine du rituel de libation leur appartient. <br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Thiouralé Waagaane, le rituel se faisait par tous les villageois, mais cela fait six ans que cela n’a pas eu lieu. Selon Satiour Mbaye NDIAYE (responsable du rituel), il y avait de plus en plus de jeunes et peu de personnes d’âge mûr, ce qui l’a découragé lui qui s’occupe de l’organisation. Par ailleurs les habitants du village et d’autres personnes viennent pour leur intérêt personnel et il leur fait le rituel afin que leurs vœux soient exaucés. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. NDIAYE Mbaye, cutivateur, Satiour du Pangool Waagaane / quatier Sassème, Ndiongolor. <br />
<br />
M. SARR Paul, cultivateur / quartier Eglise, Ndiongolor. <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henri, La civilisation Sereer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 p.<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
<br />
[[Catégorie:Rituel]]</div>Suirehttp://inventairefatick.cr-poitou-charentes.fr/index.php?title=IVRAF_FA_0013_:_Tioural%C3%A9_Waagaane_(rituel)&diff=853IVRAF FA 0013 : Tiouralé Waagaane (rituel)2012-10-22T09:22:40Z<p>Suire : /* Description */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Nom de l'image.JPG|right|600px|''Légende de l'image'']]<br />
== '''''Références du dossier documentaire''''' ==<br />
===Numéro du dossier===<br />
<br />
IVRF_FA_0013<br />
<br />
=== Date d'enquête ===<br />
<br />
24/09/2012<br />
<br />
=== Nom et prénom de l'enquêteur ===<br />
<br />
FAYE Selbé<br />
<br />
== '''''Désignation''''' ==<br />
<br />
===Dénomination(s) actuelle(s)===<br />
<br />
Rituel<br />
<br />
===Appellations successives===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane (rituel de libations)<br />
<br />
===Type de patrimoine===<br />
<br />
Patrimoine immatériel <br />
<br />
===Thématique===<br />
<br />
La royuaté<br />
<br />
=='''''Localisation'''''==<br />
<br />
===Communauté rurale===<br />
<br />
Diouroup<br />
<br />
===Lieu-dit/quartier/autre===<br />
<br />
Village<br />
<br />
===Adresse===<br />
<br />
Quartier Sassème, Ndiongolor<br />
<br />
===Références cadastrales (le cas échéant)===<br />
<br />
''Section :.......... N° parcelle(s) :..........''<br />
<br />
===Géolocalisation===<br />
<br />
Latitude :14° 21’ 26. 81 <br />
<br />
Longitude : 16° 29’ 03 .62<br />
<br />
=='''''Historique et description'''''==<br />
<br />
===Acteur(s)===<br />
<br />
Waagaane FAYE, roi du Sine à la fin du XIVe siècle)<br />
<br />
===Date/période de réalisation===<br />
<br />
XVe siècle <br />
<br />
===Historique===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est un rituel de libation de Waagaane, du nom du roi du Sine qui en a été à l’origine. C’est à la disparition de ce roi au XVe siècle que les habitants de Ndiongolor ont commencé à le célébrer. En effet, le roi aurait vu venir sa mort et aurait convoqué toute la capitale qui était Ndiongolor. La population n’aurait pas répondu en masse à son appel. Seuls quelques jeunes et un vieux d’une famille Ndiaye, du quartier Sassème à Ndiongolor, se seraient présentés au rendez-vous. Pourtant l’objet de cet appel était de leur léguer une partie de sa sagesse et de ses pouvoirs mystiques.<br />
<br />
Vexé par le peu de présents à son appel et par leur jeunesse, le roi aurait dit : "Je vais vous parler un langage que vous jeunes pouvez comprendre puisque les adultes ne sont pas là". Ainsi il leur laissa une partie de son savoir en leur demandant d’effectuer avant chaque hivernage des libations et de formuler leurs vœux en ce lieu même où il avait convoqué les villageois. Le droit de Tiour (rituel de libation) fut légué à la seule personne présente dans l’assemblée, membre de la famille Ndiaye. Il devint alors le Satiour (responsable du Tiour). Depuis lors, cette famille est responsable du Pangool Waagaane Faye et du rituel. L’héritage du Tiour est de lignée paternelle comme l’avait suggéré le roi.<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est célébré avant et après chaque hivernage mais également en cas de crise. En effet à chaque fois que les villageois sentent le besoin, le Tiour peut être fait.<br />
<br />
===Description===<br />
<br />
Tiouralé Waagaane est un rituel de libations qui réunit tous les villageois. Il se déroule là où le roi Waagaane Faye avait convoqué les habitants de Ndiongolor avant de disparaître mystérieusement dans la forêt de Masa pour certains, dans la mer à hauteur de Siliif pour d’autres. Aujourd’hui le lieu comprend trois poudaye, bentégné en wolof (caïcédrat), un baobab et un ngaan, boul en wolof (Celtis integrifolia).<br />
<br />
Le rituel de libation qui se fait après la saison des pluies est un rituel de remerciement au Pangool qui les aurait permis d’avoir des récoltes. Chaque famille apporte ses offrandes au Pangool du village. Ce sont des naq (boule de farine de mil sucré) qui sont données en offrande. L’offrande de ce rituel est composée de sadie (coucous de mil) et de fognèkha gnaw (sauce à base de haricot local). Le mil et le haricot sont donnés en offrande car ce sont les deux principales cultures vivrières de la localité.<br />
<br />
===Croquis (le cas échéant)===<br />
<br />
''De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement''<br />
<br />
===État sanitaire===<br />
<br />
Valeur patrimoniale :Importante, suscite encore une certaine mysticité pour les populations locales. Même les jeunes pour leurs examens et autres sollicitent le Satiour (responsable du rituel de libations).<br />
<br />
===Lieux associés (autour de la même thématique)===<br />
<br />
Mbissel (où le roi Waagaane FAYE a été éduqué), Masa (où il aurait disparu), Silif, (on y aurait trouvé ses chaussures), Dioral (des habitants de ce village auraient trouvé ses chaussures)<br />
<br />
=='''''Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial'''''==<br />
<br />
===Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)===<br />
<br />
Mythe Tiouralé Waagaane : Après le rituel de libation, tous les vœux des habitants de Ndiongolor se réaliseraient. <br />
Toute personne qui essaie de le démystifier, serait punie par le Pangool (Génie religieux).<br />
<br />
===Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Les habitants de Ndiongolor, s’ils font le rituel de libation comme il se doit, seraient protégés ainsi que leurs bétails et leurs biens. C’était la promesse faite par le roi Waagaane FAYE avant de disparaître. <br />
M. Mbaye NDIAYE, Satiour Waagaane FAYE (responsable du rituel de libation Waagaane FAYE) nous raconte : « Il y a de cela dix ans, nous manquions d’eau de pluie à tel point que le bétail mourait et les récoltes s’asséchaient, quand on avait soumis la situation au Pangool Waagaane FAYE en effectuant le rituel de libation, la pluie n’avait pas attendu. Ce jour là, il a plu des cordes. On a terminé le rituel sous cette pluie abondante. Je reste convaincu ainsi que beaucoup des habitants du village des pouvoirs du Pangool. Même les plus hautes autorités viennent pour que l’on leur fasse le rituel afin les protéger ou les aider à accéder à un certain niveau de carrière. Nous l’avons fait pour un ministre qui par la suite a déclaré mérité sa place et a donc démenti notre intervention. Il avait été destitué quelques semaines après ». <br />
<br />
===Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Fonction initiale : prédication du roi Waagaane FAYE (XIVe)<br />
<br />
Fonction actuelle : rituels de libation<br />
<br />
===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Propriété privée de la famille FAYE du Quartier Eglise de Ndiongolor car le champ où se trouve le Pangool qui est à l’origine du rituel de libation leur appartient. <br />
<br />
===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial===<br />
<br />
Thiouralé Waagaane, le rituel se faisait par tous les villageois, mais cela fait six ans que cela n’a pas eu lieu. Selon Satiour Mbaye NDIAYE (responsable du rituel), il y avait de plus en plus de jeunes et peu de personnes d’âge mûr, ce qui l’a découragé lui qui s’occupe de l’organisation. Par ailleurs les habitants du village et d’autres personnes viennent pour leur intérêt personnel et il leur fait le rituel afin que leurs vœux soient exaucés. <br />
<br />
=='''''Sources'''''==<br />
<br />
===Tradition orale===<br />
<br />
M. NDIAYE Mbaye, cutivateur, Satiour du Pangool Waagaane / quatier Sassème, Ndiongolor. <br />
<br />
M. SARR Paul, cultivateur / quartier Eglise, Ndiongolor. <br />
<br />
===Sources écrites===<br />
<br />
GRAVRAND Henri, La civilisation Sereer : Cosaan, Abbeville, les nouvelles éditions africaines, 1983, 361 p.<br />
<br />
=='''''Illustrations'''''==<br />
<br />
===Photographies actuelles===<br />
<br />
''Sous plusieurs angles, si justifié''<br />
<br />
<gallery><br />
Fichier:Nom de l'image.JPG|<br />
</gallery><br />
<br />
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)===<br />
<br />
'' Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles''<br />
<br />
===Dessins/croquis===<br />
<br />
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[[Catégorie:Rituel]]</div>Suire