IVRAF FA 0136 : Cimetière des princes et princesses non guelwaar : Différence entre versions
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===Historique=== | ===Historique=== | ||
− | + | Lorsque Waassila Faye, le roi fondateur de Diakhao s’installa dans la dernière capitale du Sine, il y exigea une organisation géographique murement réfléchie. L’on note une subdivision par caste, par métier ou encore par fonction. | |
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+ | Le quartier Soombème qui vient du mot sérère Somb (arbre local, prosopis africana). Le nom a été choisi du fait du nombre important de somb dans le quartier d’origine. Il était occupé par les griots, communicateurs traditionnels et chanteurs de louange de la cour royale. | ||
+ | A Mbaalème, les faal ou paal au singulier (forgerons et cordonniers en sérère) y érigeaient domicile. Ils avaient la charge de confectionner entre autres gris-gris et armes pour le roi. | ||
+ | Le quartier Ngoulanguème était habité par les esclaves des rois. | ||
+ | Quant au quartier Thioupane, il fut le fief de la linguère, titre attribué par le roi à sa mère sa sœur ou encore sa tante maternelle. Ce fut également un lieu d’inhumation des linguère et princesses guelwar. | ||
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+ | L’on sait que la famille royale était au sommet de la société et évidemment ne se mélangeait pas toujours aux autres strates sociales ni dans les quartiers ni dans les cimetières. Il existait alors des cimetières pour la maison royale, pour les gens de castes, pour les étrangers… Diakhao est alors sans doute le village du Sine où il y a le plus de cimetières. S’il existait une suprématie de la famille royale sur le reste de la société, il faut noter qu’au sein même de cette famille royale il y a des inégalités même entre les enfants d’un même roi. | ||
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+ | En effet, en pays sérère, la royauté était de type matriarcal (tim en sérère) même si le kourtiala (le lignage paternel) y est très important. Le guelwaar était alors la dynastie régnante. Ce furent les mandingues du Gaabou (actuelle Guinée Bissau) qui introduisirent la dynastie guelwaar dans les royaumes sérères du Sine et du Saloum, et c’était la femme guelwaar qui transmettait le titre de guelwar. Les hommes guelwaar n’avaient pas ce pouvoir. | ||
+ | Les rois étant pour la plupart polygame, l’on notait une disparité entre les enfants des rois puisque seuls ceux de mères guelwaar avaient le pouvoir de régner. Ainsi on note même au sein de la famille royale une séparation des lieux de sépultures en fonction du rang occupé et de son lignage maternel. Les princes et princesses non guelwaar étaient alors inhumés à Diambang. Contrairement aux princes guelwaar, les princes non gulwaar ne pouvaient pas accéder au trône. Ils pouvaient tout de même occuper des postes de responsabilité. Le plus souvent, ils étaient des chefs d’arrondissements ou de cantons. | ||
===Description=== | ===Description=== | ||
− | + | Situé dans le quartier Diambang de Diakhao, le cimetière des princes et princesses non guelwaar est composé de tombes dont plusieurs se distinguent par leurs murets rectangulaires en maçonnerie. En effet, le cimetière n’est pas à la hauteur de sa valeur patrimoniale. Il n’est pas clôturé et les tombes sont en mauvais état. C’est un cimetière mixte, contrairement aux autres cimetières de la famille royale. | |
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===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial=== | ===Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial=== | ||
− | + | Statut : propriété privée de la maison royale de Diakhao | |
− | + | Signification actuelle : Le cimetière est un patrimoine historique lié à la division administrative royale de Diakhao. | |
+ | ===Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial=== | ||
=='''''Sources'''''== | =='''''Sources'''''== | ||
===Bibliographie=== | ===Bibliographie=== | ||
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===Tradition orale=== | ===Tradition orale=== | ||
− | + | DIOUF Mahécor, conservateur de la maison royale, Diakhao | |
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+ | NDIAYE Idrissa, communicateur traditionnel, Diourbel | ||
===Sources écrites=== | ===Sources écrites=== | ||
− | + | DIOP Abdoulaye Sokhna, ''L'impact de la civilisation manding au Sénégal : La genèse de la royauté gelwar au Siin et au Saalum'', Bulletin de l'IFAN, série B, 1978, vol. 40, n° 4. | |
+ | GOSSELIN Gabriel, ''Ordres, castes et États en pays Sérèr (Sénégal): Essai d'interprétation d'un système politique en transition'', Revue Canadienne des Études Africaines, vol. 8, n° 1, 1974. | ||
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+ | GOSSELIN Gabriel, ''L’Afrique désenchantée : théorie et politique du développement'', Paris, Anthropos, vol. 1980, 351p. | ||
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+ | TOURE Fatou Touth, ''Rites funéraires et coutumes d’inhumation en Pays seereer du Siin'', mémoire de maîtrise, département d’histoire, UCAD. 1998-1999. 110 p. | ||
=='''''Illustrations'''''== | =='''''Illustrations'''''== | ||
===Photographies actuelles=== | ===Photographies actuelles=== | ||
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===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)=== | ===Documents anciens (photographies, peintures, gravures...)=== | ||
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Version actuelle en date du 23 juin 2013 à 22:25
Sommaire
Références du dossier documentaire
Numéro du dossier
IVRAF_FA_0136
Date d'enquête
22/04/2013
Nom et prénom de l'enquêteur
FAYE Selbé
Désignation
Dénomination(s) actuelle(s)
Cimetière
Appellations successives
Diambang
Cimetière des princes et princesses non guelwaar
Type de patrimoine
Patrimoine matériel
Thématique
Royauté
Localisation
Département
Fatick
Communauté rurale
Diakhao
Village
Diakhao
Quartier
Diambang
Adresse
Cimetière des princes et princesses non guelwaar, quartier Diambang, Diakhao
Références cadastrales (le cas échéant)
Section :.......... N° parcelle(s) :..........
Géolocalisation
Latitude : 14°27’ 42.76 Nord
Longitude : 16° 17’ 29.29 Ouest
Historique et description
Acteur(s)
Waassila Faye, fondateur de Diakhao
Date/période de réalisation
1287
Historique
Lorsque Waassila Faye, le roi fondateur de Diakhao s’installa dans la dernière capitale du Sine, il y exigea une organisation géographique murement réfléchie. L’on note une subdivision par caste, par métier ou encore par fonction.
Le quartier Soombème qui vient du mot sérère Somb (arbre local, prosopis africana). Le nom a été choisi du fait du nombre important de somb dans le quartier d’origine. Il était occupé par les griots, communicateurs traditionnels et chanteurs de louange de la cour royale. A Mbaalème, les faal ou paal au singulier (forgerons et cordonniers en sérère) y érigeaient domicile. Ils avaient la charge de confectionner entre autres gris-gris et armes pour le roi. Le quartier Ngoulanguème était habité par les esclaves des rois. Quant au quartier Thioupane, il fut le fief de la linguère, titre attribué par le roi à sa mère sa sœur ou encore sa tante maternelle. Ce fut également un lieu d’inhumation des linguère et princesses guelwar.
L’on sait que la famille royale était au sommet de la société et évidemment ne se mélangeait pas toujours aux autres strates sociales ni dans les quartiers ni dans les cimetières. Il existait alors des cimetières pour la maison royale, pour les gens de castes, pour les étrangers… Diakhao est alors sans doute le village du Sine où il y a le plus de cimetières. S’il existait une suprématie de la famille royale sur le reste de la société, il faut noter qu’au sein même de cette famille royale il y a des inégalités même entre les enfants d’un même roi.
En effet, en pays sérère, la royauté était de type matriarcal (tim en sérère) même si le kourtiala (le lignage paternel) y est très important. Le guelwaar était alors la dynastie régnante. Ce furent les mandingues du Gaabou (actuelle Guinée Bissau) qui introduisirent la dynastie guelwaar dans les royaumes sérères du Sine et du Saloum, et c’était la femme guelwaar qui transmettait le titre de guelwar. Les hommes guelwaar n’avaient pas ce pouvoir. Les rois étant pour la plupart polygame, l’on notait une disparité entre les enfants des rois puisque seuls ceux de mères guelwaar avaient le pouvoir de régner. Ainsi on note même au sein de la famille royale une séparation des lieux de sépultures en fonction du rang occupé et de son lignage maternel. Les princes et princesses non guelwaar étaient alors inhumés à Diambang. Contrairement aux princes guelwaar, les princes non gulwaar ne pouvaient pas accéder au trône. Ils pouvaient tout de même occuper des postes de responsabilité. Le plus souvent, ils étaient des chefs d’arrondissements ou de cantons.
Description
Situé dans le quartier Diambang de Diakhao, le cimetière des princes et princesses non guelwaar est composé de tombes dont plusieurs se distinguent par leurs murets rectangulaires en maçonnerie. En effet, le cimetière n’est pas à la hauteur de sa valeur patrimoniale. Il n’est pas clôturé et les tombes sont en mauvais état. C’est un cimetière mixte, contrairement aux autres cimetières de la famille royale.
Croquis (le cas échéant)
État sanitaire
Mauvais
Lieux associés (autour de la même thématique)
Maison royale
Culture(s) orale(s) en lien avec l'ensemble patrimonial
Légende(s) et/ou mythe(s) associé(s)
Anecdote(s),discours,impression(s)sur l'ensemble patrimonial
Utilisation(s) actuelle(s)de l'ensemble patrimonial
Fonction initiale : lieu d’inhumation
Utilisation actuelle : lieu d’inhumation, lieu de mémoire
Statut et signification actuelle de l'ensemble patrimonial
Statut : propriété privée de la maison royale de Diakhao
Signification actuelle : Le cimetière est un patrimoine historique lié à la division administrative royale de Diakhao.
Informations complémentaires sur l'ensemble patrimonial
Sources
Bibliographie
Tradition orale
DIOUF Mahécor, conservateur de la maison royale, Diakhao
NDIAYE Idrissa, communicateur traditionnel, Diourbel
Sources écrites
DIOP Abdoulaye Sokhna, L'impact de la civilisation manding au Sénégal : La genèse de la royauté gelwar au Siin et au Saalum, Bulletin de l'IFAN, série B, 1978, vol. 40, n° 4.
GOSSELIN Gabriel, Ordres, castes et États en pays Sérèr (Sénégal): Essai d'interprétation d'un système politique en transition, Revue Canadienne des Études Africaines, vol. 8, n° 1, 1974.
GOSSELIN Gabriel, L’Afrique désenchantée : théorie et politique du développement, Paris, Anthropos, vol. 1980, 351p.
TOURE Fatou Touth, Rites funéraires et coutumes d’inhumation en Pays seereer du Siin, mémoire de maîtrise, département d’histoire, UCAD. 1998-1999. 110 p.
Illustrations
Photographies actuelles
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