IVRAF FO 142: Baria,le village invaincu : Différence entre versions
(→Description) |
|||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
− | [[Fichier: | + | [[Fichier:IVRF_2012FA02323NUCA_P.JPG|right|600px|''Village de Baria'']] |
== '''''Références du dossier documentaire''''' == | == '''''Références du dossier documentaire''''' == | ||
===Numéro du dossier=== | ===Numéro du dossier=== | ||
Ligne 153 : | Ligne 153 : | ||
''Sous plusieurs angles, si justifié'' | ''Sous plusieurs angles, si justifié'' | ||
<gallery> | <gallery> | ||
− | Fichier: | + | Fichier:IVRF_2012FA02323NUCA_P.JPG| |
</gallery> | </gallery> | ||
===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)=== | ===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)=== |
Version actuelle en date du 26 mai 2014 à 14:20
Sommaire
Références du dossier documentaire
Numéro du dossier
IVRAF_FO 0142
Date d'enquête
09/01/2014
Nom et prénom de l'enquêteur
MBENGUE BODIEL
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
village
Appellations successives
Baria, Baariah,
Type de patrimoine
Patrimoine matériel
Thématique
Localisation
Département
Foundiougne
Communauté rurale
Keur Saloum Diané
Village
Baria
Adresse
Références cadastrales (le cas échéant)
Section :.......... N° parcelle(s) :..........
Géolocalisation
Latitude : Longitude :
Historique et description
Acteur(s)
Ndiaga Diouf et Salifou Sène
Date/période de réalisation
Vers le IIIe siècle ap. J.C.
Historique
Le village de Baria serait vieux de 1900 ans. Il aurait été fondé par deux compagnons, Ndiaga Diouf et Salifou Sène, deux chasseurs qui faisaient la navette entre leur village natal et l’emplacement actuel du village de Baria. En ces temps, le bolong «Minimini-yan» reliant Koular à Baria était si petit qu’un tronc d’arbre suffisait pour rejoindre l’autre rive. Un jour, fatigués de faire la navette, les deux chasseurs demandèrent au roi de koular s’ils pouvaient élire domicile à l’endroit où ils chassaient habituellement, le roi leur répondit que cette partie des terres étaient sous la domination du roi de Bali (en Gambie actuelle). Ndiaga alla à la rencontre du roi de Bali pour lui demander l’autoriser d’occuper les terres, ce dernier lui répondit que puisqu’il s’agissait d’une forêt, qu’il pouvait s’y installer comme bon lui semblait. Il demanda, en outre, au roi, de désigner quelqu’un pour lui tenir compagnie et le roi lui répondit qu’il lui trouverait un compagnon. Avant qu’il ne lui propose quelqu’un, il fut rejoint par son ami Salifou Sène originaire du Sine. C’est ainsi que Ndiaga vécut avec Salifou Sène dans le village. Mais comme lui bougeait tout le temps, il demanda à Salifou Sène de rester sur place pour recueillir les instructions du roi. Et c’est de là que vient le fait que les chefs de village à Baria portent, tous, le patronyme de Sène.
Cependant, une seconde version veut que les deux compagnons, Ndiaga et Salifou Sène se disputent la fondation du village. En effet, d’après cette version, les deux chasseurs avaient deux chiens qui les accompagnaient. Un jour qu’ils se reposaient sous un arbre, un soto (ficus capensis), après la chasse, Salifou qui comprenait le langage des chiens aurait entendu l’un des canidés dire à l’autre que leur maitre devrait élire domicile à cet emplacement parce que, là-bas, aucune bataille ne pourrait l’y déloger. A l’autre de répondre « dis-le tout bas, parce qu’il ne faudrait pas que le maitre t’entende, je veux rentrer chez nous ». Sur ce, Salifou s’empressa d’aller raconter ce qu’il avait entendu à son compagnon et tous les deux se battirent et le vainqueur fut désigné comme fondateur à savoir Salif Sène. Et c’est de là que viendrait, en réalité, que les chefs de village se nomment Sène.
Description
Baria, qui veut dire « entretenir la parenté » en langue Sose, est un charmant village paisible du département de Foundiougne, précisément dans la communauté rurale de Keur Saloum Diané. A 4km environs de la frontière gambienne, le village est situé à l’est par Keur Mame Ségnane, à l’ouest par Kountanto, au nord par le bolong «Minimini-yan» (fleuve Gambie) et enfin au sud, par Touba-Baria,
La végétation est composée d’une vaste savane arborée peuplée de différentes espèces. Avec une prédominance de Guuy (adansonia digitata) et de lengé (Borassus aéthopium), on y d’autres espèces telles que le Nguiguis (piliostigma reticulatum) le tabas (Cola cordifolia), le kadd (Acacia albida). Aujourd'hui, certaines espèces très prisées comme, le venn (Pterocorpus erinaceus), le dimb (Cordyla pinata) et le Yiir (Prosopis Africana) se raréfient de plus en plus. A coté de cette strate arborée, On y note aussi une strate arbustive composée essentiellement de Ratt (Combretum glutinosum) et de Nguer (Guiera senegalensis) dispersées un peu partout dans la localité. Le village dispose d’une forêt classée qui s’étend sur une superficie de 7200ha.
Par ailleurs, avec une population d’environ 4400 âmes, toutes musulmanes, le village n’est pas lotissé et les habitations sont concentrées sur une petite portion des terres. Par conséquent, il n’y a pas de quartiers et les noms de famille servent de repères. L’habitat conserve son architecture traditionnelle : les concessions se composent en cases tantôt de banco faites tantôt faites de ciment, aux toitures en paille brunie par l’impact du temps. Les clôtures sont toutes en paille également. , Ses habitants, malgré leur dénuement, font preuve d’une rare hospitalité et générosité.
Les principales activités de ces familles sont, à l’instar de la plupart des villages du Niombato, l’agriculture surtout céréalière, la pêche artisanale et un peu d’artisanat. Les ethnies qui y vivent sont les mandings, les sérères, des turkas (venus du Burkina Faso), des toucouleurs, des peulhs issus de la Guinée et du Mali et enfin des diolas.
Le village n’est pas électrifié. Il ne dispose ni d’un poste de santé, encore moins d’un centre. On y compte une école primaire ; un abri provisoire fait office de collège jusqu’à la classe de cinquième seulement. Le village peut, néanmoins, s’enorgueillir de ses deux mosquées (une grande et une petite) et des associations qui l’animent notamment celles des femmes qui s’activent dans le maraichage et l’ASC des jeunes dirigée par Kéba Sour. La célébration du Maouloud, le 1er juin de chaque année, prend une ampleur particulière à Baria et les séances de lutte y sont légendaires, des célébrités comme Djélibah Kouyaté quittent la Gambie pour y assister.
Croquis (le cas échéant)
De l’ensemble patrimonial et/ou de sa position dans son environnement
État sanitaire
passable, mauvais
Valeur patrimoniale :
Lieux associés (autour de la même thématique)
Gambie : pays d’origine des mandings qui ont peuplé le village
Sine, Kulaar : royaumes d’origine des fondateurs du village
Bali : le village était sous le contrôle du roi du Bali
Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
Le mythe des abeilles-fétiches : Les grands-parents racontent que du temps des royaumes, il y aurait, dans la forêt, un grand arbre, un taba, qui protégeait le village. A chaque fois qu’il y avait une bataille, les fruits de l’imposant arbre se transformaient en abeilles et par nuées, mordaient toutes les personnes qui étaient étrangères au village. L’arbre, s’est aujourd’hui, affaissé mais les abeilles vivent toujours dans l’écorce.
Le Dragon de Touba-Baria : deux villageois qui voulaient traverser Baria pour rejoindre Touba-Baria auraient vu un dragon dans la forêt. La bête a mis une trentaine de minute environ à traverser avant que les deux villageois ne le perdent de vue, tellement il était long. L’un des deux témoins qui habitait Koular est décédé le lendemain après avoir raconté l’histoire. Le second, par contre, un habitant de Baria, est toujours en vie mais ne veut rien dire de peur de mourir à son tour.
Anecdote(s), discours, impression(s)sur l'ensemble patrimonial
Légende de la place maudite : il ya dans la partie sud de Baria qui est bordée par le bolong, une place habitée par un esprit, personne n’ose y prélever ne serait-ce qu’une brindille. Qui s’aventure dans les parages en subit les conséquences. En effet, selon le frère du chef de village, deux villageois, membres de sa famille, en ont fait les frais. Le premier tenait une plantation de patate douce sur les lieux, mais ce qu’il y a vu l’a tellement terrifié qu’il n’est même pas revenu récolter les fruits de son travail. On y voit accroché le boubou qu’il portait et qu’il n’a pas voulu récupérer. L’autre téméraire était parti y chercher de la paille pour couvrir sa case, avant même qu’il ne termine son œuvre, le toit de sa maison prît feu et lui, est tombé malade depuis. Lamine Sène
Le tann de Baria : dans le tann de Baria appelé Korolé, il ya aurait une pierre moue qui se détend lorsqu’on y pose le pied. On y trouverait encore les traces des premiers hommes. Ansoumana Cissé
Le dragon de koular : un dragon aurait fait son apparition à Koular. Les personnes qui l’ont vu l’ayant raconté à des touristes, ces derniers ont décidé d’accrocher des miroirs aux baobabs où l’animal a été localisé pour éventuellement le capturer. Mamadou Kamara
Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial
Fonction initiale : lieu d’habitation
Utilisation actuelle : lieu d’habitation
Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial
Statut actuel : Village de la Communauté Rurale de Keur Saloum Diané
Signification actuelle : lieu de mémoire pour la population parce que dans l’histoire des royaumes, ce village n’a jamais été conquis et c’est dans ce village que fût enterré le grand chef de guerre Manding, Kéléfa Sané.
Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial
Le village mériterait d’être assaini. Les habitants souffrent de l’isolement à cause de l’absence de route praticable. Aussi le manque d’électricité et d’eau potable est un vrai calvaire. Par ailleurs, il serait bien de construire un vrai collège à la place de l’abri provisoire qu’ils ont actuellement et enfin, une case de santé ne leur ferait pas de mal.
Sources
Bibliographie
Dans le cas d’une publication : NOM DE L’AUTEUR (Prénom de l’auteur), Titre de la référence, lieu d’édition/de conservation, éditeur/organisme de conservation, n° éventuel, année, pages ... à … Dans le cas d’un témoignage oral : NOM et Prénom de l’auteur, lieu, référence éventuelle à un témoignage enregistré
Tradition orale
SENE Kéba, Chef de village, Baria
DIOUF Lamine, Notable, Baria
CISSE Ansoumana, Notable, Baria
KAMARA Mamadou, Notable, Baria
SENGHOR Kéba, Notable, Baria
SOUR Lamine, Imam, Baria
Sources écrites
Plan Local de Développement (PLD) de Keur Saloum Diané, Septembre 2002
Plan Local d’Hydraulique et d’Assainissement (PLHA) de la CR Keur Saloum Diané
ETHIOPIQUE: revue socialiste de culture négro-africaine, Les traditions orales du Gaabu: Actes du Colloque international sur les traditions orales du Gaabu, organisé, à Dakar, du 19 au 24 mai 1980 par la Fondation Léopold Sédar Senghor, 223 p. 1981, NEA Dakar.
DIRECTION DU PATRIMOINE CULTUREL, journée national du patrimoine : patrimoine immatériel et lieux de mémoire, du 16 au 18 juin 2006, Dakar.
Rokhaya Fall/Sokhna, Histoire et références identitaires des populations du Bas-Saloum, p.351.
Journal officiel du Sénégal et des dépendances, 1892, Université de Princeton, page 412.
Paul Pélissier, Bois et forêts des tropiques, in Les paysans du Sénégal, numéro 81 à 92, Ed. Paul Pélissier, 1966, 941p.
Sitographie
http://www.pepam.gouv.sn/PLHA/PLHA-CrKeurSaloumDiane-final.pdf
Illustrations
Photographies actuelles
Sous plusieurs angles, si justifié
- IVRF 2012FA02323NUCA P.JPG
Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)
Préciser le(s) lieu(x) de conservation, y compris dans le cas de collections personnelles